Jeudi 11 Février 2016
Notre époque… A ce
clavier depuis plus d’une demi-heure, je viens de « perdre » tout ce
que j’écrivais sur ce thème, c’est-à-dire ma soirée d’hier. Récupération ?
aucune. Pas mieux que mes erreurs ou batailles informatiques à mes débuts
d’ordinateur au printemps de 1992 ou isolé au Kazakhstan. Réécrire avec le seul
logiciel à peu près constant dont nous disposons, la mémoire. La toute
immédiate pour ce genre d’exercice, car en vieillissant, celle des événements
ou des rencontres de l’année passée ou les enchainements chronologiques se
perdent, ou ne peuvent pas s’évoquer : ma femme, notre fille heureusement
m’entourent. Avoir à ce clavier le réflexe de sauvegarder toutes les deux-trois
lignes, « à la main »…
Notre époque… hier
en fin d’après-midi, la dédicace par Christiane TAUBIRA de son petit livre (80
pages) sur la déchéance de nationalité, annoncée par les Dernières nouvelles
d’Alsace : la librairie Kléber. Elle s’approprie très bien et légitimement
toute la francité de notre histoire nationale et de notre esprit. Déjà, son
essai précédent sur l’esclavage raconté censément à sa fille. Médiocre
organisation, une salle petite sans sonorisation vers l’ensemble du second
étage où la queue s’est développée. Peut-être 3 ou 400 personnes. On n’entend
que quelques questions et répliques, dont la dernière stigmatisant
l’absentéisme des députés pour le vote de la nuit précédente : c’est sans
doute cela qui va frapper l’opinion, bien plus que le fond si critiquable du
sujet. Les gens sont là, silencieux, sans doute le mérite d’être là, civique,
mais ne se parlent pas et n’opinent pas. Je le fais, les resquilleurs, puis un
peu notre vie nationale, un ancien de la Sogenal et de la Société générale,
vite intarissable, mais démarrant sur les banques, la spéculation, si loin de
l’ « économie réelle ». Plus proche de ce qui n’est pas une
estrade et une heure plus tard, un ancien professeur d’allemand : il a
dans son jeune temps fait les campagnes de PMF à Grenoble (1967 et 1968), où il
était lui-même étudiant, notamment de Jacques ROBERT. Rayonnement du
personnage. Journée avec lui dans les Alpes, chez les PAQUET qui y avaient une
ferme, thème : l’économie de montagne pour lequel PMF avait eu besoin de
son assistance. Il témoigne aussi sur Martine AUBRY, deuxième mari intéressant,
rumeur de l’éthylisme infondée et n’ayant jamais eu cours à Lille où ses
enfants travaillent : elle musicienne et le gendre directeur général de
l’orchestre national (local). Il est divorcé, quatre enfants, sans savoir
pourquoi il a quitté sa femme, maintenant avec une Allemande de 34 ans plus
jeune que lui. Pas d’internet, son adresse que je ne vois que maintenant, à
Strasbourg, d’une écriture de rescapé ou de grand vieillard, juste 70 ans… J’ai
renoncé, ne voulant pas manquer la messe des Cendres. Je tiens à revoir
l’ancienne Garde des Sceaux, une candidature à l’Elysée, que personne n’évoque
ici, aurait le mérite que ce soit une femme et surtout l’outre-mer et ses
apports, comme ceux de l’immigration pour notre culture et notre civilisation
que nous – les indigènes depuis les Gaulois – désertons et ne savons plus. Je
ne l’ai d’ailleurs jamais rencontrée, je me souviens d’une certaine beauté et
d’une bonne campagne pour la présidentielle de… 1995 ou 2002 ?
Notre époque… la
projection TV hier de l’aveu.
