dimanche 31 janvier 2016
samedi 30 janvier 2016
vendredi 29 janvier 2016
jeudi 28 janvier 2016
mercredi 27 janvier 2016
la gauche, la République, la France, l'Europe
Désolé de vous encombrer tant
depuis Avril 2014...
je me le suis permis et continue encore selon ce que je comprenais de vous aux Affaires européennes il y aura bientôt neuf ans, puis à l'Autorité des marchés financiers : ouverture et écoute, compréhension des systèmes, des psychologies au haut de notre Etat,
cher ami, Monsieur le Secrétaire général.
1°
C'est beaucoup d'avoir contre soi Martine Aubry et Christiane Taubira, la gauche, la République, pourrait-on dire, et plus encore de l'avoir cherché par tant d'initiatives non concertées, parfois très mal fondées (la binationalité inconnue en droit positif français) et par la sensation obstinément donnée à la plupart des Français que des idéaux et des legs sont trahis... sans même qu'il y ait ^des résultats. Chevènement a fait tomber Lionel Jospin, Christiane Taubira peut entamer encore plus un capital électoral bien plus douteux que celui de 1997-2002.
Quoique ce soit, chaque jour, plus difficile et demande de plus en plus un retour du Président au tréfonds de sa conscience, il est toujours possible de réparer. En l'occurence, il s'agit de faire savoir factuellement et donc publiquement à la garde des Sceaux démissionnaire qu'elle a eu raison de s'opposer ab initio au projet présidentiel hâtif et improvisé. Donc retirer le projet, proposer à Christiane Taubira de revenir, sans insister cependant.
Droit du travail. Robert Badinter, entre son livre avec Lyon-Caen et son travail de maintenant, du paragraphe de gauche à celui de droite à la une du Monde auquel il donne sa profession de foi... il ne faut pas prendre les Français dans leur ensemble, salariés ou non de grandes entreprises, pour des... S'il s'agit de remplacer le code du travail par celui des entrepreneurs, il faut le dire, ce sera revenir à la loi Le Chapelier et à ce qu'abolit intelligemment et pour notre prospérité Napoléon III. Sinon, il faut peut-être simplifier mais il est des acquis qui sont devenus le droit naturel des Français pour le travail avec ce qui va avec, les retraites, la pénibilité, etc... . Laisser à la négociation ce qui fait droit dans l'entreprise, c'est abolir la loi. Chacun sait, subit, craint depuis dix-quinze ans le chantage au plan social, qui d'ailleurs est seulement retardé... Il n'y a pas à négocier, il y a à concerter d'éventuelles mises à jour de la loi, ou son retour aux sources de l'équiter et de la participation de tout être humain à ce qui encadre sa vie quotidienne, puis à faire respecter les textes dans la lettre et dans l'esprit.
La gauche, la République, l'espérance, le droit.
2°
Robert Schuman, de Gaulle, Mitterrand et tant d'autres parmi nous voulaient et pensaient l'Europe pour l'indépendance (y compris vis-à-vis de l'Amérique), pour la solidarité, pour la prospérité. L'Europe n'est pas démocratique (un président directement élu par l'ensemble des citoyens de l'Union et ayant prérogative d'appeler au referendum dans les matières du traité), elle n'est pas solidaire, cf. la manière dont nous traitons depuis 2012 la Grèce (malgré la confiance qu'elle eut l'élection française de la même année) en finances, alors qu'elle a été trompée par Goldman Sachs, et dont nous prétendrions la traiter en l'excluant de Schengen. Ce qui est deux fois ignoble, la discrimination d'un Etat membre, capitale Athènes (Démosthène, Platon, Aristote, Homère et Eschyle, et d'autres à qui l'intelligence et le prestige de l'Europe doivent à peu près tout. Et l'Europe n'est pas la prospérité : délocalisation et nivellement des salaires par le bas. Et d'autre part, c'est boucher, fermer partout les huis, sas et faufilades des persécutés cherchant nos portes et nos coeurs. Même si nos opinions sont réticentes ; elles peuvent redevenir généreuses si la République et la démocratie le leur demandent. Pas si c'est le fait de combinards et de menteurs. Nous sommes capables de nous serrer dans le convoi de l'Histoire si celui-ci n'est pas à l'arrêt mais au contraire prend de la vitesse.
