POLITIQUE
Loi "Asile et immigration": Premier couac de la majorité LREM à l'Assemblée nationale
Les ailes droite et gauche du groupe majoritaire se sont divisées lors de l'étude du texte en commission, jusqu'à rejeter leurs propres amendements.
Capture d'écran LCP
Yaël Braun-Pivet, la présidente LREM de la Commission des
lois, après le rejet d'amendements pourtant proposés par la majorité après des
dissensions.
POLITIQUE - Divergences en interne. Avec l'irrésistible ascension vers le
pouvoir d'Emmanuel Macron et de la République en marche, des personnalités politiques de
sensibilités variées se sont associées, au risque parfois de se déchirer sur
certains thèmes. Et sur un sujet aussi passionnel que le
droit d'asile et les questions d'immigration,
cela s'est vu très clairement ce mercredi 4 avril.Alors que la commission des lois de l'Assemblée nationale continuait de se pencher sur l'examen du projet de texte baptisé "Asile et immigration", différentes couleurs politiques se sont ouvertement distinguées au sein du parti de la majorité présidentielle. Une vingtaine de marcheurs de l'aile gauche ont ainsi critiqué plusieurs aspects du projet de loi, notamment sur la réduction des délais d'instruction de la demande d'asile.
Le gouvernement compte effectivement réduire les délais d'appel devant la Cour nationale du droit d'asile, ce qui fait craindre à certains que les droits des migrants soient ainsi bafoués ou du moins limités. Et c'est ainsi que les députés LREM plutôt à gauche ont dénoncé vertement un autre point du projet de loi: la réduction d'un mois à quinze jours du délai pour faire appel d'un rejet. Ce délai a par exemple été jugé "beaucoup trop court" par Martine Wonner, élue du Bas-Rhin.
Des amendements de la majorité rejetés
Malgré ces protestations en interne, le chef de file LREM sur le sujet Florent Boudié et la rapporteure du projet ont quand même proposé de permettre le dépôt d'un "recours sommaire" qui pourrait être complété par un mémoire avant l'audience d'appel, mais ils n'ont pas réussi à faire adopter leurs amendements, critiqués jusque dans leur majorité.
En effet, au cours de l'étude de ces amendements, plusieurs voix s'étaient élevées au sein des rangs de LREM. Pour la députée Sonia Krimi et son allié MoDem Erwan Balanant, ces recours simplifiés risquaient en effet d'augmenter le rejet en étant jugés trop élémentaires.
"En ayant cette bonne intention de faciliter le recours en permettant de faire des exposés sommaires des circonstances de fait et de droit, vous allez malheureusement augmenter mécaniquement le nombre de rejets", a regretté Sonia Krimi, élue de la Manche, insistant sur le fait que les principales victimes de ces rejets soient une fois de plus "les plus fragiles, les plus traumatisés et les plus éloignés du droit".
La députée a poursuivi en expliquant que la mesure était "inutile et dangereuse", rejointe sur ce point par Erwan Balanant. L'élu du Finistère a effectivement qualifié les amendements finalement rejetés "d'usine à gaz". Il explicite: "Si on va jusqu'au bout de la logique, on va vous dire que vous pouvez déposer un recours sommaire et ensuite compléter votre dossier. Mais ça ira tellement vite que votre dossier sera déjà traité. Donc on est là dans une hypocrisie totale, c'est une fausse bonne idée."
Moins étonnant mais également sans équivoque, le député Les Républicains de l'Yonne Guillaume Larrivé a fustigé la teneur des débats, tournés selon lui de manière à "essayer que toutes les tendances de la majorité trouvent une certaine forme de satisfaction."
"On assiste, on l'a bien compris, à des débats internes entre l'aile post-socialiste de la majorité En marche et l'aile qui est sans doute ancrée différemment...", a expliqué le proche de Nicolas Sarkozy, s'en prenant aux "différentes sous-tendances de la macronie".
En quelques secondes, Guillaume Larrivé a également regretté "Tout cela ne sert strictement à rien", dénoncé "une loi d'ajustement technocratique", et pointé du doigt "des petits bidouillages internes à la majorité pour essayer de trouver un équilibre et d'alimenter la chronique". Et de conclure, lapidaire: "Je trouve ça assez affligeant au regard de l'efficacité."
À voir également sur Le HuffPost:
Lire aussi :
• Le ton monte entre deux députés LREM sur la loi immigration
• Les principales dispositions du projet de loi "asile et immigration"
• Asile et immigration: Collomb cristallise les critiques et les rancœurs
• Pour suivre les dernières actualités en direct sur Le HuffPost, cliquez ici
• Tous les matins, recevez gratuitement la newsletter du HuffPost
• Retrouvez-nous sur notre page Facebook
Envoyer une correction
On en parle
Arrêté en état d'ivresse, Jean-Vincent Placé mis en garde à vue pour insultes racistes et violences
Trou en un et horrible blessure, ce golfeur est passé par tous les états en quelques secondes
"Je ne savais pas que 'maman' était une insulte": Ardisson répond au père transgenre qui réclame des excuses
"Quotidien" montre à la perfection la difficulté de filmer dans les gares pendant la grève
Ce slogan de Mai 68 est celui qui correspond le mieux à 2018 pour les Français (et ça veut tout dire)
Le calendrier en un coup d'œil des jours de grèves SNCF et Air France, entre vacances et jours fériés
SUIVEZ-NOUS
Avec la newsletter quotidienne du HuffPost, recevez par email les infos les plus importantes et les meilleurs articles du jour. En savoir plusVidéos à ne pas rater
Le jour où Jessica Blair a décidé d'assumer son corps et le montrer sur Instagram
Ces tatoueurs font des prouesses pour transformer les cicatrices laissées par le cancer du sein
Cet homme annonce le sexe de son futur bébé d'une manière originale (et terrifiante)
La fête de Pâques de Kylie Jenner n'a rien à voir avec la vôtre
Ce client fait un scandale pour son burger, mais pas pour les raisons que vous croyez
Samantha de "Wild" dénonce la diffusion de ses troubles gastriques
Grève SNCF: après la cohue de mardi, les images des gares calmes voire désertes ce mercredi
Le pire cauchemar des toilettes publiques se réalise pour cet homme (mais c'est très mignon)
Sous somnifère, Sean Penn allume une cigarette sur le plateau de Stephen Colbert
Les images de ce drone montrent l'ampleur de la destruction de la Ghouta orientale
- Votre publicité
- Mentions légales
- FAQ
- Cookies
- Conditions d'utilisation (Actualisée)
- RSS
- Confidentialité (Actualisée)
- Charte des commentaires
- À propos de nous
- À propos des annonces publicitaires
- Nous contacter
© 2018 Le Huffington Post SAS. Tous droits réservés.
Une partie de HuffPost News
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire