Mercredi 1er Juillet 2009
Prier… [1] artifice, convention et acharnement de nos vies, ces chemins que nous croyons nôtres, des obstinations. – Ma femme, à Paris, me téléphone. Le métro, les transports en commun vers la gare de Lyon. La pauvreté, la misère, cela donne froid dans le dos, quoique la ville soit insupportable de chaleur, de température dès le matin. Les chefs d’entreprises, les politiques n’en ont aucune idée, les élus non plus, tous satisfaits que ces gens vivent ailleurs, en banlieue. Elle arrive de Barbès, le marché sous le « métro aérien », tous ces Arabes, ils vivent presque joyeusement, en tout cas ils survivent avec le sourire, les mauvais garçons qui trainent, rendent quelques services en coltinant et se faisant un peu payer. – La réalité française est là, les débats sur la burkha, hier sur le foulard, nos communautarisations. En fait, il y a des ghettos, nos banlieues, il y a des camps de rétention, des espaces mentaux et physiques de non-droit. La politique-parole, les médias-spectacles-people et autres bling-bling sont complètement hors sujet pour le grand nombre. – Ici, les meules de foin édifiées à la fourche antan sont aujourd’hui ces énormes rouleaux, en deux semaines, la campagne a jauni. Evidence du couple dès la Genèse. – Jésus arrivait sur l’autre rive du lac, deux possédés sortirent du cimetière à sa rencontre… et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus, et lorsqu’ils le virent, les gens le supplièrent de partir de leur région. … l’affaire des possédés. Les ghettos d’alors… je ne devinais pas que cette lecture enchainerait ainsi sur l’appel de ma chère femme. L’exclusion non seulement des malheureux mais de Celui seul qui pourrait remédier à nos dérangements. Un prix tout de même : le troupeau de porcs, du bien sont perdus. La société ne le veut pas. L’enfance d’Ismaël. Dieu fut avec lui, il grandit et demeura au désert et il devint tireur à l’arc. Il demeura au désert de Parane, et sa mère lui choisit une femme du pays d’Egypte. La mère célibataire, un métier, un mariage, une société. Abraham dominé par Sara, celle-ci raciste : le fils de cette esclave ne doit pas partager l’héritage de mon fils Isaac. Douceur, mansuétude de Dieu, confident d’Abraham, entre « hommes », la question se règle au mieux : ne t’irrite pas… accorde à Sara … mais je ferai aussi une nation du fils de l’esclave, car lui aussi est né de toi. Sérénité de l’Ancien Testament et tohu bohu du Nouveau : Jésus dérange, Yahvé arrangeait. La nouvelle société… des riches ont tout perdu, ils ont faim ; qui cherche le Seigneur ne manquera d’aucun bien. … Notre Père, que votre règne arrive.
matin
Ma femme, à Paris, me téléphone. Le métro, les transports en commun vers la gare de Lyon. La pauvreté, la misère, cela donne froid dans le dos, quoique la ville soit insupportable de chaleur, de température dès le matin. Les chefs d’entreprises, les politiques n’en ont aucune idée, les élus non plus, tous satisfaits que ces gens vivent ailleurs, en banlieue. Elle arrive de Barbès, le marché sous le « métro aérien », tous ces Arabes, ils vivent presque joyeusement, en tout cas ils survivent avec le sourire, les mauvais garçons qui trainent, rendent quelques services en coltinant et se faisant un peu payer. – La réalité française est là, les débats sur la burkha, hier sur le foulard, nos communautarisations. En fait, il y a des ghettos, nos banlieues, il y a des camps de rétention, des espaces mentaux et physiques de non-droit. La politique-parole, les médias-spectacles-people et autres bling-bling sont complètement hors sujet pour le grand nombre. – Ici, les meules de foin édifiées à la fourche antan sont aujourd’hui ces énormes rouleaux, en deux semaines, la campagne a jauni.
après-midi
La misère du monde… tandis que j’essaie de rédiger quelque chose pour savoir ce que je comprends moi-même de ce pays qui m’est cher : la Mauritanie, en énième comédie électorale… une correspondante m’envoie ceci. J’en écris aussitôt au chef de cabinet du Premier ministre - lui-même, préfet, avec copie au directeur du cabinet du président de la République, lui aussi préfet.
Un Mauritanien en situation irrégulière a été interpellé au début du mois de juin sur son lieu de travail, le commissariat de police d'Orléans (Loiret) dont il lavait les vitres depuis six ans, a-t-on appris auprès du tribunal de grande instance de la ville.
Alassane Tall, 46 ans, a néanmoins été remis en liberté le lendemain car le juge des libertés et de la détention a annulé la procédure d'interpellation pour, explique-t-il dans son ordonnance, "absence de base légale".
Depuis six ans, Alassane Tall se rendait une fois par mois au commissariat d'Orléans pour y nettoyer les vitres. Les fonctionnaires le connaissaient et le laissaient entrer avec son matériel. Mais le 10 juin, un policier lui a demandé ses papiers. Le Mauritanien a alors reconnu qu'il n'en avait pas. Après quelques recherches approfondies, la situation irrégulière du laveur de vitres est apparue au grand jour. Il a aussitôt été interpellé et placé en rétention administrative.
Le JLD du tribunal de grande instance d'Orléans, saisi par la préfecture d'une demande de prolongation de la période de rétention, a annulé la procédure. Il a notamment estimé que "le fait de venir laver les vitres d'un commissariat n'est pas une raison plausible de soupçonner que le laveur de vitres a commis ou tenté de commettre une infraction". Le parquet n'a pas fait appel.
Alassane Tall est arrivé en France en 2002. Il a trouvé du travail dans une société de nettoyage de l'agglomération d'Orléans. En octobre 2008, il avait même défilé au côté d'un collectif de travailleurs sans-papiers et était intervenu à la télévision pour demander des titres de séjour.
Un collectif, animé notamment par le syndicat CGT, tente de convaincre la préfecture de réexaminer la situation d'Alassane Tall. Selon sa porte-parole Estelle Cazalda, "il est dans une position inextricable. D'origine peul, il n'est pas reconnu dans son pays, la Mauritanie, qu'il a dû fuir suite à des tortures subies en raison de ses origines. Il paye des impôts et des cotisations en France, il serait juste que notre pays le reconnaisse", dit-elle.
La préfecture du Loiret n'a pour l'instant pas souhaité communiquer sur cette affaire. AP
Comment n’être pas fatigué ? je le suis. J’entends un Comorien, qui a notre nationalité – son archipel est-il viable ? ne sommes-nous pas dans le texte-même du général de Gaulle faisant le tour de notre outre-mer l’été de 1958 pour l’incliner à voter oui à une Communauté de fait et d’avenir entre ces gens que nous connaissons et qui nous connaissent, et la France, notre grande chose ensemble ? l’époque demande des ensembles – et ce pauvre homme, adjoint au maire d’un arrondissement de Marseille communique excellemment tandis que Dominique Bussereau maintenu, sans sens de sa dignité personnelle, se maintient à son strapontin. Il est ignoble que nos compagnies aériennes nationales se défaussent par transit sur des misérables parfaitement identifiés et qu’Hergé – dans Coke en stock – nous a décrits. Honte à nous. Crésus, à qui – enfin – ses vainqueurs (éphémères) firent boire de l’or en fusion puisqu’il en aimait tant les espèces… cet après-midi, on crie victoire comme si nous étions des haltérophiles de la reprise économique : les immatriculations de voiture ont augmenté de 7% ce mois-ci ou ce trimestre-ci par rapport au précédent ou par rapport à la même époque, l’an passé.
Détermination … un des maîtres-mots de la culture RPR – les leçons de présence sur le terrain – telle que je l’ai subie en tentative électorale à l’automne de 1980 dans le Haut-Doubs. Ce mot, et plus encore : franchise, clarté. Celles des pots de peinture sur les pare-brises de voiture pour illustrer un candidat gaulliste bénéficiant du soutien du « parti » mais ignorant ce que pouvait signifier le dixième anniversaire du 9 Novembre… un sénateur dans l’Isère, soupçonné de pédophilie, la fille de six à onze ans d’une de ses maîtresses… le secrétaire général de l’UMP. Une cirulaire adressée aux restaurateurs le 5 Mai dernier : promesse électorale (en fait, celle de Jacques de Chirac) tenue par Nicolas Sarkozy (Bruxelles, bien bonne…), la TVA à 5,5% moyennant 40.000 emplois créés et une baisse des montants de l’addition présentée en fin de repas (à voir naturellement). La circulaire expose la promesse et en quoi elle a été tenue, et donne les modalités d’adhésion au parti présidentiel. Un restaurateur refile cela aux médias, qui le sorte aujourd’hui : deux mois après, un sur cent vingt mille puisque c’est le chiffre avoué de la diffusion, et s’interroge, si Martine Aubry, après les 35 heures, avait… etc… que n’eût-on entendu ? Xavier Bertrand ne s’émeut pas, aucun clientélisme ce faisant mais joie au contraire : quatre cent nouveaux adhérents (sur 120.000 destinataires, qui a payé le publipostage ?) enfin introduits dans la vie politique, à plein. Sa détermination redouble…
[1] - Genèse XXI 3 à 21 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Matthieu VIII 28 à 34
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