Vendredi 7 Octbre 2011
Prier … [1] fête du Rosaire, traditionnellement attachée à une bataille (navale) de la chrétienté avec l’Islam, Lépante… c’est aujourd’hui une référence dépassée, quoique Constantin et Clovis fondent la relation de leur Etat et de leur pouvoir politique sur une invocation de même portée. In hoc signo, vinces. Dieu de Clotilde… soit. Pour une fois, mon livret (Prions en Eglise…) note juste : la récitation du Rosaire, centrée sur les mystères de Jésus et de Marie, met la contemplation à la portée du peuple chrétien. De fait, le Je vous salue, Marie ! est la prière la plus prisée de notre fille, Marie, une Maman, une femme, une jolie femme, son Fils par celle-ci, d’évidence. Faites tout ce qu’il vous dira. Notre souhait d’un second enfant, car rien n’est impossible à Dieu. En l’espèce disposer les cœurs, moi à sereinement renoncer et ma chère femme à consentir. – Souvenir de Jean Paul II attaché à cette dévotion [2] et d’Amédée, moine de Bricquebec, qui y consacra ses derniers efforts : son ultime écrit est sur le Rosaire [3] qu’il continuait de travailler à sa mort, et m’avait demandé par téléphone d’en rédiger une introduction, ce qui – mais pas de mon fait – ne se réalisa finalement pas. Sans qu’ils aient communiqué autrement que selon « la communion des saints », le pontife polonais et le trappiste normand « découvrirent » ensemble l’ajout des nouveaux mystères : quatre sur cinq, Amédée ayant introduit l’épreuve au désert au lieu des noces de Cana préférées par Jean Paul II. Tous deux marquent leur enseignement et leur prière de ce terme fort : moment. Pour Amédée, Jésus s’est humanisé de plus en plus par l’histoire qu’il a vécue. Sur ses sentiers de terre, il a cheminé à coups de préférences de sa liberté…Marie est l’être humain le plus proche de Jésus et lui seul peut nous initier au mystère si unique de la maternité de Dieu. Ce moine exceptionnel que j’ai eu le bonheur exceptionnel de rencontrer à loisir, parfois des journées durant, encadrées par l’office divin, bonheur reçu de ma femme qui fréquentait son monastère pour des raisons professionnelles devenues d’amitié, justifie la forme de cette méditation : fait religieux significatif parce que massif. Sur toute la planète, des milliards d’être humains, chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes, pratiquent sur leurs chapelets la forme répétitive d’invocations. Cette expérience est révélatrice de vérité humaine et de mystique. Eclair génial de Jean Guitton : ’’La répétition convient à l’insondable’’. Justifiant les illustrations de son petit livre, il conclut : Mon choix est subjectif, reflet de l’expérience vécue. Depuis de longues années (25 Mars 1913 + 6 Novembre 2002), ardente en moi est la charge affective créée par ces images contemplées et priées des milliers de fois.
Le naturel du dialogue avec l’ange Gabriel me saisit. Salutation. Interrogation. Annonce. Interrogation. Explication. Conclusion de chacun : rien n’est impossible à Dieu – Que tout se passe selon ta parole. Alors que la question était de taille : Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? Fin de vie pour la jeune fille devenue point focal des Apôtres, après l’Ascension : Luc le suggère sans l’écrire explicitement, sa version est celle de Marie, forcément humble. Extraordinairement humble, ce qui la situe tout entière à notre sommet : d’un seul cœur, ils participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères. La liturgie chrétienne, la prière de tout homme religieux de siècle en siècle, quel que soit le contenu littéral de sa foi : celle-ci est d’abord et finalement élévation, communion, attente, certitude d’espérance. Il disperse les superbes, il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles, il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides… Son règne n’aura pas de fin. – L’expérience cardinale de mon vieillissement (la vieillesse) est que ce sont les morts, ceux que j’ai connus et aimés, que j’aime, qui m’apprennent le mieux la vie. Nous continuons de communier, de mieux en mieux, je les devine et scrute, les comprends, ils m’appellent, me soutiennent, me garantissent. Je les aimés, je les aime. Ils savent qui j’aime à présent, depuis eux et je peux tout leur confier. Sois, sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. … Alors, l’ange la quitta.
fin de matinée
Je pense… et d’abord, je suis spectateur, impuissant comme la quasi-totalité des Français, sauf l’effet statistique du bulletin de vote les deux dimanches à venir puis au printemps prochain.
