lundi 29 février 2016

Inquiétude & Certitudes - lundi 29 février 2016

adressé à l'Elysée - ne pas se tromper d'ordre du jour

Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,

l'urgence n'est pas de faire du texte (très bon en début de quinquennat : le mariage pour tous , tandis qu'en cette fin de mandat, les propositions de textes sont inefficaces ou du tout fait pour Marine : l'état d'urgence et la déchéance, ou du tout fait aussi pour les "Républicains" et autres Sarkozy ou ses compétiteurs : l'abolition ou presque du droit du travail). Ces textes et débats nous distraient et sont hors sujet.

De Mai 2012 à ces jours-ci, l'urgence constante a été la protection de notre patrimoine industriel : de Florange à Areva, la liste a été longue.

Patrimoine tout autant (et évidemment ordre public), notre agriculture. Le général de Gaulle a été mis en ballotage en 1965 parce qu'il fut répandu qu'il n'était pas assez européen. Aujourd'hui, on est battu quand on l'est "trop". La réalité est que le Marché commun agricole, pendant quarante ans, c'est lui, c'est Couve de Murville, c'est Pisani. Hervé Gaymard nous avait obtenu un délai de grâce de dix ans. Rien n'a été fait depuis. L'urgence est là.

Pour la traiter, c'est évidemment ne pas s'obnubiler sur la question britannique - dehors ou dedans, l'Angleterre n'a pas changé de politique depuis 1945 et n'en changera pas. C'est la carte d'Europe et le fonctionnement de l'Union qu'il faut changer. J'en écris à la Chancelière Merkel puisque cette urgence et ce point de vue ne paraissent pas ceux du Président.

L'autre urgence, c'est la dette. Cela ne peut se traiter que tout autrement depuis dix-quinze ans. Moratoire des dettes souveraines, concerté en secret entre puissances, les Etats-Unis sont encore plus à fond de cale que nous.

C'est de la négociation sans parterre ni communiqué ni conférence. Malgré notre faiblesse, malgré l'impopularité du Président qui - évidemment - se sait chez nos partenaires, mais il est sans rechange pour quelques mois encore et notre propre élection présidentielle est d'issue imprévisible d'autant que les candidats pour la vraie course, ne sont pas connus, malgré tout cela, nous pouvons en imposer à nos partenaires par notre lucidité.

Allez-y.

Voeux.

vendredi 26 février 2016

adressé à Angela Merkel - en cours de traduction


Madame la Chancelière,

 nous, Européens, ne pouvons plus vivre en dépendance de crises ou de puissances sur lesquelles nous n’avons pas de prise, l’économie chinoise, l’hégémonie américaine, le marché pétrolier, la bourse de Londres, le flux des migrants du Moyen-Orient ou de l’Afrique, et nous pouvons encore moins nous laisser distraire de tout ce que nous avons à affronter – car nous faisons envie à tous, autant que nous risquons de devenir victime de tous – par la saga britannique. L’Angleterre se convertira certainement un jour, elle ne l’a pas encore fait et Edward Heath, de 1970 à 1974, a vite connu sa solitude, n’y a rien pu et François Mitterrand faisant accorder « le chèque » de Fontainebleau en 1984, non plus.

L’entreprise européenne telle qu’elle a tourné, n’est plus ni aimée ni crédible dans le cœur de nos concitoyens européens, sans qu’il y ait à discuter quand et comment a commencé la désaffection.

La manière de nous gouverner en Européens n’a pas été trouvée, l’ambition des années 1950-1960 s’est oubliée. Dans les structures et selon les habitudes actuelles ainsi que selon les traités que noius avons ratés d’Amsterdam à Lisbonne – ne prévoyant pas même d’éventuelles sécessions, ce que seul le projet de Jean-Claude Dehaene et de Valéry Giscard d’Estaing organisait – il n’est plus possible de continuer.

Il faut donc repartir à zéro, exactement comme on le tenta en 1950. Votre immense prédécesseur, Konrad Adenauer, anticipa (article dans Le Monde en Avril 1950) la proposition de Robert Schuman, que Jean Monnet mit en forme, prenant de vitesse des propositions américaines, celles de Dean Acheson qui n’auraient pas été les nôtres, à nous Européens, Allemands, Français. La France d’aujourd’hui étant ce qu’elle est et telle qu’elle est présidée et gouvernée, est incapable d’une initiative d’envergure. Au tour de l’Allemagne, à votre tour.

L’Europe, depuis que vous gouvernez votre pays – selon une culture du débat collégial dans votre conseil des ministres, qui nous est dramatiquement étrangère – expérimente et discute la prépondérance allemande. C’est malheureusement un fait que votre puissance actuelle n’a pas apporté une idée ni provoqué une imagination remédiant au présent, rompant avec au moins deux décennies d’immobilisme et revenant à l’avenir par un projet global et nouveau.

Idée et imagination qui changeront tout. Et feront réfléchir. La puissance n’est féconde qu’en proposant, et là où elle n’était pas prévisible. Vous êtes en situation d’énoncer et de proposer ce projet – seule, moyennant d’éventuelles mises de la France, mon très cher pays, dans la confidence. L’année du centenaire de Verdun l’inspire. Il y a eu l’initiative française en 1950, il doit y avoir l’initiative allemande en 2016, qui orientera l’élection présidentielle française de 2017, et réduira le referendum britannique à une péripétie de politique intérieure qui n’a rien d’européen.

