Interview de Macron à Zadig : les confessions du président (presque) candidat
"Interview de Macron à Zadig : les confessions du président (presque) candidat"
MACRON. Le chef de l'Etat a impulsé un changement de ton dans sa communication. Exit les discours solennels, Emmanuel Macron veut apparaître davantage connecté au quotidien des Français. Son interview à Zadig lui permet de se confier de manière plus intime, endossant le costume d'un président-candidat.
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[Mis à jour le 30 avril 2021 à 22h28] Emmanuel Macron n'est pas encore en campagne pour la présidentielle 2022, mais le ton a déjà changé. Exit les discours hiératiques, le chef de l'Etat s'est détaché de la communication rigide et institutionnelle depuis quelques temps déjà. Il avait déjà fait un pas de côté en accordant la semaine dernière près d'une heure aux comédiens McFly et Carlito pour un jeu d'anecdotes à l'Elysée. Entre deux dossiers sensibles à gérer en urgence - la crise biélorusse, le coup d'Etat au Mali - le chef de l'Etat a pris également le temps d'accorder une interview fleuve, de 23 pages, à la revue trimestrielle Zadig, dans laquelle il manifeste son envie de prendre de la hauteur et de parler de sa relation à la France et de sa conception de l'avenir.
Le chef de l'Etat inscrit cet épisode si singulier de pandémie que nous vivons dans un tournant historique. "On revit des temps au fond très moyenâgeux : les grandes jacqueries, les grandes épidémies, les grandes peurs Je relierais la période que nous vivons à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance. C'est l'époque de phénomènes qui forgent un peuple, je dirais même de la réinvention d'une civilisation", dit-il, poursuivant la comparaison : "C'est aussi un moment de tensions qui travaillent le pays, entre un État central et des féodalités. C'est enfin un temps où la question européenne se pose, sans oublier le rapport entre les religions. La capacité à embrasser le futur, à se projeter, est alors déterminante pour le rebond que prend le pays. C'est ce qui me rend très confiant".
En poursuivant son analyse sur l'avenir du pays, Emmanuel Macron juge essentiel de répondre au "sentiment de décrochage" de nombreux Français qui ressentent "la même inquiétude de la désindustrialisation, d'un sentiment d'injustice, d'une impression de trahison démocratique". "Nous avons pensé pouvoir faire un pays sans usines", a-t-il ajouté, dans un laïus de campagne, jugeant que malgré les crises, les Français sont "un peuple très résistant" et "extraordinairement tenace". Ça ne mange pas de pain.
"Quelque chose va se passer à Marseille"
Le chef de l'Etat, dans le même ton, à la fois détaché et astucieusement intime, évoque sa relation à la France. Décrivant rapidement "une enfance dans une espèce de bulle plutôt heureuse" en Picardie, il se confie avec nostalgie : "J'ai vécu chez mes parents et mes grands-parents, et passé d'incalculables heures dans une bibliothèque pendant de nombreuses années de ma vie, dans le petit appartement de ma grand-mère. Malgré tout, par le hasard des amitiés, des voyages de classe, des cheminements que l'on fait en famille, j'ai eu des repères, des îlots dans la ville : une librairie que j'aimais, le théâtre".
Le président-candidat salue aussi la "forme de ruralité heureuse" du Sud-Ouest. Conscient de son image d'homme "déconnecté des territoires", il insiste : "J'aime le Loc, Figeac, Cahors", dit-il, révélant que les Hautes-Pyrénées sont pour lui "un autre centre de gravité". Et si une ville doit se détacher, c'est pour Emmanuel Macron dans les Bouches-du-Rhône qu'il faut regarder : "Quelque chose va se passer à Marseille, car les conditions de possibilité d'une réinvention du lieu et d'une réappropriation sont là, indépendamment de la vie politique", dit-il.
Dans cette très longue interview, on retiendra aussi des propos plus politiques sur l'immigration, comme pour se démarquer encore davantage de sa rivale pour la présidentielle. Parlant des migrants quittant l'Afrique pour l'Europe, il déclare : "Il faut dire à ces hommes et à ces femmes : vous qui êtes là par les cruautés de l'histoire, par la volonté de vos grands-parents, de vos parents ou par la vôtre propre, vous êtes une chance pour notre pays".
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Les précédentes allocutions d'Emmanuel Macron
"Le gouvernement consulte", "l'exécutif travaille en bonne intelligence avec les acteurs locaux et les autorités sanitaires..." Emmanuel Macron ponctue régulièrement ses interventions publiques de ces petites phrases censées rappeler que les corps intermédiaires et l'ensemble de son gouvernement sont associés dans la gestion de cette crise sanitaire. Mais c'est pourtant bien lui qui tranche, fait-il aussi savoir et c'est lui qui tient à effectuer ses "adresses" aux Français, arborant alors une attitude et un ton hiératiques, en endossant le costume de père de la Nation. Retrouvez sur cette page l'ensemble des discours effectués par Emmanuel Macron depuis le 12 mars dernier.