Comment entre-t-on dans la classe politique ? par parrainage depuis des décennies. Cela ne l’est pas arrivé, j’ai connu et vécu de près ou personnellement le processus électoral, ce « face à face avec les Français », cette « rencontre » dont se targuent les candidats à l’Elysée. Sans chaise à porteur, seul, connaître les gens un à un, en séduire quelques-uns, le passionnant d’apprendre un pays autant que les gens, des dialectiques locales faisnat ou défaisant le développement, les anecdotes donnant des portraits, l’histoire des personnages locaux ; je l’ai fait, le Haut-Doubs, Pontarluer, la succession d’Edgar Faure passant au Sénat (d’ailleurs de justesse, scrutin très difficile que celui ne mobilisant dans un département qu’un millier ou deux de votants, des « grands électeurs »). Puis des consultations, dans ce haut et magnifique pays, une dizaine d’années pour reconnaître l’impasse en frisant l’investiture d’un grand parti. La propositiond ‘une circonscription par l’appareil d’un autre – celui de l’autre bord, me faisant aller contre mes analyses et convictions, me faisant rompre avec le chef de l’opposition du moment. Toute une histoire et finalement ni carrière aboutie selon mes concours et débuts professionnels, ni parcours politique. Je ne regrette rien, car à chaque étape j’ai fait ce que je pouvais et je n’ai pas accepté ce qui m’était – rarement, très rarement – proposé. Que de notoriétés, de véritables valeurs, éprouvées – ainsi mon éminent ami, Michel Jobert – n’ont ainsi pu peser sur les événements que les quelques mois d’un passage au gouvernement qui n’avait pas d’origine élective, c’est-à-dire ne devait rien à un parti et tout à une valeur remarquée et admirée par le président du moment. En valeur personnelle et en appréciation par un très bien placé, je n’ai jamais approché cette situation. Ce que je regrette, c’est l’expérience que donne une grande responsabilité, et quand je regarde à l’écran ceux qui en ont déjà une et en briguent une plus haute encore, je me dis que je ferai autrement et mieux qu’eux, mais je dois bien admirer qu’ils soient parvenus où ils sont, je n’y suis jamais arrivé, je n’ai jamais pu inspirer quelque personnage ou quelque machine que ce soit. J’imagine – mais sans doute ai-je tort – qu’il faut paraître longtemps tout autre que ce que l’on sera si l’on arrivait au pouvoir.
N’être pas au pouvoir mais en être écouté, contribuer à la réflexion gouvernementale. Je l’ai expérimenté une vingtaine d’années, c’est gratifiant, mais j’ai continué sans oreille ni accusé de réception. Je le faisais donc par pur civisme, en fait par passion d’une « certaine idée de la France » et de la politique. Je crois n’avoir jamais changé d’analyse ni d’orientation, sans aucun mérite d’ailleurs car d’année en année j’ai été renforcé par les événements dans mes convictions et certitudes initiales et pourtant j’ai paru arriviste et opportuniste. Me voici revenu, tel que je suis maintenu depuis des décennies, à la case – électeur citoyen. Un temps ambassadeur, longtemps conseiller économique et commercial dans nos ambassades, je n’ai eu d’influence que sur mes relations à l’étranger, dans le pays où j’étais affecté mais j’ai été lu d’un président de la République, de quelques ministres. Encore n’était-ce pas moi, nu, qui fus lu ou reçu mais celui que Jacques Fauvet, directeur du Monde de 1969 à 1982, avait quelques années publié. On n’est donc reconnu et cultivé, accueilli et porté (plus rarement) que selon des accessoires. Du moins est-ce mon expérience. On ne choisit pas d’être libre, ce ne fut jamais une alternative, cela ne me fit pas une carrière. D’autres parviennent à cumuler liberté personnelle et participation à quelques reprises au pouvoir. Je ne sais pas les règles qui régissent ce monde de la politique. Y en a-t-il ? Il me semble que l’on vote – depuis dix ou vingt ans – pour des prête-noms, mais de qui ?
début d’après-midi
L’épouse de notre ancien maire, j’ai été – sans être de sa liste, mais en « papillon » comme l’on dit ici – du second des mandats de celui-ci, tous deux « sensibilité de gauche »… elle est perplexe sur son choix de dimanche, en prendrait bien un bout de chaque… elle dit surtout que ces débats, mais les a-t-elle regardés, suivis, l’ont lassée, la lassent. Comme elle et son époux m’ont gentîment trompé quand j’ai tenté de me présenter à la mairie, moi-même, j’ai tendance à croire qu’ils ne se déplaceront pas… d’autant que cela se passe au chef-lieu de canton, donc déjà un peu plus loin que notre clocher. La mairie ne sait ni l’endroit exact ni les heures – j’aurais certes pu retenir ou noter le site – et se déclare non concernée puisque c’est à Theix et non à Surzur.
