dimanche 15 janvier 2017

courriel à l'Elysée : Journal du dimanche - deuxième débat pour la primaire socialiste - devoir du Président maintenant et ensuite

Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,

le Journal du dimanche, hier matin, assurait que le Président allait soutenir officiellement Emmanuel Macron et que Ségolène Royal était déjà (quoique discrètement) au service de celui-ci. Ces deux "nouvelles" m'ont choqué. Emmanuel Macron est l'un des responsables ou inspirateurs de la politique économique du quinquennat (nul ne sait encore et je ne lirai que plus tard Davet et Lhomme, a fortiori Aquilino, si le Président fut seul son propre inspirateur) ; cette politique a discrédité, sans résultats qui eussent justifié son choix, la gauche de gouvernement et le Parti socialiste. De surcroît, sa sécession a marqué le début prématuré de la campagne présidentielle et fait fi du Parti socialiste. Le soutenir c'est lui donner raison, c'est passer sur sa trahison, c'est admettre la mort du PS et d'une certaine gauche de gouvernement à qui François Mitterrand avait rendu toutes lettres de noblesse. Ce serait ratifier une évaluation du quinquennat et de la personne-même du Président : un fossoyeur et un faible.

Cela au moment où la candidature de François Fillon conteste comme jamais 1° les acquis français en société, 2° les ressources, expériences et traditions françaises en construction européenne et en conduite consensuelle de l'économie, public et privé ensemble, 3° la règle fondatrice de la République : la laïcité. Cela au moment où la prise de fonctions de Donald Trump outre-Atlantique fait peser toutes les incertitudes possibles et imaginables sur les relations internationales, sur la sécurité du monde et de l'Europe en particulier, vouée à être le jouet d'une "réconciliation" Moscou-Washington.

Cela au moment où le deuxième débat pour la primaire socialiste montre - à mon intense et heureuse surprise, qui est sans doute celle de beaucoup - une capacité de dialogue et de construction positive entre concurrents, de véritables qualités de travail et d'honnêteté chez tous. A l'exception évidente de Manuel Valls, récitant et pas même convaincant en défense de son propre bilan avec le Président : comment a-t-il pu être nommé ? à des fonctions auxquelles il n'a rien apporté qu'une véhémence de ton, quasi-illuminée.

Deux évidences :

1° le candidat de la droite (je suis convaincu que Marine Le Pen ne sera pas au deuxième tour, même si c'est l'intérêt de François Fillon de la chercher pour faire-valoir) a été caractérisé, a contrario, par cette mise en valeur inattendue de ce que doit être une gauche de sincérité, d'idéal et de gouvernement. La résurrection de celle-ci ne peut s'opérer pour la prochaine élection qu'en unissant ce qui paraît inconciliable selon les trajectoires et les personnalités de Macron et de Mélenchon, l'ensemble des candidatures hostiles à cette régression annoncée. Le Président doit y travailler par tous les moyens. Et ensuite, quel que soit le résultat du scrutin, prendre en charge avec d'autres, mais principalement lui-même la reconstitution du Parti socialiste et certainement la reviviscence de l'Internationale sociale et l'énoncé d'une alternative au cours soi-disant libéral (le terme est une usurpation et un recel de ce qu'il signifia au XIXème siècle ou en Grande-Bretagne : une libération, non des assujettissements de fait à des mécanismes et à leurs groupes et intérêts de pression)

2° ni la France ni donc l'Europe ne peuvent rester sans voix devant la montée sur scène de Donald Trump pendant les mois à venir, les quatre-cinq à courir jusqu'à la prise de fonctions du nouveau président de la République française. Il est donc vital que le Président appelle à l'Europe, en esquisse la future réorganisation : démocratique, indépendantiste et se donnant une défense à tous les points de vue qui ne soit que son propre fait et son effort politique, financier, moral surtout. Son désintéressement politique et son expérience, parce qu'elle a été en grande partie négative, lui donne l'autorité morale pour cet appel et ces analyses et propositions.


Vital que le Président qualifie ces montées de l'inconnu et de la régression.


Il a été dit pendant le débat d'hier soir - une des journalistes - que le Président ne prendrait connaissance de ce qu'il fut échangé et, à mon sens, démontré, qu'en différé : soirée privée au théatre. Comment recevoir cette indication ?


Pensées et espérance.

N B


1° je ne retire rien à mon précédent message : candidature éventuelle si elle est d'union de toutes les gauches, le retrait de tous les candidats potentiels ou en lice, programme éclatant de prise de conscience et de mobilisation

2° l'exercice "primaire" n'est pas adéquat : c'est un bachotage, une dissection des "dossiers", une comparution devant un jury de niveau presque primaire. La fonction présidentielle est abaissée, elle n'est pas un exercice de culture générale récitée, en aucune une expertise en quoi que ce soit. Pour l'avenir, il est impensable que nos débats nationaux restent cadrés par des journalistes cherchant à se faire valoir eux-mêmes, et par des médias qui soient pas de service public. Et il est dégradant que des présidents de la République, "sortant" ou anciens, s'y soumettent ou y soient soumis.

il faut publier d'urgence l'intégralité des débats et rapports parlementaires ayant produit notre loi de 1905 : la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

Aucun commentaire: