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Volodymyr Zelensky |
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Володимир
Олександрович Зеленський |
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Volodymyr Oleksandrovytch Zelensky (en ukrainien : Володимир Олександрович Зеленський /wɔlɔˈdɪmɪr ɔlɛkˈsɑndrɔwɪtʃ zɛˈlɛɲɕkɪj/ ; en russe : Владимир Александрович Зеленский, Vladimir Aleksandrovitch Zelenski /vlɐˈdʲimʲɪr ɐlʲɪˈksandrəvʲɪtɕ zʲɪˈlʲenskʲɪj/), né le 25 janvier 1978 à Kryvyï Rih (Кривий Ріг) en RSS d’Ukraine, est un humoriste, producteur, acteur, scénariste, réalisateur et homme d'État ukrainien. Il est président de l'Ukraine depuis le 20 mai 2019.
À partir de 2015, il est l'acteur principal de Serviteur du peuple, une série télévisée humoristique diffusée sur la chaîne 1+1 dans laquelle il incarne un professeur de lycée intègre accédant de façon inattendue à la présidence de l'Ukraine. Ce rôle lui permet d’acquérir une importante notoriété dans son pays.
Sans aucune expérience politique, il lance un parti homonyme à sa série, puis se présente à l’élection présidentielle de 2019. Après une campagne atypique et minimaliste lors de laquelle il prend pour cible la corruption des élites et entretient la confusion avec son rôle dans Serviteur du peuple, il l’emporte face au chef de l'État sortant, Petro Porochenko, avec 73,2 % des voix au second tour.
À 41 ans, il devient le plus jeune président de l'histoire de l'Ukraine. Il provoque aussitôt des élections législatives anticipées, à l’issue desquelles son parti détient la majorité absolue des sièges à la Rada. Son mandat est marqué par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, en 2022 et sa conduite de la résistance ukrainienne qui est saluée par la presse internationale et de nombreux gouvernements étrangers.
Situation personnelle
Naissance et origines
Rue de Kryvyï Rih (Кривий Ріг), localité de naissance de Zelensky.
Volodymyr Oleksandrovytch Zelensky naît le 25 janvier 1978 à Kryvyï Rih (RSS d’Ukraine), une ville industrielle russophone située près de Dnipropetrovsk, dans le sud-est du pays1. Son père Oleksandr Zelensky (en), professeur et chef du département de cybernétique et d'informatique de l'université d'État d'économie et de technologie de Kryvyï Rih (en)2, et sa mère Rymma Zelenska, ingénieure2,3, sont tous deux d'origine juive ashkénaze (cette origine était considérée comme une nationalité sous l'ère soviétique, où l'ascendance ethno-religieuse n'était pas reconnue) et de langue russe4,5,6,7.
Son grand-père, Semyon Ivanovytch Zelensky, a servi dans l'infanterie, atteignant le grade de colonel de l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale8,9. Le père et les trois frères de Semyon ont été assassinés durant la Shoah10.
Avant d'aller à l'école primaire, Zelensky vit pendant quatre ans dans la ville mongole d'Erdenet où son père travaille alors11. À l'âge de 16 ans, il réussit le TOEFL (test d'anglais langue étrangère) et reçoit une bourse d'études pour étudier en Israël, mais son père ne lui permet pas d'y aller12.
Vie privée
Volodymyr Zelensky et son épouse, Olena Zelenska, lors des élections législatives de 2019.
Marié à Olena Kiyachko, qu'il a rencontrée à l’université11, il est père de deux enfants : Oleksandra (2004) et Kyrylo (2013)13, baptisés selon le rite de l'Église orthodoxe.
Étant lui-même juif non pratiquant et n'ayant reçu aucune éducation religieuse, il se considère comme laïc14,15 et affirme que sa religion est « une affaire privée » dont il ne souhaite pas faire étalage16. Il déclare à propos de ses origines : « Le fait que je sois juif se classe seulement en 20e position dans ma longue liste de défauts »17. En 2022, lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Zelensky sort de sa réserve et met en avant ses origines juives pour contrer les accusations de nazisme de la part de Vladimir Poutine et obtenir le soutien d'Israël et de la diaspora juive18.
Sa langue maternelle est le russe mais il parle couramment l'ukrainien et l'anglais19,20.
Carrière professionnelle
Débuts et premiers succès
Volodymyr Zelensky entouré d’artistes de Kvartal 95 Studio (notamment Olena Kravets et Yevhen Kochovy) en 2018.
À l'origine, Volodymyr Zelensky souhaite devenir diplomate mais ne réussit pas à intégrer l'Institut d'État des relations internationales de Moscou. Il se tourne alors vers le droit. Pour s'évader du quotidien de sa ville industrielle de Kryvyï Rih, il s'intéresse comme de nombreux autres jeunes au jeu télévisé humoristique KVN, auquel il participe avec son groupe, Kvartal 95, qui remporte la finale ukrainienne en 2001 et la demi-finale de l'ex-Union soviétique en 200221,22.
En 2003, il fonde la société de production Studio Kvartal 95, que le quotidien suisse Le Temps présente comme « une troupe de café-théâtre qui a fait une razzia sur les plus grands championnats d’humour de l’ex-URSS, les KVN, très en vogue à l’époque »23,24.
Dans le même temps, il commence à présenter Quartier du soir (Vetcherny Kvartal), une émission de variétés qui sera le programme le plus regardé d’Ukraine pendant plusieurs années24.
Il remporte en 2006 la version ukrainienne de Danse avec les stars24,25.
Serviteur du peuple
Volodymyr Zelensky à Prague (2009).
À partir de 2015, il incarne Vasyl Holoborodko, un professeur d'histoire de lycée devenu malgré lui président de l'Ukraine, dans la série télévisée humoristique Serviteur du peuple (Sluha Naroda), qu’il a coécrite et qui est diffusée sur la chaîne 1+126. Son personnage de chef de l’État intègre, proche du peuple et luttant contre une élite corrompue lui assure une forte popularité au sein de l'opinion publique ukrainienne27,25. En 2016, il joue dans le film Serviteur du peuple 2, qui est similaire à la deuxième saison de la série.
Plus grand succès de l’histoire télévisuelle de l’Ukraine22, Serviteur du peuple voit sa troisième saison diffusée juste avant l’élection présidentielle de 2019. La chaîne 1+1 retransmet également un documentaire sur Ronald Reagan, acteur devenu président, avec Zelensky en voix off, après la clôture officielle de la campagne du premier tour25. Dans ce contexte, celui-ci se voit accusé de violer la loi électoralea. Le directeur du Centre pour la démocratie et l'état de droit détaille dans quelle mesure la série profite à la candidature de Zelensky29, tandis que le politologue Mikhaïl Minakov indique : « Sa candidature reçoit beaucoup de soutien des jeunes générations qui ont grandi avec ses shows satiriques. Certains ont même fait leur éducation politique grâce à lui25. »
Durant la campagne présidentielle de 2019, les médias relèvent qu'il est multipropriétaire, qu'il possède de nombreuses affaires dans beaucoup d’anciens pays soviétiques, notamment en Russie, et que ses sociétés de production sont gérées via des sociétés offshore implantées à Chypre. Selon le site d’investigation Slidstvo, il a omis de déclarer en 2017 qu’il possédait une villa valant près de quatre millions d’euros à Forte dei Marmi, une commune de Toscane très prisée des oligarques russes30 ; l’acteur répond que, n’étant pas fonctionnaire, il n’avait pas à intégrer ce bien dans sa déclaration de patrimoine22,25.
Ascension politique
Fondation du parti Serviteur du peuple
Le 2 décembre 2017, Volodymyr Zelensky obtient que la dénomination « Serviteur du peuple » (SN), du nom de sa série télévisée, soit donnée au Parti du changement décisif, fondé en 2016 et présidé par Evgueni Iourdyga. Le parti est enregistré le 31 mars 2018, alors que Volodymyr Zelensky assure qu’il ne s’agit « pas encore d’un projet politique »31,32,33.
