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linternaute.com - mis à jour le 26/05/21 10:07 - synthèse d'interventions d'Emmanuel Macron depuis le 12 Mars 2020
Interview de Macron à Zadig : les confessions du président (presque) candidat
"Interview de Macron à Zadig : les confessions du président (presque) candidat"
MACRON. Le chef de l'Etat a impulsé un changement de ton dans sa communication. Exit les discours solennels, Emmanuel Macron veut apparaître davantage connecté au quotidien des Français. Son interview à Zadig lui permet de se confier de manière plus intime, endossant le costume d'un président-candidat.
Sommaire
[Mis à jour le 30 avril 2021 à 22h28] Emmanuel Macron n'est pas encore en campagne pour la présidentielle 2022, mais le ton a déjà changé. Exit les discours hiératiques, le chef de l'Etat s'est détaché de la communication rigide et institutionnelle depuis quelques temps déjà. Il avait déjà fait un pas de côté en accordant la semaine dernière près d'une heure aux comédiens McFly et Carlito pour un jeu d'anecdotes à l'Elysée. Entre deux dossiers sensibles à gérer en urgence - la crise biélorusse, le coup d'Etat au Mali - le chef de l'Etat a pris également le temps d'accorder une interview fleuve, de 23 pages, à la revue trimestrielle Zadig, dans laquelle il manifeste son envie de prendre de la hauteur et de parler de sa relation à la France et de sa conception de l'avenir.
Le chef de l'Etat inscrit cet épisode si singulier de pandémie que nous vivons dans un tournant historique. "On revit des temps au fond très moyenâgeux : les grandes jacqueries, les grandes épidémies, les grandes peurs Je relierais la période que nous vivons à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance. C'est l'époque de phénomènes qui forgent un peuple, je dirais même de la réinvention d'une civilisation", dit-il, poursuivant la comparaison : "C'est aussi un moment de tensions qui travaillent le pays, entre un État central et des féodalités. C'est enfin un temps où la question européenne se pose, sans oublier le rapport entre les religions. La capacité à embrasser le futur, à se projeter, est alors déterminante pour le rebond que prend le pays. C'est ce qui me rend très confiant".
En poursuivant son analyse sur l'avenir du pays, Emmanuel Macron juge essentiel de répondre au "sentiment de décrochage" de nombreux Français qui ressentent "la même inquiétude de la désindustrialisation, d'un sentiment d'injustice, d'une impression de trahison démocratique". "Nous avons pensé pouvoir faire un pays sans usines", a-t-il ajouté, dans un laïus de campagne, jugeant que malgré les crises, les Français sont "un peuple très résistant" et "extraordinairement tenace". Ça ne mange pas de pain.
"Quelque chose va se passer à Marseille"
Le chef de l'Etat, dans le même ton, à la fois détaché et astucieusement intime, évoque sa relation à la France. Décrivant rapidement "une enfance dans une espèce de bulle plutôt heureuse" en Picardie, il se confie avec nostalgie : "J'ai vécu chez mes parents et mes grands-parents, et passé d'incalculables heures dans une bibliothèque pendant de nombreuses années de ma vie, dans le petit appartement de ma grand-mère. Malgré tout, par le hasard des amitiés, des voyages de classe, des cheminements que l'on fait en famille, j'ai eu des repères, des îlots dans la ville : une librairie que j'aimais, le théâtre".
Le président-candidat salue aussi la "forme de ruralité heureuse" du Sud-Ouest. Conscient de son image d'homme "déconnecté des territoires", il insiste : "J'aime le Loc, Figeac, Cahors", dit-il, révélant que les Hautes-Pyrénées sont pour lui "un autre centre de gravité". Et si une ville doit se détacher, c'est pour Emmanuel Macron dans les Bouches-du-Rhône qu'il faut regarder : "Quelque chose va se passer à Marseille, car les conditions de possibilité d'une réinvention du lieu et d'une réappropriation sont là, indépendamment de la vie politique", dit-il.
Dans cette très longue interview, on retiendra aussi des propos plus politiques sur l'immigration, comme pour se démarquer encore davantage de sa rivale pour la présidentielle. Parlant des migrants quittant l'Afrique pour l'Europe, il déclare : "Il faut dire à ces hommes et à ces femmes : vous qui êtes là par les cruautés de l'histoire, par la volonté de vos grands-parents, de vos parents ou par la vôtre propre, vous êtes une chance pour notre pays".
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Les précédentes allocutions d'Emmanuel Macron
"Le gouvernement consulte", "l'exécutif travaille en bonne intelligence avec les acteurs locaux et les autorités sanitaires..." Emmanuel Macron ponctue régulièrement ses interventions publiques de ces petites phrases censées rappeler que les corps intermédiaires et l'ensemble de son gouvernement sont associés dans la gestion de cette crise sanitaire. Mais c'est pourtant bien lui qui tranche, fait-il aussi savoir et c'est lui qui tient à effectuer ses "adresses" aux Français, arborant alors une attitude et un ton hiératiques, en endossant le costume de père de la Nation. Retrouvez sur cette page l'ensemble des discours effectués par Emmanuel Macron depuis le 12 mars dernier.
Discours et interview d'Emmanuel Macron pour la PQR le 29 avril
C'est à la presse quotidienne régionale qu'Emmanuel Macron a accordé un entretien au cours duquel il a livré son plan de déconfinement le 29 avril. S'il s'est longuement attardé sur le déconfinement, le président de la République a également parlé vaccination, avec son élargissement dès samedi 1er mai aux personnes de moins 50 ans souffrant d'obésité.
