mercredi 17 février 2010

Inquiétude & Certitudes - mercredi 17 février 2010

Mercredi 17 Février 2010

Prier… ceux-là ont touché leur récompense. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret. Mercredi des Cendres puisqu’hier défilé d’enfants et maquillage de notre fille, par chance, quand mes aimées sont allées au parc magnifique de l’Orangerie à Strasbourg. Hors du temps car je suis ici sans voiture et que je n’ouvre pas la télévision, que tout à mon chantier, je ne consulte pas l’AFP, je ne réalise que maintenant l’ouverture du Carême et vais le commencer en allant à pied à mon village, petite route communale sinuant entre des marais et j’aurai encore le grésil, les bêtes rentrées, je suis – au propre et au figuré – hors d’époque, mais les textes m’accueillent ainsi. D’autres ailleurs ont aussi leurs coordonnées, plus imprécises elles sont, plus ils se trouvent avec eux-mêmes et mieux ils reçoivent la rosée et la palpitation de ces lumières chaleureuses et intérieures que procure simplement la grâce. Ton Père voit ce que tu fais en secret, il te le revaudra. Etre regardé, aimé, gratifié dans un tel secret que nous ne voyons pas qui nous regarde, nous évalue, nous gratifie, et nous sommes chacun ainsi dans ce creux de la main divine. Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d’agir devant les hommes pour vous faire remarquer. Vivre comme… être juste… cela m’est égal, mais le conseil de sagesse est bon. Que cherchè-je ? le bonheur est abstrait. Je cherche la pleine communion avec qui j’aime et que ce soit donné à tous. Mes aimées grâce à Dieu, tant d’amis et amies, de rencontres, passées et à venir, contemporaines de maintenant. Dieu attirant dans la personne de son Christ, Jésus homme. Où donc est leur Dieu ? Il ne se saisit pas par ses bienfaits ou le compte en banque qu’il prodigue ou le corps magnifique de presque toutes nos jeunesse, mais déjà un peu mieux par nos derniers regards quand enfin nous sommes désintéressés et tournés vers l’essentiel, le passage à Lui. Que le jeune époux sorte de sa maison, que la jeune mariée sorte de sa chambre. C’est carême, c’est-à-dire marche vers Pâques du fin fond de nos nécessités, contraintes, distractions ou fêtes vraies et fausses. Marcher, regarder, écoûter, être sensible à…
[1] afin que grâce à lui (le Christ, Jésus), nous soyons identifiés à la justice de Dieu. Et puisque nous travaillons avec lui, nous vous invitons à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu.

Voiture en réparation et dont la reprise va me coûter au point que je m’en passe. Aller au village à pied ou en stop, la poste et le pain. En stop, mais à un autre village. Le mercredi après-midi, en campagne, les postes qui sont devenues communales, sont fermées. – Le Figaro, au bureau de tabac qui fait buvette ou restaurant et l’inverse… tout le discours de la droite surtout quand elle est « la majorité », mot qu’elle a inventé pour le referendum du Général sur l’élection présidentielle au suffrage universel direct. Oui, c’est vous qui… l’index pris à l’Oncle Sam, de là « la majorité », tout le discours de la droite est dans ce titre de première page : Frèche, super-favori – Le mauvais calcul de Martine Aubry. Catéchisme du propagandiste d’un parti au pouvoir 1° se concentrer sur les ennuis de l’ennemi, le plaindre pour paraître grand et généreux soi-même, 2° ne pas parler de soi car si en Languedoc-Roussillon… il y a quelques vingt autres régions où la gauche est le « super-favori » (il est vrai parce qu’il y a le repoussoir du président régnant, de la réforme des collectivités locales, des impositions que refilent l’Etat aux régions, etc… le chômage et les détresses), 3° regarder la politique et ses acteurs, surtout ceux d’en face comme seulement réalistes et en même temps c… parce que perdants. On ne prête à la première secrétaire du Parti socialiste qu’un calcul, car il est évident qu’elle et certains, quand même au PS, ont eu un coup de sang à tant d’excès de langage de ce vétéran du mot violent, des réseaux et des truquages, une politique à l’africaine (celle que nous encourageons outre-Sahara et que pratique Sarkozy chez nous). Martine Aubry a le sens de l’honneur, au moins dans l’affaire, mais aussi dans d’autres. Par son père d’ailleurs, par son parcours à elle aussi des lois Auroux aux trente-cinq heures, elle va représenter en 2012 une gauche de conviction, d’expérience et de fidélité historique, ce qui va nous changer des deux règnes de la droite depuis 1995. Et mauvais calcul ? que d’être d’honneur, ce n’est pas joué dans l’immédiat, il peut y avoir une redistribution de tout en Languedoc-Roussillon, précisément pour des raisons de morale, par dégoût un peu partout, et à terme, c’est gagnant. Le Figaro aurait brocardé Frèche et la gauche sans honneur si le PS avait continué de soutenir celui-ci.

Qui m’a pris en stop ? le paysan voisin qui habite assez loin et qu’était venu rechercher sa femme, avec leurs deux enfants. La petite est adepte de Tchoupi, mais sa mère l’est de Zola. Pas de Balzac dont elle n’aime pas le style, mais Zola, et les bêtes aussi, rectifie-t-elle, elle a moins le temps avec les enfants, avec son mari surtout – j’opine qu’un mari c’est au moins trois enfants de travail et de maternage pour l’épouse – et les bêtes – j’opine qu’on les aime comme… La boulangerie : un pain polka ? réponse technique, du pain blanc à la mie serrée. Je repars à pied, coupant par un chemin qui m’amène derrière une chapelle de campagne presque toujours fermée, mais présente. Le pain fait de la poudre dans mon sac et n’a guère de goût. Je prends le chemin qui coupe le long du marais. On voit encore la marée, le courant remonte dans les cours d’eau. Des haies diverses, les arbres – la Bretagne, ce sont les arbres, les chênes surtout et la nudité de l’hiver les fait plus beaux, une ornementation du ciel, une ponctuation des paysages de ligne en lignes, une série de tranquilles personnages statufiés faisant le chemin et sa garde. On sort du temps pour entrer dans un autre qui n’en est pas. Un balcon en forêt, Le grand meaulnes puis ce devient un tracé de brousse bordé d’épineux. Une heure et quart pour je ne sais quelle distance. Si j’accomplis mon vœu : à pied aller de Lisieux à Lourdes, cinq-six heures comme cela, à condition de n’être pas chargé ? mais comment ne pas l’être si je me donne une dizaine de jours par an à cette action de grâce. Reconnaissance de la vie, et reconnaissance d’une France qui par ce trajet nord-sud sans trop de goudron, sera sans époque.

[1] - Joël II 12 à 18 ; psaume LI ; 2ème lettre de Paul aux Corinthiens V 20 à VI 2 ; évangile selon saint Matthieu VI 1 à 18 passim

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