lundi 16 janvier 2017

courriel à l'Elysée : une opinion différente de la mienne ? ou l'observation de la réalité ?

Cher Bertrand,

   Emmanuel Macron n'est traître en rien au président, bien au contraire. Il s'est seulement déhalé du gouvernement pour pouvoir prendre quelques milles d'avance sur la flottille socialiste et son bosco catalan. 
   
Que cela vous plaise ou non, ils sont sur la même ligne, dite "sociale-libérale", ils tiennent que la France dans l'Europe libérale peut tenir sa place dans la compétition mondiale. C'est en réalité la ligne des gouvernants socialistes depuis 1982-83 (Franc fort - Euro puis soumission économique partielle à la nouvelle Allemagne). 
 
  Relisez le 1er volume de notre Décennie Mitterrand, vous verrez, tout y est déjà annoncé. Mais, c'est vrai, Mitterrand, puis Jospin, puis Hollande ont toujours maintenu une certaine ambigüité pour ne pas prendre à rebrousse poil l'électorat dit "populaire" ou "progressiste" ("mon ennemi, c'est la finance"). 
 
  Ce flou entretenu et les ravages de la mondialisation, malgré les "avancées sociales" (35 heures) ont fait fuir ces électeurs vers le FN et (un peu) vers Mélenchon. Mais la "classe moyenne" qui vote à gauche peut se ressaisir et tenter de réélire un président social-libéral si elle juge trop indigeste la potion du Diafoirus Fillon. 
 
  Et aujourd'hui, le coming man, comme disait Mitterrand, c'est Emmanuel Macron. 
 
   Rien n'est encore joué à la mi-janvier. La "cristallisation" de l'électorat se produit ordinairement aux mois de février et mars. Il faut que l'opinion intègre la situation en fonction de celui qui remportera nos primaires. On verra alors si l'engouement actuel pour Macron retombe comme un soufflé mal cuit. 
 
   Le président serait dans son rôle s'il appelait les candidats "résiduels" à se ranger derrière celui qui se trouve "en situation" de faire trembler la droite et l'extrême droite. Il est évident que ce rara avis doit être d'une autre étoffe que celles, usées, ravaudées, rapiécées, des socialistes habituels. 
 
   L'équation impossible pour Montebourg et Hamon, dont la ligne politique est respectable mais minoritaire en France, tient au fait que la moitié de leur électorat potentiel s'est placée dans le sillage du chalutier Mélenchon et y reste solidement accrochée. 
 
  Ce n'est un secret pour personne que si le joueur de flûte de Hamelin se prénomme cette année Emmanuel, les socialistes le suivront hors les murs de Solférino afin de retourner les plus nombreux possibles cet été au Palais-Bourbon. Pour le moment, just wait & see

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