Le Président exigeant le respect de chacun des Etats-membres par les autres, donnant l'exemple de la démocratie chez nous et appelant à ce que cette confiance des gouvernants dans les gouvernés régisse l'Europe, peut reprendre encore la main.
Pensées et espérance.
je me le suis permis et continue encore selon ce que je comprenais de vous aux Affaires européennes il y aura bientôt neuf ans, puis à l'Autorité des marchés financiers : ouverture et écoute, compréhension des systèmes, des psychologies au haut de notre Etat,
cher ami, Monsieur le Secrétaire général.
1°
C'est beaucoup d'avoir contre soi Martine Aubry et Christiane Taubira, la gauche, la République, pourrait-on dire, et plus encore de l'avoir cherché par tant d'initiatives non concertées, parfois très mal fondées (la binationalité inconnue en droit positif français) et par la sensation obstinément donnée à la plupart des Français que des idéaux et des legs sont trahis... sans même qu'il y ait ^des résultats. Chevènement a fait tomber Lionel Jospin, Christiane Taubira peut entamer encore plus un capital électoral bien plus douteux que celui de 1997-2002.
Quoique ce soit, chaque jour, plus difficile et demande de plus en plus un retour du Président au tréfonds de sa conscience, il est toujours possible de réparer. En l'occurence, il s'agit de faire savoir factuellement et donc publiquement à la garde des Sceaux démissionnaire qu'elle a eu raison de s'opposer ab initio au projet présidentiel hâtif et improvisé. Donc retirer le projet, proposer à Christiane Taubira de revenir, sans insister cependant.
Droit du travail. Robert Badinter, entre son livre avec Lyon-Caen et son travail de maintenant, du paragraphe de gauche à celui de droite à la une du Monde auquel il donne sa profession de foi... il ne faut pas prendre les Français dans leur ensemble, salariés ou non de grandes entreprises, pour des... S'il s'agit de remplacer le code du travail par celui des entrepreneurs, il faut le dire, ce sera revenir à la loi Le Chapelier et à ce qu'abolit intelligemment et pour notre prospérité Napoléon III. Sinon, il faut peut-être simplifier mais il est des acquis qui sont devenus le droit naturel des Français pour le travail avec ce qui va avec, les retraites, la pénibilité, etc... . Laisser à la négociation ce qui fait droit dans l'entreprise, c'est abolir la loi. Chacun sait, subit, craint depuis dix-quinze ans le chantage au plan social, qui d'ailleurs est seulement retardé... Il n'y a pas à négocier, il y a à concerter d'éventuelles mises à jour de la loi, ou son retour aux sources de l'équiter et de la participation de tout être humain à ce qui encadre sa vie quotidienne, puis à faire respecter les textes dans la lettre et dans l'esprit.
La gauche, la République, l'espérance, le droit.
2°
Robert Schuman, de Gaulle, Mitterrand et tant d'autres parmi nous voulaient et pensaient l'Europe pour l'indépendance (y compris vis-à-vis de l'Amérique), pour la solidarité, pour la prospérité. L'Europe n'est pas démocratique (un président directement élu par l'ensemble des citoyens de l'Union et ayant prérogative d'appeler au referendum dans les matières du traité), elle n'est pas solidaire, cf. la manière dont nous traitons depuis 2012 la Grèce (malgré la confiance qu'elle eut l'élection française de la même année) en finances, alors qu'elle a été trompée par Goldman Sachs, et dont nous prétendrions la traiter en l'excluant de Schengen. Ce qui est deux fois ignoble, la discrimination d'un Etat membre, capitale Athènes (Démosthène, Platon, Aristote, Homère et Eschyle, et d'autres à qui l'intelligence et le prestige de l'Europe doivent à peu près tout. Et l'Europe n'est pas la prospérité : délocalisation et nivellement des salaires par le bas. Et d'autre part, c'est boucher, fermer partout les huis, sas et faufilades des persécutés cherchant nos portes et nos coeurs. Même si nos opinions sont réticentes ; elles peuvent redevenir généreuses si la République et la démocratie le leur demandent. Pas si c'est le fait de combinards et de menteurs. Nous sommes capables de nous serrer dans le convoi de l'Histoire si celui-ci n'est pas à l'arrêt mais au contraire prend de la vitesse.
Le Président exigeant le respect de chacun des Etats-membres par les autres, donnant l'exemple de la démocratie chez nous et appelant à ce que cette confiance des gouvernants dans les gouvernés régisse l'Europe, peut reprendre encore la main.
Pensées et espérance.
mardi 26 janvier 2016
adressé à l'Elysée - ambiance
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
1° le gouvernement donne toutes les impressions possibles et imaginables, sauf celle d'une union pour le travail et pour le résultat de femmes et d'hommes s'estimant mutuellement, se respectant. Déjà et depuis des années, le trop grand nombre autour du président de la République et du Premier ministre en conseil, empêche un véritable débat et la collégialité. Mais ces semaines-ci, la rivalité Valls/Macron - à croire qu'ils ont été nommés l'un l'autre pour s'entre-détruire et donc ménager, augmenter l'espace électoral du Président - et le cas particulier de Christiane Taubira, ne pouvant partir ni de son point de vue ni de celui du Président, rendent totalement disparate l'ensemble gouvernemental. Au point que psychologiquement, il n'y a plus de gouvernement, ce qui modifie constamment l'image du Président et sa propre place dans les institutions qui ne sont plus parlementaires.
Un remaniement - sans circonstances - seulement s'il constitue une première étape vers le gouvernement d'union nationale que je ne cesse de vous suggérer depuis au moins le 11 Janvier 2015, ou qu'au moins il soit si resserré : une douzaine de portefeuilles et sans annexes en haut-commissaires ou en secrétaire d'Etat, qu'enfin nous puissions vivre en ces mois difficiles selon une équipe véritable.
2° le départ de Laurent Fabius (pour le Conseil constitutionnel, avec le précédent de Roger Frey, en Février 1974 : même raison répondre de la révision constitutionnelle voulue par le Président du moment, naguère l'application à lui-même par Georges Pompidou du quinquennat qu'il ne parvenait pas à faire voter) et la proximité psychologique désormais de l'élection présidentielle devrait permettre de penser notre politique étrangère vraiment à nouveau. Non pas des continuités prétendues, ou des synthèses a posteriori d'initiatives surtout réactives. Mais réellement une réflexion, une pensée dont l'articulation en campagne présidentielle, que le Président soit ou non candidat, forcerait l'ensemble du pays à s'interroger et les praticiens à examiner en conscience et selon la somme de nos lacunes. Enfin, les décisions à huis clos (comme pour la plupart des options en politique intérieure) notamment à propos de nos relations et de celles de l'Europe avec les Etats-Unis, seraient débattues au jour.
Ne plus penser selon ce que nous faisons, mais selon l'état du monde et ce qu'il est souhaitable que nous y proposions. Une analyse du monde, un bilan des échecs et impasses dans l'entreprise européenne. Tout se passe actuellement dans le monde comme si se heurtaient sans autre logique que l'inertie de chacun - mais combien pesante - de très grandes puissance : Amérique, Chine, Russie mais déclinantes et dérivantes. Avec une Europe-objet, satellite des Etats-Unis, proie du commerce et de l'investissement chinois, tétanisée par le Proche-Orient et par la Russie sources de violence.
L'organigramme du Quai d'Orsay privilégie l'administration de soi et les Français de l'étranger, absolument pas la réflexion stratégique à Paris, ni, depuis nos ambassades, le rayonnement, l'information, le renseignement (qui ne doit pas être principalement sur le risque terroriste mais bien sur l'esprit des peuples, nos partenaires). Il convient également que cesse le comble d'une mondialisation commerciale et économique (que je ne crois ni d'avenir ni irréversible) caractérisant aujourd'hui les relations internationales et d'une absence totale pour notre pays d'outils de commerce extérieur. Nous les avions jusqu'il y a dix ans et avec un réseau local encore plus capillaire que celui du Quai d'Orsay, quand ses agents étaient surtout "recrutés locaux".
Donc, dans la perspective de la campagne présidentielle, donner les tenants et aboutissants d'un examen national de notre expression dans le monde et notre analyse de ce monde.