Vous proposerez à qui voudra le négocier et l’écrire un nouveau traité européen instituant la démocratie directe (l’élection du président de l’Union au suffrage de tous les citoyens européens et le referendum convoqué par ce président pour légiférer dans les matières prévus par le nouveau traité), ambitionnant un patriotisme européen commun à tous (transnationalité de listes paneuropéennes pour l’élection au Parlement européen au lieu des listes et circonscriptions nationales, service militaire et civique de tous les Européens, filles et garçons, mélangés entre nationalités et accompli en partie ailleurs que dans l’Etat national, pour aussi se développer en coopération au développement outre-mer), organisant une défense commune (l’industrie et la logistique indépendantes des outils, du vouloir et de l’alliance des Etats-Unis, arme nucléaire au moins française, comprise) et garantissant la solidarité à tous égards de ceux qui l’adopteront (ce qui suppose une fiscalité et des emprunts proprement européens et une autre gestion de la monnaie unique, plus prospective et plus citoyenne).

Un traité qui resterait ouvert à toutes candidatures ultérieures de réflexion, qui prévoirait les sécessions, qui accepterait toutes les associations qui se sont multipliées depuis 1957 mais qui ne transigerait ni sur nos valeurs ni sur la globalité et la sincérité des engagements.

La proposition s’adresserait à tous les Européens et à leurs Etats quand ils sont démocratiques, laïcs et tolérants. Elle serait évidemment fédéraliste, elle ne chercherait pas le nombre, encore moins l’exhaustivité des participants, mais leur volonté.

On ne peut plus ravauder, tout est déchiré. Nous avons risqué bien plus que notre union, ces derniers temps. Nous sommes -   riches et pauvres, petits et grands ou moyens - proches de quitter l’Histoire et l’avenir, alors que notre ensemble est le seul exemple au monde de l’état de droit, de la diversité ethnique et de la réconciliation entre hérédités ennemies. Racisme et peine de mort sont hors nos lois.

Vous-même entrerez dans l’Histoire : celle de votre pays, celle du Vieux Monde, en fondatrice du définitif et du rayonnant après que nous ayons expérimenté notre échec collectif, et manqué le premier essai… par routine, lassitude, mégarde… inconscience. Le nouveau cours, le second commencement, la dernière chance – je crois – c’est à vous de les inventer, de les proposer et de les mener aux fonts baptismaux.

Que mon cher vieux pays n’en ait – pour une fois – ni l’idée ni l’initiative ne me gêne pas, au contraire. L’humilité est la plus belle façon de la fierté. La France apprendra ainsi que son exemple si fréquent dans le passé, peut aujourd’hui être repris par autre qu’elle, quand elle est manifestement inférieure à ce qu’elle aurait dû continuer à être. Les Français l’auront insufflé aux Allemands, leur rendant toute légitimité, et les Allemands rappelleront les Français à la pratique et à l’ambition qu’ils ont malheureusement oubliées après le général de Gaulle et François Mitterrand. L’important est que cesse ce cours lamentable de l’Histoire.

C’est vous, faute de nous. Ou c’est nous à votre appel.

Les opinions publiques nationales seraient à saisir par-dessus les gouvernants. Ceux-ci ont failli dans leur prétention à répondre de l’Europe à huis-clos et par compromis.

Formule chaleureuse de politesse et expression de confiance en français et à la plume.

mercredi 17 février 2016

courriel à Jean-Marc Ayrault, le nouveau ministre des Affaires Etrangères

Le 17/02/2016 09:24, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Cher Monsieur le Premier Ministre,

je suis heureux que vous soyez pour quelque temps au Quai d'Orsay pour vous et pour une véritable intimité franco-allemande à ré-établir... elle n'existe plus depuis la dissolution de l'entente Mitterrand-Kohl. Les fondations ne demandent pas la durée, mais une inspiration tirant tout le parti et de la réalité et des circonstances et de l'acquiescement populaire à ces fondations. Donc, vous et maintenant.

Nous n'avons pas correspondu tandis que vous étiez à Matignon. Espérant alors beaucoup du Président, ce qui allait à lui, était également pour vous.

Et depuis - d'autant que je suis chaque semaine plusieurs jours à Nantes pour des enseignements : j'admire le bâti, l'ambiance et la détente mentale de votre ville, ma femme également - je voulais vous écrire pour vous rencontrer à loisir. J'ai admiré depuis Avril 2014 votre silence et donc votre loyauté, alors que... évidemment beaucoup apprécié le document télévisé établi par votre fille.

Pour l'immédiat, suggestion et voeu : réinstituer notre outil pour zéler notre commerce extérieur. Donc rétablir aux Finances, sous un sigle ou un autre, la D.R.E.E., la Direction des Relations Economiques Extérieures. Ni le Trésor et ses moutures successives, ni le Quai ne peuvent en tenir lieu, quoique pendant des décennies, ils aient chacun louché gloutonnement vers la D.R.E.E. la qualité de dispositif dans le monde et en France, sa multidisciplinarité et les postes censés "juteux" à l'étranger.

Les privatisations du réseau en France par osmose ou habitat commun avec les Chambres de commerce et d'industrie, des antennes de l'ex-Centre français du commerce extérieur (organisme de prospection et d'accompagnement), de la Coface jouant la concurrence avec tous organismes de banque ou d'assurance et une clientèle tout venant, étrangère ou nationale ont privé le gouvernement d'un outil visible - que ne remplace pas la cohorte des patrons intégrés dans les voyages présidentiels à l'étranger en quête de fabuleux contrats qui polluent les dialogues qui devraient entre responsables suprêmes des Etats n'être que politiques.