Discours et interview d'Emmanuel Macron pour la PQR le 29 avril
C'est à la presse quotidienne régionale qu'Emmanuel Macron a accordé un entretien au cours duquel il a livré son plan de déconfinement le 29 avril. S'il s'est longuement attardé sur le déconfinement, le président de la République a également parlé vaccination, avec son élargissement dès samedi 1er mai aux personnes de moins 50 ans souffrant d'obésité.
En marge de ses annonces à la PQR, Emmanuel Macron a livré un discours dans une courte vidéo tournée depuis l'Élysée. "Nous ne sommes pas sortis de l'épidémie. [...] Il faudra encore tenir, résister et si nous allons progressivement rouvrir, il faudra encore jusqu'à cet été résister ensemble et continuer à accepter, pas simplement les gestes et comportements mais quelques restrictions pour ralentir ce virus", a notamment indiqué le chef de l'État. Voici la vidéo fournie au journal Le Parisien :
Dans son interview, le chef de l'État a présenté le calendrier de la levée des restrictions. Voici ce qu'il faut retenir des annonces : Le couvre-feu connaîtra plusieurs évolutions avant d'être supprimé. La mesure conserve les modalités qu'on lui connaît jusqu'au 19 mai, date à laquelle le couvre-feu sera repoussé à 21h. Un nouveau report à 23h aura lieu le 9 juin avant que la mesure soit supprimée le 30 juin. Le pass sanitaire sera mis en place le 9 juin, lors de la troisième phase du déconfinement. Il ne sera pas obligatoire pour accéder aux lieux de la vie quotidienne, comme les restaurants ou les cinémas, mais servira à prouver la vaccination ou le résultat négatif d'un test PCR pour se rendre dans les événements qui brassent les populations.
Discours d'Emmanuel Macron le 31 mars
Le chef de l'Etat s'est donc résolu à instaurer une nouvelle chappe de plomb sur le pays, un an après le confinement du printemps dernier. Emmanuel Macron s'est adressé aux Français, dans un discours solennel enregistré à l'Elysée, mercredi 31 mars, pour dresser rapidement le bilan de son action dans la gestion de la crise sanitaire, et pour alerter les Français sur la propagation croissante du virus, qui menace désormais sérieusement les capacités hospitalières. Pour faire face à cette troisième vague du Covid-19, Emmanuel a annoncé deux grandes décisions : la fermeture des écoles pour 3 à 4 semaines, selon le niveau des élèves - une durée qui comprend les 2 semaines de vacances scolaires - dès vendredi 2 avril ; l'extension à toute la France des restrictions en place dans les 19 départements déjà "confinés", avec notamment l'interdiction de s'éloigner de plus de 10km de son domicile et la fermeture des commerces non essentiels.
Interview de Macron le 2 février
Le président de la République a tenu à défendre le calendrier adopté par le gouvernement français sur la vaccination : "Nous avons sécurisé au niveau européen 2,3 milliards de doses de vaccin. Nous espérons faire plus. D'ici à la fin de l'été, nous aurons proposé à tous les Français adultes qui le souhaitent un vaccin. [...] Début mars, nous aurons vacciné l'ensemble des pensionnaires de maisons de retraite qui l'ont souhaité". Et d'ajouter : "Je défends la stratégie que nous avons adoptée avec l'Allemagne, avec l'UE, qui est de vacciner en Européens. Nous ne pourrons vaincre le virus que si dans tous les pays de l'Europe où nous circulons librement, nous arrivons à avoir au même rythme, la même campagne de vaccination", a poursuivi le président.
Dès la fin du mois de février, quatre sites supplémentaires vont produire le vaccin en France. Questionné sur le vaccin russe, Emmanuel Macron a tenu à préciser que la décision n'était pas politique. Enfin, concernant le confinement, le président a déclaré, comme le rapporte LCI : "Notre stratégie de vaccination ne permettra pas de gérer la situation de l'épidémie" à court terme (…) Aujourd'hui, nous sommes sur un plateau. Nous avons pris des décisions plus tôt que d'autres et nos concitoyens ont fait beaucoup d'efforts. Chaque jour, nous vérifions les chiffres. Une part de la réponse est dans nos mains. J'essaierai de prendre les décisions les plus adaptées."