En fait, la participation à cette primaire est décisive. Elle peut encore augmenter l’impact de la campagne télévisée puisqu’elle représentera la réponse du « peuple », et pas forcément ni seulement de celui de gauche, mais d’opposition… comme elle peut relativiser l’effort d’imagination démocratique, et donc le rendre facultatif pour la droite, malgré le constat de François Fillon.
Dépêches AFP. Manuel Valls en est à composer la majorité pas seulement présidentielle, mais gouvernementale et à y compter François Bayrou. Martine Aubry devient championne de la promotion féminine, la moitié des électeurs, sinon plus, serait enfin à promouvoir par sa propre élection, une femme à l’Elysée, en titre.
fin d’après-midi
Ma femme rentrant de Paris me raconte la gouvernante de notre vieille amie, Camerounaise dont je suis parvenu à faire régulariser la situation. Le médecin atteste par ailleurs qu’il n’a jamais vu en vieillard grabataire aussi bien soigné et maintenu en état. Une première matinée de queue pour le renouvellement annuel, comme dans le sketch de Fernaud Raynaud, elle atteint le guichet quand celui-ci ferme. Réouverture chaque matin à neuf heures. On fait la queue à partir de six heures, certains couchent devant les grilles, on a des remplaçants. Trois cent mètres de queue dès six heures du matin à Bobigny. A-t-on vu un candidat à l’élection présidentielle, à six heures matin, à cette queue ? A la télévision, on a parlé immigration, mais pas le calvaire physique et l’humiliation, on n’a pas parlé de la pratique.
Un de mes cousins par alliance me raconte – au téléphone – sa carrière municipale, à partir de 1983, petite ville normande, un peu plus de 30.000 habitants, finalement adjoint de 2001 à 2008, et dans l’opposition maintenant. Le maire convenable mais peu présent et eu accessible, le Sénat un moment et désintéressé ces jours-ci par Gérard Larcher lui offrant l’inspection générale de l’Education nationale. Le pouvoir local perdu par un adjoint gestionnaire de métier qui se met à dos aussitôt le personnel municipal et donc quantité de familles dans la ville. Il devrait être reconquis par un « conseiller technique » de Bruno Lemaire, vingt-quatre ans, profil des RPR des années 1980.
[1] - Actes des Apôtres I 12 à 14 ; cantique de la Vierge Marie : Magnificat, Luc I 46 à 55 passim ; évangile selon saint Luc I 26 à 38
[2] - lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae . 16 Octobre 2002
« Parmi tous les mystères de la vie du Christ, le Rosaire, tel qu’il s’est forgé dans la pratique la plus courante approuvée par l’autorité ecclésiale, n’en retient que quelques-uns. Ce choix s’est imposé à cause de la trame originaire de cette prière qui s’organisa à partir du nombre 150, correspondant à celui des Psaumes… Pour que l’on puisse dire de manière complète que le Rosaire est un résumé de l’Evangile, il convient donc que… la méditation se tourne aussi vers quelques moments particulièrement significatifs de la vie publique (mystères lumineux). Cet ajout de nouveaux mystères…
1 . au moment de son Baptême au Jourdain,
2 . dans son auto-révélation aux noces de Cana,
3 . dans l’annonce du Royaume de Dieu avec l’invitation à la conversion,
4 . dans sa Transfiguration,
5 . et enfin dans l’institution de l’Eucharistie, expression sacramentelle du mystère pascal.
