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- 12 avril 2018
Depuis quelques jours, la planète est comme un hochet dans les mains d’un enfant capricieux. Donald Trump appelle à frapper la Syrie sur Twitter et BHL est content. Une dangereuse montée aux extrêmes.
On voudrait mimer la crise des missiles de Cuba
On ne sait rien ou presque des origines de l’attaque chimique à Douma et on voudrait mimer la crise des missiles de Cuba. Depuis que la guerre en Syrie a démarré, plus personne ne réfléchit et tout le monde plastronne. Pourquoi une attaque chimique maintenant? Une immense lassitude s’empare des observateurs comme si le tragi-comique de répétition ne fonctionnait plus. Faut-il mourir de rire ou pleurer, on ne sait plus…On sait en revanche que si la France frappait la Syrie sans mandat des Nations Unies, ce serait un véritable tournant néoconservateur dans la politique étrangère d’Emmanuel Macron. La première grande faute diplomatique du quinquennat. Jusqu’à ce jour, le Président voulait faire de notre pays une puissance d’équilibre. Avec cet interventionnisme moral, on romprait avec la tradition gaullienne et on renouerait avec l’occidentalisme de la décennie Sarkollande.
Dangereux face à face avec la Russie
La guerre civile syrienne s’est rapidement transformée en conflit régional. La Turquie, l’Iran, Israël et l’Arabie saoudite s’affrontent indirectement depuis plusieurs années. Mais pour la première fois, la guerre en Syrie pourrait se transformer en conflit mondial. « Nos relations avec la Russie sont pires que sous la guerre froide » a twitté Donald Trump. Une déclaration de guerre sur un réseau social, on avait encore jamais vu ça. La France ne peut pas cautionner de telles folies.Our relationship with Russia is worse now than it has ever been, and that includes the Cold War. There is no reason for this. Russia needs us to help with their economy, something that would be very easy to do, and we need all nations to work together. Stop the arms race?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 11 avril 2018
Donald Trump est harcelé par la justice américaine pour la proximité de son équipe de campagne avec des personnalités Russes. Pour se défendre, on a la désagréable impression que le président américain en rajoute de sorte à prouver à Washington sa conversion à la haine de Moscou. Dans un nouveau tweet, l’hôte de la Maison-Blanche s’en est d’ailleurs publiquement ému: « Beaucoup des tensions avec la Russie sont causées par les enquêtes bidons et corrompues sur le Russiagate, dirigées par des démocrates ou des anciens des équipes Obama (…) Pas de collusion donc ils deviennent fous ». Fou, c’est le mot.
Much of the bad blood with Russia is caused by the Fake & Corrupt Russia Investigation, headed up by the all Democrat loyalists, or people that worked for Obama. Mueller is most conflicted of all (except Rosenstein who signed FISA & Comey letter). No Collusion, so they go crazy!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 11 avril 2018
Nous ne nous avouons pas vaincus
Mais l’expédition punitive qu’on brandit à nouveau au nez des Russes prouve une chose. Les diplomaties occidentales n’ont toujours pas compris ce qui se passe en Syrie. Bachar Al-Assad a remporté la guerre et nous avons perdu. Et cette fois-ci, les Russes sont décidés à ne pas se laisser faire. Les faucons jouent avec le feu et ils se brûlent le bec.
Expert en géo-stratégie, sécurité et défenseAncien élève de
l’École spéciale militaire de St-Cyr puis de l’École des officiers de la
Gendarmerie nationale, Hadrien Desuin est titulaire d’un master II en
relations internationales et stratégie sur la question des Chrétiens d’Orient,
de leurs diasporas et la géopolitique de l’Égypte, réalisé au Centre d’Études
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