mercredi 19 octobre 2011

Inquiétude & Certitudes - mardi 18 octobre 2011

Mardi 18 Octobre 2011

Le fait est que depuis notre mariage je ne veux pas changer de vie, je n’en attends plus une autre – une autre vie, une autre femme, je ne veux que l’accomplissement de celle-ci, aboutissement de ma vie, de mes projets nombreux et légitimes, je crois, bonheur de ma femme. Aucune silhouette, aucun visage ne m’ont mis en appétit, en demande de conquête. Est-ce indépendant de mon contentement d’être où je suis et où j’en suis ? – Cafard au réveil, aucune rédaction valable depuis des mois ou des années, il est vrai que quand je suis content de quelque chose cela ne rencontre pas davantage d’éditeurs. Politique française, prévision, constatation d’avance… six mois de sur place jusqu’à l’élection présidentielle… parlottes de HOLLANDE qui émousseront le peu de tranchant du propos de départ, stature internationale de SARKOZY… scenario joué jusqu’à la lassitude de tous. Anticiper l’élection présidentielle ? gagner du temps ? pour être sûr que dans tous les cas de figure, rien ne changera ? rien… probabilité que la gauche au pouvoir ne reviendra pas sur grand-chose des méfaits de ces cinq ans et certitude que SARKOZY réélu fera pire. International, les Allemands préviennent qu’il ne faut pas s’attendre à grand-chose du prochain « sommet » à 27, déjà retardé d’une semaine pour trouver « quelque chose », la maison, toutes les maisons brûlent, chacun joue pour soi dans sa chambre, même entre Européens, les dindons de la farce mondialiste, impossible de s’accorder… renflouer les banques parce que les Etats ne les payent pas ? c’est manifestement verser à côté et continuer de tondre le contribuable déjà assommé de réformes, d’impôts et qu’on prive, par les privatisations, des vraies sécurités publiques et du patrimoine national…le chantage des agences de notation en pleine ingérence de politique intérieure, la France « dégradée » sous trois mois si la perspective de réélection du président sortant signataire de la « réforme » des retraites est trop douteuse ! Comment introduire le changement, y forcer ? Attendre quoi ces jours-ci ? ces six mois ? Quand tout croûle, rien ne peut ni ne doit attendre six mois. Il faut qu’un pays parle ou impose, les Etats-Unis ont souvent inventé et imposé, ce n’est plus. L’Allemagne ne peut parler mais elle peut, de fait, imposer. Nous pouvons parler. Les Français souhaitent un changement complet, j’en suis sûr, mais une révolution ce sont des grilles secouées et abattues, des portes enfoncées, du plein air et de l’inconnu, du mouvement, les Français ne le veulent pas encore
[1] . L’élection présidentielle ne sera qu’un reclassement, des changements de tête, je ne suis pas du tout assuré que ce sera un changement d’esprit, ni même de style. La péroraison de dimanche soir : HOLLANDE, « travailler ensemble », ton de voix à s’y méprendre de SARKOZY. Sinistre… l’ajustement par infinie patience de ceux qui subissent, sans révolte mais sans espérance ?


Départ de Denis M. La première messe, émotion et ferveur, c’est connu encore aujourd’hui, mais la dernière ? Il me dit aussi, selon des rencontes de vacances dans le Beaufortin, le curé montant de la vallée d’Albertville, un assomptionniste en retraite : les religieux qui publient sur un moine roumain ayant vécu au IVème siècle, exemple… les prêtres au milieu du peuple… raréfaction des prêtres, ne pas chercher (non par impossible mais parce que c’est faux et peu souhaitable) à retrouver les cérémonies et les chalandises d’il y a un siècle ou deux : vie teligieuse ? ou vie de foi ?


Le travail manuel…décape, décentre et fatigue. Semi-tendinite à l’avant-bras gauche. Edith est revenue avec Marguerite, celle-ci empressée de voir la suite de son film (il est vrai tout à fait suspense) : deux sosies pour un seul rôle et un mariage… visages des Barbie, mime répétitif en toute situation et pour quelque actrice-poupée que ce soit (féminin et même masculin) pour l’émotion qui précède toute prise de conscience de l’amour qui vient de survenirn et a fait d’un coup son habitation ; une sorte de marée venant au bas du visage et modifiant lentement chaque expression de la bouche, du nez, des yeux, du front, le résultat progressif d’une intense immersion, ni légèreté ni profondeur, transformation et vérité. C’est bien fait et assez vrai….


Mon cafard se dissout dans cette écriture. Ouvert les trois livres achetés hier, chacun de fond et de poids, poids de vie et d’expérience [2] : grâce. Les parcourant chacun, les deux-trois pages que donne le hasard, décisif introducteur : le portrait de SARKOZY par DUMAS (la « chute » du livre sur les canetons de MITTERRAND à l’Elysée et l’embarras de CHIRAC à leur mort), BADINTER quittant la Chancellerie (cf. Le prince de CASAMAYOR qui m’impressionna tant quand j’étais à l’E.N.A. ou en préparais le concours) et n’oubliant le petit schtroumpf qu’il avait placé sur les sceaux de la République, CHEVRILLON (presque) surtout parce qu’il ouvre in fine un débat sur l’ « iconat » en France, maintenant Stéphane HESSEL qu’accompagne Edgar MORIN pour un ouvrage de mince volume ouvert hier soir sans l’acheter, proposition de conseils permanents divers sur nos maux et inéquités, il cite un mot de Philippe MURAY que je n’ai pas lu mais que me recommande un de mes neveux, tenant blog. à Dubaï dans la bulle pour expatriés, « les mutins de Panurge ». Débat plus stimulant et peut-être gros de vérité, d’imprévisible : un débat sur nos origines, un débat sur les débats d’idées, sur ce qui fut essayé, sur ce qui a été proposé (publication discutée par Mediapart des 111 priorités de 1981, que porta MITTERRAND, lequel tenta effectivement, et de bonne foi, j’en suis sûr, de les réaliser). La mémoire porte pourvu qu’elle soit plurielle et discutée, elle seule permet d’inventer autrement qu’au hasard ou selon l’obstination répétitive de l’autodidacte. Six noms de notoriété, dont quatre me sont familiers et d’accès directs le cinquième rencontré en compagnie d’IMBERT à leur fondation ensemble du Point. Je ne compte pas les présidents de 1981 et 1995, rencontrés et assez intimement aussi. – Le souvenir, la mémoire font socle et dispensent de nostalgie, au mieux l’aventure ou la nouvelle vie répèterait, masques seulement changés, ce que j’ai vécu dans le suspense et l’attente, tandis que, je le sens à cet instant, me remettre à lire et de bons livres comme je m’en suis nourri de mes quinze ans à mes soixante, dissipera mon cafard en me remettant à l’air libre. Pour mes aimées dont j’ai la responsabilité, j’ai le devoir de l’équilibre et de la joie de vivre. Surtout si mon secret s’appelle espérance et si maintenant que je reviens à ce moment quotidien, d’ordinaire matinal, mon expérience continue – la tente de la rencontre – est que la prière ne déçoit pas. Ecrire certes et plus que jamais, regarder et entendre de mémoire et de présence, oui… mais lire… ne se décrit pas.


Prier enfin… [3] Il y a l’inouï, une écriture qui rend compte de l’expérience directe du divin, et quoi de plus direct que l’enquête de Luc sur le Fils de Dieu fait homme, et de ce qu’en firent les contemporains, quoi de plus décisif que de consigner par écrit les débuts de l’Eglise… cela surpasse Isaïe le prophète et Jean le mystique, faire œuvre d’historien… de Dieu et de la première génération des « inspirés », des « menés » que furent apôtres, disciples et martyrs : ces vingt ans du ministère public du Christ et des pérégrinations de Paul jusqu’à son naufrage en vue de l’Italie. Serviteur insigne – parce que si factuel – de notre prière, transcripteur décisif du Magnificat, du cantique de Zacharie, narrateur du chemin de Damas et des décisives questions qui auraient pu enfermer l’Eglise naissante dans la synagogue déclinante et bientôt détruite – le Temple – par l’hégémonie du moment. Luc est seul avec moi, signé Paul à son bien-aimé Timothée. L’Apôtre des Gentils liste compagnons, traîtres et aussi objets familiers, livres, parchemins et manteau… le portrait est là, fraternel. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vopus entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qu’on vous offrira. Là, guérissez les malades, et dites aux habitants : « Le règne de Dieu est tout proche de vous ». Grand mots ou fond des aspirations du vivant : paix, justice, amour. Dites d’abord : « paix à cette maison ». … Allez ! … n’emportez… ne vous attardez pas… restez… ne passez pas… là, guérissez … dites … regard du psalmiste sur les disciples partis, selon leur maître, deux par deux devant lui dans toutes les voilles et localités où lui-même devait aller… ils diront… ils parleront … ils annonceront… Je suis et je demeure, je travaille et j’aime, je vieillis et j’avance, j’ai confiance et je prie. J’aime comme je peux, mais je suis aimé comme je le souhaite et en aie besoin. De Dieu, de mes aimées et de tant. Et nous sommes tous de cette même constellation. La force d’un moment comme celui que vit notre pays : une campagne présidentielle, ou le monde de notre époque : une crise majeure et en bien davantage de domaines (sinon en tous possissbles et imaginables) que les précédentes de mémoire d’homme écrite ou souvenue, la force d’un tel moment est sans doute de nous faire ressentir la solidarité humaine. Comme nous ne mourrons pas, nous gagnerons, mais quand ? et comment ? la force de la révélation chrétienne est que la parabole politique, celle des espérances de chaque génération, introduit à la vérité spirituelle, à la mort, à la résurrection. La dialectique, chronologiquement, n’a pas été inventée par MARX, ou alors, chez celui-ci, il y a bien des structures du chrétien (cf. le décisif pavé du regretté Père CALVEZ [4]). Il est juste en toutes ses voies, fidèle en tout ce qu’il fait. Il est proche de ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité.


après-midi


----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
Christian Frémont, directeur du cabinet du président de la République
Sent: Tuesday, October 18, 2011 6:04 PM
Subject:
libération du soldat...