3° ne voyant que ce qui se voit, j'ai la sensation que - l'intergouvernemental étant le tout du fonctionnement européen - le Président n'est pas assez en tête-à-tête avec ses homologues et que dans le monde où très peu est lisible, visible, audible, ses voyages ne sont pas en plein air ni de peuple à peuple. Séjours trop courts, pas assez de temps pour sonder le partenaire et éventuellement nouer une relation profonde, pas de façade, surtout un encombrement sinon la pollution du politique par notre obsession des grands contrats. En diplomatie, arriver en demandeur, réduit tout : notre crédibilité, notre prestige évidemment et surtout le champ des entretiens et des réflexions, dépaysés pour les Français, stimulants pour nos hôtes étrangers.
4° qu'il s'agisse de croissance économique, d'échanges, d'investissements, il est vital que l'inventaire de notre patrimoine économique et intellectuel soit fait. Formation de nos cadres selon des "modèles" étrangers, désindustrialisation accélérée : qu'avons-nous encore en propre ? que devons-nous reconquérir ?
5° enfin, l'Europe ne peut plus se continuer autrement qu'en apparence si les peuples n 'ont de possibilité que la détester pour ce qu'elle fait et ne fait pas. Les peuples ne peuvent se l'approprier si le fonctionnement n'est qu'entre gouvernements- membres sans qu'il y ait une dynamique indépendante de ceux-ci. Il faut inventer d'urgence toutes pratiques de démocratie directe pour que s'incarne et s'entende l'Union européenne chez elle et au dehors.
En somme, au lieu de gérer pendant les dix-huit mois à venir, il faut conduire une intense réflexion collective, nationale pour définir ce que nous voulons (être et faire) à long terme.
Bonne fin de soirée si vous me lisez maintenant. Sinon bonne suite de semaine.
1° le gouvernement donne toutes les impressions possibles et imaginables, sauf celle d'une union pour le travail et pour le résultat de femmes et d'hommes s'estimant mutuellement, se respectant. Déjà et depuis des années, le trop grand nombre autour du président de la République et du Premier ministre en conseil, empêche un véritable débat et la collégialité. Mais ces semaines-ci, la rivalité Valls/Macron - à croire qu'ils ont été nommés l'un l'autre pour s'entre-détruire et donc ménager, augmenter l'espace électoral du Président - et le cas particulier de Christiane Taubira, ne pouvant partir ni de son point de vue ni de celui du Président, rendent totalement disparate l'ensemble gouvernemental. Au point que psychologiquement, il n'y a plus de gouvernement, ce qui modifie constamment l'image du Président et sa propre place dans les institutions qui ne sont plus parlementaires.
Un remaniement - sans circonstances - seulement s'il constitue une première étape vers le gouvernement d'union nationale que je ne cesse de vous suggérer depuis au moins le 11 Janvier 2015, ou qu'au moins il soit si resserré : une douzaine de portefeuilles et sans annexes en haut-commissaires ou en secrétaire d'Etat, qu'enfin nous puissions vivre en ces mois difficiles selon une équipe véritable.
2° le départ de Laurent Fabius (pour le Conseil constitutionnel, avec le précédent de Roger Frey, en Février 1974 : même raison répondre de la révision constitutionnelle voulue par le Président du moment, naguère l'application à lui-même par Georges Pompidou du quinquennat qu'il ne parvenait pas à faire voter) et la proximité psychologique désormais de l'élection présidentielle devrait permettre de penser notre politique étrangère vraiment à nouveau. Non pas des continuités prétendues, ou des synthèses a posteriori d'initiatives surtout réactives. Mais réellement une réflexion, une pensée dont l'articulation en campagne présidentielle, que le Président soit ou non candidat, forcerait l'ensemble du pays à s'interroger et les praticiens à examiner en conscience et selon la somme de nos lacunes. Enfin, les décisions à huis clos (comme pour la plupart des options en politique intérieure) notamment à propos de nos relations et de celles de l'Europe avec les Etats-Unis, seraient débattues au jour.