Volodymyr Zelensky en mars 2019.
Sans en prendre formellement la direction — qui revient à Ivan Bakanov, juriste et PDG du studio Kvartal 95 —, Volodymyr Zelensky fait de sa formation un parti attrape-tout, populiste, défenseur de la lutte anti-corruption et de la démocratie directe[réf. nécessaire]. Au cours de l’année 2018, dans les sondages en vue des élections législatives de 2019, Serviteur du peuple atteint le seuil des 5 % permettant d’entrer au Parlement monocaméral d’Ukraine, la Rada33.
Au moins jusqu’à la fin de l’année 2019, Serviteur du peuple semble pourtant être une coquille vide, ne menant aucune activité à l'adresse où il loue ses locaux. Il n’embauche officiellement aucun salarié et n'a enregistré aucune antenne locale34,35,36.
Victoire à l’élection présidentielle de 2019
Article connexe : Élection présidentielle ukrainienne de 2019.
À partir de l’été 2018, Volodymyr Zelensky est testé dans les sondages en vue de l’élection présidentielle de l’année suivante, mais l’hypothèse de sa candidature — créditée d’environ 10 % des voix — n’est guère prise au sérieux au sein de la classe politique22,24. Le 31 décembre 2018, après des mois de spéculations sur ses intentions, il se déclare candidat sur la chaîne 1+1, au moment où les autres canaux retransmettent les vœux présidentiels de Petro Porochenko25,37.
Son discours est centré sur la dénonciation des « élites » et la lutte contre la corruption. Il promet notamment la suppression de l’immunité parlementaire, la mise en place d'une procédure de destitution du chef de l’État en cas de faute grave et la consultation régulière de la population avec des référendums. Il prône un cessez-le-feu dans le Donbass et l’organisation d’un référendum sur l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN6,25.
Bénéficiant de sa notoriété médiatique et du rejet des personnalités politiques traditionnelles, perçues comme corrompues et inefficaces, Volodymyr Zelensky s'impose comme le grand favori du scrutin à partir de février24. Sa campagne, atypique, est souvent qualifiée de « non-campagne » : il ne donne pas d’entretiens et évite les réunions publiques, choisissant une communication tournée vers les réseaux sociaux, où il critique les autres candidats dans des vidéos virales et renforce sa popularité auprès de l’électorat jeune. Il fait également preuve d’ambigüité avec le personnage qu'il joue dans Serviteur du peuple : outre le fait qu'il ait baptisé son parti du nom de la série télévisée, il a parfois recours au décor de celle-ci pour ses allocutions22,38,39.
Principalement soutenu par des citoyens jeunes et apolitiques, il atteint également les personnes plus âgées par sa présence à la télévision. Se prononçant davantage en fonction des différences générationnelles que du classique clivage est-ouest, il n'est pas considéré comme nationaliste et bénéficie de l’adhésion du sud-est russophone, dont il est originaire23,25,6. Ses concurrents critiquent principalement le flou de ses idées, son manque d'expérience alors que l’Ukraine est en guerre, et l’accusent d’être une « marionnette » de l'oligarque Ihor Kolomoïsky, propriétaire de la chaîne 1+1, qui accorde à la campagne de Zelensky une couverture médiatique importante et plutôt positive. Zelensky nie tout lien politique avec Kolomoïski26,40,41.
Photo 1 : Porochenko le 14 avril 2019 lors du débat avorté au Stade olympique de Kiev. Photo 2 : Débat entre Zelensky et Porochenko au Stade olympique de Kiev, le 19 avril 2019.
Lors du premier tour de scrutin, Volodymyr Zelensky arrive en tête avec 30,2 % des voix, devançant Petro Porochenko (15,9 %) et l’ancienne Première ministre Ioulia Tymochenko (13,4 %), figure de la révolution de 2004 longtemps donnée favorite de l’élection42. Dans l'entre-deux-tours, alors qu'il continue à communiquer uniquement sur les réseaux sociaux, les médias l'appellent à s'exprimer auprès d'eux dans un souci démocratique43. Il déclare alors se montrer favorable à la légalisation du cannabis médical, de la prostitution ou encore des jeux de hasard44. Il s'engage également à fixer le salaire mensuel des professeurs à un équivalent de 4 000 euros45,46.
Le 21 avril 2019, tirant profit du rejet massif du président sortant dans la population, et à l'issue de trois semaines d'un duel marqué par une série d'invectives entre les deux candidats, il remporte nettement le second tour et son rival reconnaît rapidement sa défaite47. Il obtient 73,2 % des voix, ce qui est le pourcentage le plus élevé d'un vainqueur au second tour d'une élection présidentielle depuis l'indépendance de l'Ukraine48. Il réalise ses meilleurs scores dans les régions considérées comme prorusses49,50. Dans son discours de victoire, il promet de relancer le protocole de Minsk et d'œuvrer au retour des Ukrainiens emprisonnés en Russie51.
Président de l'Ukraine
Transition, investiture et premières mesures
Volodymyr Zelensky lors de sa cérémonie d'investiture (20 mai 2019).
Quelques jours après son élection, alors qu'il s'exprime généralement en langue russe et qu’il cherche à prendre des cours d'ukrainien, Volodymyr Zelensky critique le vote d'une loi renforçant l'usage de la langue ukrainienne (hors sphères privée et religieuse)52,53,54. S’il déclare ne pas vouloir remettre en cause le statut de l’ukrainien comme langue unique d’État, il s'oppose à toute mesure coercitive en la matière53. Cette loi intervient dans un contexte de relations incertaines avec la Russie, qui se dit prête à renouer les relations avec l’Ukraine après la victoire de Zelensky, tout en prenant la décision d’accorder plus facilement la nationalité russe aux habitants des régions russophones de l’Ukraine53.
Volodymyr Zelensky rencontre le président du Conseil Européen Donald Tusk le 7 juillet 2019 à Louhansk lors d'un sommet Europe-Ukraine.
À la Rada, Volodymyr Zelensky tente sans succès de constituer un groupe parlementaire55. Alors que les élections législatives sont prévues pour le 27 octobre 2019, il réclame de prêter serment dès le 19 mai, craignant de ne pas pouvoir dissoudre la Rada avant l'expiration du délai légal, le 27 mai56. La Rada décide finalement de fixer la cérémonie d'investiture au 20 mai, la date demandée par Zelensky coïncidant avec la journée d'hommage aux victimes de la répression soviétique57. Le président élu accuse alors les députés d'avoir « créé des complications » et promet de faire de même à leur égard58.
Volodymyr Zelensky le 31 mai 2019, au côté de Volodymyr Hroïsman, Premier ministre depuis 2016 et soutien du président Porochenko.
Le président ukrainien montre sa volonté de transition vers l'Europe en se rendant à Bruxelles dès le mois de juin, où il rencontre le président du Conseil Européen Donald Tusk, pour qui la sécurité en Ukraine compte pour celle de l'Europe59.
Il fait déplacer le siège de l'administration présidentielle, située dans un ancien siège du Parti communiste d'Ukraine, vers l'ex-musée Lénine60. Il annule par ailleurs la parade militaire annuelle de la fête d'indépendance pour faire des économies60 mais ne tient pas sa promesse de voyager à bord de vols réguliers60.
Le 28 mai, il annule la déchéance de la nationalité de Mikheil Saakachvili, décidée par son prédécesseur61.
Élections législatives de 2019
Article connexe : Élections législatives ukrainiennes de 2019.