Chacun de ces mytsères est une révélation du Royaume désormais présent dans la personne de Jésus… »
[3] - Père Amédée Hallier, moine cistercien . Le Rosaire, c’est vivre Jésus-Christ avec Marie (Novembre 2003 . Abbaye Notre Dame de Grâce de Bricquebec . 85 pages) – du même auteur, Un éducateur mystique, Aelred de Rielvaux (thèse de doctorat en théologie – Gabalda, 1959 . épuisé) & Le moine et le psychiâtre, entretiens sur le bonheur avec le Dr. Dominique Megglé (Bayard . 1995)
Prier … [1] fête du Rosaire, traditionnellement attachée à une bataille (navale) de la chrétienté avec l’Islam, Lépante… c’est aujourd’hui une référence dépassée, quoique Constantin et Clovis fondent la relation de leur Etat et de leur pouvoir politique sur une invocation de même portée. In hoc signo, vinces. Dieu de Clotilde… soit. Pour une fois, mon livret (Prions en Eglise…) note juste : la récitation du Rosaire, centrée sur les mystères de Jésus et de Marie, met la contemplation à la portée du peuple chrétien. De fait, le Je vous salue, Marie ! est la prière la plus prisée de notre fille, Marie, une Maman, une femme, une jolie femme, son Fils par celle-ci, d’évidence. Faites tout ce qu’il vous dira. Notre souhait d’un second enfant, car rien n’est impossible à Dieu. En l’espèce disposer les cœurs, moi à sereinement renoncer et ma chère femme à consentir. – Souvenir de Jean Paul II attaché à cette dévotion [2] et d’Amédée, moine de Bricquebec, qui y consacra ses derniers efforts : son ultime écrit est sur le Rosaire [3] qu’il continuait de travailler à sa mort, et m’avait demandé par téléphone d’en rédiger une introduction, ce qui – mais pas de mon fait – ne se réalisa finalement pas. Sans qu’ils aient communiqué autrement que selon « la communion des saints », le pontife polonais et le trappiste normand « découvrirent » ensemble l’ajout des nouveaux mystères : quatre sur cinq, Amédée ayant introduit l’épreuve au désert au lieu des noces de Cana préférées par Jean Paul II. Tous deux marquent leur enseignement et leur prière de ce terme fort : moment. Pour Amédée, Jésus s’est humanisé de plus en plus par l’histoire qu’il a vécue. Sur ses sentiers de terre, il a cheminé à coups de préférences de sa liberté…Marie est l’être humain le plus proche de Jésus et lui seul peut nous initier au mystère si unique de la maternité de Dieu. Ce moine exceptionnel que j’ai eu le bonheur exceptionnel de rencontrer à loisir, parfois des journées durant, encadrées par l’office divin, bonheur reçu de ma femme qui fréquentait son monastère pour des raisons professionnelles devenues d’amitié, justifie la forme de cette méditation : fait religieux significatif parce que massif. Sur toute la planète, des milliards d’être humains, chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes, pratiquent sur leurs chapelets la forme répétitive d’invocations. Cette expérience est révélatrice de vérité humaine et de mystique. Eclair génial de Jean Guitton : ’’La répétition convient à l’insondable’’. Justifiant les illustrations de son petit livre, il conclut : Mon choix est subjectif, reflet de l’expérience vécue. Depuis de longues années (25 Mars 1913 + 6 Novembre 2002), ardente en moi est la charge affective créée par ces images contemplées et priées des milliers de fois.
Le naturel du dialogue avec l’ange Gabriel me saisit. Salutation. Interrogation. Annonce. Interrogation. Explication. Conclusion de chacun : rien n’est impossible à Dieu – Que tout se passe selon ta parole. Alors que la question était de taille : Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? Fin de vie pour la jeune fille devenue point focal des Apôtres, après l’Ascension : Luc le suggère sans l’écrire explicitement, sa version est celle de Marie, forcément humble. Extraordinairement humble, ce qui la situe tout entière à notre sommet : d’un seul cœur, ils participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères. La liturgie chrétienne, la prière de tout homme religieux de siècle en siècle, quel que soit le contenu littéral de sa foi : celle-ci est d’abord et finalement élévation, communion, attente, certitude d’espérance. Il disperse les superbes, il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles, il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides… Son règne n’aura pas de fin. – L’expérience cardinale de mon vieillissement (la vieillesse) est que ce sont les morts, ceux que j’ai connus et aimés, que j’aime, qui m’apprennent le mieux la vie. Nous continuons de communier, de mieux en mieux, je les devine et scrute, les comprends, ils m’appellent, me soutiennent, me garantissent. Je les aimés, je les aime. Ils savent qui j’aime à présent, depuis eux et je peux tout leur confier. Sois, sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. … Alors, l’ange la quitta.
fin de matinée
Je pense… et d’abord, je suis spectateur, impuissant comme la quasi-totalité des Français, sauf l’effet statistique du bulletin de vote les deux dimanches à venir puis au printemps prochain.