Ne plus penser selon ce que nous faisons, mais selon l'état du monde et ce qu'il est souhaitable que nous y proposions. Une analyse du monde, un bilan des échecs et impasses dans l'entreprise européenne. Tout se passe actuellement dans le monde comme si se heurtaient sans autre logique que l'inertie de chacun - mais combien pesante - de très grandes puissance : Amérique, Chine, Russie mais déclinantes et dérivantes. Avec une Europe-objet, satellite des Etats-Unis, proie du commerce et de l'investissement chinois, tétanisée par le Proche-Orient et par la Russie sources de violence.
L'organigramme du Quai d'Orsay privilégie l'administration de soi et les Français de l'étranger, absolument pas la réflexion stratégique à Paris, ni, depuis nos ambassades, le rayonnement, l'information, le renseignement (qui ne doit pas être principalement sur le risque terroriste mais bien sur l'esprit des peuples, nos partenaires). Il convient également que cesse le comble d'une mondialisation commerciale et économique (que je ne crois ni d'avenir ni irréversible) caractérisant aujourd'hui les relations internationales et d'une absence totale pour notre pays d'outils de commerce extérieur. Nous les avions jusqu'il y a dix ans et avec un réseau local encore plus capillaire que celui du Quai d'Orsay, quand ses agents étaient surtout "recrutés locaux".
Donc, dans la perspective de la campagne présidentielle, donner les tenants et aboutissants d'un examen national de notre expression dans le monde et notre analyse de ce monde.
3° ne voyant que ce qui se voit, j'ai la sensation que - l'intergouvernemental étant le tout du fonctionnement européen - le Président n'est pas assez en tête-à-tête avec ses homologues et que dans le monde où très peu est lisible, visible, audible, ses voyages ne sont pas en plein air ni de peuple à peuple. Séjours trop courts, pas assez de temps pour sonder le partenaire et éventuellement nouer une relation profonde, pas de façade, surtout un encombrement sinon la pollution du politique par notre obsession des grands contrats. En diplomatie, arriver en demandeur, réduit tout : notre crédibilité, notre prestige évidemment et surtout le champ des entretiens et des réflexions, dépaysés pour les Français, stimulants pour nos hôtes étrangers.
4° qu'il s'agisse de croissance économique, d'échanges, d'investissements, il est vital que l'inventaire de notre patrimoine économique et intellectuel soit fait. Formation de nos cadres selon des "modèles" étrangers, désindustrialisation accélérée : qu'avons-nous encore en propre ? que devons-nous reconquérir ?
5° enfin, l'Europe ne peut plus se continuer autrement qu'en apparence si les peuples n 'ont de possibilité que la détester pour ce qu'elle fait et ne fait pas. Les peuples ne peuvent se l'approprier si le fonctionnement n'est qu'entre gouvernements- membres sans qu'il y ait une dynamique indépendante de ceux-ci. Il faut inventer d'urgence toutes pratiques de démocratie directe pour que s'incarne et s'entende l'Union européenne chez elle et au dehors.
En somme, au lieu de gérer pendant les dix-huit mois à venir, il faut conduire une intense réflexion collective, nationale pour définir ce que nous voulons (être et faire) à long terme.
Bonne fin de soirée si vous me lisez maintenant. Sinon bonne suite de semaine.
