Industrie Schmolz-et-Bickenbach reprend Ascométal
Le tribunal de grande instance de Strasbourg a rendu son jugement hier. Le groupe germano-suisse Schmolz-et-Bickenbach reprend Ascométal. Manifestation demain, à 10h, à Hagondange, pour sauver l’aciérie.
- Le 30/01/2018 à 05:00
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HD Si, en matière d’emplois, le tableau est un peu meilleur dans l’Est
puisque S + B consolide la position de Hagondange sur son marché
d’excellence, l’automobile, il sacrifie cependant l’aciérie à l’horizon 2019.
Photo archives Pascal BROCARD
C’est une surprise : la chambre commerciale du tribunal de grande
instance de Strasbourg a désigné, hier matin, le groupe Schmolz-et-Bickenbach
(S + B) pour la reprise d’Ascométal, leader français des aciers
spéciaux, dont le siège se trouve à Hagondange.Ascométal avait été placé en redressement judiciaire il y a deux mois. Expert dans les produits spéciaux pour l’automobile et les hydrocarbures, Asco Industries avait subi une année 2016 catastrophique qui avait fait plonger son résultat de plusieurs dizaines de millions d’euros.
Emplois sacrifiés
Depuis novembre, Liberty Steel, le mastodonte du milliardaire Sanjeev Gupta, a semblé mener d’une courte tête le duel engagé avec le groupe germano-suisse Schmolz-et-Bickenbach. Mieux-disant social, Liberty reprenait tout le périmètre du groupe et l’essentiel des 1 350 salariés. S + B, poids lourd européen des aciers spéciaux, tranchait dans le vif en matière d’emplois (il ne conserve que 1 200 salariés), mais était convaincant sur sa logique industrielle de consolidation du secteur.Depuis hier, les sites du Nord et du Sud d’Ascométal sont groggy, avec 350 salariés de plus sur le carreau à Ascoval – la joint-venture Vallourec-Ascoval – et le laminoir de Dunkerque promis à l’arrêt. À Fos-sur-Mer (Sud), le train à fil n’a pas non plus de perspectives d’avenir. Dans l’Est, le tableau est un peu meilleur puisque S + B consolide la position de Hagondange sur son marché d’excellence, l’automobile, mais sacrifie trente-sept emplois dans différents services et, surtout, l’aciérie à l’horizon 2019. « Nous ne savons pas très bien comment réagir, tant l’addition est salée socialement, expliquait Alain Hilbold, juste après l’annonce du tribunal. Liberty n’a pas donné assez de garanties selon moi et exigeait beaucoup d’argent public de l’État et des Régions [40 M€]. Nous allons demander à S + B de revoir sa copie. »
Un comité d’entreprise extraordinaire a lieu dès aujourd’hui. Pour la CFE-CGC, « la suppression de 101 postes de travail génère des inquiétudes sur la possibilité, à court terme, de faire fonctionner correctement les usines […]. La fermeture du laminoir de Dunkerque, pour lequel des investissements étaient prévus reste un point noir du projet […]. Toutefois, cette solution permettra une transition en douceur et une pérennité pour la filière automobile. »
Grève dès demain
À la CGT, Yann Amadoro est mitigé. « C’est dur socialement, mais industriellement, S + B était plus cohérent. » Le syndicat se concentre déjà sur la bataille pour la sauvegarde de l’aciérie de Hagondange. Un mot d’ordre de grève (auquel s’associe la CFDT) est lancé pour demain, 10h.Pour l’État, qui avait soutenu l’offre de Liberty Steel, l’opération déminage commence. Bruno Le Maire réunit aujourd’hui, à midi à Bercy, les patrons de Vallourec et S + B, ainsi que Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, pour tenter de sauver Ascoval. S + B s’est engagé auprès d’un éventuel repreneur sur un contrat d’approvisionnement de 80 000 tonnes d’acier par an, pour une période allant jusqu’à deux ans. Mais la négociation promet d’être compliquée. Xavier Bertrand avait ouvertement soutenu Liberty Steel et n’avait accordé que cinq minutes d’entretien à Clemens Iller, PDG de Schmolz-et-Bickenbach, très vexé, comme il l’avait raconté en marge de l’audience à Strasbourg.