En marge de ses annonces à la PQR, Emmanuel Macron a livré un discours dans une courte vidéo tournée depuis l'Élysée. "Nous ne sommes pas sortis de l'épidémie. [...] Il faudra encore tenir, résister et si nous allons progressivement rouvrir, il faudra encore jusqu'à cet été résister ensemble et continuer à accepter, pas simplement les gestes et comportements mais quelques restrictions pour ralentir ce virus", a notamment indiqué le chef de l'État. Voici la vidéo fournie au journal Le Parisien :
Dans son interview, le chef de l'État a présenté le calendrier de la levée des restrictions. Voici ce qu'il faut retenir des annonces : Le couvre-feu connaîtra plusieurs évolutions avant d'être supprimé. La mesure conserve les modalités qu'on lui connaît jusqu'au 19 mai, date à laquelle le couvre-feu sera repoussé à 21h. Un nouveau report à 23h aura lieu le 9 juin avant que la mesure soit supprimée le 30 juin. Le pass sanitaire sera mis en place le 9 juin, lors de la troisième phase du déconfinement. Il ne sera pas obligatoire pour accéder aux lieux de la vie quotidienne, comme les restaurants ou les cinémas, mais servira à prouver la vaccination ou le résultat négatif d'un test PCR pour se rendre dans les événements qui brassent les populations.
Discours d'Emmanuel Macron le 31 mars
Le chef de l'Etat s'est donc résolu à instaurer une nouvelle chappe de plomb sur le pays, un an après le confinement du printemps dernier. Emmanuel Macron s'est adressé aux Français, dans un discours solennel enregistré à l'Elysée, mercredi 31 mars, pour dresser rapidement le bilan de son action dans la gestion de la crise sanitaire, et pour alerter les Français sur la propagation croissante du virus, qui menace désormais sérieusement les capacités hospitalières. Pour faire face à cette troisième vague du Covid-19, Emmanuel a annoncé deux grandes décisions : la fermeture des écoles pour 3 à 4 semaines, selon le niveau des élèves - une durée qui comprend les 2 semaines de vacances scolaires - dès vendredi 2 avril ; l'extension à toute la France des restrictions en place dans les 19 départements déjà "confinés", avec notamment l'interdiction de s'éloigner de plus de 10km de son domicile et la fermeture des commerces non essentiels.
Interview de Macron le 2 février
Le président de la République a tenu à défendre le calendrier adopté par le gouvernement français sur la vaccination : "Nous avons sécurisé au niveau européen 2,3 milliards de doses de vaccin. Nous espérons faire plus. D'ici à la fin de l'été, nous aurons proposé à tous les Français adultes qui le souhaitent un vaccin. [...] Début mars, nous aurons vacciné l'ensemble des pensionnaires de maisons de retraite qui l'ont souhaité". Et d'ajouter : "Je défends la stratégie que nous avons adoptée avec l'Allemagne, avec l'UE, qui est de vacciner en Européens. Nous ne pourrons vaincre le virus que si dans tous les pays de l'Europe où nous circulons librement, nous arrivons à avoir au même rythme, la même campagne de vaccination", a poursuivi le président.
Dès la fin du mois de février, quatre sites supplémentaires vont produire le vaccin en France. Questionné sur le vaccin russe, Emmanuel Macron a tenu à préciser que la décision n'était pas politique. Enfin, concernant le confinement, le président a déclaré, comme le rapporte LCI : "Notre stratégie de vaccination ne permettra pas de gérer la situation de l'épidémie" à court terme (…) Aujourd'hui, nous sommes sur un plateau. Nous avons pris des décisions plus tôt que d'autres et nos concitoyens ont fait beaucoup d'efforts. Chaque jour, nous vérifions les chiffres. Une part de la réponse est dans nos mains. J'essaierai de prendre les décisions les plus adaptées."
Si c'est bien les choix effectués sur la campagne de vaccination qui ont été au coeur de son intervention du 2 février, le chef de l'Etat reste lucide sur la situation épidémique, fragile, qui pourrait imposer de nouvelles restrictions. "Ce n'est pas notre stratégie de vaccination qui permettra d'éviter à court terme un reconfinement ou non. C'est notre mobilisation à tous, c'est-à-dire notre capacité à tenir les gestes barrières et notre capacité à bien respecter le triptyque tester-accompagner-protéger", a-t-il prévenu, ajoutant : "Nous allons devoir être extraordinairement responsables comme nos concitoyens le sont depuis plusieurs semaines et je les en remercie très profondément. J'ai confiance dans notre capacité à nous mobiliser. Nous avons une part de la réponse dans nos mains, dans notre responsabilité individuelle et collective".
Discours de voeux du 31 décembre
Emmanuel Macron s'est exprimé pendant une quinzaine de minutes jeudi 31 décembre. Depuis l'Élysée, installé dans un fauteuil, et non pas à son bureau comme lors des dernières années, le président de la République a exprimé ses voeux pour 2021. Dans un discours dynamique, le chef de l'État a tenu à saluer "le civisme et l'esprit de responsabilité collective" des Français au cours de cette année. Emmanuel Macron a logiquement évoqué l'arrivée du vaccin dans notre pays, réaffirmant que "chaque Français qui le souhaite doit pouvoir se faire vacciner, en commençant par ceux qui présentent le plus de risques. [...] Je ne laisserai personne jouer avec la sûreté et les bonnes conditions dans lesquelles la vaccination doit se faire. Je ne laisserai pas davantage, pour de mauvaises raisons, une lenteur injustifiée s'installer".
Interview de Macron à Brut le 3 décembre
La crise du Covid-19, les violences policières, l'écologie, le féminisme, la loi sur le séparatisme, l'économie... Les sujets abordés étaient nombreux pour Emmanuel Macron, qui répondaient ce vendredi aux questions du média en ligne Brut, principalement destiné aux jeunes. Retrouvez l'interview sur le compte Youtube de Brut, sur leur page Facebook ou encore ci-dessous :Discours d'Emmanuel Macron le 24 novembre
Emmanuel Macron a fait le point, mardi 24 novembre, sur la crise sanitaire et les résultats obtenus jusque-là sur les mesures de confinement. Le président de la République a présenté une feuille de route pour que le pays arrive, le 20 janvier, à un déconfinement quasiment complet, si la situation sanitaire le perment. "Nous avons freiné la propagation du virus, mais il est encore présent", a alerté Emmanuel Macron, indiquant que la France avait "atteint 50 000 décès dus à l'épidémie". "Nous avons encore devant nous plusieurs semaines pour atteindre les objectifs que j'avais fixés", a-t-il déclaré, appelant les Français à "poursuivre [leurs] efforts".