Que le Quai ne fasse que de la politique, même quand ses directions ou bureaux économiques, ont compétence pour l'action commune avec Bercy, notamment pour l'inspirer en appui de la politique. Que cette Direction à réinventer - ce fut le thème de notre dernier entretien avec Pierre-René Lemas avant qu'il démissionne puisqu'il tenait (comme moi) à ce que vous restiez à Matignon - redonne au gouvernement un regard, une stratégie, des outils pour notre commerce extérieur. Tout est donc à faire.

Naturellement, je suis à votre disposition, mais le retraité de cette ancienne direction et aussi du Département, est tout à fait secondaire. Je veux - comme beaucoup - avoir matière à de nouveau être fier de nous, au moins dans quelques domaines, ceux dépendant de vous depuis quelques jours déjà.

Très chaleureusement, avec déférence et des voeux sincères.

jeudi 11 février 2016

Inquiétude & Certitudes - jeudi 11 février 2016


Jeudi 11 Février 2016

Notre époque… A ce clavier depuis plus d’une demi-heure, je viens de « perdre » tout ce que j’écrivais sur ce thème, c’est-à-dire ma soirée d’hier. Récupération ? aucune. Pas mieux que mes erreurs ou batailles informatiques à mes débuts d’ordinateur au printemps de 1992 ou isolé au Kazakhstan. Réécrire avec le seul logiciel à peu près constant dont nous disposons, la mémoire. La toute immédiate pour ce genre d’exercice, car en vieillissant, celle des événements ou des rencontres de l’année passée ou les enchainements chronologiques se perdent, ou ne peuvent pas s’évoquer : ma femme, notre fille heureusement m’entourent. Avoir à ce clavier le réflexe de sauvegarder toutes les deux-trois lignes, « à la main »…
Notre époque… hier en fin d’après-midi, la dédicace par Christiane TAUBIRA de son petit livre (80 pages) sur la déchéance de nationalité, annoncée par les Dernières nouvelles d’Alsace : la librairie Kléber. Elle s’approprie très bien et légitimement toute la francité de notre histoire nationale et de notre esprit. Déjà, son essai précédent sur l’esclavage raconté censément à sa fille. Médiocre organisation, une salle petite sans sonorisation vers l’ensemble du second étage où la queue s’est développée. Peut-être 3 ou 400 personnes. On n’entend que quelques questions et répliques, dont la dernière stigmatisant l’absentéisme des députés pour le vote de la nuit précédente : c’est sans doute cela qui va frapper l’opinion, bien plus que le fond si critiquable du sujet. Les gens sont là, silencieux, sans doute le mérite d’être là, civique, mais ne se parlent pas et n’opinent pas. Je le fais, les resquilleurs, puis un peu notre vie nationale, un ancien de la Sogenal et de la Société générale, vite intarissable, mais démarrant sur les banques, la spéculation, si loin de l’ « économie réelle ». Plus proche de ce qui n’est pas une estrade et une heure plus tard, un ancien professeur d’allemand : il a dans son jeune temps fait les campagnes de PMF à Grenoble (1967 et 1968), où il était lui-même étudiant, notamment de Jacques ROBERT. Rayonnement du personnage. Journée avec lui dans les Alpes, chez les PAQUET qui y avaient une ferme, thème : l’économie de montagne pour lequel PMF avait eu besoin de son assistance. Il témoigne aussi sur Martine AUBRY, deuxième mari intéressant, rumeur de l’éthylisme infondée et n’ayant jamais eu cours à Lille où ses enfants travaillent : elle musicienne et le gendre directeur général de l’orchestre national (local). Il est divorcé, quatre enfants, sans savoir pourquoi il a quitté sa femme, maintenant avec une Allemande de 34 ans plus jeune que lui. Pas d’internet, son adresse que je ne vois que maintenant, à Strasbourg, d’une écriture de rescapé ou de grand vieillard, juste 70 ans… J’ai renoncé, ne voulant pas manquer la messe des Cendres. Je tiens à revoir l’ancienne Garde des Sceaux, une candidature à l’Elysée, que personne n’évoque ici, aurait le mérite que ce soit une femme et surtout l’outre-mer et ses apports, comme ceux de l’immigration pour notre culture et notre civilisation que nous – les indigènes depuis les Gaulois – désertons et ne savons plus. Je ne l’ai d’ailleurs jamais rencontrée, je me souviens d’une certaine beauté et d’une bonne campagne pour la présidentielle de… 1995 ou 2002 ?
Notre époque… la projection TV hier de l’aveu. COSTA-GAVRAS à l’Elysée pour le dîner en l’honneur de Raul CASTRO, quoiqu’il était en relation aussi étroite que possible avec les opposants. Film que je n’avais pas vu à l’époque, saisissant, suspense, atroces penchants de l’humain pour la torture et pour la soumission. La soumission des bourreaux aux ambiances et hiérarchies du moment, la torture pour détruire la résistance et abîmer-tuer la personnalité en ce qu’elle a de plus décisif : la volonté, la liberté. Magnifique et saisissant, MONTAND, SIGNORET, les autres tenues de rôle, mais manifeste humilité de tous : la vérité. Le scenario. Lire le livre de LONDON. Je réalise 1° que le film a été contemporain ou presque de celui sur les Juifs en France occupée, le chagrin et la pitié (dialogué avec PMF), les deux cris du début des années 70, occupées cependant par GP, la guerre du Vietnam et un début de détente Est-Ouest après le second coup de Prague, 2° que maintenant, chez nous : terrorisme, état d’urgence et même docilité des tempéraments humains pour l’obéissance (vg. le PS vis-à-vis de FH, acceptant sans révolte ni débat le total abandon d’une identité de parti plus que centenaire : ce cri à Carmaux pour l’anniversaire de l’assassinat de JAURES, vous nous avez volé le socialisme, oui, ce genre de procès, ces huis-clos, ces montages et affabulations sont loisibles. La chronique des « bavures »policières, les camps de rétention, la constante « couverture » et caution des arbitraires par le ministre de l’Intérieur, bravache et péremptoire quel qu’il soit… Interrogation vaine : et moi ? tiendrais-je ? réponse, la force des martyrs et la grâce de Dieu.