Nombre de députés à la Rada à l’issue des élections anticipées :
Serviteur du peuple : 254
Voix : 20
Dans son discours d'investiture, Volodymyr Zelensky annonce la dissolution de la Rada et la tenue d'élections législatives anticipées62. Le président de la Rada ayant annoncé le 17 mai la fin de la coalition au pouvoir, l'opposition et des juristes estiment que la décision de Zelensky de dissoudre viole la Constitution, qui prévoit dans un tel cas un délai préalable d'un mois pour tenter de constituer un nouveau gouvernement63,64,65. Le jour même, opposés à la tenue de législatives anticipées, le Premier ministre en exercice, Volodymyr Hroïsman, ainsi que plusieurs ministres annoncent leur démission66, ce qui est ensuite rejeté par la Rada. Le lendemain, Zelensky fixe la date du scrutin au 21 juillet 201967. Le 22 mai, le Parlement, qu'il convoque pour une session extraordinaire, refuse de modifier la loi électorale pour mettre en place un système totalement proportionnel et de fixer le seuil de représentativité à 3 %68.
À l'issue des élections législatives, le 21 juillet, son parti obtient 43,2 % des voix et la majorité absolue des sièges à la Rada, une première depuis l'indépendance du pays69,70. Peu après, il revient sur sa proposition — formulée au soir du scrutin, alors qu'il n'était pas assuré d'obtenir à lui seul la majorité absolue des sièges — de faire alliance avec le parti Voix du chanteur Sviatoslav Vakartchouk, une offre que celui-ci avait de toute façon déclinée71,72. Cette victoire, qui traduit un désir de renouvellement de la classe politique, amène à la Rada de nombreux députés n'ayant pas d'expérience politique73. Le 29 août 2019, Zelensky nomme Oleksiy Hontcharouk, un juriste de 35 ans, pour occuper la fonction de Premier ministre74. Il demande un « travail minutieux pour le bien du peuple ukrainien » au Parlement, et affirme qu'il le dissoudrait dans le cas contraire75.
Politique intérieure
Guerre du Donbass et défense
Lors de son arrivée à la présidence du pays, Volodymyr Zelensky se donne pour priorité d'obtenir un cessez-le-feu avec les séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine engagés dans la guerre du Donbass contre l'armée ukrainienne76. Comme chef d'état-major général et commandant en chef des forces armées de l'Ukraine, il remplace Viktor Moujenko par Rouslan Khomtchak77 ; en mars 2020, un décret du président divise les deux fonctions, Rouslan Khomtchak restant commandant en chef alors que Serhiy Korniychuk (en) devient le chef d'état-major général78.
Rapidement, au cours de la première année de sa présidence, les pro-occidentaux lui reprochent de replier les troupes ukrainiennes sans contrepartie et de s’incliner face à la Russie79. Le 6 octobre 2019, quelque dix mille personnes, dont des combattants, se rassemblent sur la place de l'Indépendance pour protester contre son projet d'accorder l'autonomie au Donbass séparatiste80.
Il poursuit la politique de son prédécesseur d’échanges de prisonniers avec les séparatistes prorusses, mais inclut parmi les prisonniers libérés les Berkout (unités spéciales ayant participé à la répression de la révolution de Maïdan) et des témoins de l’affaire du MH17, ce que Petro Porochenko avait refusé de faire79.
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Nomination du général Rouslan Khomtchak à la tête des forces armées d’Ukraine (21 mai 2019).
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Visite rendue aux combattants ukrainiens dans la région de Louhansk (27 mai 2019).
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Avec Leonid Koutchma, représentant au Groupe de contact trilatéral sur l'Ukraine (3 juin 2019).
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Accueil d'un citoyen libéré depuis les territoires occupés de l’est de l'Ukraine (29 décembre 2019).
Questions économiques et sociales
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Malgré l’opposition de certains oligarques, Volodymyr Zelensky annonce en août 2019 une réforme du marché foncier81,82. Depuis 2001, il existe dans le pays une interdiction d'acheter et de vendre des terres agricoles. Chaque année, les députés renouvellent le moratoire en invoquant l'absence de loi sur le chiffre d'affaires de ces terres. L'Ukraine est le dernier marché d'Europe où existent de telles dispositions. Le nouveau président propose de tenir un débat public et d'organiser un référendum pour trouver une solution équilibrée au problème de l'ouverture du marché foncier après une réforme devant concerner 40 millions d'hectares. Il entend lever le moratoire sur les achats et ventes de terres, qui aurait au total fait perdre plus de 22 milliards de dollars de PIB au pays83.
Thématiques institutionnelles et corruption
Pendant sa campagne de 2019 et à ses débuts à la présidence, Volodymyr Zelensky fait part de sa volonté d'organiser régulièrement des référendums. Il envisage alors publiquement d’interroger la population sur un accord de paix avec la Russie au moyen d'un référendum non contraignant84.
Volodymyr Zelensky lors de la commémoration de l’Holodomor (23 novembre 2019).
Conformément à sa promesse de campagne, la Rada proclame l’abolition de l'immunité parlementaire le 3 septembre 2019. Cependant, il s’agit d’un allégement et non d'une abolition, puisque les députés ne peuvent pas être poursuivis pour des raisons politiques85 et que le dernier mot en matière d’immunité revient au procureur général, nommé par le chef de l’État79. Le 10 septembre est adoptée une loi qui précise les modalités de destitution du président de l'Ukraine86.
Dans la lignée de sa campagne présidentielle, il prend plusieurs mesures anticorruption et gère la mise en route de la Haute Cour anticorruption, dont la création avait été acceptée avec réticence en 2018 par son prédécesseur à la présidence du pays87,82. Mais le politologue Volodymyr Fessenko précise que « l’ampleur de la corruption est immense en Ukraine, qu’il ne s’agit pas juste de quelques pots-de-vin » et que Volodymyr Zelensky est arrivé au pouvoir « sans programme concret »79.
Volodymyr Zelensky se heurte à plusieurs reprises à la justice ukrainienne, généralement présentée comme corrompue, et notamment à la puissante Cour constitutionnelle, dont plusieurs juges ont été nommés par l’ancien président Viktor Ianoukovytch. En octobre 2020, après avoir été saisie par une cinquantaine de députés prorusses, celle-ci invalide des lois anticorruption en vigueur depuis plusieurs annéesb, provoquant une vive polémique et suscitant l’inquiétude des bailleurs internationaux de l’Ukraine. La Rada adopte rapidement une nouvelle loi anticorruption, mais moins sévère que le dispositif précédent82. En décembre 2020, le chef de l’État entre en conflit direct avec la juridiction suprême en annonçant la suspension pour deux mois de son président, Oleksandre Toupytsky, accusé entre autres de corruption ; cette décision est aussitôt rejetée par la Cour suprême, qui invoque le fait que la Constitution n’autorise pas la suspension d’un juge constitutionnel mais son limogeage avec l’accord de la majorité des membres de la Cour. En outre, la commission de Venise du Conseil de l'Europe s'oppose au changement de sa composition au nom du principe d'indépendance de la justice79,88.
Les relations du chef de l’État et de son entourage avec des oligarques controversés renforcent cette impression d’impuissance voire de complaisance avec le caractère corrompu d’un système en place de longue date. Ces suspicions s’accroissent avec le changement de gouvernement de mars 2020, qui est marqué par le renvoi des ministres dits « réformateurs » et par la nomination dans l’équipe présidentielle de plusieurs figures du régime Ianoukovytch réputées corrompues. Roman Maselko, codirecteur de la fondation De Jure, spécialisée dans l’analyse des réformes judiciaires, déclare à ce sujet : « Quand on a vu partir le premier gouvernement et arriver [au cabinet de la présidence] Iermak et Tatarov, lui-même corrompu, on a compris qu’il n’y avait plus d’illusions à se faire ». Alors que ce dernier est cité dans une affaire de corruption, le président Zelensky intervient directement, en décembre 2020, pour stopper l’instruction de l’enquête, suscitant de vives critiques des associations anticorruption79,82. Quelques mois auparavant, en août, Zelensky avait avalisé une décision de la Cour constitutionnelle invalidant la direction du puissant Bureau national anticorruption (NABU), qui enquêtait notamment sur l’oligarque prorusse Rinat Akhmetov et sur Ihor Kolomoïsky, suscitant des doutes sur ses intentions dans le domaine89.