Emmanuel Macron s'est aussi exprimé sur les vaccins qu'il aimerait voir arriver en France "vraisemblablement dès fin décembre, début janvier". Les personnes fragiles et les plus âgées seront les premières vaccinées à cette période de l'année. "Un comité scientifique sera chargé du suivi de ces vaccinations", avec une restitution des informations et des incertitudes "de manière claire, transparente", a assuré Emmanuel Macron. "Je ne rendrai pas la vaccination obligatoire", a-t-il également promis. Emmanuel Macron a aussi demandé au gouvernement et au Parlement de réfléchir à "des conditions d'isolement des personnes, y compris de manière contraignante".
Discours d'Emmanuel Macron le 28 octobre
Le chef de l'Etat a pris la parole à 20h mercredi 28 octobre. Son allocution a été diffusée sur toutes les chaînes d'information en continu, sur TF1 et France 2, mais aussi sur cette page. Emmanuel Macron s'exprimait depuis l'Elysée, son intervention se voulait plus solennelle que lors du 14 octobre. Le président a confirmé que la France allait de nouveau adopter un confinement, lors d'un discours solennel depuis l'Elysée. Un confinement plus souple qu'en mars dernier. Il a annoncé que les écoles, collèges et lycées restaient ouverts pour leur part. Le télétravail a été généralisé partout où cela est possible et les commerces qui ont été définis comme "non essentiels", notamment les bars et restaurants, ont été fermés.Interview d'Emmanuel Macron le 14 octobre
Le 14 octobre dernier, Emmanuel Macron avait accordé une nouvelle interview à TF1 et France 2. Le chef de l'Etat en avait profité pour annoncer de nouvelles mesures concernant la lutte contre la propagation du Covid-19. C'est ce jour-là qu'il avait annoncé l'instauration du couvre-feu, d'abord dans neuf métropoles françaises, avant qu'il soit élargi à plusieurs départements. Emmanuel Macron avait également invité les Français à respecter la règle de "6 personnes", visant à limiter à 6 personnes, donc, les personnes à recevoir chez soi ou avec qui se mettre à table. Autres annonces énoncées ce 14 octobre : chômage partiel réactivé pour l'hôtellerie, la restauration, l'événementiel, le tourisme et le sport et entrée en scène d'une nouvelle application, TousAntiCovid.
Interview d'Emmanuel Macron le 7 octobre
Emmanuel Macron dans le 20 Heures de France 2 et TF1, mercredi 7 octobre s'exprimait depuis Saint-Martin-Vésubie, l'une des communes les plus touchées par la tempête Alex, dans les Alpes-Maritimes. Il avait annoncé que dans un premier temps, 100 millions d'euros allaient être débloqués pour un fonds de reconstruction. Une "conférence des financeurs" va également être mise en place "pour que l'État, la région, le département, la métropole et toutes les communes qui peuvent contribuent, afin que la solidarité nationale et locale se mobilise".
Emmanuel Macron avait également évoqué la situation sanitaire du pays, avec un virus qui "circule plus vite depuis plusieurs semaines". Il envisageait d'"aller vers plus de restrictions, comme celles qu'on a pu connaître dans les Bouches-du-Rhône et pour Paris et la petite couronne", en particulier dans les zones où le coronavirus progresse rapidement et touche les personnes âgées. "La stratégie est aussi de responsabiliser nos concitoyens. Nous ne sommes pas, et nous ne serons pas pour plusieurs mois, dans un temps normal. Il faut être responsables les uns des autres, il faut prendre soin de nos aînés, de nos soignants, qui sont sous une très forte pression", avait-il ajouté.
Interview d'Emmanuel Macron le 21 juillet
Le 21 juillet 2020, Emmanuel Macron était intervenu dans le JT de TF1 lors d'une interview qui avait pour objectif l'explication du plan de relance européen décidé par l'UE 24 heures plus tôt. Le chef de l'Etat avait alors révélé que sur les 450 milliards d'euros de ce plan, 40 milliards étaient consacrés à la France, et que cette somme allait notamment servir à la transition écologique, au tourisme, au financement des régions, au numérique, ou encore à l'embauche des jeunes. "Ce sont des choses très concrètes, et cela va toucher la vie de nos concitoyens", avait promis Emmanuel Macron ce soir-là, ajoutant que cette dette serait assumée par les pays ensemble et qu'elle serait lissée dans le temps. "Pour la première fois, les pays vont emprunter de l'argent pour le répartir entre eux selon leurs besoins", avait-il précisé.
Interview d'Emmanuel Macron le 14 juillet
Le mardi 14 juillet dernier, Emmanuel Macron s'était adressé aux Français lors d'une grande interview accordée à TF1 et France 2. Le chef de l'Etat a été interrogé pendant plus d'une heure par Léa Salamé et Gilles Bouleau et s'est s'exprimé sur le plan de relance économique, la crise sanitaire du Covid-19, les accords sur les salaires pour les soignants trouvés dans le cadre du Ségur de la Santé, la réforme des retraites relancée, mais aussi sur le remaniement ministériel, qui a fait l'objet de critiques de l'opposition et d'associations féministes. L'intervention d'Emmanuel Macron en vidéo, en intégralité :
Discours d'Emmanuel Macron le 14 juin
Mi-juin, Emmanuel Macron s'était exprimé pour définir le tempo du processus de déconfinement. Il avait alors listé une série de mesures, notamment pour que les enfants et adolescents français retournent à l'école.
Discours d'Emmanuel Macron le 13 avril 2020
Très attendu par des Français désireux d'en savoir plus sur le prolongement du confinement, le Discours d'Emmanuel Macron le 16 mars 2020
Lors de son allocution du 16 mars 2020, Emmanuel Macron avait annoncé aux Français le début du confinement débutant dès le lendemain. "Les réunions amicales, familiales, les déplacements dans les parcs ne seront plus autorisés", avait-il indiqué, répétant que le pays était entré "en guerre" contre le coronavirus. Le discours dans son intégralité :
Discours d'Emmanuel Macron le 12 mars 2020
A l'occasion de son discours du 12 mars 2020, Emmanuel Macron, l'air grave, avait annoncé la fermeture des crèches, des établissements scolaires et des universités, qui avait pris effet quatre jours plus tard. Le chef de l'Etat avait également communiqué sur le maintien des élections municipales les 15 et 22 mars, avant que le second tour ne soit finalement reporté quatre jours après. Appel à la mobilisation du système sanitaire, report de la trêve hivernale et chômage partiel avaient été les grands sujets abordés par Emmanuel Macron ce jour-là.
les Echos - Ce qu'il s'est passé à bord de l'avion Ryanair détourné par la Biélorussie
Roman Protassevitch, figure de l'opposition biélorusse au régime d'Alexandre Loukachenko, a rapidement compris que le détournement du vol Athènes-Vilnius était une opération conduite par le régime pour l'arrêter. Des agents secrets du KGB se seraient trouvés à bord de l'appareil et le président biélorusse a lui-même envoyé un chasseur pour l'intercepter.
Roman Protassevitch est l'ancien rédacteur en chef de l'influent média d'opposition Nexta, qui a joué un rôle important dans la contestation contre la réélection en 2020 du président Alexandre Loukachenko. (REUTERS/Stringer)
Par Les Echos
Publié le 24 mai 2021 à 12:51Mis à jour le 24 mai 2021 à 17:23
« Il a commencé à paniquer et à dire que c'était à cause de lui. Il s'est juste tourné vers les gens et a dit qu'il risquait la peine de mort. » Puis le militant d'opposition biélorusse Roman Protassevitch s'est montré « très calme » une fois certain de son arrestation après l'atterrissage forcé de l'avion à Minsk. Il était « nerveux au début, mais, ensuite, il s'est rendu compte qu'il ne pouvait rien y faire, il s'est calmé et l'a accepté ».
Ces témoignages, recueilli par l'AFP auprès d'autres passagers du vol Athènes-Vilnius, donne une idée de l'ambiance à bord de l'avion détourné dimanche par les autorités biélorusses. Voici ce que l'on sait sur ce qu'il s'est passé dans cette affaire qui relance le bras de fer entre la Biélorussie et l'Europe.
Qui est Roman Protassevitch ?
Roman Protassevitch, 26 ans, a embarqué dimanche avec sa compagne à Athènes sur un vol de la compagnie Ryanair à destination de Vilnius. Il est l'ancien rédacteur en chef de l'influent média d'opposition biélorusse Nexta, qui a joué un rôle important dans la grande vague de contestation de la réélection en 2020 du président Alexandre Loukachenko.
Il réside désormais en Pologne, pour fuir la répression enclenchée par les autorités biélorusses pour mater le mouvement, qui avait réussi à mobilier une part importante de la population. Militants et journalistes subissent depuis un harcèlement judiciaire permanent, et se retrouvent condamnés à de lourdes peines de prison.
En novembre dernier, les services de sécurité biélorusses (KGB) avaient ainsi placé Roman Protassevitch sur la liste des « individus impliqués dans des activités terroristes ». En partant d'Athènes dimanche, il devait se rendre en Lituanie, pays qui lui a accordé le statut de réfugié et où vit sa compagne, Sofia Sapéga, une étudiante en droit à l'Université européenne des sciences humaines.
Une alerte à la bombe suspecte
Mais, au moment où l'avion entre dans l'espace aérien biélorusse, les autorités imposent au pilote de venir se poser en urgence à l'aéroport de Minsk, à la suite d'une alerte à la bombe qu'aurait reçue la Biélorussie.
Après un atterrissage d'urgence de quelques heures à l'aéroport de Minsk et le contrôle de l'appareil et de ses passagers, l'alerte s'est révélée fausse et le Boeing 737-800 a pu repartir pour la Lituanie. Mais sans Roman Protassevitch ni Sofia Sapéga, opportunément interpellés dès leur arrivée sur le sol biélorusse…
Un chasseur envoyé sur ordre d'Alexandre Loukachenko
Accusé de « détournement » et même de « terrorisme d'Etat » par plusieurs capitales européennes, scandalisées par cette opération menée sur un vol commercial entre deux Etats membres de l'UE et de l'Otan, Minsk balaie les critiques. Les autorités assurent avoir agi « en conformité avec les règles internationales » en déroutant le vol après l'alerte à la bombe. Un commandant de l'armée de l'air assure d'ailleurs que l'équipage du vol Ryanair a lui-même décidé d'atterrir « sans ingérence extérieure », après avoir été informé de l'alerte à la bombe.
Toutefois, les indices s'accumulent pour accréditer la thèse d'une opération politique. Un chasseur MiG-29 a ainsi décollé sur ordre personnel d'Alexandre Loukachenko pour intercepter le vol et l'accompagner jusqu'à l'aéroport de Minsk.
Et il a fallu attendre lundi après-midi, après un concert international de récriminations, pour que la Biélorussie affirme avoir reçu par email une menace du Hamas palestinien. Celui-ci aurait réclamé que « l'Union européenne cesse son soutien à Israël », sous peine de faire exploser la bombe placée à bord de ce vol « au-dessus de Vilnius ».
Des agents secrets à bord
Michael O'Leary, le patron de Ryanair, pense également qu'il s'agit d'un acte de « piraterie ». « Il apparaît que l'intention des autorités était de faire sortir un journaliste et la personne qui voyageait avec lui », a-t-il expliqué sur la radio irlandaise Newstalk.
Il a indiqué que la compagnie aérienne soupçonnait aussi la présence d'agents du KGB à bord. « Nous pensons que des agents du KGB ont été débarqués à l'aéroport également », a-t-il dit, évoquant un incident « très effrayant » pour les passagers et l'équipage. « Je pense que c'est la première fois que cela arrive à une compagnie aérienne européenne ».
Eviter l'espace aérien biélorusse
Outre le bras de fer diplomatique engagé entre, d'un côté, l'Union européenne, l'Otan et les Etats-Unis, et, de l'autre, la Biélorussie, qui a reçu le soutien de Moscou, cette interception musclée d'un vol commercial a déjà des conséquences concrètes dans le ciel. Les compagnies AirBaltic et SAS ont indiqué qu'elles éviteraient dorénavant l'espace aérien biélorusse.
La Lituanie a décidé de n'autoriser aucun vol, ni vers ni depuis son territoire, traversant l'espace aérien biélorusse à partir de mardi, tandis que le Royaume-Uni demande à ses compagnies de le contourner.
lundi 24 mai 2021
Avant un sommet européen avec Biden, les 27 se retrouvent pour accorder leurs violons - Huffington Post
La diplomatie européenne, et ses dossiers chauds, reprend peu à peu ses droits, à mesure que les restrictions sanitaires disparaissent sur le continent.
FRANCOIS LENOIR via AFPLes 27 se retrouvent à Bruxelles pour accorder leurs violons avant le sommet avec Biden
UNION EUROPÉENNE - C’est la rentrée. Pour les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne en tout cas. Les Vingt-Sept se retrouvent pour la première fois de l’année ces lundi 24 et mardi 25 mai pour un Conseil européen “en présentiel” après plusieurs rendez-vous organisés à distance depuis décembre 2020.
Cinq mois plus tard, les dirigeants du Vieux Continent devaient initialement parler climat pour donner quelques orientations à la Commission en vue de son plan législatif “Fit for 55” sur la réduction des gaz à effet de serre. Il en sera bien question à Bruxelles, mais l’actualité internationale mouvementée est venue étoffer un programme déjà dense, ajoutant ainsi la lutte contre les variants du Covid-19, la politique vaccinale, les affrontements au Proche-Orient, l’attitude à adopter vis-à-vis de la Russie et plus récemment le sujet du Bélarus après le détournement de l’avion d’un opposant, à l’ordre du jour.
Le tout à quelques encablures de la première visite de Joe Biden sur le continent, et d’une réunion États-Unis - Union européenne prévue pour la mi-juin -au lendemain du sommet du G7 en Cornouailles, au sud-ouest de l’Angleterre- pour lequel les Vingt-Sept feraient mieux de parler d’une seule voix.
À la recherche d’une alternative à la levée des brevets
Car si le nouveau président démocrate n’a pas encore quitté le sol américain, certaines de ses prises de position ont déjà changé la donne à l’échelle internationale, sur la taxation des multinationales ou la fameuse levée des brevets des vaccins contre le Covid-19. Les Vingt-Sept devraient débattre de ce sujet délicat, même si l’Élysée préfère parler de “solidarité internationale”, dans la lignée des reproches formulés par Emmanuel Macron à l’encontre de son homologue américain sur son refus, dans un premier temps, d’exporter des doses vers les pays pauvres.
“Dans ce débat-là, pour nous, il a toujours été question, au regard des annonces américaines, de savoir ce qui est le plus efficace à court terme”, fait valoir la présidence de la République quant à la question des brevets mise sur la table par Joe Biden le 6 mai dernier. Ajoutant, dans une nouvelle pique aux États-Unis: “le plus efficace à court terme, ce sont les exports et les dons de doses, et tous nos grands partenaires ne le font pas.”
L’UE, qui n’a pas caché son scepticisme, va même proposer une alternative auprès de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) à l’option poussée outre-Atlantique, à en croire le Commissaire au Commerce qui s’exprimait mercredi 19 mai devant le Parlement européen. La Commission soumettra “bientôt” une “proposition” pour “faciliter les échanges et mettre de l’ordre dans les restrictions d’exportation” des pays producteurs, a ainsi promis Valdis Dombrovskisdit au moment où les eurodéputés votaient au contraire, et malgré leurs divisions, une résolution demandant à l’Union de soutenir cette fameuse levée.
Mais cette nouvelle approche, prônée par l’exécutif européen, “mérite d’être partagée avec les États-membres pour qu’on en connaisse le détail”, temporise de son côté l’Élysée, en expliquant que cette option devrait être débattue à Bruxelles lors du Conseil européen. L’idée serait de “travailler à l’utilisation de toutes les flexibilités qui sont autorisées par les accords TRIPS (sur les des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce) en cas de pandémie plutôt que se limiter à une initiative ad hoc” et ainsi ne pas “créer une sorte de régime d’exception pour la seule pandémie de Covid-19.”
Inaudible sur le Proche-Orient
Outre l’épineuse question des brevets, les Vingt-Sept vont également discuter du retour à la libre circulation sur le continent ou de la stratégie vaccinale à adopter pour le futur, entre autres sujets liés de près ou de loin à la pandémie. Mais, l’actualité internationale bouleversant les ordres du jour diplomatiques, les dirigeants vont également échanger autour des tensions au Proche-Orient, dossier sur lequel l’Europe est restée inaudible, parce que divisée, et les États-Unis particulièrement discrets jusqu’à l’adoption d’un cessez-le-feu vendredi 21 mai.
