Lundi 1er Février 2016
17 heures 45 + Prière nue, le silence vrai
contexte.
18 heures 21 + Le jour tombe, un oiseau
peut-être à notre porte. Notre fille me reprend quand je dis que le jour
tombe : mais non, la nuit tombe. – J’ai photographié nos crèches, nos
petites crèches chacun et ensemble, et j’ai cassé un plat de céramique brune en
présentant une autre que ma femme n’avait pas choisie pour la disposition ce
Noël-ci. Les fragments sont évocateurs, six morceaux, la trinité des plus
petits, le support des autres coincidant bien par leurs blessures. – Disant
manuscrits quelques mots de constatation et d’espérance amoureuse en page
d’ouverture du second DELPECH que Marguerite et moi offrons à ma chère femme,
je « tombe » sur un chapitre 8 (livre acheté samedi soir) titré comme
« l’hymne à la charité » lu hier à la messe, l’hymne de Paul : si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien, puis sur des pages de début : pourtant, je n’ai jamais parlé
de religion. Je n’ai jamais réussi à franchir ce pays, même avec mes proches,
mes enfants, mes amis. Quand mon plus jeune fils était petit, j’avais essayé,
j’avais envie de lui donner le goût de ces choses-là. J’avais même acheté des
livres. Mais il n’était pas demandeur, et moi-même je ne suis pas doué pour
parler aux enfants ; je ne sais pas le faire. J’ai assez vite laissé
tomber. Au fond, je n’ai pas parlé de religion parce que je connais bien peu de
personnes qui s’y intéressent. Des personnes qui partageraient ma quête, avec
lesquelles je pourrais échanger, avec lesquelles la lumière jaillirait du
débat. Je comprends que la théologie ennuie beaucoup de monde ! Du coup,
quand j’évoque ce sujet, c’est toujours rapidement, en passant, l’air de rien. [1].
Situation différente avec notre fille. Depuis sa conception,
quoiqu’artificielle (ou ? parce qu’artificielle ?), j’éprouve sa
liberté. Mais je sais aussi que sa foi ne grandira, ne se maintiendra, ainsi
que j’en ai eu et ne reçois chaque jour l’insigne grâce, que par l’amour et le
soin de Dieu pour elle, en elle. Plus que du goût, une appropriation des
Ecritures et du mouvement de la liturgie
et des sacrements, une attention reconnaissante à instants où Dieu nous visite
(le cantique de Zacharie, quand nous visite l’astre d’en-haut). Et nous pouvons, en couple, parler de ce
qui nous est dit, au collège en réunion de parents, de la catéchèse qu’elle
reçoit et sur laquelle il y aurait vraiment… mais notre instruction religieuse,
notre relation aux autres, les luminosités, les réconciliations, le ressort de
la tendresse et de la paix ne sont l’œuvre que de Dieu venus à notre rencontre.
Mouvements spasmodiques de nos politiques, et
en fait des dirigeants dans le monde entier. Une incertitude générale, une
crise en chacun des Etats, des prises de consciences et des envies de chaque
peuple selon un esprit propre qu’il importerait de connaître bien davantage que
des dispositions stratégiques, des récupérations de marché ou des analyses sur
le terrorisme ou le mondialisme. J’ai confiance dans une bascule
générale : trop de bon sens, trop d’idéal sont éludés ou méprisés par ceux
qui « occupent » des positions qu’ils croient sur les hauteurs. Ce
n’est ni une crise économique, ni un moment de relations internationales (il
vaut mieux dire : inter-étatiques). C’est une crise des peuples, trop
engoncés, trop ignorés. De tous les peuples.
Oui, prier… la nuit est tombée, les chèvres
rentrées, ma chère femme s’extirpant de Nantes et d’heures de cours difficiles
puisque, sans préalable, toute l’informatique de l’Ecole est en réfection ou
réaffectation : ce qu’elle avait préparé tout ce matin a été impossible à
projeter ou diffuser. Nous nous faisons un point d’honneur à tirer nos
étudiants d’une vase qui a plusieurs années et fait gangue. Mais que de remous
dans cette fondation en cours, des vidages d’enseignants et d’administratifs en
chaîne.