En octobre 2021, Volodymyr Zelensky est cité dans les Pandora Papers pour avoir acheté plusieurs maisons de luxe pour 8 millions de dollars via des sociétés offshore lui appartenant à lui et son groupe d'amis. Il serait devenu intouchable au niveau de la corruption[réf. nécessaire] en raison de la série Serviteur du peuple dans laquelle son personnage dénonce la corruption, ainsi qu'en raison de ses positions anti-corruption et antisystème90,91,92.
Nominations de prorusses et relations avec les oligarques
Dès les premiers jours de sa présidence, les nominations auxquelles procède Volodymyr Zelensky lui attirent des critiques. C’est notamment le cas pour son chef de cabinet, Andriy Bohdan, qui serait inéligible du fait des fonctions gouvernementales qu’il a occupées sous la présidence du prorusse Viktor Ianoukovytch et qui est par ailleurs avocat de l’oligarque controversé Ihor Kolomoïsky, l’un des plus importants soutiens de campagne de Zelensky93. Bohdan suscite aussi une polémique après avoir proposé de tenir un référendum sur les modalités d'un accord de paix avec Moscou94.
Volodymyr Zelensky en campagne pour son parti en vue des élections locales de 2020, qui se tiennent en pleine pandémie de Covid-19.
Volodymyr Zelensky est confronté à sa première grande crise politique en janvier 2020, lorsque son Premier ministre, Oleksi Hontcharouk, présente sa démission, moins de cinq mois après son entrée en fonction, à la suite de la révélation d'un enregistrement audio dans lequel il mettait en cause les connaissances du président en matière d’économie95 ; celui-ci la refuse, considérant que « ce n’est pas un bon moment pour secouer le pays »96. Mais Oleksi Hontcharouk propose à nouveau sa démission en mars suivant : cette fois, le chef de l’État l’accepte, alors qu’il est confronté à des scandales entourant le gouvernement97,98. Denys Chmyhal, un quasi-inconnu et ancien collaborateur de Rinat Akhmetov, l'homme le plus riche du pays, lui succède à la tête d’un gouvernement composé de moins de novices que le précédent, les ministres jugés réformateurs ayant été démis de leurs fonctions82,99. Ces changements sont mal perçus par les marchés dans un contexte de pandémie de Covid-19 et de négociations pour une nouvelle aide du FMI alors que la ministre des Finances sortante, appréciée des Occidentaux, n’a pas été reconduite97.
Volodymyr Zelensky est régulièrement critiqué pour sa méconnaissance supposée des différentes sphères du pouvoir politique. Cette inexpérience aurait pour conséquence de renforcer le poids de puissants intérêts financiers, dont il ne serait qu’une « marionnette » selon ses opposants. En octobre 2020, le centre d’analyse américain Atlantic Council titre à son sujet : « Serviteur du peuple ou serviteur des oligarques ? » Cette situation préoccupe son électorat alors que Zelensky avait défini comme priorité la lutte contre la corruption et dénonçait la collusion entre le monde des affaires et la classe politique, un problème majeur depuis l'indépendance de l'URSS82,100.
Dans un premier temps, il est accusé d’être sous la très étroite influence du multimilliardaire Ihor Kolomoïsky, revenu d'exil peu avant son investiture et dont les prises de positionc ainsi que les scandales qui l’entourent inquiètent les Occidentaux et les milieux d’affaires100. La chaîne télévisée de l’oligarque, 1+1, sur laquelle était diffusée Serviteur du peuple, avait d’ailleurs assuré une couverture très favorable à la campagne présidentielle de Zelensky et à ses débuts à la tête du pays100,79. En septembre 2019, Oleksandr Daniliouk, ancien ministre des Finances apprécié des bailleurs de fonds occidentaux et proche allié de Zelensky, démissionne de la tête du Conseil national de Sécurité et de Défense, supposément en raison des pressions exercées par Kolomoïsky sur le chef de l’État pour que lui revienne PrivatBank, la plus grande banque d’Ukraine, nationalisée sous Porochenko en 2016, alors qu’elle était au bord de la faillite après un détournement suspecté de 5,5 milliards de dollars101. Cependant, dans les mois qui suivent, Zelensky prend ses distances avec l’oligarque en s'opposant à son projet de reprise de PrivatBank et en permettant le vote d'une loi, dite « anti-Kolomoïsky », qui interdit la restitution des banques insolvables et nationalisées à leurs anciens détenteurs82.
La présidence Zelensky voit le retour à des postes-clé de nombreuses personnalités ayant servi durant la présidence Ianoukovytch, aussi bien au sein de la police ou du système judiciaire que dans l'entourage du chef de l’État. En 2020, Andriy Iermak est nommé chef de cabinet de la présidence tandis qu’Oleh Tatarov — qui était porte-parole des forces de police lors de la répression de la révolution de Maïdan et qualifiait les manifestants de « criminels » — est nommé chef de cabinet adjoint chargé des questions de police, avant d’être impliqué dans une importante affaire de corruption102. En janvier 2021, Volodymyr Zelensky nomme Oleksandr Kuksa à la tête du département de la protection de l’État, une des principales directions du Service de sécurité d'Ukraine (SBU) ; en tant que chef adjoint des services secrets pour l’oblast de Kiev, celui-ci avait planifié la répression menée dans le cadre de l’opération Boomerang, qui avait provoqué la mort de quelque 80 manifestants en deux jours dans le cadre de Maïdan103. Des opposants au pouvoir et observateurs politiques y voient une alliance de circonstances entre Zelensky et les personnalités prorusses82,104.
Au début de l’année 2021, Daria Kaleniouk, codirectrice du Centre d’Action contre la Corruption (ANTAC), indique : « Zelensky ne contrôle plus son propre parti. Au moins quatre-vingts députés sont désormais affiliés à Kolomoïsky et d’autres oligarques. Depuis, ils développent une rhétorique prorusse. […] Ils ont été achetés. En Ukraine, il est très facile d’acheter un député82. »
Gestion de la pandémie de Covid-19
Article connexe : Pandémie de Covid-19 en Ukraine.
Volodymyr Zelensky visitant un centre de vaccination contre la Covid-19 (oblast de Louhansk, 2 mars 2021).
La gestion de la pandémie de Covid-19 par le président Zelensky fait l’objet de critiques de médias, notamment en raison d’un manque de transparence dans la distribution de fonds collectés pour gérer la crise sanitaire105. Il est lui-même testé positif au coronavirus et hospitalisé en novembre 2020106.
Il refuse en février 2021 les vaccins développés par la Russie et décide de s'en remettre aux vaccins occidentaux, lesquels ne pourront être livrés qu'à une date indéfinie. Finalement, il se rabat sur des vaccins indiens Covishield, en quantité infime et au prix fort107. Toutefois, au cours du premier semestre 2021, 26,3 milliards de hryvnias sont dépensées dans la lutte contre la Covid-19 et 5,1 millions de doses sont livrées à l'Ukraine (1,9 million de Sinovac, 1,6 million d'AstraZeneca et 1,6 million de Pfizer)108.
Scandale des Pandora Papers
En octobre 2021, les Pandora Papers dévoilent un réseau de sociétés offshore fondées en 2012 et entretenues par Volodymyr Zelensky et son entourage qui ont servi à acheter trois propriétés au cœur de Londres. Zelensky cède ses parts en 2019 juste avant son élection. Lorsque l'enquête sort, l'administration présidentielle explique qu'à l'époque, le président et ses associés voulaient protéger leur groupe contre les « actions agressives » et le « régime corrompu » de l'ex président pro-russe Viktor Ianoukovitch. Parmi les montages financiers se trouvent au moins une dizaine d’entreprises, dont certaines auraient versé des dividendes à la compagne de Volodymyr Zelensky, après que celui-ci est arrivé à la tête du pays109,110,111,112.