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Reprise d'Ascométal : 20 emplois supprimés et une centaine menacée à Fos-sur-Mer
©
Maxppp/NOSETTO Patrick
Le groupe suisse repreneur d'Ascométal prévoit de fermer d'ici deux à trois
ans trois unités situées dont le train à fil à l'usine de Fos-sur-Mer. A terme
120 emplois sont menacés. Le président de région Renaud Muselier demande
au gouvernement d'agir pour préserver un outil industriel performant.Publié le 30/01/2018 à 07:45
Le reprise d'Ascométal par
le groupe suisse Schmolz et Bikenbach va avoir un impact sur le site de
Fos-sur-Mer . Le repreneur prévoit en effet de fermer d'ici deux à trois
ans trois unités situées sur en Moselle, dans le Nord, dans les
Bouch-du-Rhône.
Une vingtaine d'emplois supprimés à court terme
Dans le sud, la menace pèse sur le train à fil de Fos-sur-Mer. Dans un communiqué le président de la région Paca, et député européen Renaud Muselier, a apporté son soutien aux salariés fosséens. "Ce sont dès la fin du mois, 101 emplois qui seront supprimés dont une vingtaine sur le site de Fos-sur-Mer, indique-t-il dans un communiqué.
Le président de la région "demande l’ouverture
immédiate de négociations au plus haut niveau pour la préservation de
l’emploi et le maintien du train à fil sur le site de Fos-sur-Mer. Cette
fermeture signifierait en effet la perte d’un outil industriel
performant et disposant de nombreuses commandes".
Reprise d’#Ascometal
je demande au #Gouvernement
de tout faire comme nous l’avions fait avec @xavierbertrand
et @JeanROTTNER
pour préserver l’emploi en #France
et notre filière de l’acier ! Plusieurs milliers d’emplois sont aujourd’hui
menacés. J’apporte mon soutien aux salariés pic.twitter.com/Mis5ScJbFQ
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) 29
janvier 2018
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Sidérurgie : la reprise des sites du groupe Ascometal sauve 1 350 emplois
L’offre de reprise du groupe suisse a été
préférée à celle de l’anglo-indien GFG Alliance. Les cinq sites du sidérurgiste
français et ses 1 350 salariés sont sauvés, mais pas sa filiale
Ascoval.
C’est la fin d’une bataille-éclair de six semaines, et le vainqueur est
Schmolz + Bickenbach. Le groupe suisse a été officiellement désigné lundi
29 janvier par la chambre commerciale du tribunal de grande instance de
Strasbourg pour reprendre les cinq sites d’Ascometal, et ses 1 350
salariés. La reprise de la société sidérurgique sera effective à compter du 1er février,
a indiqué le tribunal alsacien.L’offre de reprise du groupe suisse, leader mondial de la production d’aciers longs en aciers spéciaux avec un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros en 2016, a été préférée à celle de l’anglo-indien GFG Alliance, et sa filiale Liberty House. Ce groupe détenu par l’entrepreneur Sanjeev Gupta constitue depuis le début des années 2010 une activité sidérurgique, mais n’était présent dans les aciers spéciaux que depuis 2016 et le rachat d’une ancienne filiale de Tata Steel. Début janvier, ce groupe a annoncé l’acquisition auprès de Rio Tinto de l’usine d’aluminium de Dunkerque pour près de 500 millions d’euros.
