mercredi 24 avril 2019

message à l'Elysée : pousser le curseur au maximum, disait - dit-on - Ismaël Emelien...

Monsieur le Secrétaire général,
 
la rumeur, un peu avant le 15 Avril, prêtait au chef de l'Etat - parmi les éléments qu'il retiendra du "grand débat national" - la suppression de l'Ecole Nationale d'Administration. Il est dit aussi que l'Ecole Nationale de la Magistrature serait traitée de la même manière. La contribution de l'Association des anciens élèves de l'E.N.A. au "grand débat national" a d'ailleurs été plate.
 
Pourquoi ne pas aller à fond dans la nouvelle donne : privatiser le service de l'Etat et la fonction publique ? Les formations nécessaires pour un recrutement par concours ou pas, seraient désormais universitaires ou même acquises à domicile en accédant à des sites suggérés ou non. Je ne sais si c'est le système américain, mais peut-être serait-ce la nouvelle voie française vers l'excellence de sa ressource humaine. Le droit du travail s'appliquant désormais aux carrières anciennement de la fonction publique d'Etat ou territoriale, ne ferait courir aucun risque au budget de l'Etat puisque, nonobstant la résistance de certains tribunaux de l'ordre judiciaire, les indemnités de licenciement sont plafonnées. Enfin, puisque les tabous sont signe de décrépitude, il serait mis fin à la dualité de nos ordres de juridictions : le Conseil d'Etat ne serait plus que l'avocat de la puissance publique, cette dernière de plus en plus difficile, dans cette évolution, à définir.
Le président de la République ne serait plus, en même temps, chef de l'Etat, puisque l'Etat serait aussi fictif que les trois mots de notre devise nationale. Peut-être également, à terme, ne serait-il plus le chef des armées : la sous-traitance à des mercenaires, gérés par des agences indépendantes, aurait des avantages financiers, la part obscure de "l'affaire Benalla" participe à cette prospective, la sécurité privée.
 
Ainsi, la vocation à servir l'Etat et à honorer, augmenter le bien commun, perdrait tout sacré : ce serait sincère puisque la France vaut et survit par elle-même, que l'attachement des Français à tout ce qui la signifie (ainsi illustré dans la nuit du 15 Avril) et le choix de tant de personnes, de par le monde, d'aller vivre, se réfugier, s'épanouir chez nous, affirment bien cette existence souveraine, indépendante des instants de nos vies personnelles et nationales. C'est celle-là, cette souveraine pérennité de la France, qui - après nos moments actuels - va inspirer une suite et des refondations dignes de notre "cher vieux pays". Et, aussi, nous cesserons de manquer à l'Europe, ce que crient les diverses campagnes pour le renouvellement du Parlement européen.

Pardonnez-moi, Monsieur le Secrétaire général, je n'ai aucun sens de l'humour. Ayant été admis à redoubler la dernière année de scolarité à l'E.N.A., pour des motifs personnels qui furent compris, j'ai l'honneur d'appartenir à deux promotions : Turgot et Jaurès. C'est tout et c'est simple.

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