21
heures 22 + Résultat de la « primaire » de gauche. Jamais,
je n’ai
autant ressenti la distance ou le décalage entre les
journalistes ou
commentateurs, et moi – sauf peut-être mais je n’analysais
pas autant puisque
je vivais, au départ du général de GAULLE. Tout
simplement, parce que je me
suis senti profondément concerné, et que – je le crois –
bien j’étais et suis
« dans » la peau de ceux qui se sont déplacés et ont voté.
Dans le
cas de mon village, c’était aller au chef-lieu du
département, pas bien loin,
mais 25 kilomètres,
alors que pour l’électeur de droite le bureau de vote
était dans la salle
habituelle de nos votes au village. Il faudrait comparer
le nombre des bureaux
de vote mis en place par la droite en Octobre dernier et
ceux des socialistes
ce soir. Les journalistes
« sur »
France 2 ne sont pas allés et pour cause voter, leurs
commentaires sont du cours
et de la théorie, il n’y a aucun enjeu pour eux. Pour ma
part, je suis allé
voter, ainsi que – je le crois – la plupart des votants
dans une perspective
très claire : le candidat qui va sortir de ces primaires,
sauf total
renversement de tous les paramètres, n’a aucune chance de
« figurer » au
second tour. Donc, nous votons … entre nous, pour décider
sur quelles bases se
reconstruira le ou un Parti socialiste, pas tant à la
suite de l’élection
présidentielle, mais à la suite d’un quinquennat qui a
détrruit un capital de
crédibilité idéologique et gouvernemental de trente-cinq
ans. Ceux qui ont voté
aujourd’hui refusent bien entendu la droite version FILLON
et version LE PEN,
mais autant MELENCHON et MACRON. Ils ne sont pas – compte
tenu de l’échec de
ces cinq ans et de la dissidence MACRON qui a le mérite de
la franchise, je
n’ai jamais été des vôtres… (MELENCHON n’est d’aucun effet
aujourd’hui sur cet
électorat socialiste puisqu’il existait déjà en 2012 et à
un étiage comparable,
13% de mémoire au premier tour) i – si peu nombreux : deux
millions sans
doute, CAMBADELIS ne souhaitait que un million et demi, et
les pronostics
étaient encore plus faibles. Le commentaire professionnel
est donc complètement
à côté, qui juge cette participation désastreuse et signe
de morbidité.
Deuxième
élément. Ce n’est que ce soir que j’apprends… que VALLS
était archi-favori et
on le donne encore capable de rattraper ses trois points
d’écarts avec HAMON,
et même de l’emporter en duel. Il suffit d’avoir regardé
périodiquement cet
homme aux yeux fixes, ce masque fixe, ce visage coléreux,
ces jeux de mains,
puis d’avoir entendu ces cris et exclamations, enfin
d’avoir subi du récitatif
guindé, pour ne pas y croire. L’homme n’est pas souple, il
joue une possession
d‘état et une fonction qu’il n’a plus. Expliquer son score
par le fait qu’il
était seul à assumer le bilan du quinquennat est faux : il
ne l’a pas
assumé. Sans rien détailler, il n’a souligné que sa
fonction et le terrorisme
dont à lui seul il nous aurait sauvé et à l’avenir nous
protègerait. En
choisissant HAMON, je crois que mes compagnons de vote ont
conjecturé comme moi
l’après-pérsidentielle, et ont choisi un approfondissement
d’idéologie et
d’expérience, pas du tout un candidat pour l’élection
prochaine. La suprise
peut être l’écart entre MONTEBOURG et les deux premiers :
je crois que ce
que j’ai ressenti, l’opportunisme et le flou relatif d’un
personnage qui aurait
dû démissionner dès Florange ou, d’homme à homme,
s’imposer à FH. Les quatre
autres n’ont pas existé. Ce qu’il ne faudra pas oublier,
le PS seul existe au
niveau des élections nationales, même si localement les
autres gardent des
positions.
Tout
cela fait-il l’ « affaire » de MACRON ? Pour les
commentateurs : oui, aller au succès, les places et jouer
gagnant. Pour
moi, non : cet électorat d’aujourd’hui et de dimanche
prochain ne se
déplacera pas au second tour pour le soutenir contre LE
PEN ou contre FILLON.
C’est un électorat qui pense à l’avenir et a compris,
exactement la tension de
ma tentative de livre, qu’il faut maintenant approfondir,
réféléchir, retrouver
la source et la sincérité des refondations : Epinay, en
1971
L’élection
présidentielle, elle-même, est moins prévisible que jamais
puisqu’elle se joue
à cinq, dans un contexte international extrêmement
évolutif. Le paysage va
changer totalement avec TRUMP jusqu’à son impeachment
que je crois
probable. L’appareil républicain a subi celui-ci et
demeure fidèle aux axes
traditionnels de la politique économique et des stratégies
américaines. POUTINE
va éprouver très vite s’il y a alliance ou un autre
antagonisme qu’avant, mais
antagonisme tout de même, avec les Etats-Unis de TRUMP.
Tous les deux
mécontentent fortement une part de leurs compatriotes. –
Les quatre concurrents
actuellement en tête sont pour deux d’entre eux dans le
théâtre et pour les
deux autres dans le récite et le déjà entendu. Le fait que
le débat ne soit pas
binaire ne leur facilite rien, et les partage, les feront
osciller entre une
ligne droite et des tentatives de rassemblement sur l’un
de leurs flancs, puis
sur l’autre. Selon l’expression fréquente, les messages
vont se brouiller et
aucun des quatre n’a assez de métier ni d’équilibre dans
la posture pour ne pas
gaffer. – Gage que VALLS ne gagnera pas et ne pouvait
arriver (voir comment il
a gagné Evry ? depuis Matignon et Rocard ?) que nommé :
sans
image, il est dit de lui à sa permanence… que d’argent
pour chaque candidat !
venant d’où ? qu’il s’est enfermé avec ses « plumes » et
collaborateurs pour rédiger sa déclaration.
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