COSTA-GAVRAS à l’Elysée pour le dîner en l’honneur de Raul CASTRO, quoiqu’il
était en relation aussi étroite que possible avec les opposants. Film que je
n’avais pas vu à l’époque, saisissant, suspense, atroces penchants de l’humain
pour la torture et pour la soumission. La soumission des bourreaux aux
ambiances et hiérarchies du moment, la torture pour détruire la résistance et
abîmer-tuer la personnalité en ce qu’elle a de plus décisif : la volonté,
la liberté. Magnifique et saisissant, MONTAND, SIGNORET, les autres tenues de
rôle, mais manifeste humilité de tous : la vérité. Le scenario. Lire le
livre de LONDON. Je réalise 1° que le film a été contemporain ou presque de
celui sur les Juifs en France occupée, le
chagrin et la pitié (dialogué avec PMF), les deux cris du début des
années 70, occupées cependant par GP, la guerre du Vietnam et un début de
détente Est-Ouest après le second coup de Prague, 2° que maintenant, chez
nous : terrorisme, état d’urgence et même docilité des tempéraments
humains pour l’obéissance (vg. le PS vis-à-vis de FH, acceptant sans révolte ni
débat le total abandon d’une identité de parti plus que centenaire : ce
cri à Carmaux pour l’anniversaire de l’assassinat de JAURES, vous nous avez volé le socialisme, oui, ce genre de procès, ces huis-clos, ces montages et affabulations
sont loisibles. La chronique des « bavures »policières, les camps de
rétention, la constante « couverture » et caution des arbitraires par
le ministre de l’Intérieur, bravache et péremptoire quel qu’il soit…
Interrogation vaine : et moi ? tiendrais-je ? réponse, la force
des martyrs et la grâce de Dieu.
Notre époque… les
sites, la documentation en quelques secondes. Le film, le procès de Prague, les
multiples liens, j’y passerai la journée avec bonheur. Je connais mal ces
sujets. Mais j’ai la chance de mes dialogues avec René ANDRIEU, conscient de la
dérive soviétique dont il craignait une issue militaire : non la guerre
mondiale, énième, mais la dictature militaire à Moscou. Et il souffrait de ce
que l’on commençait d’appeler pour la France, l’idéologie dominante. Elle
n’était alors que politique, elle est aujourd’hui bien plus insidieuse sous
couvert de modernité et de réalisme, l’unique argent et la déculturation, la
décérébration des jeunes générations. Sites aussi pour le vocabulaire. Mes
aimées hier soir : tavelée, une main tavelée. Dictionnaire ambulant selon
notre fille, j’ai répondu : bosselée, travaillée, le dos d’une main, mais
le tapis végétal à Verdun… j’avais faux : tavelée, ma main, les taches…
tavelé = moucheté.
Mes deux aimées,
et ici, à Strasbourg. Y réfléchir, prier pour elles très spécuialement. La
queue d’hier, passée finalement à la FNAC voisine. Marguerite aurait voulu que
j’aille au bout de mon projet et de l’attente. Je comptais la présenter à
l’héroïne, et remercier aussi celle-ci pour le splendide service qu’elle nous a
rendu nommément. Toutes deux, fatiguées plus encore que moi, je les excuse pour
la messe, dont je suis revenu à pied, à travers ces ruelles, dans des lumières
XIXème siècle, le réverbère de NERVAL, les maisons individuelles, les jardins,
les petits grillages, le crachin mardi soir, la seule humidité hier soir. La
messe à Saint Louis, la prédication particulièrement médiocre : les œuvres
concrètes en carême, les « propositions » paroissiales. Pas de
portée, pas d’unisson mentale avec l’assistance assez nombreuse et toujours
très recueillie (le signe de paix échangé, de très beaux regards, l’un d’homme,
sans doute de mon âge, les yeux profonds bleus, nets et clairs, regard direct,
d’abord vague puis échangeant et pénétrant à mesure que nous nous considérions
mutuellement et que nous prenait ensemble la certitude de fraternité et de
condition humaine analogue… L'Africain de la veille, à la chapelle du soir :
son sourire de bonheur à me revoir, même de loin.... Je ne suis pas sûr que les
anonnements sur l’année sainte de la Miséricorde, et la papolâtrie (que récuse
d’ailleurs François) soient une ouverture et traitent vraiment les urgences que
sont la persécution des chrétiens au Proche-Orient, la totale
déchristianisation de notre pays et le manque de communion priante entre les
croyants de toute religion monothéiste révélée.
Prier… à la suite
de ce long exhorde-bilan. La transcendance, mémoire de la première apparition à
Lourdes. La pratique : ce que je te commande aujourd’hui, c’est
d’aimer le Seigneur ton Dieu, de marcher dans ses chemins, de garder ses
commandements, ses décrets et sess ordonnances. Alors, tu vivras et
multiplieras… Je mets devant toi la vie
ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que
vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant
sa voix, en vous attachant à lui… [1].
