mardi 3 janvier 2023

réarmement du Jpon - les dépenses militaires vont dépasser celles des pays nucléaires comme la Grande-Bretagne et la France

 

lesechos.fr – 16.18 XII 22

Défense : face à la menace chinoise, le Japon enclenche un réarmement inédit

Tokyo prévoit d'augmenter ses dépenses militaires de 60 % sur les cinq prochaines années. Le pays, constitutionnellement pacifiste, va se doter, pour la première fois depuis 1945, de capacités de contre-attaque capables d'aller frapper un territoire ennemi.

Manoeuvres de l'armée japonaise en 2021 sur le terrain de Higashi-Fuji, à Gotemba, préfecture de Shizuoka.

Manoeuvres de l'armée japonaise en 2021 sur le terrain de Higashi-Fuji, à Gotemba, préfecture de Shizuoka. (Akio KON/POOL/AFP)

Par Yann Rousseau

Publié le 16 déc. 2022 à 16:44Mis à jour le 18 déc. 2022 à 12:12

Depuis des mois, le gouvernement conservateur japonais préparait méthodiquement l'opinion publique. Pointant la poussée des tensions géopolitiques en Europe et en Asie, où la Corée du Nord développe son arsenal nucléaire et où la Chine se montre de plus en plus pressante , l'exécutif expliquait que le pays allait devoir repenser en profondeur la politique de sécurité qu'il appliquait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le temps de l'angélisme est terminé, sous-entendait Tokyo.

Ce vendredi soir, le Premier ministre, Fumio Kishida, a annoncé qu'il allait donc orchestrer, sur les cinq prochaines années, la plus forte hausse des dépenses militaires jamais organisée dans le pays depuis 1945 et qu'il allait même doter son armée de véritables capacités de contre-attaque. « C'est ma réponse à tous les défis sécuritaires auxquels nous devons maintenant faire face », a lâché le chef du gouvernement conservateur, après avoir validé une révision des trois documents qui organise la sécurité du pays.



lesoir.be – 16 décembre 2022


Japon: un réarmement sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale

Tokyo va muscler comme jamais son dispositif militaire quitte à faire voler en éclats un tabou budgétaire historique.

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Par Bernard Delattre, correspondant à Tokyo

Publié le 16/12/2022 à 15:12 Temps de lecture: 3 min

Les chaînes de télévision qui bouleversent leurs programmes, les grands quotidiens qui impriment des éditions spéciales et le Premier ministre, Fumio Kishida, qui apparaît le visage grave devant les caméras : le Japon a vécu un vendredi qui restera dans les annales.

Le chef du gouvernement a officialisé un réarmement de l'archipel qui est d’une ampleur sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dès l'an prochain et jusqu'en 2027 au moins, il consacrera une soixantaine de milliards d'euros par an à son budget de la Défense : vingt milliards de plus qu'actuellement. C'est davantage que le montant des dépenses militaires de puissances nucléaires comme la France ou le Royaume-Uni. Ce budget équivaudra à 2 % du PIB et non plus à 0,98 % comme à présent. Un tabou vieux de près de cinquante ans vole donc en éclats : depuis 1976, un consensus dans la classe politique nippone interdisait que ce budget excède 1 % du PIB.

wikipédia à jour au 10 décembre 2022 ; consulté le 3 janvier 2023



Mitsubishi X-2











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Il se peut que ces informations soient de nature spéculative et qu'elles ne réflètent pas la version finale de l'avion.

Mitsubishi X-2

Vue de l'avion.
Le X-2 lors de son premier vol.


Constructeur

Mitsubishi

Rôle

Avion expérimental furtif

Statut

Démonstrateur

Premier vol

22 avril 2016

Équipage

1 pilote

Motorisation

Moteur

Turboréacteur avec postcombustion

Nombre

2

Type

IHI Corporation XF5-1

Dimensions

Envergure

9,0991 m

Longueur

14,174 m

Hauteur

4,514 m

Masses

À vide

9 700 kg

Performances

Vitesse maximale

au moins 2 000 km/h (Mach 2+)

modifier  Consultez la documentation du modèle

Le Mitsubishi X-2 (anciennement ATD-X Shinshin) est un prototype expérimental d'avion de chasse furtif de cinquième génération. Il est développé par le ministère de la Défense japonais. Le principal entrepreneur du projet est Mitsubishi Heavy Industries. Il s'agit du premier avion furtif de conception entièrement japonaise. ATD-X est un sigle signifiant « Advanced Technology Demonstrator - X ». Le nom en japonais Shinshin (心神) signifie littéralement « l'esprit ».

Historique

Vue du face du X-2 lors d'une présentation le 10 novembre 2019.