David et l’opinion publique à ses propres
débuts, le sort de Jérusalem en question. Debout,
fuyons ! Images saisissantes, la
retraite sous les insultes des partisans du défunt Saül… et – Jésus un
millénaire plus tard – David montait
par la montée des Oliviers ; il montait en pleurant, la tête voilée ;
il marchait pieds nus. Tous ceux qui l’accompagnaient avaient la tête
voilée ; et ils montaient en pleurant… La
docilité au destin reçu, même si dloureix, la prophétie et l’accompagnement
divins les plus quotidiens et les plus manifestes sont bien les circonstances,
quand nous recevons la grâce de nous y arrêter, de leur prêter un sens, celui
d’une parole qui nous est adressée et doit nous faire réfléchir. Comment ce
chien crevé peut-il maudire mon roi ? laisse-moi passer, que je lui
tranche la tête (Jésus guérissant Malchus
et faisant remettre à pied l’épée au fourreau)… Laisse-le maudire, si le
Seigneur le lui a ordonné. Peut-être que le Seigneur considèrera ma misère et
me rendra le bonheur au lieu de sa malédiction d’aujourd’hui. … David et ses hommes continuèrent leur
chemin. [2]A défaut de la nôtre, perspicacité des
« démons » quelle que soit l’acception de ce mot pour
aujourd’hui : Que me veux-tu, Jésus, Fils de Dieu Très haut ? Je
t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas… Mon nom est Légion, car nous sommes beaucoup.
Dialogue de Jésus avec lui, supplication
entendue, le mal et le bien unis pour une issue, en l’espèce ambivalente,
catastrophe économique mais conversion et salut d’un homme. A Légion, Jésus
permet d’aller dans les porcs mais au possédé (qui) le suppliait de pouvoir être avec lui, il n’y consentit pas,
mais il lui dit : « Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce
tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. »
Figure magnifique de ce Bienheureux Benedikt,
sud-africain noir.
Même
aussi imprévisible que maintenant, la vie politique française n’offre plus
aucun intérêt. La réforme constitutionnelle avec son mot fétiche – exigé par le
président régnant contre les siens – sera votée par les gens de droite : marché
conclu avec son prédécesseur reçu tout exprès l’Elysée. Juppé plébiscité par défaut,
aux primaires des Républicains ? puis au suffrage direct ? j’en doute
mais peu importe, personne ne propose de diagnostic encore moins de remèdes. Le
pays va continuer de descendre en queue du peloton. Seul Emmanuel Macron tranche
dans ce qui s’appelait la gauche en refaisant le numéro du culot qui fit le succès
de Sarkozy en 2006-2007. S’il devait y avoir suspense, ce serait dans le degré de
tolérance des Français et dans la succession de nos entreprises s’effondrant :
ce soir Vallourec.
Le
sujet est l’élection américaine : la montée persistante de l’archi-nul sur
le fond (mais pas dans la manière très Le Pen : dire tout haut ce que tout
le monde pense tout bas), Donald Trump, et la surprise d’un candidat se disant socialiste :
74 ans, voulant amener le peuple au pouvoir et donc damant déjà le pion à Hillary
Clinton. Celle-ci n’essaye de maintenir son avance, contre d’autres et contre Sanders,
qu’en appelant à sa cause son mari, qui a de l’expérience et l’aidera. Résultat
des primaires de cet Iowa qui a de fortes références pour la prédiction dès Février
du vainqueur de Novembre.
Dernière
minute : un livre de quatre-ving-six pages écrit par Christian Taubira, expliquant
sa démission et surtout son hostlité à la déchéance, etc… Hollande va sans doute
mettre son point d’honneur à ne pas reculer. Mais si s’obstinant, il est battu ?
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