Premier partenaire économique d’Israël et soutien clé dans le développement de la Palestine, l’UE dispose dans l’absolu de plusieurs moyens de pression. Mais ils sont difficilement utilisables à cause de divergences de vues internes, la Hongrie a par exemple refusé de se joindre à une déclaration commune au cours de la semaine. “Les divisions se sont accrues entre les États membres sous l’influence de l’administration Trump qui a beaucoup radicalisé le dossier (...) les États membres sont tout autant divisés pour utiliser les leviers”, analyse Pierre Vimont, diplomate français et expert au centre Carnegie Europe, pour l’AFP, déplorant “une absence totale d’initiative”.
Outre-Atlantique, l’administration Biden a de son côté privilégié les canaux bilatéraux au détriment de l’ONU -et au grand dam d’Emmanuel Macron- où elle a bloqué toute initiative appelant à la cessation des hostilités, avant que l’Égypte ne joue un rôle majeur dans le conflit. Désormais, l’Union européenne et plusieurs dirigeants du Vieux Continent appellent à la nécessaire relance du processus de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne, stoppé en 2014, à l’heure où les États-Unis semblent se désengager de la question.
Autant de dossiers chauds pour l’Union, auxquels s’ajoutent les tensions avec la Grande-Bretagne, la “dégradation marquée” de la relation avec la Russie, selon les mots de l’Élysée, et donc le Bélarus contre lequel des sanctions pourraient être prises. Deux jours intenses de retrouvailles, donc, pour les dirigeants européens, qui remettront ça un mois plus tard en recevant Joe Biden, avec comme objectif: “rebâtir une alliance forte” avec les États-Unis.
FRANCOIS LENOIR via AFPLes 27 se retrouvent à Bruxelles pour accorder leurs violons avant le sommet avec Biden
UNION EUROPÉENNE - C’est la rentrée. Pour les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne en tout cas. Les Vingt-Sept se retrouvent pour la première fois de l’année ces lundi 24 et mardi 25 mai pour un Conseil européen “en présentiel” après plusieurs rendez-vous organisés à distance depuis décembre 2020.
Cinq mois plus tard, les dirigeants du Vieux Continent devaient initialement parler climat pour donner quelques orientations à la Commission en vue de son plan législatif “Fit for 55” sur la réduction des gaz à effet de serre. Il en sera bien question à Bruxelles, mais l’actualité internationale mouvementée est venue étoffer un programme déjà dense, ajoutant ainsi la lutte contre les variants du Covid-19, la politique vaccinale, les affrontements au Proche-Orient, l’attitude à adopter vis-à-vis de la Russie et plus récemment le sujet du Bélarus après le détournement de l’avion d’un opposant, à l’ordre du jour.
Le tout à quelques encablures de la première visite de Joe Biden sur le continent, et d’une réunion États-Unis - Union européenne prévue pour la mi-juin -au lendemain du sommet du G7 en Cornouailles, au sud-ouest de l’Angleterre- pour lequel les Vingt-Sept feraient mieux de parler d’une seule voix.
À la recherche d’une alternative à la levée des brevets
Car si le nouveau président démocrate n’a pas encore quitté le sol américain, certaines de ses prises de position ont déjà changé la donne à l’échelle internationale, sur la taxation des multinationales ou la fameuse levée des brevets des vaccins contre le Covid-19. Les Vingt-Sept devraient débattre de ce sujet délicat, même si l’Élysée préfère parler de “solidarité internationale”, dans la lignée des reproches formulés par Emmanuel Macron à l’encontre de son homologue américain sur son refus, dans un premier temps, d’exporter des doses vers les pays pauvres.
“Dans ce débat-là, pour nous, il a toujours été question, au regard des annonces américaines, de savoir ce qui est le plus efficace à court terme”, fait valoir la présidence de la République quant à la question des brevets mise sur la table par Joe Biden le 6 mai dernier. Ajoutant, dans une nouvelle pique aux États-Unis: “le plus efficace à court terme, ce sont les exports et les dons de doses, et tous nos grands partenaires ne le font pas.”
L’UE, qui n’a pas caché son scepticisme, va même proposer une alternative auprès de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) à l’option poussée outre-Atlantique, à en croire le Commissaire au Commerce qui s’exprimait mercredi 19 mai devant le Parlement européen. La Commission soumettra “bientôt” une “proposition” pour “faciliter les échanges et mettre de l’ordre dans les restrictions d’exportation” des pays producteurs, a ainsi promis Valdis Dombrovskisdit au moment où les eurodéputés votaient au contraire, et malgré leurs divisions, une résolution demandant à l’Union de soutenir cette fameuse levée.
Mais cette nouvelle approche, prônée par l’exécutif européen, “mérite d’être partagée avec les États-membres pour qu’on en connaisse le détail”, temporise de son côté l’Élysée, en expliquant que cette option devrait être débattue à Bruxelles lors du Conseil européen. L’idée serait de “travailler à l’utilisation de toutes les flexibilités qui sont autorisées par les accords TRIPS (sur les des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce) en cas de pandémie plutôt que se limiter à une initiative ad hoc” et ainsi ne pas “créer une sorte de régime d’exception pour la seule pandémie de Covid-19.”
Inaudible sur le Proche-Orient
Outre l’épineuse question des brevets, les Vingt-Sept vont également discuter du retour à la libre circulation sur le continent ou de la stratégie vaccinale à adopter pour le futur, entre autres sujets liés de près ou de loin à la pandémie. Mais, l’actualité internationale bouleversant les ordres du jour diplomatiques, les dirigeants vont également échanger autour des tensions au Proche-Orient, dossier sur lequel l’Europe est restée inaudible, parce que divisée, et les États-Unis particulièrement discrets jusqu’à l’adoption d’un cessez-le-feu vendredi 21 mai.