Notre époque… les sites, la documentation en quelques secondes. Le film, le procès de Prague, les multiples liens, j’y passerai la journée avec bonheur. Je connais mal ces sujets. Mais j’ai la chance de mes dialogues avec René ANDRIEU, conscient de la dérive soviétique dont il craignait une issue militaire : non la guerre mondiale, énième, mais la dictature militaire à Moscou. Et il souffrait de ce que l’on commençait d’appeler pour la France, l’idéologie dominante. Elle n’était alors que politique, elle est aujourd’hui bien plus insidieuse sous couvert de modernité et de réalisme, l’unique argent et la déculturation, la décérébration des jeunes générations. Sites aussi pour le vocabulaire. Mes aimées hier soir : tavelée, une main tavelée. Dictionnaire ambulant selon notre fille, j’ai répondu : bosselée, travaillée, le dos d’une main, mais le tapis végétal à Verdun… j’avais faux : tavelée, ma main, les taches… tavelé = moucheté.
Mes deux aimées, et ici, à Strasbourg. Y réfléchir, prier pour elles très spécuialement. La queue d’hier, passée finalement à la FNAC voisine. Marguerite aurait voulu que j’aille au bout de mon projet et de l’attente. Je comptais la présenter à l’héroïne, et remercier aussi celle-ci pour le splendide service qu’elle nous a rendu nommément. Toutes deux, fatiguées plus encore que moi, je les excuse pour la messe, dont je suis revenu à pied, à travers ces ruelles, dans des lumières XIXème siècle, le réverbère de NERVAL, les maisons individuelles, les jardins, les petits grillages, le crachin mardi soir, la seule humidité hier soir. La messe à Saint Louis, la prédication particulièrement médiocre : les œuvres concrètes en carême, les « propositions » paroissiales. Pas de portée, pas d’unisson mentale avec l’assistance assez nombreuse et toujours très recueillie (le signe de paix échangé, de très beaux regards, l’un d’homme, sans doute de mon âge, les yeux profonds bleus, nets et clairs, regard direct, d’abord vague puis échangeant et pénétrant à mesure que nous nous considérions mutuellement et que nous prenait ensemble la certitude de fraternité et de condition humaine analogue… L'Africain de la veille, à la chapelle du soir : son sourire de bonheur à me revoir, même de loin.... Je ne suis pas sûr que les anonnements sur l’année sainte de la Miséricorde, et la papolâtrie (que récuse d’ailleurs François) soient une ouverture et traitent vraiment les urgences que sont la persécution des chrétiens au Proche-Orient, la totale déchristianisation de notre pays et le manque de communion priante entre les croyants de toute religion monothéiste révélée.

Prier… à la suite de ce long exhorde-bilan. La transcendance, mémoire de la première apparition à Lourdes. La pratique :  ce que je te commande aujourd’hui, c’est d’aimer le Seigneur ton Dieu, de marcher dans ses chemins, de garder ses commandements, ses décrets et sess ordonnances. Alors, tu vivras et multiplieras…  Je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui… [1]. Entrée en Carême, abstinence de vin et autres, reportée à notre retour en Bretagne : ne pas désobliger mon beau-frère. La remarque  du Christ qui convertit Ignace et François-Xavier : quel avantage un homme aurat-t-il à gagner l’univers, s’il se perd ou se ruine lui-même ? et celle que nous recevons pour cette marche vers la Passion : celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suivre. Chaque jour… nos petits emm… ou davantage et plus fortement, plus précisément ? le prier et le réfléchir aujourd’hui.

10 heures 14 + Les nouvelles selon le Monde.fr. L’ovation à FABIUS partant pour le Conseil constitutionnel : je ne la trouve pas méritée. Il a été totalement inexistant et toute son activité a été de placer des obligés ou des favoris dans l’organigramme de notre diplomatie. Il n’avait pas été mauvais à Bercy à la double charnière du passage (informatiquement appréhendé) à l’an 2000 et de la mise en œuvre de l’euro. pas mauvais non plus à l’Industrie, au Budget au début des mandats de FM. La partie était-elle gagnable aux législatives de 1986 ? je ne sais pas. Sa succession par Ségolène R. est une erreur : elle a été mauvaise à l’étranger comme candidate. Elle cède en réunion : les écotaxes, pour moi le révélateur de son mental, comme Florange et Mittal le furent pour FH. Définition par MCM de ce que doit être une négociation : tenir la position. – Les votes sur les projets constitutionnels FH : la droite à son tour divisée. Tant mieux. Les votes de conscience d’un côté, la lâcheté de l’absntéisme de l’autre. On avance vers la vérité qui, en l’occurrence, est une nécessité.