Style, communication et médias
La porte-parole de Zelensky poussant un journaliste afin de l’empêcher de poser une question au chef de l’État (27 septembre 2019).
Lors de sa campagne électorale, Volodymyr Zelensky a parlé de la numérisation complète de la vie des Ukrainiens et de la création d'un État dans un smartphone. L'application Diïa a été créée non seulement dans le but de changer radicalement la relation entre les politiciens et les citoyens du pays, mais aussi dans le but de simplifier la vie de chacun.113 Diïa est une application mobile développée par le ministre ukrainien de la transformation numérique, Mikhailo Fedorov, qui a été réalisée en 2020. Le but de l'application est de créer un espace unique pour stocker tous les documents des citoyens ukrainiens avant 2024114. Le projet a été mis en œuvre avec l'aide de USAID/UK « Transparence et responsabilité dans l'administration et les services publics / TAPAS ».
L’application ukrainienne a été financée par la direction du développement et de la coopération suisse ainsi que par le programme EGAP, elle a été mise en œuvre par les Fonds Europe de l'Est et Innovabridge [archive]. L’agence USAID et le projet EGOV 4 UKRAINE ont également participé au lancement de l’application. La plateforme stocke des documents tels que le passeport interne et étranger, le permis de conduire, la carte étudiante, le certificat COVID-19 et autres. Parmi les services disponibles, il y a même la possibilité de payer ses impôts en ligne, d’inscrire son lieu de résidence, ou encore d’enregistrer son statut professionnel. À l'heure actuelle, l'application est utilisée par plus de 14 millions d’Ukrainiens115, soit 1/3 de la population du pays. Pour utiliser l'application, il suffit de la télécharger sur le téléphone, de s’inscrire et de passer par l'autorisation via BankID.
Avec le début de l'invasion russe à grande échelle de l'Ukraine le 24 février 2022, des options spéciales ont été ajoutées à l'application Diïa pour améliorer la communication entre les citoyens et le gouvernement ukrainien. Diïa.tv et Diïa.radio permettent aux Ukrainiens qui se trouvent dans les territoires occupés d'écouter les nouvelles ukrainiennes même si les stations de radio de la ville ne fonctionnent pas.
Les Ukrainiens pouvaient également voter dans l'application, répondant aux questions et aux sondages lancés par le président Zelensky. Les sondages sont le premier outil de Cyberdémocratie à grande échelle selon le président. Il décrit l’application comme l'occasion d'exprimer sa position et d'influencer les décisions pour des millions d’habitants. Alors que pour l'État, c'est l'occasion de connaître rapidement l'opinion publique sur n'importe quelle question en temps réel. Plus de 7 enquêtes ont été menées en 2022, auxquelles ont participé environ 500 000 citoyens ukrainiens.
Une autre opportunité de communication unique était le chatbot eVorog (eEnemy) développé par les autorités ukrainiennes. Il s’agit d’une fonctionnalité de l’application Telegram dans laquelle les utilisateurs peuvent spécifier exactement ce qu'ils ont vu : équipements militaires ou ennemis vivants, écrire leur emplacement spécifique, sélectionner une zone dans la liste et envoyer la géolocalisation ainsi qu’une photo ou une vidéo116. Il est important de noter que pour utiliser l’Intelligence Artificielle, l'autorisation via l'application Diïa est obligatoire. Une telle protection permettrait d'éviter la diffusion de fausses informations.
En février 2021, suivant les recommandations du Conseil national de Sécurité et de Défense, il interdit trois chaînes de télévision accusées d’être des organes de propagande en faveur de la Russie. Les médias concernés (112 Ukraine, NewsOne et Zik) appartiennent au député prorusse Taras Kozak mais sont en réalité contrôlés par l'oligarque Victor Medvedtchouk, ami du président Vladimir Poutine. Cette décision intervient à la demande de l’administration américaine du nouveau président Joe Biden dans un contexte de hausse des intentions de vote pour les candidats prorusses117. En août suivant, Zelensky fait également fermer le site d’information strana.ua, qualifiant ses journalistes de « propagandistes pro-russes », et impose des sanctions contre plusieurs internautes, ce qui conduit des juristes, l’OSCE et l’Union ukrainienne des Journalistes à dénoncer des atteintes à l’indépendance de la presse[réf. à confirmer]118.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l'homme fait état, dans un rapport publié à la fin de l’année 2021, de ses préoccupations concernant la réduction des libertés fondamentales en Ukraine, pointant en particulier la fermeture de médias et les restrictions sur les opinions « critiques »119.
Baisse de popularité et possible candidature à un second mandat
En mai 2020, contrairement à ce qu'il avait promis l’année
précédente, il déclare envisager de briguer un second mandat en
2024120.
Dans le même temps, confronté à de nombreuses difficultés
(enlisement de la guerre du Donbass, conséquences de la pandémie de
Covid-19, nomination de figures prorusses) et à plusieurs scandales,
il voit sa cote de popularité tomber à 30 %121.
Les médias relèvent alors que, inexpérimenté et habitué à être
populaire en raison de son rôle dans Serviteur du peuple, il
tend de plus en plus à prendre ses décisions uniquement en fonction
des sondages82.
Graphique
représentant les intentions de vote au premier tour de la prochaine
élection présidentielle ukrainienne122
Ayant été un acteur, comédien et réalisateur réputé auprès de la population ukrainienne, il cumulait déjà une certaine notoriété dans ses réseaux sociaux avec notamment 9 millions d’abonnés sur Instagram. Avec maintenant 16 millions d’abonnés, et des milliers d’interactions au quotidien, le président ukrainien utilise de manière cruciale les médias sociaux faisant partie intégrante de sa stratégie de communication pendant son mandat123.
De plus, la Guerre russo-ukrainienne a engagé Zelensky à utiliser de manière significative les réseaux sociaux, ce qui a amené notamment à la création de la plateforme United 24 [archive] le 5 mai 2022. De surcroît, à travers cette plateforme, le gouvernement ukrainien a réussi à trouver des ambassadeurs de renommée mondiale afin de donner de la visibilité au conflit pour en définitive, recevoir des dons en lançant des collectes de fonds. Elle a été relayée notamment par le groupe Imagine Dragons, qui lors de ses concerts a demandé de venir en aide au peuple ukrainien dans ce conflit, en nommant la plateforme. La marque de bijou Pandora s’est également empressé d’apporter à la cause en sortant le bijou « Love for Ukraine » une perle en argent qui donnera une partie de ses bénéfices à l’aide médicale de la plateforme. Ainsi, United 24 [archive] a reçu plus de 222 millions de dollars ($), une somme conséquente qui a permis au gouvernement ukrainien de subvenir aux besoins de la population et de s’armer face à l’armée russe124. En somme, Volodymyr Zelensky a réussi à obtenir une grande visibilité à travers le monde entier pour faire valoir sa cause en étant autant présent sur les réseaux sociaux.
D’abord, les médias sociaux étant généralement utilisés par les jeunes, le président ukrainien exerce indirectement une grande influence sur cette nouvelle génération, qui a été forcée, pour la plupart, de quitter le pays et de s’installer à l'étranger. Zelensky n’hésitera guère à entamer des discussions avec ces jeunes à travers des téléconférences organisées par les différentes universités des pays d’accueil ayant comme but de susciter de l’empathie de la part du monde entier. Le message global de ces vidéoconférences est de souligner l’importance des nombreuses victimes de la Guerre. Il fait ensuite mention aux étudiants non-ukrainiens à travers le monde de faire pression sur leurs gouvernements respectifs afin que ceux-ci soutiennent davantage l’Ukraine face à la crise dans laquelle le pays est plongé. En particulier avec un ravitaillement d’armes, un soutien financier, de l’aide humanitaire et des approbations contre le gouvernement russe. Enfin, il déclare : « Revenez avec les connaissances de pointe et avec la volonté de vivre et de construire une Ukraine indépendante. Nous sommes ici pour cela. » Le président ukrainien promet alors qu’une fois le conflit terminé, la reconstruction du pays se fera à l’aide de cette nouvelle génération125.