Premier partenaire économique d’Israël et soutien clé dans le développement de la Palestine, l’UE dispose dans l’absolu de plusieurs moyens de pression. Mais ils sont difficilement utilisables à cause de divergences de vues internes, la Hongrie a par exemple refusé de se joindre à une déclaration commune au cours de la semaine. “Les divisions se sont accrues entre les États membres sous l’influence de l’administration Trump qui a beaucoup radicalisé le dossier (...) les États membres sont tout autant divisés pour utiliser les leviers”, analyse Pierre Vimont, diplomate français et expert au centre Carnegie Europe, pour l’AFP, déplorant “une absence totale d’initiative”.
Outre-Atlantique, l’administration Biden a de son côté privilégié les canaux bilatéraux au détriment de l’ONU -et au grand dam d’Emmanuel Macron- où elle a bloqué toute initiative appelant à la cessation des hostilités, avant que l’Égypte ne joue un rôle majeur dans le conflit. Désormais, l’Union européenne et plusieurs dirigeants du Vieux Continent appellent à la nécessaire relance du processus de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne, stoppé en 2014, à l’heure où les États-Unis semblent se désengager de la question.
Autant de dossiers chauds pour l’Union, auxquels s’ajoutent les tensions avec la Grande-Bretagne, la “dégradation marquée” de la relation avec la Russie, selon les mots de l’Élysée, et donc le Bélarus contre lequel des sanctions pourraient être prises. Deux jours intenses de retrouvailles, donc, pour les dirigeants européens, qui remettront ça un mois plus tard en recevant Joe Biden, avec comme objectif: “rebâtir une alliance forte” avec les États-Unis.
dimanche 23 mai 2021
samedi 22 mai 2021
vendredi 21 mai 2021
jeudi 20 mai 2021
mardi 18 mai 2021
bombardements d'Israël à Gaza - Le Monde
Israël-Palestine : nouvelle nuit de bombardements à Gaza, impasse diplomatique à l’ONU
Depuis le 10 mai, 200 Palestiniens ont été tués, dont au moins 59 enfants, et plus de 1 300 blessés. Côté israélien, dix personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées par des tirs de groupes armés palestiniens de Gaza, dont le Hamas au pouvoir.
Publié aujourd’hui à 08h34, mis à jour à 17h48
Temps de Lecture 6 min.
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Des volutes de fumée et de feu après un bombardement israélien sur la bande de Gaza, le 17 mai 2021. ANAS BABA / AFP
Les rues de Gaza restaient désertes, lundi 17 mai au matin, après une nouvelle série de bombardements nocturnes par l’armée israélienne, alors que le Hamas et Israël sont restés sourds aux appels internationaux à la désescalade.
Ces nouvelles frappes israéliennes surviennent alors que l’enclave palestinienne, contrôlée par le mouvement islamiste du Hamas, a enregistré, dimanche, son bilan quotidien le plus lourd depuis le début de ce nouvel épisode de violences : 42 Palestiniens, dont au moins huit enfants et deux médecins, sont morts dans des raids, selon le ministère de la santé. Depuis le 10 mai, 200 Palestiniens ont été tués, dont au moins 59 enfants, et plus de 1 300 blessés. Côté israélien, dix personnes ont été tuées dont un enfant, et 294 blessées à la suite de tirs de groupes armés palestiniens de Gaza, dont le Hamas au pouvoir.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Dimanche à Gaza, le massacre de la rue Wehda : « Cette nuit-là, on a tous cru qu’on allait mourir »
Ces groupes armés ont tiré plus de 3 150 roquettes vers Israël depuis le début des hostilités meurtrières, dont une grande partie ont été interceptées par son système antimissile, a expliqué, dimanche, l’armée israélienne. Il s’agit du rythme le plus élevé de projectiles jamais tirés sur le sol israélien, a encore fait savoir l’armée. « L’intensité de ce conflit, c’est quelque chose que nous n’avons jamais vu auparavant », s’est alarmé Robert Mardini, directeur général de la Croix-Rouge.
Les équipes de Médecins sans frontières (MSF) espèrent la mise en place d’un corridor humanitaire, a fait savoir, lundi, Ely Sok, chef de mission Palestine pour MSF, interrogé par France Info. Le Programme alimentaire mondial a annoncé une aide d’urgence pour plus de 51 000 personnes dans l’enclave minée par la pauvreté et le chômage.
La crise actuelle a éclaté le 10 mai avec des roquettes tirées par le Hamas sur Israël en « solidarité » avec les centaines de manifestants palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne à Jérusalem-Est. A l’origine des manifestations, la menace d’expulsion forcée de familles palestiniennes au profit de colons israéliens dans le quartier Cheikh Jarrah. Les hostilités se sont étendues cette semaine à la Cisjordanie, autre territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où des affrontements avec l’armée israélienne ont fait 19 morts depuis le 10 mai, selon un bilan palestinien.
Lire les témoignages : A Gaza, sous les bombardements, la peur et la dévastation : « Le silence a disparu de nos vies, nous sommes épuisés »
Le plus lourd bilan quotidien depuis une semaine
Assis en face de son habitation détruite, un Palestinien serre contre lui son fils, à Gaza, le 16 mai 2021. MOHAMMED ABED / AFP
L’armée israélienne a mené, aux premières heures lundi 17 mai, une intense série de bombardements sur Gaza. Dans la nuit de dimanche à lundi, l’aviation israélienne a pilonné la bande de Gaza à des dizaines de reprises en l’espace de quelques minutes, provoquant des coupures de courant, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).
Des centaines de bâtiments ont été endommagés, d’après les autorités locales, qui n’ont pas fait état de victimes dans l’immédiat. L’armée israélienne a fait savoir, lundi, dans un communiqué, avoir ciblé neuf maisons appartenant à des hauts commandants du Hamas et qui servaient pour certaines à « stocker des armes ».
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les jeunes palestiniens de Cisjordanie : « Ce coup-ci, c’est à nous »
Le Jihad islamique, deuxième groupe armé palestinien de la bande de Gaza, a annoncé, lundi, la mort d’Hossam Abou Harbid, l’un de ses commandants, dans une frappe.