12 heures 50 + Le Premier ministre irakien à Berlin. Conférece de presse conjointe avec la Chancelière. Y a-t-il un type arabe prétextant le rejet raciste : l’homme paraît sérieux, visage et silhouette, Français moyen, sexagénaire, genre notaire de ville moyenne. Quant à MERKEL, elle a le don que je ne percevais pas vraiment d’une présence calme, sobre, pas prolixe, très forte et attentive, pas du tout extravertie. FH l’a-t-il comprise ? quelle est leur relation ?

20 heures 30 + Remaniement ministériel, retour de Jean-Marc AYRAULT au gouvernement, les Affaires étrangères. Le reste est pichrocolesque, ainsi BAYLET, ministre d’un portefeuille non défini, chaque vingt ans pour quelques mois. Ségolène ROYAL, promise pendant quinze jours pour le Quai, ne l’obtient pas. Tout le suspense portrait sur MACRON, il n’y a pas huit jours : rien ne bouge à Bercy, ni lui ni SAPIN ne sont évoqués. VALLS pérore à sa manière, un profil « napoléonien », pour ne rien dire : la parité complète, dix-huit hommes, dix-huit femmes, bien travailler, réformer jusqu’au bout. Absentes des discours : la réforme constitutionnelle, la lutte contre le terrorisme. – Retour des écologistes au gouvernement mais pas les mêmes qu’en 2012. Paradoxe ou calcul de FH : un referendum local pour Notre-Dame-des-Landes qu’aurait donc accepté JMA rentrant au gouvernement. Un ancien Premier ministre qui vaudrait la trentaine de voix nécessaires à la majorité constitutionnelle. L’agrégé d’allemand en charge d’un énième réchauffement franco-allemand ? c’est plus difficile. Comme Premier ministre, il n’avait pas spécialement hanté Berlin. Honnête s’il en est, silencieux sur les deux ans de son. Séjour à Matignon, surtout sur sa relation avec FH. Au total, je ne crois pas que la donne change. Ce n’est d’ailleurs pas – juridiquement – un nouveau gouvernement puisque le Premier ministre n’a pas présenté sa démission pour refaire un gouvernement, et ce n’est pas davantage – politiquement – une équipe de combat pour la réélection du président sortant.


[1] - Deutéronome XXX 15 à 20 ; psaume I ; évangile selon saint Luc IX 22 à 25

mardi 2 février 2016

le Conseil d'Etat a validé le 28 Janvier le projet de loi antiterroriste à adopter le mercredi 3 par le Conseil des ministres


http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/02/02/antiterrorisme-le-conseil-d-etat-valide-le-projet-du-gouvernement_4858196_823448.html

Le Conseil d’Etat a globalement validé, jeudi 28 janvier, le projet de loi « renforçant la lutte contre le crime organisé et l’efficacité de la procédure pénale ». Ce texte composite tente de greffer sur une loi de la procédure pénale des éléments imposés par le ministère de l’intérieur pour pérenniser les dispositions de l’état d’urgence – au point que le Conseil propose de le rebaptiser en y intégrant la lutte contre le terrorisme.

Le texte, qui doit être présenté mercredi 3 février en conseil des ministres, est si disparate qu’il a fallu six rapporteurs au Conseil d’Etat pour rendre un avis, et que la haute juridiction administrative a dû demander à deux reprises au gouvernement de revoir son étude d’impact, « qu’il conviendrait encore de compléter ».
Reste que l’avis du Conseil est une incontestable victoire pour le gouvernement, qui a dû affronter, d’une part, la démission de sa garde des sceaux – il est vrai, pas sur ce texte – et d’autre part la grogne persistante des plus hauts magistrats, qui s’alarment « de la place faite à l’autorité judiciaire au sein des institutions de la République ».

Une « dose de contradictoire » dans les enquêtes préliminaires

Le projet de loi définit en effet, reconnaît le Conseil d’Etat, de « nouveaux équilibres entre police administrative et police judiciaire d’une part, et entre parquet, juge d’instruction et juge des libertés et de la détention [JLD] d’autre part ».
Il rapproche les missions des procureurs et des juges d’instruction au point qu’il faut désormais au procureur, traditionnellement chargé de porter l’accusation, de « veiller à ce que les investigations soient menées à charge et à décharge ». Une « dose de contradictoire » va être injectée dans les enquêtes préliminaires, jusqu’ici secrètes.
Ces mesures s’inscrivent pour le Conseil d’Etat « dans la continuité d’une évolution amorcée depuis une quinzaine d’années », qui « estompe partiellement la spécificité du rôle du juge d’instruction ».

Les perquisitions de nuit déclenchables par le parquet

La disparition du magistrat instructeur, statutairement indépendant, à la différence du parquet, est ainsi inscrite. Le projet autorise le parquet à ordonner des perquisitions de nuit chez l’habitant en cas d’urgence ou de terrorisme, alors qu’elle ne pouvait l’être que par un juge d’instruction. Cette nouvelle disposition « n’appelle pas d’objection » pour le Conseil d’Etat, dès lors qu’un JLD a donné son accord et que les infractions en cause sont d’une particulière gravité.
De même, les conseillers ne voient pas d’obstacle à ce que le parquet puisse recourir, après autorisation du JLD, aux IMSI-catchers pour capter les données de connexion dans un périmètre donné, qu’il puisse placer des micros dans les appartements ou les voitures, ou « siphonner » des disques durs. Ils estiment cependant que le juge d’instruction pourra requérir ces techniques pendant quatre mois ; le procureur, un seul.
En contrepoint, le parquet doit, dans les enquêtes qui durent plus d’un an, permettre aux avocats une phase de débat contradictoire – non pas, comme le prévoyait le projet de loi, quand le procureur estime son enquête achevée, mais, explique le Conseil d’Etat, « lorsqu’il estime le dossier de l’enquête en état d’être communiqué ». Ce qui ne semble pas beaucoup plus contraignant.