Si c'est bien les choix effectués sur la campagne de vaccination qui ont été au coeur de son intervention du 2 février, le chef de l'Etat reste lucide sur la situation épidémique, fragile, qui pourrait imposer de nouvelles restrictions. "Ce n'est pas notre stratégie de vaccination qui permettra d'éviter à court terme un reconfinement ou non. C'est notre mobilisation à tous, c'est-à-dire notre capacité à tenir les gestes barrières et notre capacité à bien respecter le triptyque tester-accompagner-protéger", a-t-il prévenu, ajoutant : "Nous allons devoir être extraordinairement responsables comme nos concitoyens le sont depuis plusieurs semaines et je les en remercie très profondément. J'ai confiance dans notre capacité à nous mobiliser. Nous avons une part de la réponse dans nos mains, dans notre responsabilité individuelle et collective".
Discours de voeux du 31 décembre
Emmanuel Macron s'est exprimé pendant une quinzaine de minutes jeudi 31 décembre. Depuis l'Élysée, installé dans un fauteuil, et non pas à son bureau comme lors des dernières années, le président de la République a exprimé ses voeux pour 2021. Dans un discours dynamique, le chef de l'État a tenu à saluer "le civisme et l'esprit de responsabilité collective" des Français au cours de cette année. Emmanuel Macron a logiquement évoqué l'arrivée du vaccin dans notre pays, réaffirmant que "chaque Français qui le souhaite doit pouvoir se faire vacciner, en commençant par ceux qui présentent le plus de risques. [...] Je ne laisserai personne jouer avec la sûreté et les bonnes conditions dans lesquelles la vaccination doit se faire. Je ne laisserai pas davantage, pour de mauvaises raisons, une lenteur injustifiée s'installer".
Interview de Macron à Brut le 3 décembre
La crise du Covid-19, les violences policières, l'écologie, le féminisme, la loi sur le séparatisme, l'économie... Les sujets abordés étaient nombreux pour Emmanuel Macron, qui répondaient ce vendredi aux questions du média en ligne Brut, principalement destiné aux jeunes. Retrouvez l'interview sur le compte Youtube de Brut, sur leur page Facebook ou encore ci-dessous :Discours d'Emmanuel Macron le 24 novembre
Emmanuel Macron a fait le point, mardi 24 novembre, sur la crise sanitaire et les résultats obtenus jusque-là sur les mesures de confinement. Le président de la République a présenté une feuille de route pour que le pays arrive, le 20 janvier, à un déconfinement quasiment complet, si la situation sanitaire le perment. "Nous avons freiné la propagation du virus, mais il est encore présent", a alerté Emmanuel Macron, indiquant que la France avait "atteint 50 000 décès dus à l'épidémie". "Nous avons encore devant nous plusieurs semaines pour atteindre les objectifs que j'avais fixés", a-t-il déclaré, appelant les Français à "poursuivre [leurs] efforts".
Emmanuel Macron s'est aussi exprimé sur les vaccins qu'il aimerait voir arriver en France "vraisemblablement dès fin décembre, début janvier". Les personnes fragiles et les plus âgées seront les premières vaccinées à cette période de l'année. "Un comité scientifique sera chargé du suivi de ces vaccinations", avec une restitution des informations et des incertitudes "de manière claire, transparente", a assuré Emmanuel Macron. "Je ne rendrai pas la vaccination obligatoire", a-t-il également promis. Emmanuel Macron a aussi demandé au gouvernement et au Parlement de réfléchir à "des conditions d'isolement des personnes, y compris de manière contraignante".
Discours d'Emmanuel Macron le 28 octobre
Le chef de l'Etat a pris la parole à 20h mercredi 28 octobre. Son allocution a été diffusée sur toutes les chaînes d'information en continu, sur TF1 et France 2, mais aussi sur cette page. Emmanuel Macron s'exprimait depuis l'Elysée, son intervention se voulait plus solennelle que lors du 14 octobre. Le président a confirmé que la France allait de nouveau adopter un confinement, lors d'un discours solennel depuis l'Elysée. Un confinement plus souple qu'en mars dernier. Il a annoncé que les écoles, collèges et lycées restaient ouverts pour leur part. Le télétravail a été généralisé partout où cela est possible et les commerces qui ont été définis comme "non essentiels", notamment les bars et restaurants, ont été fermés.Interview d'Emmanuel Macron le 14 octobre
Le 14 octobre dernier, Emmanuel Macron avait accordé une nouvelle interview à TF1 et France 2. Le chef de l'Etat en avait profité pour annoncer de nouvelles mesures concernant la lutte contre la propagation du Covid-19. C'est ce jour-là qu'il avait annoncé l'instauration du couvre-feu, d'abord dans neuf métropoles françaises, avant qu'il soit élargi à plusieurs départements. Emmanuel Macron avait également invité les Français à respecter la règle de "6 personnes", visant à limiter à 6 personnes, donc, les personnes à recevoir chez soi ou avec qui se mettre à table. Autres annonces énoncées ce 14 octobre : chômage partiel réactivé pour l'hôtellerie, la restauration, l'événementiel, le tourisme et le sport et entrée en scène d'une nouvelle application, TousAntiCovid.