Volodymyr Zelensky utilise une politique d’émotion dans sa stratégie de communication afin de rallier le plus grand nombre d’États à sa cause. Cette situation a été observée sur les réseaux sociaux tels que Twitter où ce dernier a publié une vidéo dans laquelle il déclare que son armée ne baissera pas les armes et se battra tant qu’il le faudra. Cette vidéo cumule plus de 19 millions de vues, c’est un record pour une vidéo sur Twitter. De plus, le président ukrainien s’est également exprimé à l’assemblée générale de l’ONU devant les autres chefs d’États, afin de demander « un juste châtiment » contre la Russie. Cela démontre l’appel aux émotions de sa stratégie de communication envers les autres membres de l’Assemblée126. Il s’adresse notamment aux différents États individuellement afin de leur transmettre le même message : « Aidez-nous ». Puisque Zelensky est acteur de formation, il lui est plus accessible d’exercer cette politique d’émotion quant à la gestion de la guerre face à la Russie.
Politique étrangère
Volodymyr Zelensky et Donald Trump en septembre 2019. Au même moment, la diffusion d’une conversation téléphonique entre les deux dirigeants conduit au lancement d’une procédure de destitution contre le président américain.
Pour sa première visite à l'étranger, au début du mois de juin 2019, Zelensky choisit Bruxelles et ses institutions européennes. Il insiste sur l'importance pour l'Ukraine d'« intégrer l'UE et l'OTAN en tant que membre à part entière », affirmant qu'il s'agit de « la priorité de sa politique étrangère »127.
Un échange de prisonniers a lieu le 7 septembre 2019 entre l’Ukraine et la Russie, avec 35 personnes échangées de chaque côté. Parmi les Ukrainiens figurent le réalisateur Oleh Sentsov et les marins capturés au cours de l'incident du détroit de Kertch128.
En septembre 2019, la teneur d'une conversation qu'il a eue deux mois auparavant avec le président américain, Donald Trump, conduit au déclenchement de la controverse concernant Donald Trump et l'Ukraine : ce dernier est soupçonné d’avoir demandé au chef de l’État ukrainien d’enquêter sur Hunter Biden, fils de Joe Biden, favori des primaires démocrates pour l’élection présidentielle américaine de 2020129. Zelensky, accusé de faiblesse par l’opposition, nie avoir cédé à une quelconque pression130,131.
En 2021, contre toute attente, l’administration Biden semble prendre ses distances avec l’Ukraine. Les États-Unis trouvent ainsi un accord avec l’Allemagne pour lever leurs sanctions contre le gazoduc russe Nord Stream 2 : il s’agit d'un revers pour Volodymyr Zelensky, qui indique que cette infrastructure priverait son pays de ses « approvisionnements en gaz » et d’« au moins trois milliards de dollars par an ». En outre, Joe Biden ne rencontre pas Zelensky à l’occasion de sa visite en Europe, notamment à l’occasion du sommet de l’OTAN Bruxelles132.
Crise diplomatique russo-ukrainienne de 2021-2022
Article détaillé : Crise diplomatique russo-ukrainienne de 2021-2022.
Lors d’une conférence de presse tenue le 14 février 2022 avec Olaf Scholz, Volodymyr Zelensky réaffirme que son pays veut adhérer à l’OTAN de façon à « garantir sa sécurité »133.
Guerre russo-ukrainienne
Article détaillé : Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022.
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Durant les premières semaines de guerre, le président ukrainien est présent quotidiennement ou presque sur les réseaux sociaux où il incarne le visage de la résistance du peuple ukrainien134. De plus, à partir de mars, il s'adresse à de nombreux parlements occidentaux où chaque fois il est ovationné. Il intervient dans les réunions au sommet des principales instances occidentales telles l'Union européenne pour y demander l'intégration de l'Ukraine — la candidature de l'Ukraine est effectivement reconnue par l'UE comme recevable en juin 2022 —, l'OTAN et le G7 pour y demander des armes et de l'aide économique. Il intervient aussi en novembre 2022 au sommet du G20 où sont représentées des puissances non-occidentales telles la Chine ou la Russie.
Le matin du 24 février 2022, peu avant que Vladimir Poutine annonce que la Russie lance une « opération militaire spéciale » dans la région du Donbass, Zelensky s'adresse à la télévision à son peuple en ukrainien et aux Russes en russe. Il dit qu'une invasion russe « pourrait être le début d'une grande guerre sur le continent européen » et qu'il a vainement cherché à parler au président russe. Il appelle les Russes à rejeter une attaque et affirme qu'on leur ment à propos de l'Ukraine135. L'opération militaire spéciale commence par des frappes de cibles militaires en Ukraine par des missiles russes. Zelensky proclame alors la loi martiale136 et annonce que l'Ukraine rompt ses relations diplomatiques avec la Russie137. Le même jour, il décrète la mobilisation générale138. Le 24 février au soir il participe à une téléconférence des dirigeants de l'Union européenne et les convainc lors d'un vibrant appel d'aider son pays en lui fournissant de la nourriture, de l'essence, des munitions et en formulant des sanctions contre la Russie139. Il précise : « C’est peut-être la dernière fois que vous me voyez vivant »140.
Le 25 février, Zelensky déclare que malgré les déclarations russes selon lesquelles seuls sont visés les sites militaires, des sites civils sont aussi frappés141. Tôt le matin, il déclare que les services secrets ukrainiens l'ont identifié comme la première cible de la Russie mais qu'il reste à Kiev et que sa famille reste dans le pays. « Ils veulent détruire l'Ukraine politiquement en détruisant le chef de l'État », précise-t-il alors142.
Volodymyr Zelenskyy rend visite à un soldat ukrainien blessé au combat (13 mars 2022).
Tôt le lendemain, au cours du plus important assaut lancé jusqu'alors contre Kiev, le gouvernement des États-Unis presse Zelensky de se replier vers un site plus sûr et se dit prêt à l'aider dans cette entreprise. Mais le président ukrainien refuse cette offre et choisit de rester avec ses forces de défense en déclarant : « le combat est ici [à Kiev] ; j'ai besoin de munitions et pas d'un chauffeur »140.
Le 27 février, il affirme : « Il ne s'agit pas seulement d'une invasion de l'Ukraine par la Russie. C'est le commencement d'une guerre contre l'Europe, contre les structures européennes, contre la démocratie, contre les droits fondamentaux de l'homme, contre le respect mondial de la loi, des règles et de la coexistence pacifique »143. Le même jour, Zelensky annonce qu'une délégation ukrainienne rencontrera une délégation russe près de la frontière ukraino-biélorusse pour des négociations de paix sans conditions préalables144.
Le 28 février, Zelensky demande l'adhésion sans délai à l'Union européenne via une nouvelle procédure spéciale145,146.
Le 1er mars 2022, il s'adresse par visioconférence au Parlement européen. Il réclame à nouveau une intégration « sans délai » de son pays à l'Union européenne à la suite de l'invasion russe et demande aux Européens de « prouver qu'ils [sont] avec l'Ukraine ». Par ailleurs, il dénonce le bombardement russe de Kharkiv en le qualifiant de « crime de guerre »147. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne lui répond que le « destin de l’UE » se joue actuellement en Ukraine148.
Le même jour, dans son premier discours sur l'état de l'Union, le président des États-Unis Joe Biden déclare que le président Zelensky « inspire le monde »149 et, le lendemain, dans une adresse à la nation, le président de la République française, Emmanuel Macron — dont le pays assure pour le semestre courant la Présidence du Conseil de l'Union européenne —, déclare que Zelensky incarne « le visage de l'honneur, de la liberté et de la bravoure »150.