D’après le ministère de la santé à Gaza – enclave pauvre de deux millions d’habitants sous blocus israélien depuis quinze ans –, plus de 40 000 personnes ont fui leur logement cette dernière semaine pour se cacher des bombardements israéliens. L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a expliqué y avoir ouvert une quarantaine d’écoles pour accueillir les déplacés.
L’immeuble abritant les locaux d’Associated Press et Al-Jazira à Gaza pulvérisé : « une cible parfaitement légitime » pour Nétanyahou
Les locaux de la chaîne d’information qatarie Al-Jazira et l’agence de presse américaine Associated Press (AP) s’effondrent après avoir été frappé par l’armée israélienne, samedi 15 mai 2021. HATEM MOUSSA / AP
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou a, dans une adresse aux Israéliens, réitéré que l’opération allait encore « prendre du temps » et appelé ses compatriotes à limiter leurs « activités en extérieur ». « Notre campagne contre les organisations terroristes continue à plein régime », a-t-il affirmé.
Dans un entretien à la chaîne américaine CBS, il a aussi justifié la frappe ayant pulvérisé la tour de 13 étages abritant les locaux de la chaîne d’information qatarie Al-Jazira et l’agence de presse américaine Associated Press (AP). C’était « une cible parfaitement légitime », a-t-il déclaré, affirmant se baser sur des informations des services de renseignement. « Nous avons pris toutes les précautions afin d’être sûrs qu’il n’y aurait pas de civils blessés », a ajouté Nétanyahou.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a exprimé lundi, lors d’un appel téléphonique à M. Nétanyahou, sa solidarité avec Israël, tout en exprimant son souhait de voir les hostilités « prendre fin le plus rapidement possible ».
Lire le récit : Après la destruction d’un immeuble abritant des médias internationaux à Gaza, indignation et colère contre Israël
Reporters sans frontières (RSF) a saisi, dimanche, la Cour pénale internationale (CPI) après plusieurs raids contre des locaux abritant des médias, considérant qu’ils pouvaient relever de « crimes de guerre ». L’armée israélienne a justifié la destruction de la tour de bureaux en affirmant qu’elle abritait « des moyens militaires » du Hamas, sans toutefois apporter de preuves.
Les Etats-Unis ont demandé lundi, par la voix de M. Blinken, à Israël de leur fournir des « précisions » sur la « justification » de cette frappe. Très prudent, il a affirmé ne pas avoir personnellement vu d’éventuelles informations partagées par les autorités israéliennes, et ne s’est donc pas prononcé sur la légitimité de la frappe. Il a par ailleurs déclaré :
« Israël a une responsabilité particulière au sujet de la protection des civils pendant qu’il se défend, et cela inclut absolument les journalistes. »
Emmanuel Macron et Abdel Fattah Al-Sissi « soulignent la nécessité absolue de mettre fin aux hostilités »
Emmanuel Macron et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, au palais de l'Elysée, le 17 mai. JULIEN MUGUET POUR "LE MONDE"
Emmanuel Macron a reçu le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, lundi après-midi à l’Elysée pour un entretien bilatéral. Les présidents français et égyptien ont souligné ensemble « la nécessité absolue de mettre fin aux hostilités » au Proche-Orient, « partagé leur forte inquiétude face à l’escalade de violences en cours et déploré les nombreuses victimes civiles », a annoncé l’Elysée.
A l’issue de leur entretien bilatéral, le président français « a renouvelé son soutien à la médiation égyptienne » et les deux chefs d’Etat sont convenus de « continuer à se coordonner pour favoriser un cessez-le-feu rapide et éviter que le conflit ne s’étende », a ajouté l’Elysée. Une médiation est en cours, qui inclut l’Egypte, la Jordanie ainsi que l’Allemagne, avec le soutien de la France, a précisé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur RTL.
Aucune avancée diplomatique à l’ONU
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le 12 mai 2021, à Moscou (Russie). MAXIM SHEMETOV / AP
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni, dimanche, pour une nouvelle session d’urgence sur le conflit israélo-palestinien, la troisième en une semaine, sans adoption à ce stade d’une déclaration commune ni de propositions permettant d’aboutir à une cessation des hostilités. La session a donné lieu à des échanges de diatribes entre les deux parties opposées.
Le ministre des affaires étrangères palestinien, Riyad Al-Maliki, a accusé Israël de « crimes de guerre », dénonçant « l’agression » de l’Etat hébreu contre « le peuple » palestinien et ses « lieux saints ». « Le Hamas a choisi d’accélérer des tensions, utilisées comme prétexte, pour commencer cette guerre » qui a été « préméditée », a rétorqué l’ambassadeur israélien aux Etats-Unis et à l’ONU, Gilad Erdan.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Israël-Palestine : Joe Biden rechigne à intervenir dans la nouvelle crise
La violence « a le potentiel de déclencher une crise sécuritaire et humanitaire incontrôlable et d’encourager davantage l’extrémisme », a alerté dimanche le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à l’ouverture d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité. « Ce cycle insensé d’effusion de sang, de terreur et de destruction doit cesser immédiatement », a-t-il insisté, alors que cette troisième session virtuelle n’a abouti à aucune avancée.
Les Etats-Unis continuaient, dimanche, à refuser toute déclaration conjointe permettant d’aboutir rapidement à un arrêt des hostilités. Depuis une semaine, Washington, isolé, a déjà rejeté deux textes proposés par trois membres du Conseil : la Norvège, la Tunisie et la Chine. Le ministre des affaires étrangères chinois, Wang Yi, a regretté « l’obstruction » américaine pour faire adopter une déclaration.
Le Monde avec AFP
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Depuis le 10 mai, 200 Palestiniens ont été tués, dont au moins 59 enfants, et plus de 1 300 blessés. Côté israélien, dix personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées par des tirs de groupes armés palestiniens de Gaza, dont le Hamas au pouvoir.
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