jeudi 6 octobre 2011

Inquiétude & Certitudes - jeudi 6 octobre 2011

Jeudi 6 Octobre 2011

Prier… densité des ambiances qui nous sont parfois données, libération que constitue la vieillesse et abandon du bilan à Qui seul peut le faire, et ne le fera sans doute qu’à notre avantage, ou plutôt qu’en connaissance de tout. Prière si aisée dans les travaux ménagers que je m’applique en l’absence de ma chère femme, la vaisselle, la cuisine, préparer et rapproprier pour autrui, notre petite fille… fait sourdre la chanson d’amour et la paix. Dans notre pays saccagé en chacune de ses grandes institutions, laissé en déshérence de conscience de soi, empoisonné insidieusement par le culte d’un volontarisme de paroles et une lassante auto-proclamation d’un bilan quotidien donné en langage d’une rue qui si souvent – je le vis – parle bien mieux que le chef prétendu de tout, comment n’être pas fier de cette compétition pour la candidature d’opposition, compétition qui fait ressentir certes des analyses et des structures personnelles, des inimitiés pas seulement intellectuelle, mais qui fait ressentir bien davantage la tolérance d’un esprit d’équipe, et qui a pour résultat aussi de ces trois moments à six voix, de deux heures chaque fois, un constat de ce qui se fait et se vit chez nous. Ce me paraît une avancée décisive pour la démocratie et pour nous rendre envie de participer à notre devenir… prier pour les politiques, la persévérance de ceux-là, la conversion de ceux-ci et pour nous tous poussant à la roue pour qu’ensemble et avec nos frères européens, nous sortions ce monde-ci des ornières où l’ont enlisé et bloqué la langue de bois (devenant une vraie pensée) des uns et l’avidité des autres. Si le sel s’affadit, avec quoi le salera-t-on ? si les dirigeants ne sont plus l’élite, comment en susciter d’autres, comment en former par milliers, par millions. Oui, tous au pouvoir. Lecture légitime je crois de la Bible, la co-création par la co-rédemption.
[1] Mais ce n’est pas jeu d’intelligence ou compréhension déduite, c’est relation entre Créateur et créature, relation d’amour et de sollicitude intense. Ils seront mon domaine particulier pour le jour que je prépare. Je serai indulgent envers eux, comme un homme est indulgent envers le fils qui le sert fidèlement. Réponse du Seigneur de l’univers, à la protestation si humaine : nous en venons à déclarer heureux les arrogants ; même ceux qui font le mal sont prospères ; même s’ils mettent Dieu à l’épreuve, ils s’en tirent ! Sans doute, le crible entre « bons » et « méchants », bien politique, peut-il consoler… mais le psalmiste et le Christ invitent au réalisme plutôt que de nous repaître d’une assurance de justice rétributive : le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra. Voilà pour le bonheur et le parcours. Supposons que l’un de vous ait un ami et aille le trouver en pleine nuit pour… je vous l’affirme : même s’il ne se lève pas par mitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut. Habileté et réalisme… de la prière ! demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. … Si donc vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent. L’économie du don… plus encore que sa psychologie.

matin

Le débat d’hier soir : les primaires socialistes. Classement, selon moi : Ségolène Royal garde ma préférence, mais elle a peu de chances. Arnaud Montebourg ira loin, mais pas encore cette fois-ci. Le débat est donc entre Aubry, femme à principes et ayant à son actif une grande gestion comme ministre des Affaires sociales (y compris la participation aux lois Auroux de 1983), et Hollande, homme de compris certainement. Naturellement, je voterai Hollande au second tour, mais je préfèrerai Aubry ou Royal. Royal a des ennemis farouches, dans tous les camps, à commencer dans le sien, et notamment son ex-mari (Hollande). Aubry est et sera terne, mais elle a fait ses preuves comme faiseuse d’équipe et de consensus. Ce seraient deux présidences assez différentes, aussi bien en ton qu’en contenu. Malheureusement, ni Aubry ni Hollande n’ont véritablement de charme et de charisme : cela sera un appel à la maturité des Français, quant à l’international, ce ne sera que du sérieux. En revanche, Ségolène sera très originale, très référendaire et retour au peuple (la possible mise en cause des élus en cours de mandat) et à l’international incarnera Marianne et Chanel… pas mauvais après le grand guignol… On peut prendre Jean-Michel Baylet pour un c… ou un demeuré… mais il a de la dignité, du bon sens, ce peut être un homme dans les seconds rôles qui rappellera ce qu’est l’équilibre. Manuel Valls fera sécession. Donc Aubry et Royal ex aequo, sans redonner une préférence esthétique et affective, déjà dite. Hollande, troisième car en débat de l’entre-deux-tours, il sera excellent tout simplement parce qu’il a de la répartie et qu’il a une bonne mémoire de ce qu’il travaille. Montebourg, quatrième, l’homme du futur si le Parti socialiste devient plus dur.