Un bémol sur les contrôles

La haute juridiction approuve par ailleurs l’encadrement des écoutes, de la protection des témoins, du contrôle des armes et de l’essentiel des dispositions pour lutter contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
Il admet que les suspects de retour d’un pays étranger puissent être assignés à résidence par les préfets, qu’ils aillent pointer à la gendarmerie et donnent leurs identifiants électroniques, mais pour un mois au maximum : toutes mesures spécifiquement autorisées par l’état d’urgence et qui seront désormais inscrites dans la loi commune.
Seul bémol, le Conseil d’Etat se borne à contester aux préfets le droit de faire procéder à des contrôles d’identité, des fouilles de bagages ou de véhicules aux abords de sites sensibles et en cas de menace terroriste. Il estime que ces dispositions sont du ressort du procureur, et qu’elles ne pourront pas excéder une heure.
Il valide, en revanche, la nouvelle retenue de quatre heures « à l’occasion d’un contrôle d’identité », même si le suspect a ses papiers, « le temps nécessaire à l’examen de sa situation ». Enfin, le Conseil engage le gouvernement à penser à une réforme d’ensemble sur l’usage des armes pour les policiers.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/02/02/antiterrorisme-le-conseil-d-etat-valide-le-projet-du-gouvernement_4858196_823448.html#zW45UI4xydYG8PWS.99

Inquiétude & Certitudes - mardi 2 février 2016


Mardi 2 Février 2016

Hier soir
 Minuit passée +. FH fait aux pattes à force de défier les siens et ses électeurs de 2012 ? NS ratant de plus en plus son retour… mais l’essentiel est les Etats-Unis, avec une nouvelle opération «  chef de guerre » pour FH décidément dans les pas et en tout de son prédécesseur : une opération en Libye, publiquement annoncée depuis plusieurs jours !

Matin puis cet après-midi, après la messe au collège de notre fille
 
 
La campagne présidentielle américaine, d’un enjeu mondial, alors que la nôtre ne l’a été qu’en 1965, 1969 et 1981, promet d’être nauséeuse. L’intégrisme n’est pas qu’une déviance de l’Islam, elle l’est de ce christianisme quaker aux Etats-Unis, cf. mon cher Olivier B. Ted CRUZ devance Donald TRUMP et Bernie SANDERS à égalité avec Hillary CLINTON. Ce pourrait être alors une élection – encore plus « première » et sensationnelle aux Etats-Unis – avec le triomphe d’un candidat se disant explicitement socialiste et arrivant à la Maison Blanche à 75 ans. Je suis persuadé que le jeunisme qui n’était pas une solution en soi, va céder le pas quelque temps pour la génération des seniors : vg. JUPPE en qui cependant je ne crois ni comme vainqueur possible, ni comme personnalité, et cela en connaissance personnelle de cause…
Prier…
Messe de la Chandeleur au collège Saint-François-Xavier. Tendresse de notre fille. Présentation de Jésus au Temple. Siméon, remarque-t-elle, sait donc qu’il va mourir puisque son vœu de voir le Sauveur avant sa propre mort est exaucé… j’essaie de lui dire la vie éternelle, et que l’on y entre par la mort physique, mais que dans la vie éternelle et puisqu’elle est éternelle, nous y sommes déjà puisque nous y serons un jour. Elle voit qu’il y a eu commencement et qu’il y aura fin : mort et donc qu’il n’y a pas de vie éternelle. Je vais essayer de lui écrire là-dessus. Comme on est loin des questions que selon la pastorale exposée mardi dernier pour préparer nos enfants à leur profession de foi, ceux-ci sont censés poser à leurs parents. La nôtre objecte que Dieu, que Jésus on Le voit pas, que dans son cœur à elle, quand elle y va – selon mon conseil – elle n’entend rien. Auparavant, elle demandait pourquoi pas une femme au lieu de toujours un homme, et Dieu pourquoi pas une femme. Essayer alors de lui dire cette intuition si forte de Thérèse de l’Enfant Jésus : le sexe et ses modes sont transcendés en Dieu qui est de tous âges sexes. C’est l’incarnation du Fils de Dieu qui lui donne sexe, corps… Liturgie initiée par la procession des cierges et une leçon qui ne nous ont pas été données, faute de temps : messe à midi et remontée en classe avant treize heures, déjeuner au lance-pierre. Nous le prenons en sandwiches dans la voiture. A la belle saison, nous rejoindrons les autres participants sur les bancs de plein air. Mais Marguerite préfèrera sans doute notre intimité coupant bien ses quarante-huit heures d’internat.
Toujours mal à l’aise devant certains raisonnements de Paul, ainsi de Jésus grand-prêtre : parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion, il est capable de porter secours à ceux qui subissent une épreuve. Ou alors il faudrait comprendre que Sa puissance salvatrice ne tient pas seulement à Sa nature divine, mais aussi à Sa nature humaine accomplie parfaitement, ce dont aucun autre homme que Lui, le Christ, n’a été et ne sera capable [1]La question récurrente des démons, du diable, de Satan… Jésus, par Sa mort, a pu réduire à l’impuissance celui qui possédait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable… en revanche, justesse psychologique : il a rendu libres tous ceux qui par crainte de la mort, passaient toute leur vie dans une situation d’esclaves. Et ingéniosité autant que simplicité du raisonnement : la raison de l’incarnation, la raison de la mort du Messie. Car ceux qu’il prend en charge, ce ne sont pas les anges, c’est la descendance d’Abraham. Il lui faallait donc se rendre en tout semblables à ses frères pour devenir un grand-prêtre miséricordieux et digne de foi…  La vie éternelle en intelligence de foi et en réalité vécue, anticipée et à vivre par le seuil de notre mort personnelle, c’est la Résurrection du Fils de l’homme. Syméon, une espérance tout humaine est exaucée et aussitôt ensuite la vie éternelle… il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur… Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole, car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples… Les deux vieillards, lui et Anne, témoignent donc de l’identité de l’enfant, du signe que Celui-ci constitue. Symléon, dans la foi, a toute clairvoyance : louange, discernement, conséquences. De la grâce de Dieu à l’histoire entière de l’humanité. Ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre.
Tandis que chez nous, il y a à faire : les parlementaires réalisent-ils qu’ils sont pris entre une discipline toute « politicienne », grégaire et leur conscience propre que ravivent Christiane TAUBIRA qui a eu l’habileté de remettre son livre au Président avant démission et parution… et de ne pas s’en prendre à lui (ce qui permet jusqu’au bout de l’essai à FH de faire marche arrière), et dans le même temps aussi Simone VEIL (orthographiée W… par Le Monde), Pierre MAZEAUD, Jacques ATTALI, Daniel COHN-BENDIT. – Dégénérescence de nos institutions autant de la fonction présidentielle que de la fonction parlementaire : la grâce accordée à une femme battue qui au bout de quarante se venge et devient asssassin… est objet de sondages. La « riche idée » de la déchéance de nationalité avait commencé son cours, elle aussi, par un sondage. C’est ce qui s’appelle aujourd’hui la sagesse du roi…