lundi 25 janvier 2016
dimanche 24 janvier 2016
Inquiétude & Certitudes - dimanche 24 janvier 2016
Dimanche 24 Janvier 2016
Saint-Brieuc, les rues du centre désertes,
sensation renforcée parce qu’elles sont piétonnes, des gens de tous âges
inspirant cette sensation de pauvreté et de tristesse poignantes,
ressource : la coquille Saint-Jacques, mais quoi d’autres ? le bord
de la mer ne semble pas donner lieu à des sites touristiques et balnéaires
comme le Morbihan en regorge … alors ? une ville mourante sinon morte, la
cathédrale est d’ailleurs sépulcrale d’extérieur, la préfecture années 50 ou
70, qu’y avait-il à la place, la mairie style 1880 mais en pauvre au regard de
la somptuosité de mauvais de goût d la « nôtre ». Seule réussite, un
quartier vers l’entrée dans la ville depuis Loudéac et Pontivy et des paysages
plats, vides, pas beaux : un ensemble de palais des congrès, de médiathèque et
une école des beaux-arts aux bâtiments considérables et très modernes, quoique
sans recherche. Quelques avenues, l’une alternant des maisons-pavillons sans
âge et quelques petits immeubles IIIème République. N’ayant pas « fait »
la promenade de mes aimées en centre-ville, j’ai cependant trouvé et avec
intérêt (y revenir pour des photos) la multiplicité des « tags » mais
de très grandes dimensions, et traités avec soin, de véritables fresques. à
Vannes. – La SPA briochine, le long des grèves, c’est d’ailleurs l’appellation
de la route de bord de mer, forte échancrure. J’étais déjà venue, Très beau
site, les enclos très bien disposés, beaucoup d’espace, une entreprise se
voulant détachée des ambiances pas toujours : ainsi la SPA de Paris,
parfois scandaleuse en finances et en éthique,. Evidence que les chiens sont
très bien tenus, mais qu’ils attendent, une vie dramatisée par l’abandon et
sans doute avant des traumatismes. Les deux chiens que nous cherchons par
dévotion au souvenir de Jean-le-bon… sont là. Le principe de l’adoption arrêté,
mais effectivement pas raisonnable de les remmener sans préparer accueil et
adaptation. Edith et Marguerite sont passées de la réticence à l’acquiescement
Perspectives – elles aussi changeantes, sinon multipliées – passées de deux à
quatre : Zorba, de belle prestance, genre border-collee mais en brun,
encore en forme pour ses onze ans, donc lui donner une belle fin de vie. La
chienne de quatre ans : persuader les filles de Jean de l’adopter, elle
est d’ailleurs belle, surnommée Bella par le personnel soignant, très dessin
animé, mais craintive au possible. Et nous repérons, Marguerite : une
adorable petite beagle, qui reviendrait avec les nôtres à une forme de famille,
et surtout la voisine d’abri de Bella, une petite caniche beige, au poil noué
et humide de toutes parts, qui supplie qu’on l’emmène : c’est ma
résolution… Voilà la journée.
Echo du « livre-événement »,
expression éculée depuis vingt ans et « servant » chaque semaine…
pauvreté des titres d’hebdomadaires. "Une" du Figaro et du Monde, celui donc de NS, même photo. de tête
seulement, le cheveu grisonnant, « ses regrets, ses projets » et
entre deux, je ne sais plus quel titre pour faire trilogie. Le titre… le mime
de l’amour et de la consécration d’une existence : la France pour la vie… communicatuon, échos de radio. Son regret,
c’est la formule qui aura caractérisé son règne, son comportement et son
sans-gêne ou bien un manque de contrôle, fait de l’immaturité… casse-toi,
pauv’con mais au prix d’une autre formule
retenu par les commentateurs : FILLON est « monsieur pip » parce
qu’avant le conseil des ministres… Dans le trio, AJ et NS sont également
antipathiques, le premier archi-composé et bénéficiant d’une amnésie des
journalistes plus encore que des électeurs : Novembre-Décembre 1995, puis
la raclée du printemps de 1997, le second toujours au naturel mais détestable,
et rétrospectivement totalement vide sauf la honte du discours de Grenoble en
Juillet 2010. Il est vrai que le démantèlement de l’industrie française et
notre entrée en dépendance des capitaux arabes et étrangers – même s’il est
probable que le % reste faible mais les opérations sont spectaculaires – ne
datent pas de son exercice pouvoir mais de l’actuel. FILLON a pour lui, sera-ce
suffisant ? de n’être pas antipathique, mais d’une certaine manière
victime. On ne sait rien de sa psyché, alors qu’on sait tout de celle des deux
autres. – Gestion du monde, que va être la semaine prochaine en bourse ?
autour de la planète ? quels aveux chinois ? et comble ce décrochage
total de l’Europe qui devrait être vent debout devant la catastrophe monétaire
qui s’annonce, alors que l’euro face au dollar… la FED avait anticipé en
haussant ses taux il y a un mois ou deux, en redevnant active et rompant avec
une stratégie d'immobilité depuis l'automne de 2008… DRAGHI promet des
décisions fortes qui seront prises… le 10 Mars. Ce seront de nouvelles
liquidités pour les banques, du rachat massif de leurs obligations sans
qu’elles soient contraintes de financer l’économie. Ma chère femme, magistrale
depuis vingt-deux ans que nous nous sommes rencontrés, pour exposer en une
phrase des mécanismes complexes. En tête-à-tête avec Jean-Marcel JEANNENEY,
demandeur satisfait pleinement : son commentaire de la « titrisation »
quelques mois avec la mort du très grand ministre, tout proche de son centenaire.