Présence d’esprit – très opportune pour l’esprit démocratique en France – du Premier ministre ayant salué l’exercice du P.S. et le souhaitant à l’U.M.P. pour… 2017. Je l’en ai félicité.

----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
Franck Robine - Matignon
Sent: Thursday, October 06, 2011 11:56 AM
Subject:
féliciter le Premier ministre pour son salut objectif des procédures en cours au Parti socialiste... et évoquer la suite

Quoique de simple bon sens, le salut qu'adresse le Premier ministre à l'exercice en cours dans le Parti socialiste pour en fait désigner le chef de l'opposition, est très bien venu. Utile pour le pays, et pas inutile pour l'avenir de François Fillon.

Un livre démarquant celui-ci de la psychologie sinon de l'action de Nicolas Sarkozy depuis 2007 - qui a été co-signée par le Premier ministre - sera également nécessaire quelle que soit la décision des Français dans sept mois. François Fillon aura été partenaire, décisif, de Nicolas Sarkozy mais il ne peut avoir été son clone et ne doit pas passer pour son successeur ou héritier en tant que tel.

Le débat du printemps prochain est effectivement de retrouver à l'Elysée quelqu'un de normal et d'autre part de retrouver la collégialité autant que le respect des compétences. Sans préjudice des politiques à mener, mais rien ne peut se faire - dans l'état où nous nous trouvons et où (selon moi et beaucoup de Français) "on" nous a mis - que par consensus. Donc exemple de collégialité et de recherche de l'esprit commun au plus haut de l'Etat.

Sarkozy nous a habitués à tant de coups tordus, qu’on ne sait plus lire les éphémérides. Neyret est-il ripou ? selon toute apparence, oui ! avec lui « tombent » des collègues à Lyon et le patron de Grenoble. C’est Claude Guéant qui guillotine, belle pose… changeant des anathèmes à la F.N., mais… le patron suprême, au plan national, de Neyret, prend sa défense, un cinéaste non négligeable aussi. Alors ? Takhiedinne, l’homme de Karachi et des vedettes saoudiennes a une nouvelle version, très opportune pour Sarkozy : tout cela a été ourdi par Villepin … ce dernier aurait donc oassé son temps de 1995 à 2007 à faire la peau de Sarkozy. Cela ne plaide pas pour lui, non à raison de sa malfaisance ou e sa malhonnêteté, mais à raison des résultats : tant d’acharnement, tant d’énormes constructions pour cependant avoir complètement perdu devant sa cible. Mais aussi… pourquoi s’acharner contre Villepin qui n’a pas la moindre chance de peser même au sein de l’U.M.P. contre le président sortant ? parce qu’il a été relaxé dans l’affaire Clearstream (contre toute évidence) ?

International… tout se dévoile. Les Etats-Unis collent à Israël inconditionnellement : prétendre au processus de paix sans en honorer la clause d’Oslo la plus voyante, l’Etat palestinien, et lire les votes aux Nations Unies comme flous… (Hilary Clinton), c’est de la mauvaise foi, c’est-à-dire de l’embarras. Chine et Russie comme aux beaux temps des années 50, totalement alliés : la Syrie, ou plutôt son régime, ne tient plus que par elles. La Libye n’a pas été un précédent, elle est un coup de pot… probablement à mettre à l’actif d’Alain Juppé qui a joué la carte dans l’instant et à tous risques, en solo.