Le projet de loi délibéré et adopté demain en conseil des ministres n’a été approuvé par le Conseil d’Etat qu’après six retours du gouvernement. En droit, il est liberticide : la perpétuation de l’état d’urgence et la novation des hiérarchies policières inquiètent les gens de réflxion, mais évidemment pas les terroristes ; le juge d’instruction, indépendant par statut, est de plus en plus oublié : cétait la « mesure-phare » de NS, le supprimer ; c’est le règne du parquet, c’est la fin des diverses garanties balançant un peu en situations de crise bien des comportements approximatifs. Politiquement, c’est une erreur. La sécurité d’un pays tient à sa cohésion sociale, à l’esprit et à la capacité collective de défense (établissement d’un service militaire et civique, universel garçons/filles) et aux services de renseignement. Le reste une réforme de plus, au nom cachée, au père honteux. Les réformes de papiers.


[1] - lettre aux Hébreux II 14 à 18 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Luc II 22 à 40

lundi 1 février 2016

Inquiétude & Certitudes - lundi 1er février 2016



Lundi  1er Février 2016
17 heures 45 + Prière nue, le silence vrai contexte.

18 heures 21 + Le jour tombe, un oiseau peut-être à notre porte. Notre fille me reprend quand je dis que le jour tombe : mais non, la nuit tombe. – J’ai photographié nos crèches, nos petites crèches chacun et ensemble, et j’ai cassé un plat de céramique brune en présentant une autre que ma femme n’avait pas choisie pour la disposition ce Noël-ci. Les fragments sont évocateurs, six morceaux, la trinité des plus petits, le support des autres coincidant bien par leurs blessures. – Disant manuscrits quelques mots de constatation et d’espérance amoureuse en page d’ouverture du second DELPECH que Marguerite et moi offrons à ma chère femme, je « tombe » sur un chapitre 8 (livre acheté samedi soir) titré comme « l’hymne à la charité » lu hier à la messe, l’hymne de Paul : si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien, puis sur des pages de début : pourtant, je n’ai jamais parlé de religion. Je n’ai jamais réussi à franchir ce pays, même avec mes proches, mes enfants, mes amis. Quand mon plus jeune fils était petit, j’avais essayé, j’avais envie de lui donner le goût de ces choses-là. J’avais même acheté des livres. Mais il n’était pas demandeur, et moi-même je ne suis pas doué pour parler aux enfants ; je ne sais pas le faire. J’ai assez vite laissé tomber. Au fond, je n’ai pas parlé de religion parce que je connais bien peu de personnes qui s’y intéressent. Des personnes qui partageraient ma quête, avec lesquelles je pourrais échanger, avec lesquelles la lumière jaillirait du débat. Je comprends que la théologie ennuie beaucoup de monde ! Du coup, quand j’évoque ce sujet, c’est toujours rapidement, en passant, l’air de rien. [1]. Situation différente avec notre fille. Depuis sa conception, quoiqu’artificielle (ou ? parce qu’artificielle ?), j’éprouve sa liberté. Mais je sais aussi que sa foi ne grandira, ne se maintiendra, ainsi que j’en ai eu et ne reçois chaque jour l’insigne grâce, que par l’amour et le soin de Dieu pour elle, en elle. Plus que du goût, une appropriation des Ecritures et du mouvement de  la liturgie et des sacrements, une attention reconnaissante à instants où Dieu nous visite (le cantique de Zacharie, quand nous visite l’astre d’en-haut). Et nous pouvons, en couple, parler de ce qui nous est dit, au collège en réunion de parents, de la catéchèse qu’elle reçoit et sur laquelle il y aurait vraiment… mais notre instruction religieuse, notre relation aux autres, les luminosités, les réconciliations, le ressort de la tendresse et de la paix ne sont l’œuvre que de Dieu venus à notre rencontre.
Mouvements spasmodiques de nos politiques, et en fait des dirigeants dans le monde entier. Une incertitude générale, une crise en chacun des Etats, des prises de consciences et des envies de chaque peuple selon un esprit propre qu’il importerait de connaître bien davantage que des dispositions stratégiques, des récupérations de marché ou des analyses sur le terrorisme ou le mondialisme. J’ai confiance dans une bascule générale : trop de bon sens, trop d’idéal sont éludés ou méprisés par ceux qui « occupent » des positions qu’ils croient sur les hauteurs. Ce n’est ni une crise économique, ni un moment de relations internationales (il vaut mieux dire : inter-étatiques). C’est une crise des peuples, trop engoncés, trop ignorés. De tous les peuples.