Cher Préfet, cher ami,

j'entends le Président à propos de l'appel téléphonique du Premier ministre israëlien concernant l'heureuse libération du soldat franco-israëlien.

Comment ne pas se féliciter de cette libération et de cet appel nocturne ? Libération qui peut donner - 1 pour 1000 ou à peu près - l'idée d'autres enlèvements, jusqu'à libération de tous les combattants relevant du Hamas ou du Fatah. Appel qui gage, je l'espère, une meilleure écoute à Tel-Aviv des suggestions françaises pour un Etat palestinien sûr et reconnu.

Franco-israëlien ?
- la double nationalité n'est pas dans notre droit positif
- un niveau brevet élémentaire de nos écoles pour la pratique de notre langue serait exigé prochainement si sont votés le projet ou la proposition de loi, actuellement pendant au Parlement à propos de notre nationalité. Or, la famille de l'otage libéré n'est manifestement qu'anglophone (en sus de l'hébreu ou du yddisch, ce que je ne sais pas).

Il est vrai que le Premier ministre israëlien quand il n'est pas au gouvernement, est américain. Mais précisément, il ne revendique pas notre nationalité ou nous ne la lui attribuons pas.

Sentiments toujours de sympathie.

P S Puis-je vous recommander quatre livres, trois de ce printemps, et le quatrième de Janvier 1981 (quoique portant sur Mars 1978) :


Robert BADINTER – Les épines et les roses (Fayard . Mars 2011 . 280 pages)
Roland DUMAS – Coups et blessures (Cherche Midi . Mars 2011 . 521 pages)
Olivier CHEVRILLON – Mémoires (Fallois . Avril 2011 . 158 pages)
France de gauche, vote à droite (Presse de la Fondation nationale des Sciences politiques . Janvier 1981 . 355 pages)

Aucun n'est décourageant, et - à propos du Président - Roland Dumas est instructif d'un regard pas de mauvaise volonté ou de mauvaise foi, simplement réaliste.

En revanche Banon, Péan et même le duo Hessel-Morin sont légers.


soir

La fracture numérique qui me permet d’écouter les nouvelles du soir

Suites de la primaire… François Hollande au Parlement, puis en Espagne. La contre-attaque gouvernementale, la convention UMP sur le malentendu entre François Hollande et les Français : Jean-François Copé, 250 milliards de dépenses nouvelles et 126 milliards d’impôts en plus … François Baroin et le spectre de 1981… Valérie Pécresse et le risque politique, elle et Laurence Parisot s’adossent aux agences de notation. Nicolas Sarkozy – le président de la République – en province sur la formation professionnelle, en « profite » pour attaquer le programme socialiste sur ce point et sur les « faux emplois ». Quelle salve… la hargne, la haine, la mauvaise foi, la superficialité des examens du propos de l’autre les feront-ils détester par les Français, ce qui n’améliorera pas forcément la qualité de l’opposition, mais j’y sens davantage de bonne volonté et au moins nous donnerons la chancve d’essayer autre chose par d’autres gens. Ceux de maintenant changeront d’autant moins qu’ils auront triomphé, surtout si c’est par défaut.

Le soldat franco-israëlien : visite de l’ambassadeur de France, Christophe Bigot, pas un mot en français.

Nouvelle référence ou source d’inquiétude pour « les marchés » : le taux de croissance chinois ! est-ce mieux que l’indice du bâtiment américain établi au Michigan ?


[1] - France de gauche, vote à droite (Presse de la Fondation nationale des Sciences politiques . Janvier 1981 . 355 pages)

[2] - Robert BADINTER – Les épines et les roses (Fayard . Mars 2011 . 280 pages)
Roland DUMAS – Coups et blessures (Cherche Midi . Mars 2011 . 521 pages)
Olivier CHEVRILLON – Mémoires (Fallois . Avril 2011 . 158 pages)

[3] - 2ème lettre de Paul à Timothée IV 9 à 17 ; psaume CXLV ; évangile selon saint luc X 1 à 9

[4] - Jean-Yves CALVEZ, La pensée de Karl Marx (Seuil . Octobre 1955 . 658 pages)

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