Prier… dans ce qui n’est pas désordre ni
garenne en mon âme, mais certitude de ma dépendance pour toutes suites. Ma foi
ne m‘appartient pas, je la reçois chaque jour en forme d’espérance, le dogme
est une ambiance culturelle depuis ma naissance en tout et à chaque événement,
mais la relation personnelle et l’attente sont le fruit de l’espérance. Et
l’espérance, plus encore que la foi et la charité sont le don de Dieu. L’Ancien
Testament peut se résumer ainsi : Dieu par la révélation de Sa
sollicitude, Abraham et ensuite, et la répétition de Ses promesses nous a donné
l’espérance. Aujourd’hui s’accomplit ce
passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre [1]. Le peuple assemblé autour d’Esdras :
solennellement et pieusement, le précédent de nos messes paroissiales – pour la
liturgie dite de la Parole – est là. Le scribe Esdras se tenait sur une
tribune de bois, construite tout exprès. Esdras ouvrit le livre ; toue le
peuple le voyait, car il dominait l’assemblée. Quand il ouvrit le livre, tout
le monde se mit debout. Alors Esdras bénit le Seigneur, le Dieu très grand et
tout le peuple, levant les mains, répondit : « Amen !
Amen ! ». Puis ils s’inclinèrent et se prosternèrent devant le
Seigneur, le visage contre terre (ce
qu’ont bien retenu nos frères en foi : les musulmans). Esdras lisait
un passage dans le livre de la loi de Dieu, puis les Lévites traduisaient,
donnaient le sens et l’on pouvait comprendre. C’est textuellement ce que fait le Christ, achevant toute prophétie par
Lui-même… et commençant Son ministère public dans Son village natal : Jésus
referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue,
avaient les yeux fixés sur lui. Alors, il se mit à leur dire :
« Aujourd’hui… » Et c’était
Isaïe : il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer
aux captifs leur libération, aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre
en liberté opprimés… Réponse de l’humanité dont Paul rappelle
qu’elle est une : c’est dans un unique Esprit, en effet, que nous
tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés pour
former un seul corps…- Conclusion pour
cette journée, pour la messe familiale et paroissiale de tout à l’heure, pour
toute notre vie : accueille les paroles de ma bouche, le murmure de
mon cœur : qu’ils parviennent jusqu’à toi, Seigneur, mon rocher, mon
défenseur !
Etudier,
me mettre à jour, reprendre le fond des choses : un ou deux ans de Monde. En relations internationales, deux fils, la crise financière et
bancaire : fondamentalement celle de la spéculation et de l’exercice des
souverainetés, apparemment depuis Octobre 2008, et la crise, du point de vue
européen, des remodelages de la carte du monde, du printemps arabe à « daech »
et à l’accord partiel de l’ « Occident » avec l’Iran jusqu’au
vacillement des géants russe et chinois, et à l’incertitude des Etats-Unis sur
eux-mêmes.
Certitude,
l’ensemble fait la plus forte crise du temps de paix depuis le choc de 1929.
