mardi 23 avril 2019

la responsabilité du président de la République devant le peuple et devant l'Histoire, à quelques jours du cinquantième anniversaire du respect par de Gaulle d'un verdict populaire - écrit à Alexis Kohler, à l'Elysée


Monsieur le Secrétaire général,

permettez-moi ces observations, toujours du même fonds : la nostalgie pour le pays d'un régime démocratique et sincère.

C'est certainement le défi qui se présente au Président - tacitement depuis une élection de circonstance, quoique fondée sur un diagnostic juste, et explicitement depuis la protestation des "gilets jaunes", depuis aussi l'élection d'une Assemblée nationale à plus de 50% d'abstentions, et votant des textes de nuit par 30 voix contre 11 (la réforme judiciaire en première lecture au début de cette année...)

1° beaucoup ont travaillé à organiser partout ou presque, commune par commune, le "grand débat national". Beaucoup ont contribué soit directement par internet, soit par la poste, soit en participant aux réunions publiques ad hoc. Est-il déférent - de la part du Président - d'annoncer déjà les conclusions qu'il en tire, alors même que rien n'a été publié par les "garants" de ces contributions, ni en synthèse, ni en statistiques pour les éventuels points de convergence, ni a fortiori en morceaux choisis ?

l'urgence historique pour les dirigeants actuels de chacun des Etats membres de l'Union est de ramener la Grande-Bretagne dans notre giron qu'elle a eu tant de mal à intégrer, et ce ne peut se faire qu'en proposant à tous les peuples une donne toute nouvelle, qui n'est pas l'élection d'un Parlement issu vraisemblablement de campagnes et d'opinions divisées sinon hostiles. La donne, c'est l'élection au suffrage direct de la présidente ou du président de l'Union et c'est pratiquement, après une résolution ad hoc du Conseil, la dévolution au prochain Parlement du pouvoir constituant. Le Président est placé dans les opinions pour faire cette proposition tranchant tout, et de celle-ci l'arrête des campagnes si médiocrement et abstraitement en cours. Responsabilité devant les générations pour avoir fait ou ne pas avoir fait. Robert Schuman, Konrad Adenauer, Alcide de Gasperi, Charles de Gaulle ont vu et su cette responsabilité : ils l'ont exercé.  - Pour incarner la liste soutenant le Président, il fallait l'excellent Pascal Canfin. Nathalie Loiseau n'a pas le moindre rayonnement, encore moins un bilan alors que pendant vingt mois elle était censément chargée au gouvernement des Affaires européennes. Si cette liste est en tête, c'est que la machine électorale constituée progressivement il y a deux-trois ans est convenable, mais à quoi bon ?

comment comprendre que ne soit pas extirpé du Japon un de nos ressortissants et que le procès de celui-ci - car Renault c'est la France - ne soit pas rapatrié chez nous ?

Samedi prochain, cinquantième anniversaire de la mise en pratique de la responsabilité populaire du président de la République, fut-il l'homme du 18 Juin 1940, je me permettrai de vous confier une énième lettre pour le Président, avec encore de l'espérance.
  
Voeux de bonne journée.

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