Au début du XXIe siècle, le Japon, désirant moderniser sa flotte vieillissante d'avions de combat, a entamé des négociations avec les États-Unis en vue d'acheter plusieurs chasseurs furtifs Lockheed Martin F-22 Raptor pour sa propre force aérienne2. Cependant, le Congrès des États-Unis a refusé l'exportation de cet appareil dans le but de ne pas dévoiler des technologies stratégiques telle que la furtivité avancée. Ce refus a donc contraint le Japon à développer son propre avion de combat moderne furtif3 tandis qu'il commande le 20 décembre 2011 un lot de 42 F-35A Lightning II, dont le montant est de plus de sept milliards de dollars américains, livrable à partir de 20164.

En 2005, une maquette de l'ATD-X fut construite et utilisée pour étudier la surface équivalente radar en France, dans les infrastructures du centre d'expertise technique DGA Maîtrise de l'information5. Une réplique à l'échelle 1/5 radiocommandée a effectué un vol en 2006 pour obtenir des données sur les performances à haut angle d'attaque1. Après ces étapes préliminaires, le projet est lancé en 2007, impliquant plusieurs milliards de yen. Le premier vol du prototype est alors prévu pour 20146. Le prototype a été officiellement dévoilé le 22 juillet 2014.

L’agence d’acquisition du ministère de la Défense a dévoilé l’avion de chasse, nommé maintenant X-2, à l’aéroport de Komaki, près de Nagoya . Son premier vol prévu à l'origine pour 2014-2015 a été reprogrammé mi-février 20167, et a eu finalement lieu le 22 avril 2016 à 8 h 50, il a duré 23 minutes8. La livraison au ministère de la Défense du démonstrateur doit avoir lieu vers la fin mars 2017.

Ce démonstrateur a effectué un total de 34 vols en novembre 2017 et le programme s'est achevé en mars 20189,10.

À long terme, ce prototype devrait aboutir à la mise en service de l'avion de chasse F-3 (qui succédera au F-2 et au F-1). Annoncé en 2013 à l'origine vers l'horizon 202711, la décision de construire un chasseur autochtone est finalement annoncé en mars 2020 après le rejet des propositions de coopération américaines et britanniques. Le ministère de la défense japonais déclare vouloir se procurer jusqu'à cent chasseurs dits de cinquième génération pour un coût total estimé à 50 milliards de dollars à la fin de la décennie 203012.

Finalement, des accords sont trouvés avec les britanniques en 2021. Le 9 décembre 2022, il est annoncé qu'il fusionnera avec le programme BAE Systems Tempest britannique dans un « Global Combat Air Programme » (GCAP).

Caractéristiques

Vue arrière permettant de distinguer le dispositif de poussée vectorielle.

Le ATD-X est utilisé en tant que démonstrateur technologique et prototype de recherches pour déterminer la viabilité des technologies aéronautiques militaires avancées du Japon. L'appareil bénéficie de la poussée vectorielle tridimensionnelle: la poussée est dirigée par trois palettes situées sur chaque tuyère, ce système a déjà été employé sur l'avion expérimental Rockwell-MBB X-31. Autre particularité, les commandes de vol électriques emploient la fibre optique en lieu et place des câbles traditionnels, ce qui permet un débit de données plus élevé et une immunité aux perturbations électromagnétiques. L'appareil embarque un Radar à antenne active (AESA) aux performances et capacités similaires à celles du radar américain AN/APG-81 embarqué à bord du Lockheed Martin F-35 Lightning II13.

Une caractéristique encore en développement, baptisée littéralement « fonction d'auto-réparation des contrôles de vol » (自己修復飛行制御機能?), permet à l'appareil de détecter automatiquement les dommages et les dégâts causés aux gouvernes de direction et d'ajuster l'utilisation des gouvernes restantes en conséquence, afin de garantir un vol stable et contrôlé1. La JASDF a étudié les différents turboréacteurs fournissant une poussée située entre 44 et 89 kN présents sur le marché afin de propulser le prototype. Parmi ceux-ci figurent entre-autres le Snecma M88 et le General Electric F404. C'est l'entreprise japonaise IHI qui a été chargée de concevoir les réacteurs XF5-1 qui propulseront le prototype final14.

Articles connexes

Références

  • (ja) Junichi Mikayakawa et al., 三菱重工技報 : Research of Flight Control System for High Maneuver Aircraft, vol. 45,‎ 2008 (lire en ligne [archive])

  1. (en) Francis Leithen, « Japan seeks foreign engines for stealth fighter prototypes » [archive], sur flightglobal.com, 27 avril 2010 (consulté le 3 novembre 2013)

Liens externes

  • La dernière modification de cette page a été faite le 10 décembre 2022 à 14:26





capital.fr



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Un avion de combat nouvelle génération développé par le Japon avec deux pays européens

DÉFENSE

Un avion de combat nouvelle génération développé par le Japon avec deux pays européens Image d'illustration. Pixabay

Dans le cadre d'un programme baptisé GCAP, le Japon s'associe avec le Royaume-Uni et l'Italie pour un appareil qui devrait voir le jour à l'horizon 2035.