D’un ami franco-tunisien, que j’interrogeais sur les prochaines élections, je reçois ceci, qui ne m’étonne pas.

Je rentre de Tunisie ou pus exactement de Tunis, La Marsa, Sidi Bou Saïd où vivent une partie de ma famille et mes amis proches. La banlieue nord de Tunis est insouciante et inconsciente de luxe, de richesses et d'arrogance. Pour cette "principauté" prospère, la révolution est du passé. Je crois pour ma part qu'elle est à venir.
Le pays réel souffre d'injustice, d'enfermement, de pauvreté extrème. La maffia benaliste est toujours présente et impose sa loi dans les régions déshéritées et frondeuses (Djebéniana, Gafsa, Kasserine, le Kef, Steïtla...) où elle organise des confrontations violentes imposant le couvre-feu périodique des autorités. Mais même l'armée est maitenant prise à partie.
Les prochaines élections ajouteront sans doute à la confusion. Les élections de la constituante au scrutin proportionnel à plus fort reste est un mode complexe et équitable mais qui ne dégagera pas de majorité pour gouverner. S'en suivra sans doute un gouvernement sans cohésion ni expérience, un Président sans charisme. L'alternative viendra des partis musulmans que l'occident qualifiera d'islamistes et qui couvrent tout l'éventail des sensibilités depuis les radicaux intolérants jusqu'aux modérés. L'aile droite musulmane sera tentée de faire alliance avec les anciens benalistes, l'aile gauche de se rapprocher des démocrates partisans d'un Etat séculier.
Mais ce bouillonnement démocratique risque d'être contrecarré par la réalité économique. Croissance négative, effondrement de l'emploi en Tunisie et en Libye, du tourisme...Hostilité de l'Algérie et des pays arabes. Hostilité de la France, dont le régime protège le clan Ben Ali et encourage la réaction. Les liens personnels et financiers entre le pouvoir français et tunisien se sont accomodés de la révolution, ils perdurent et oeuvrent à la restauration. C'est ainsi que Tunis n'a toujours pas nommé d'ambassadeur à Paris (9 mois de vacance, du jamais vu ) La chancellerie reste tenue par les fonctionnaires (dont plus d'une centaine d'officiers de police tunisiens sous protection diplomatique) de l'ancien régime; corrompus et corrupteurs..
En résumé l'avenir de la Tunisie est plein d'incertitude et réserve encore des surprises que j'espère non dramatiques.


après-midi

De nouvelles lignes se dessinent. L’entretien Jean-Pierre Bel, le nouveau président socialiste du Sénat, avec François Fillon : geler la réforme territoriale, ce semble raisonnable, de même que le Premier ministre saluant la procédure de la primaire socialiste est, lui aussi, raisonnable tout en marginalisant pour l’avenir Jean-François Copé.

Ces candidats qui vont à la rencontre des Français… expression qui sonne faux. Ils sont français parmi d’autres, ce ne sont pas des indigènes qu’explorent des missionnaires ou des experts de quoi que ce soit.



nuit

Réfléchissant sur la poésie – à lire, à mémoriser ou à composer (trois gestes très différents et distincts) – je regarde Valéry (les deux Pléiades qui ne me quittent pas depuis mes vingt ans), et tombe, plus attachant que la jeune Parque ou quelques définitions et conseils pour mon sujet, sur le discours de réception du maréchal Pétain : portrait du chef, et en fait du chef d’Etat. J’ai cherché l’éloge de Foch par Pétain le même après-midi de 1931. J’avais déjà le projet d’évoquer le Maréchal à propos de de Gaulle dans mes portraits des présidents de la Cinquième. Ce devient évident et nécessaire. Clemenceau et Pierre Mendès France n’inspirent pas cette définition présidentielle.

[1] - Malachie III 13 à 20 ; psaume I ; évangile selon saint Luc XI 5 à 13




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