Oui, prier… la nuit est tombée, les chèvres rentrées, ma chère femme s’extirpant de Nantes et d’heures de cours difficiles puisque, sans préalable, toute l’informatique de l’Ecole est en réfection ou réaffectation : ce qu’elle avait préparé tout ce matin a été impossible à projeter ou diffuser. Nous nous faisons un point d’honneur à tirer nos étudiants d’une vase qui a plusieurs années et fait gangue. Mais que de remous dans cette fondation en cours, des vidages d’enseignants et d’administratifs en chaîne.
David et l’opinion publique à ses propres débuts, le sort de Jérusalem en question. Debout, fuyons ! Images saisissantes, la retraite sous les insultes des partisans du défunt Saül… et – Jésus un millénaire plus tard – David montait par la montée des Oliviers ; il montait en pleurant, la tête voilée ; il marchait pieds nus. Tous ceux qui l’accompagnaient avaient la tête voilée ; et ils montaient en pleurant… La docilité au destin reçu, même si dloureix, la prophétie et l’accompagnement divins les plus quotidiens et les plus manifestes sont bien les circonstances, quand nous recevons la grâce de nous y arrêter, de leur prêter un sens, celui d’une parole qui nous est adressée et doit nous faire réfléchir. Comment ce chien crevé peut-il maudire mon roi ? laisse-moi passer, que je lui tranche la tête (Jésus guérissant Malchus et faisant remettre à pied l’épée au fourreau)… Laisse-le maudire, si le Seigneur le lui a ordonné. Peut-être que le Seigneur considèrera ma misère et me rendra le bonheur au lieu de sa malédiction d’aujourd’hui. David et ses hommes continuèrent leur chemin. [2]A défaut de la nôtre, perspicacité des « démons » quelle que soit l’acception de ce mot pour aujourd’hui : Que me veux-tu, Jésus, Fils de Dieu Très haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas… Mon nom est Légion, car nous sommes beaucoup. Dialogue de Jésus avec lui, supplication entendue, le mal et le bien unis pour une issue, en l’espèce ambivalente, catastrophe économique mais conversion et salut d’un homme. A Légion, Jésus permet d’aller dans les porcs mais au possédé (qui) le suppliait de pouvoir être avec lui, il n’y consentit pas, mais il lui dit : « Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. »
Figure magnifique de ce Bienheureux Benedikt, sud-africain noir.

Même aussi imprévisible que maintenant, la vie politique française n’offre plus aucun intérêt. La réforme constitutionnelle avec son mot fétiche – exigé par le président régnant contre les siens – sera votée par les gens de droite : marché conclu avec son prédécesseur reçu tout exprès l’Elysée. Juppé plébiscité par défaut, aux primaires des Républicains ? puis au suffrage direct ? j’en doute mais peu importe, personne ne propose de diagnostic encore moins de remèdes. Le pays va continuer de descendre en queue du peloton. Seul Emmanuel Macron tranche dans ce qui s’appelait la gauche en refaisant le numéro du culot qui fit le succès de Sarkozy en 2006-2007. S’il devait y avoir suspense, ce serait dans le degré de tolérance des Français et dans la succession de nos entreprises s’effondrant : ce soir Vallourec.

Le sujet est l’élection américaine : la montée persistante de l’archi-nul sur le fond (mais pas dans la manière très Le Pen : dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas), Donald Trump, et la surprise d’un candidat se disant socialiste : 74 ans, voulant amener le peuple au pouvoir et donc damant déjà le pion à Hillary Clinton. Celle-ci n’essaye de maintenir son avance, contre d’autres et contre Sanders, qu’en appelant à sa cause son mari, qui a de l’expérience et l’aidera. Résultat des primaires de cet Iowa qui a de fortes références pour la prédiction dès Février du vainqueur de Novembre.

Dernière minute : un livre de quatre-ving-six pages écrit par Christian Taubira, expliquant sa démission et surtout son hostlité à la déchéance, etc… Hollande va sans doute mettre son point d’honneur à ne pas reculer. Mais si s’obstinant, il est battu ?



[1] - Michel Delpech . J’ai osé Dieu  (Presses de la Renaissance . Novembre 2013 .  126 pages) p. 9
[2] -  2ème Samuel XV 13.14 & XVI ; psaume III ; évangile selon saint Marc V 1 à 20