Par Capital avec AFP

Publié le 09/12/2022 à 6h46


Le Japon veut renforcer sa stratégie de défense dans un contexte géopolitique tendu. L'archipel nippon va collaborer avec le Royaume-Uni et l'Italie pour développer un avion de combat de nouvelle génération d'ici 2035, ont annoncé les trois pays vendredi. Londres et Rome vont lancer "un effort ambitieux pour développer un avion de combat de nouvelle génération" dans le cadre d'un programme baptisé GCAP (Global Combat Air Programme), ont précisé ces gouvernements. Cette collaboration, qui doit tirer parti des recherches déjà lancées par les trois partenaires dans les technologies de pointe en matière de combat aérien comme les aéronefs sans pilote, marque la première association du Japon avec des partenaires européens pour concevoir un avion de combat. Les détails concernant le coût du projet n'ont pas encore été finalisés, selon un responsable du ministère japonais de la Défense qui a précisé que la production devrait commencer vers 2030 ou 2031 afin de pouvoir déployer un prototype d'ici 2035.

"Quand vous regardez les autres pays, les Etats-Unis ont le F35 et l'Europe a l'Eurofighter. Nous allons bien sûr viser à créer des avions de combat qui dépassent les capacités de ces modèles", a ajouté ce responsable. Le japonais Mitsubishi Heavy Industries, le britannique BAE Systems et l'italien Leonardo devraient être au centre du projet, selon des informations du quotidien économique japonais Nikkei. "Nous sommes déterminés à défendre l'ordre international libre, ouvert et basé sur des règles, ce qui est plus important que jamais à une période où ces principes sont contestés et où les menaces et les agressions vont en augmentant", ont déclaré les trois pays dans un communiqué. "Etant donné qu'il est crucial de défendre notre démocratie, notre économie et notre sécurité et de protéger la stabilité régionale, nous avons besoin de partenariats solides en matière de défense et de sécurité, étayés et renforcés par une force de dissuasion crédible", ont-ils ajouté.

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Menaces de la Corée du Nord à la Chine

Le Japon, dont la stratégie de défense est lourdement dépendante de son allié américain, cherche à accroître drastiquement ses capacités dans ce domaine pour faire face aux menaces grandissantes qu'il ressent à ses frontières, de la Corée du Nord à la Chine en passant par la Russie après l'invasion de l'Ukraine. Tokyo a annoncé cette semaine qu'il comptait augmenter ses dépenses militaires de 56% sur la période 2023-2027, comparé aux cinq exercices précédents, et porter le budget de sa défense à 2% du PIB national d'ici 2027, contre 1% maximum jusqu'à présent. Un tel objectif est controversé dans ce pays doté d'une Constitution pacifiste depuis 1947, qui limite grandement les moyens et les missions de ses "Forces d'autodéfense" (nom de son armée).

Japon, Royaume-Uni et Italie disent avoir conçu le programme GCAP comme une base de coopération avec d'autres pays, insistant dans leur communiqué sur son "interopérabilité future avec les Etats-Unis, l'Otan et nos partenaires à travers l'Europe, l'Indo-Pacifique et dans le monde". "Les Etats-Unis soutiennent la coopération en matière de sécurité et de défense du Japon avec des alliés et partenaires partageant les mêmes valeurs (...) pour le développement de son prochain avion de combat", a souligné un communiqué commun du département américain de la Défense et du ministère de la Défense nippon. Les deux pays discutent notamment ensemble de "systèmes autonomes" qui pourraient être complémentaires du projet d'avion de combat japonais et sont convenus de "commencer une coopération concrète dans le courant de l'année prochaine", permettant "des réponses conjointes aux menaces futures" dans la région Asie-Pacifique, ajoute ce communiqué.

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Le futur avion de combat est vu comme un successeur du japonais Mitsubishi F-2, conçu avec l'américain Lockheed Martin et mis en service en 2000. Son développement devrait notamment intégrer les avancées du projet d'avion de combat Tempest, porté par le Royaume-Uni, et dont un pré-prototype est annoncé "dans les cinq prochaines années". Un accord a par ailleurs été signé ces dernières semaines entre le français Dassault et l'européen Airbus pour relancer le coûteux et complexe projet d'avion de combat européen SCAF, lancé en 2017 et censé remplacer à l'horizon 2040 les avions de combat Rafale français et Eurofighter allemands et espagnols.



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