Lors de la présentation des offres devant le tribunal, Liberty apparaissait le mieux-disant à tous les niveaux. Il proposait de reprendre les cinq sites du groupe (Dunkerque dans le Nord, Le Marais, près de Saint-Etienne dans la Loire, Custines et Hagondange dans le Grand-Est, Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône), de sauvegarder l’ensemble des 1 350 emplois, et de reprendre également les 60 % du site d’Ascoval de Saint-Saulve (Nord), une filiale conjointe avec Vallourec, que le groupe suisse n’entend pas conserver.
Ces propositions n’ont cependant pas convaincu les juges, sans doute du fait du flou du plan de financement. En effet, alors que Schmolz + Bickenbach, déjà présent en France par le biais de sa filiale Ugitech, qui emploie 1 500 personnes dans l’Hexagone, s’est engagé à investir dans les années à venir 195 millions d’euros, sur ses fonds propres, Liberty annonçait dans ses communiqués un investissement sur cinq ans de 300 millions.
Expérience industrielle du groupe suisse
Problème, dans l’offre, le groupe ne parlait plus que de 120 millions d’investissements, dont seulement 10 millions apportés directement par Liberty. Le reste était constitué d’aides ou de prêts des régions Grand-Est, Hauts-de-France et Provence-Alpes-Côtes d’Azur, à hauteur de 29 millions d’euros, de 40 millions d’euros apportés par Vallourec, pour couvrir les pertes à venir d’Ascoval, et de 40 millions d’euros de prêts alloués par la propre banque de Sanjeev Gupta.De même, les juges ont préféré l’expérience industrielle du groupe suisse, qui entend consolider le marché européen, à l’inexpérience du groupe britannique, dont le projet industriel était jugé léger par les observateurs, et notamment la CFDT. Alors que Schmolz + Bickenbach s’engage à saturer les usines françaises en les spécialisant et les coordonnant avec les usines allemandes de Schmolz + Bickenbach, Liberty promettait d’augmenter les volumes en cherchant de nouveaux débouchés, alors que ses usines actuelles tournent à moins de 40 % de capacité… La promesse a été jugée trop incertaine par la justice commerciale.
La justice espère surtout qu’avec le nouvel acquéreur, l’entreprise française va, enfin, cesser sa descente aux enfers. Dans les années 1980, cette ancienne filiale d’Usinor était l’un des leaders mondiaux des aciers spéciaux, notamment à destination de l’automobile, et un peu à destination du secteur pétrolier. En 1999, Usinor cède Ascometal à l’italien Lucchini, qui récupère les volumes de production pour les transférer vers ses usines en Italie, et renâcle à financer le développement d’Ascometal.
Réduction des effectifs
En 2009, le fonds Apollo reprend la société, lui prêtant au passage à un taux de 16 % 300 millions d’euros. Ce sera un fardeau trop lourd pour la société qui ne dégage pas assez de bénéfices pour rembourser sa maison mère. En 2013, Ascometal, qui emploie alors 1 900 salariés sur une demi-douzaine de sites, se déclare une première fois en faillite avec un passif de 500 millions d’euros.En 2014, la société est reprise par un consortium mené par Frank Supplisson, ancien directeur de cabinet d’Eric Besson, et de plusieurs fonds d’investissement anglo-saxons. En trois ans, le groupe divisera par deux son chiffre d’affaires, notamment du fait de la chute du secteur pétrolier, qui faisait les marges du groupe. En novembre 2017, lestée de quelque 50 millions de dettes, la société s’est déclarée en cessation de paiement.
Le choix Schmolz + Bickenbach sera sans doute critiqué notamment par les responsables régionaux, car le groupe suisse n’a pas fait mystère de sa volonté de réduire les effectifs. Il a constitué une enveloppe d’au moins 1,5 million d’euros pour financer un plan de départs de plus d’une centaine de personnes.
Vos réactions (1) Réagir
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PAULINE COTTON 29/01/2018 - 19h29
IL serait bien de corriger toutes les coquilles du texte en particulier
celle de la dernière phrase qui fait vraiment mauvais effet
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