Comment entre-t-on dans la classe politique ? par parrainage depuis des décennies. Cela ne l’est pas arrivé, j’ai connu et vécu de près ou personnellement le processus électoral, ce « face à face avec les Français », cette « rencontre » dont se targuent les candidats à l’Elysée. Sans chaise à porteur, seul, connaître les gens un à un, en séduire quelques-uns, le passionnant d’apprendre un pays autant que les gens, des dialectiques locales faisnat ou défaisant le développement, les anecdotes donnant des portraits, l’histoire des personnages locaux ; je l’ai fait, le Haut-Doubs, Pontarluer, la succession d’Edgar Faure passant au Sénat (d’ailleurs de justesse, scrutin très difficile que celui ne mobilisant dans un département qu’un millier ou deux de votants, des « grands électeurs »). Puis des consultations, dans ce haut et magnifique pays, une dizaine d’années pour reconnaître l’impasse en frisant l’investiture d’un grand parti. La propositiond ‘une circonscription par l’appareil d’un autre – celui de l’autre bord, me faisant aller contre mes analyses et convictions, me faisant rompre avec le chef de l’opposition du moment. Toute une histoire et finalement ni carrière aboutie selon mes concours et débuts professionnels, ni parcours politique. Je ne regrette rien, car à chaque étape j’ai fait ce que je pouvais et je n’ai pas accepté ce qui m’était – rarement, très rarement – proposé. Que de notoriétés, de véritables valeurs, éprouvées – ainsi mon éminent ami, Michel Jobert – n’ont ainsi pu peser sur les événements que les quelques mois d’un passage au gouvernement qui n’avait pas d’origine élective, c’est-à-dire ne devait rien à un parti et tout à une valeur remarquée et admirée par le président du moment. En valeur personnelle et en appréciation par un très bien placé, je n’ai jamais approché cette situation. Ce que je regrette, c’est l’expérience que donne une grande responsabilité, et quand je regarde à l’écran ceux qui en ont déjà une et en briguent une plus haute encore, je me dis que je ferai autrement et mieux qu’eux, mais je dois bien admirer qu’ils soient parvenus où ils sont, je n’y suis jamais arrivé, je n’ai jamais pu inspirer quelque personnage ou quelque machine que ce soit. J’imagine – mais sans doute ai-je tort – qu’il faut paraître longtemps tout autre que ce que l’on sera si l’on arrivait au pouvoir.
N’être pas au pouvoir mais en être écouté, contribuer à la réflexion gouvernementale. Je l’ai expérimenté une vingtaine d’années, c’est gratifiant, mais j’ai continué sans oreille ni accusé de réception. Je le faisais donc par pur civisme, en fait par passion d’une « certaine idée de la France » et de la politique. Je crois n’avoir jamais changé d’analyse ni d’orientation, sans aucun mérite d’ailleurs car d’année en année j’ai été renforcé par les événements dans mes convictions et certitudes initiales et pourtant j’ai paru arriviste et opportuniste. Me voici revenu, tel que je suis maintenu depuis des décennies, à la case – électeur citoyen. Un temps ambassadeur, longtemps conseiller économique et commercial dans nos ambassades, je n’ai eu d’influence que sur mes relations à l’étranger, dans le pays où j’étais affecté mais j’ai été lu d’un président de la République, de quelques ministres. Encore n’était-ce pas moi, nu, qui fus lu ou reçu mais celui que Jacques Fauvet, directeur du Monde de 1969 à 1982, avait quelques années publié. On n’est donc reconnu et cultivé, accueilli et porté (plus rarement) que selon des accessoires. Du moins est-ce mon expérience. On ne choisit pas d’être libre, ce ne fut jamais une alternative, cela ne me fit pas une carrière. D’autres parviennent à cumuler liberté personnelle et participation à quelques reprises au pouvoir. Je ne sais pas les règles qui régissent ce monde de la politique. Y en a-t-il ? Il me semble que l’on vote – depuis dix ou vingt ans – pour des prête-noms, mais de qui ?
début d’après-midi
L’épouse de notre ancien maire, j’ai été – sans être de sa liste, mais en « papillon » comme l’on dit ici – du second des mandats de celui-ci, tous deux « sensibilité de gauche »… elle est perplexe sur son choix de dimanche, en prendrait bien un bout de chaque… elle dit surtout que ces débats, mais les a-t-elle regardés, suivis, l’ont lassée, la lassent. Comme elle et son époux m’ont gentîment trompé quand j’ai tenté de me présenter à la mairie, moi-même, j’ai tendance à croire qu’ils ne se déplaceront pas… d’autant que cela se passe au chef-lieu de canton, donc déjà un peu plus loin que notre clocher. La mairie ne sait ni l’endroit exact ni les heures – j’aurais certes pu retenir ou noter le site – et se déclare non concernée puisque c’est à Theix et non à Surzur.