Le 3 mars, le chef du Conseil de sécurité nationale ukrainien, Oleksiy Danilov déclare que Zelensky a survécu à trois tentatives d'assassinat la semaine précédente151 ; les auteurs suspectés étant les mercenaires du groupe Wagner aux ordres du gouvernement russe152.
Le 4 mars, Zelensky redemande une zone d'exclusion aérienne après la frappe russe contre la centrale nucléaire de Zaporijia et déplore la faiblesse de l'OTAN qui « ne considère pas que la bataille pour la liberté de l’Europe est l’objectif numéro un »153.
Le 6 mars, s'adressant en visioconférence à plus de 300 sénateurs et représentants américains, le président ukrainien renouvelle sa demande d'une zone d'exclusion aérienne et réclame un embargo sur le pétrole russe. Ces deux demandes ne semblent pas devoir être acceptées, la première risquant d'amener selon le sénateur Marco Rubio la Troisième Guerre mondiale en cas de combat entre avions de l'OTAN et avions russes et la seconde signifiant une trop forte hausse pour les Américains du prix du pétrole154. Le 8 mars, les demandes de Zelensky exprimées dans une vidéo publiée sur Telegram, se font plus pressantes : « Cela fait treize jours qu'on entend des promesses. Treize jours qu'on nous dit qu'on nous aidera dans le ciel, qu'il y aura des avions, qu'on nous les livrera. […] Mais la responsabilité pour cela repose aussi sur ceux qui n'ont pas été capables de prendre une décision en Occident depuis 13 jours. Sur ceux qui n'ont pas sécurisé le ciel ukrainien des assassins russes »155.
Volodymyr Zelensky s'adresse au Congrès des États-Unis le 16 mars 2022.
Le 8 mars, Volodymir Zelensky déclare ne plus insister pour obtenir l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Il se dit également ouvert à un dialogue avec Vladimir Poutine sur la reconnaissance du statut des deux territoires séparatistes du Donbass156.
Le 14 mars, Volodymyr Zelensky exhorte l'OTAN d'instaurer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son pays, prévenant qu'à défaut l'organisation risquait de voir des « roquettes russes » tomber sur ses États membres157.
Après s'être adressé le 8 mars par visioconférence à la Chambre des communes du Royaume-Uni où il reçoit une ovation debout158 puis devant le Parlement du Canada le 15 mars159, il renouvelle l'exercice le 16 mars face au Congrès des États-Unis qui l'ovationne également. Il y réitère son appel à la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine après avoir montré une vidéo des dommages causés par les frappes russes160. Le 17 mars, il s'adresse au Bundestag où il reçoit encore une ovation debout161. Le président ukrainien regrette dans son discours les étroites relations économiques tissées ces dernières années entre Berlin et Moscou, en matière énergétique notamment. Il dénonce la construction du gazoduc Nord Stream 2 (reliant la Russie à l'Allemagne, suspendu par Berlin) : « comment est-ce possible que, quand nous vous avons dit que Nord Stream 2, c'est une sorte de préparation à la guerre, nous ayons entendu comme réponse “c'est purement économique, c'est l'économie, l'économie” »161.
Le 20 mars, dans son discours à la Knesset, après avoir souligné des analogies entre le vocabulaire et les actions de Poutine et ceux des nazis, Zelensky reproche à Israël de ne pas avoir fourni d’armes à l’Ukraine ni imposé de sanctions à la Russie162. Peu après, il interdit onze partis d'opposition, dont deux représentés à la Rada163.
Le 23 mars, Volodymir Zelensky, s'adresse au Parlement français où il reçoit une ovation debout. Il y exhorte les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir "la machine de guerre" russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin164.
Le 26 mars, lors de la conférence internationale du forum de Doha, il exhorte les pays producteurs d'énergie à augmenter « leur capacité afin que la Russie ne puisse pas utiliser ses hydrocarbures comme un moyen de « chantage » » à l'énergie auprès du monde entier, en estimant que « des pays comme le Qatar pourraient contribuer à la stabilisation de l’Europe »165,166. Il y dénonce également l'alimentation par la Russie d'une « dangereuse course aux armements en mettant en avant son arsenal nucléaire »166
Le 31 mars, il s'adresse au parlement fédéral de Belgique. Il y demande à l'ensemble des Européens de continuer la défense de Marioupol en prenant comme référence la Bataille d'Ypres en Belgique167. De même il s'adresse au Parlement néerlandais168.
Le 4 avril, Zelensky se rend à Boutcha, scène d'un massacre de civils par les soldats russes et y dénonce un « génocide »169, terme qui est repris le 11 avril par le président américain Joe Biden qui déclare : « Il est de plus en plus clair que Poutine essaie simplement d'effacer l'idée même de pouvoir être un Ukrainien »170. Le président français Emmanuel Macron récuse ce terme, ce que Zelensky trouve très blessant171.
Après le retrait russe des alentours de Kiev début avril 2022 172, plusieurs gouvernants étrangers sont reçus par Zelensky à Kiev. Le 8 avril, à Kiev, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne lui remet un questionnaire, point de départ à une décision sur l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. procédure qui devrait être beaucoup plus rapide que d'habitude. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky lui rappelle la nécessité d’un embargo total sur l’énergie venue de Russie173. Le 8 avril, le président Zelensky reçoit le Premier ministre britannique Boris Johnson qui promet aides militaires et financières puis le 9 avril, le chancelier autrichien Karl Nehammer qui rencontre le lendemain Vladimir Poutine174,175.
Après le recentrage de l'offensive russe sur le Donbass176 et surtout après la perte du croiseur Moskva le 14 avril177 par les Russes, Zelensky réclame à ses soutiens occidentaux, une intensification de l'aide militaire à l'Ukraine, d'autant qu'il craint l'usage par les Russes de l'arme nucléaire tactique178,179.
Le 28 avril, Zelensky reçoit le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui, la veille, avait rencontré le président russe Vladimir Poutine. Pendant cette visite, Kiev est prise pour cible pour la première fois depuis la mi-avril par des missiles russes, ce qui fait dire au président ukrainien : « Cela en dit long sur la véritable attitude de la Russie envers les institutions internationales, sur les efforts des dirigeants russes pour humilier l’ONU et tout ce que l’organisation représente »180.
Le 5 mai, le président ukrainien annonce le lancement d'une plateforme de financement participatif, en ligne, « United24 », conçue pour aider le pays à gagner la guerre face à la Russie. « En un clic, vous pouvez donner des fonds pour aider nos défenseurs, sauver nos civils et reconstruire l'Ukraine. [...] Tous les fonds seront transférés à la Banque nationale d'Ukraine et attribués aux ministères concernés » a-t-il déclaré en anglais181.
À la surprise générale, il apparaît sur l'écran de l'auditorium Louis Lumière du Palais des festivals pour une intervention de près de dix minutes depuis Kyiv lors de la cérémonie d'ouverture du 75e Festival de Cannes le 17 mai 2022. Le président ukrainien invite le monde du cinéma à ne pas se taire face à la guerre en Ukraine et évoque Le Dictateur et le courage de Charlie Chaplin en affirmant : « Il nous faut un nouveau Chaplin qui prouvera que le cinéma n'est pas muet »182.
Le 29 mai 2022, Zelensky se rend pour la première fois depuis le début de l'invasion dans l'est du pays dans la région de Kharkiv où il s'engage quant à la reconstruction de la région et où il limoge le chef des services de sécurité de Kharkiv dont il dit qu'il « ne travaillait pas à la défense de la ville »183.