Interview d'Emmanuel Macron le 7 octobre
Emmanuel Macron dans le 20 Heures de France 2 et TF1, mercredi 7 octobre s'exprimait depuis Saint-Martin-Vésubie, l'une des communes les plus touchées par la tempête Alex, dans les Alpes-Maritimes. Il avait annoncé que dans un premier temps, 100 millions d'euros allaient être débloqués pour un fonds de reconstruction. Une "conférence des financeurs" va également être mise en place "pour que l'État, la région, le département, la métropole et toutes les communes qui peuvent contribuent, afin que la solidarité nationale et locale se mobilise".
Emmanuel Macron avait également évoqué la situation sanitaire du pays, avec un virus qui "circule plus vite depuis plusieurs semaines". Il envisageait d'"aller vers plus de restrictions, comme celles qu'on a pu connaître dans les Bouches-du-Rhône et pour Paris et la petite couronne", en particulier dans les zones où le coronavirus progresse rapidement et touche les personnes âgées. "La stratégie est aussi de responsabiliser nos concitoyens. Nous ne sommes pas, et nous ne serons pas pour plusieurs mois, dans un temps normal. Il faut être responsables les uns des autres, il faut prendre soin de nos aînés, de nos soignants, qui sont sous une très forte pression", avait-il ajouté.
Interview d'Emmanuel Macron le 21 juillet
Le 21 juillet 2020, Emmanuel Macron était intervenu dans le JT de TF1 lors d'une interview qui avait pour objectif l'explication du plan de relance européen décidé par l'UE 24 heures plus tôt. Le chef de l'Etat avait alors révélé que sur les 450 milliards d'euros de ce plan, 40 milliards étaient consacrés à la France, et que cette somme allait notamment servir à la transition écologique, au tourisme, au financement des régions, au numérique, ou encore à l'embauche des jeunes. "Ce sont des choses très concrètes, et cela va toucher la vie de nos concitoyens", avait promis Emmanuel Macron ce soir-là, ajoutant que cette dette serait assumée par les pays ensemble et qu'elle serait lissée dans le temps. "Pour la première fois, les pays vont emprunter de l'argent pour le répartir entre eux selon leurs besoins", avait-il précisé.
Interview d'Emmanuel Macron le 14 juillet
Le mardi 14 juillet dernier, Emmanuel Macron s'était adressé aux Français lors d'une grande interview accordée à TF1 et France 2. Le chef de l'Etat a été interrogé pendant plus d'une heure par Léa Salamé et Gilles Bouleau et s'est s'exprimé sur le plan de relance économique, la crise sanitaire du Covid-19, les accords sur les salaires pour les soignants trouvés dans le cadre du Ségur de la Santé, la réforme des retraites relancée, mais aussi sur le remaniement ministériel, qui a fait l'objet de critiques de l'opposition et d'associations féministes. L'intervention d'Emmanuel Macron en vidéo, en intégralité :
Discours d'Emmanuel Macron le 14 juin
Mi-juin, Emmanuel Macron s'était exprimé pour définir le tempo du processus de déconfinement. Il avait alors listé une série de mesures, notamment pour que les enfants et adolescents français retournent à l'école.
Discours d'Emmanuel Macron le 13 avril 2020
Très attendu par des Français désireux d'en savoir plus sur le prolongement du confinement, le Discours d'Emmanuel Macron le 16 mars 2020
Lors de son allocution du 16 mars 2020, Emmanuel Macron avait annoncé aux Français le début du confinement débutant dès le lendemain. "Les réunions amicales, familiales, les déplacements dans les parcs ne seront plus autorisés", avait-il indiqué, répétant que le pays était entré "en guerre" contre le coronavirus. Le discours dans son intégralité :
Discours d'Emmanuel Macron le 12 mars 2020
A l'occasion de son discours du 12 mars 2020, Emmanuel Macron, l'air grave, avait annoncé la fermeture des crèches, des établissements scolaires et des universités, qui avait pris effet quatre jours plus tard. Le chef de l'Etat avait également communiqué sur le maintien des élections municipales les 15 et 22 mars, avant que le second tour ne soit finalement reporté quatre jours après. Appel à la mobilisation du système sanitaire, report de la trêve hivernale et chômage partiel avaient été les grands sujets abordés par Emmanuel Macron ce jour-là.
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