Entrée en Carême, abstinence de vin et autres, reportée à notre retour en
Bretagne : ne pas désobliger mon beau-frère. La remarque du Christ qui convertit Ignace et
François-Xavier : quel avantage un homme aurat-t-il à gagner
l’univers, s’il se perd ou se ruine lui-même ? et celle que nous recevons pour cette marche vers la Passion :
celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa
croix chaque jour et qu’il me suivre. Chaque jour… nos petits emm… ou davantage
et plus fortement, plus précisément ? le prier et le réfléchir
aujourd’hui.
10
heures 14 + Les nouvelles selon le
Monde.fr. L’ovation à FABIUS partant pour
le Conseil constitutionnel : je ne la trouve pas méritée. Il a été
totalement inexistant et toute son activité a été de placer des obligés ou des
favoris dans l’organigramme de notre diplomatie. Il n’avait pas été mauvais à
Bercy à la double charnière du passage (informatiquement appréhendé) à l’an
2000 et de la mise en œuvre de l’euro. pas mauvais non plus à l’Industrie, au
Budget au début des mandats de FM. La partie était-elle gagnable aux
législatives de 1986 ? je ne sais pas. Sa succession par Ségolène R. est
une erreur : elle a été mauvaise à l’étranger comme candidate. Elle cède
en réunion : les écotaxes, pour moi le révélateur de son mental, comme
Florange et Mittal le furent pour FH. Définition par MCM de ce que doit être
une négociation : tenir la position. – Les votes sur les projets constitutionnels
FH : la droite à son tour divisée. Tant mieux. Les votes de conscience
d’un côté, la lâcheté de l’absntéisme de l’autre. On avance vers la vérité qui,
en l’occurrence, est une nécessité.
12
heures 50 + Le Premier ministre irakien à Berlin. Conférece de presse conjointe
avec la Chancelière. Y a-t-il un type arabe prétextant le rejet raciste :
l’homme paraît sérieux, visage et silhouette, Français moyen, sexagénaire,
genre notaire de ville moyenne. Quant à MERKEL, elle a le don que je ne
percevais pas vraiment d’une présence calme, sobre, pas prolixe, très forte et attentive, pas du tout extravertie. FH l’a-t-il
comprise ? quelle est leur relation ?
20
heures 30 + Remaniement ministériel, retour de Jean-Marc AYRAULT au
gouvernement, les Affaires étrangères. Le reste est pichrocolesque, ainsi
BAYLET, ministre d’un portefeuille non défini, chaque vingt ans pour quelques
mois. Ségolène ROYAL, promise pendant quinze jours pour le Quai, ne l’obtient
pas. Tout le suspense portrait sur MACRON, il n’y a pas huit jours : rien
ne bouge à Bercy, ni lui ni SAPIN ne sont évoqués. VALLS pérore à sa manière,
un profil « napoléonien », pour ne rien dire : la parité
complète, dix-huit hommes, dix-huit femmes, bien travailler, réformer jusqu’au
bout. Absentes des discours : la réforme constitutionnelle, la lutte
contre le terrorisme. – Retour des écologistes au gouvernement mais pas les
mêmes qu’en 2012. Paradoxe ou calcul de FH : un referendum local pour
Notre-Dame-des-Landes qu’aurait donc accepté JMA rentrant au gouvernement. Un
ancien Premier ministre qui vaudrait la trentaine de voix nécessaires à la
majorité constitutionnelle. L’agrégé d’allemand en charge d’un énième
réchauffement franco-allemand ? c’est plus difficile. Comme Premier
ministre, il n’avait pas spécialement hanté Berlin. Honnête s’il en est,
silencieux sur les deux ans de son. Séjour à Matignon, surtout sur sa relation
avec FH. Au total, je ne crois pas que la donne change. Ce n’est d’ailleurs pas
– juridiquement – un nouveau gouvernement puisque le Premier ministre n’a pas
présenté sa démission pour refaire un gouvernement, et ce n’est pas davantage –
politiquement – une équipe de combat pour la réélection du président sortant.
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