Le 23 juin 2022, l'acceptation de la candidature de l'Ukraine par les vingt-sept pays membres de l'Union européenne est évoquée par Volodymir Zelensky comme « un moment unique et historique dans les relations Ukraine-UE » avant qu'il salue dans une allocution en visioconférence devant les représentants des Vingt-Sept « le plus grand pas vers le renforcement (politique) de l'Europe »184.
Le 27 juin, il s'adresse aux pays du G7 pour leur demander de tout faire pour mettre un terme à la guerre en Ukraine avant l’hiver 2022-2023185.
Après l'annexion illégale de quatre oblasts d'Ukraine par la Russie, le 30 septembre 2022, le président Zelensky réplique en demandant « une adhésion accélérée » à l'OTAN. Il ajoute par ailleurs qu'il ne négociera pas avec la Russie tant que Vladimir Poutine est au pouvoir186.
Le 14 novembre 2022, il visite Kherson reprise par l'armée ukrainienne le 11 novembre, ce à quoi Moscou répond que Kherson appartient à la Russie187.
Le 15 novembre 2022, Zelensky dénonce l'escalade russe à propos de l'explosion d'un missile qui a fait deux morts en Pologne188 puis il s'adresse le lendemain au sommet du G20 en affirmant que la frappe d'un missile en Pologne « n'est rien d'autre qu'un message de la Russie adressé au sommet du G20 » et qu'il y a « un Etat terroriste parmi vous, contre lequel il faut se défendre »189 alors que pour Joe Biden, il est « improbable » que le missile ait été tiré depuis la Russie190. Pour le président polonais, il est hautement probable que le missile a été utilisé par la défense ukrainienne191. Le 17 novembre, Zelensky convient « ne pas savoir ce qu'il s'est passé »192.
Transcriptions du nom en alphabet latin
Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, le vocable en ukrainien Володимир Олександрович Зеленський est usuellement transcrit en alphabet latin par Volodymyr Oleksandrovytch Zelensky, tandis que le vocable en russe Владимир Александрович Зеленский est transcrit en Vladimir Aleksandrovitch Zelenski[réf. souhaitée]. Cependant, ces commodités cachent un grand désordre dans les règles et les usages. En effet, mise à part la transcription scientifique depuis l’ukrainien en Volodimir Oleksandrovič Zelens’kij qui suit des règles strictes, les autres transcriptions diffèrent d'une langue d'accueil à une autre, correspondent rarement à la prononciation de celle-ci et il existe des normes de transcription locales pour chacune des langues s'écrivant en cyrillique193.
Que ce soit en ukrainien ou en russe, le début de Зеленський et de Зеленский est simplement transcrit en Zelensk- en français, en anglais et en italien et en Selensk- en allemand. La difficulté réside dans les deux dernières lettres ий, le ‹ ь › étant systématiquement omis193.
En 2021, que ce soit en français, en allemand, en italien, en espagnol ou en anglais, les usages sont assez divers : « -i » (Zelenski) comme l'écrit Le Monde et Der Standard ; « -i » (Selenski) comme le fait également Der Standard ; « -y » (Zelensky) comme l'écrivent le New York Times, Time, La Repubblica, Le Figaro, Libération, L'Obs ou Der Spiegel ; « -y » (Selensky) comme Der Spiegel ; « -iy » (Zelenskiy) comme l'écrivent France Culture, la BBC, CNN et El País ; « -ij » (Selenskij) comme l'écrit la chaîne allemande ARD ; « -yj » (Selenskyj) comme le fait Die Zeit et enfin « -yi » (Zelenskyi) comme le font différents médias ukrainiens193.
Dans les médias
Bibliographie
Régis Genté et Stéphane Siohan, Volodymyr Zelensky - Dans la tête d'un héros, éd. Robert Laffont, 2022.
Filmographie
Zelensky, l'homme de Kiev [archive] [Production de télévision - Documentaire], Andreas Fauser, Dirk Schneider (réalisateurs), Arte (production) (2022) Arte. Consulté le 15 mars 2022.
Notes et références
Notes
Le Comité des électeurs d’Ukraine demande à Volodymyr Zelensky d’inclure la diffusion de Serviteur du peuple dans ses frais de publicité électorale28.
À cette occasion, la Cour constitutionnelle supprime notamment la responsabilité pénale pour les fonctionnaires reconnus coupables de déclarations de revenus mensongères82.
Ihor Kolomoïsky a notamment appelé à un défaut de paiement de l’Ukraine et à un rapprochement avec la Russie100.
Références
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(uk) « Volodymyr Zelensky parle de sa relation avec ses parents » [archive], sur chaîne 1+1, 28 septembre 2017 (consulté le 4 mars 2022)
(en) « Parliament speaker Parubiy on Zelensky's swearing-in: "That was fun" » [archive], sur unian.info, 20 mai 2019 (consulté le 21 mai 2019).
(en) Cnaan Liphshiz, « Jewish Comedian Elected Ukraine’s President By A Landslide » [archive], sur forward.com, 22 avril 2019 (consulté le 31 janvier 2021).
(en) Andrew Higgins, « Ukraine’s Newly Elected President Is Jewish. So Is Its Prime Minister. Not All Jews There Are Pleased. » [archive], sur nytimes.com, 24 avril 2019 (consulté le 31 janvier 2021).
Veronika Dorman, « Ioulia Timochenko, Volodymyr Zelensky, Petro Porochenko » [archive], sur liberation.fr, 27 mars 2019 (consulté le 31 janvier 2021).
« En Ukraine se trouve l’une des plus grande communauté juive au monde. » [archive], sur israelvalley, 25 février 2022 (consulté le 19 mars 2022)
(en-US) Jewish Telegraphic Agency, « Volodymyr Zelensky Was a Jewish Comedian. Now the World’s Eyes Are on Him — Detroit Jewish News » [archive], sur thejewishnews.com, 8 mars 2022 (consulté le 11 mars 2022)
(ru) « Отбил 4 атаки и уничтожил врага: чем прославился дедушка Зеленского во Второй мировой войне » [archive], sur znaj.ua, 9 mai 2019 (consulté le 11 mars 2022)
(en) « Zelenskiy: contribution of Ukrainians in victory over Nazism huge - KyivPost - Ukraine's Global Voice » [archive], sur KyivPost, 9 mai 2019 (consulté le 11 mars 2022)
« Владимир Зеленский: фото, биография, досье », sur web.archive.org, 2 janvier 2019 (consulté le 11 mars 2022).
(ru) « Зеленський: Якщо мене оберуть президентом, спочатку будуть поливати брудом, потім – поважати, а потім – плакати, коли піду » [archive], sur gordonua.com (consulté le 11 mars 2022)
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AFP, « Le président ukrainien demande officiellement une adhésion accélérée à l'Otan » [archive], sur Le Point, 30 septembre 2022
« Guerre en Ukraine, en direct : Kherson appartient à la Russie, réaffirme Moscou après la visite de Volodymyr Zelensky » [archive], sur Le Monde, 14 novembre 2022
« "Une escalade ttrès importante : Zelensky accuse Moscou d'avoir tiré des missiles sur la Pologne » [archive], sur BFMTV, 15 novembre 2022
« Missile tombé en Pologne : un "message" de la Russie au G20, selon Volodymyr Zelensky » [archive], sur La dépêche, 16 novembre 2022
« Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, il est « improbable » que le missile qui a touché la Pologne ait été tiré depuis la Russie » [archive], sur Le Monde, 16 novembre 2022
Valentine Pasquesoone, Margaux Duguet et Yann Thompson, « DIRECT. Explosion en Pologne : "Rien n'indique qu'il s'agissait d'une attaque intentionnelle", annonce le président polonais » [archive], sur FranceInfo, 16 novembre 2022
« Guerre en Ukraine : comment le discours de Volodymyr Zelensky sur le missile tombé en Pologne a évolué en deux jours » [archive], sur FranceInfo, 17 novembre 2022
Jacques Poitou, « Écritures glagolitique et cyrillique » [archive], sur j.poitou.free.fr, 2021
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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