En fait, la participation à cette primaire est décisive. Elle peut encore augmenter l’impact de la campagne télévisée puisqu’elle représentera la réponse du « peuple », et pas forcément ni seulement de celui de gauche, mais d’opposition… comme elle peut relativiser l’effort d’imagination démocratique, et donc le rendre facultatif pour la droite, malgré le constat de François Fillon.
Dépêches AFP. Manuel Valls en est à composer la majorité pas seulement présidentielle, mais gouvernementale et à y compter François Bayrou. Martine Aubry devient championne de la promotion féminine, la moitié des électeurs, sinon plus, serait enfin à promouvoir par sa propre élection, une femme à l’Elysée, en titre.
fin d’après-midi
Ma femme rentrant de Paris me raconte la gouvernante de notre vieille amie, Camerounaise dont je suis parvenu à faire régulariser la situation. Le médecin atteste par ailleurs qu’il n’a jamais vu en vieillard grabataire aussi bien soigné et maintenu en état. Une première matinée de queue pour le renouvellement annuel, comme dans le sketch de Fernaud Raynaud, elle atteint le guichet quand celui-ci ferme. Réouverture chaque matin à neuf heures. On fait la queue à partir de six heures, certains couchent devant les grilles, on a des remplaçants. Trois cent mètres de queue dès six heures du matin à Bobigny. A-t-on vu un candidat à l’élection présidentielle, à six heures matin, à cette queue ? A la télévision, on a parlé immigration, mais pas le calvaire physique et l’humiliation, on n’a pas parlé de la pratique.
Un de mes cousins par alliance me raconte – au téléphone – sa carrière municipale, à partir de 1983, petite ville normande, un peu plus de 30.000 habitants, finalement adjoint de 2001 à 2008, et dans l’opposition maintenant. Le maire convenable mais peu présent et eu accessible, le Sénat un moment et désintéressé ces jours-ci par Gérard Larcher lui offrant l’inspection générale de l’Education nationale. Le pouvoir local perdu par un adjoint gestionnaire de métier qui se met à dos aussitôt le personnel municipal et donc quantité de familles dans la ville. Il devrait être reconquis par un « conseiller technique » de Bruno Lemaire, vingt-quatre ans, profil des RPR des années 1980.
[1] - Actes des Apôtres I 12 à 14 ; cantique de la Vierge Marie : Magnificat, Luc I 46 à 55 passim ; évangile selon saint Luc I 26 à 38
[2] - lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae . 16 Octobre 2002
« Parmi tous les mystères de la vie du Christ, le Rosaire, tel qu’il s’est forgé dans la pratique la plus courante approuvée par l’autorité ecclésiale, n’en retient que quelques-uns. Ce choix s’est imposé à cause de la trame originaire de cette prière qui s’organisa à partir du nombre 150, correspondant à celui des Psaumes… Pour que l’on puisse dire de manière complète que le Rosaire est un résumé de l’Evangile, il convient donc que… la méditation se tourne aussi vers quelques moments particulièrement significatifs de la vie publique (mystères lumineux). Cet ajout de nouveaux mystères…
1 . au moment de son Baptême au Jourdain,
2 . dans son auto-révélation aux noces de Cana,
3 . dans l’annonce du Royaume de Dieu avec l’invitation à la conversion,
4 . dans sa Transfiguration,
5 . et enfin dans l’institution de l’Eucharistie, expression sacramentelle du mystère pascal.
Chacun de ces mytsères est une révélation du Royaume désormais présent dans la personne de Jésus… »
[3] - Père Amédée Hallier, moine cistercien . Le Rosaire, c’est vivre Jésus-Christ avec Marie (Novembre 2003 . Abbaye Notre Dame de Grâce de Bricquebec . 85 pages) – du même auteur, Un éducateur mystique, Aelred de Rielvaux (thèse de doctorat en théologie – Gabalda, 1959 . épuisé) & Le moine et le psychiâtre, entretiens sur le bonheur avec le Dr. Dominique Megglé (Bayard . 1995)
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