La
France n’est prête à rien, ni à tirer parti de l’absence avérée de leadership
mental en Europe pour son grand retour, ni à se reprendre en patrimoine
industriel et en vérityable dialogue social. Lecture édifiante du Canard enchaîné, daté du . Bien expliqué, le passe-passe pour abolir les trente-cinq
heures, évidence dénoncée avant même le discours présidentiel sur les mesures d’incitation
à l’emploi (les 500.000 postes en formation). Le ridicule des livres pour l’élection
présidentielle, je les lirai naturellement, mais manifestement il n’y a et il n’y
aura aucun programme percutant, et je doute de l’intérêt-même du livre de NS. En
revanche, le passage de Fabius au Conseil constitutionnel est aussi arrangé que
la nomination de Roger Frey par Georges Pompidou en Février 1974. A l’époque, faire
passer une démission pour se représenter aussitôt, sans l’intérim de Poher et s’appliquer
le quinquennat à lui-même. A présent, faire passer la déchéance de nationalité
et la constitutionnalisation de l’état d’urgence. A cette occasion, évocation
de l’organigramme au Quai d’Osray : les « grandes directions »
seraient aujourd’hui sans aucun lien avec les relations internationales et l’élaboration
d’une politique étrangère. Direction générale de l’administration et de la
modernisation direction des Français de l’étranger et de l’administration
consulaire et un Institut français (est-ce l’animation du réseau de nos
Instituts ou autre chose ?). Les chroniques de Claude Angeli : ses
informations sur nos politiques et nos capacités militaires. La réintégration
totale dans le système OTAN viendrait d’être décidé. Caractéristique : un
exercice présidentiel totalement personnel, et une manière de faire constamment
cynique. Avoir nommé Valls et Macron ensemble pour qu’ilsl se détruisent
mutuellement en images et en électorat putatif…
Confirmation :
Nokia-Alcatel-Lucent, ce n’est nullement une fusion mais bien un
rachat.
[1] - Néhémie VIII 2
à 10 passim ; psaume XIX ; 1ère lettre de Paul aux
Corinthiens XII 12 à 30 ; évangile selon saint Luc I 1 à 4 & IV 14 à 21
samedi 23 janvier 2016
vendredi 22 janvier 2016
jeudi 21 janvier 2016
mercredi 20 janvier 2016
adressé à l'Elysée - est-ce connu ? est-ce compris ?
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
les Français ne sont pas d'accord avec les politiques et notamment avec le gouvernement, et même avec le Président, parce qu'ils ne sont pas gouvernés comme ils le souhaitent, c'est-à-dire en connaissance de cause. La cause n'étant pas l'exercice d'une fonction, voire même la science des grandes orientations pour la France en ce siècle et dans ce monde. La cause n'est pas davantage les rituelles gestions de la fiscalité, des charges sociales et des différentes difficultés des multiples professions et corporations. Elle est ce qu'ils vivent... eux, les Français, les citoyens, leurs familles respectives.
1° travail, entreprise et vie quotidienne. Santé de la nation en chacun de ses individus.
Ce ne sont pas les chômeurs qui sont mal dans leur peau, mais ceux qui sont dans l'entreprise. L'entreprise est un lieu de stress et de mal-être. La menace du renvoi, de la perte du travail, de l'exclusion est constante, moralement, psychologiquement harassante. Toutes les branches de la médecine et du para-médical l'attestent : les Français sont moralement épuisés par leur vie au travail. Nulle paresse, mais disparition d'un droit du travail, arbitraire et exigence chaque année plus pressante et pour des objectifs toujours plus élevés : exigence pour le profit, la rentabilité. Inquiétude et fatigue. Le chantage à l'emploi est intense, cruel
En focalisant tout sur une diminution statistique du chômage - et en se mettant en dépendance constante des chiffres, donc du commentaire des médias - le Président et son gouvernement, surtout l'actuel, font doublement fausse route. Il n'y aura pas diminution. Ce n'est pas cela, pas le chômage, qui ronge la France, mais l'état de vie et ce constat désespérant pour tout un chacun que les questions vraies de chacun ne sont pas traitées, pas même perçues par les gouvernants.
Le recul de la longévité est tout simplement la traduction de la mal-portance des Français. S'ajoutant à leur mal-gouvernance, dont ils ont parfaitement conscience, qui n'est plus sujet de critique mais de honte. Nous pouvons tellement faire mieux, nous méritons tellement mieux.
Conséquences probables : recul de la natalité. La famille est en crise, ce n'est pas assez analysé. La "recomposition" devient majoritaire statistiquement et dans la vie quotidienne. C'est un facteur évidemment corrosif pour la société française. Les repères se perdent et les initiatives gouvernementales de ces dernières années, au doigt mouillé, sans aucune nécessité - de la nouvelle présentation des plaques minéralogiques au nouveau "découpage" des régions - effacent cette sorte de géographie apprise par la vie quotidienne. Politique et ses abstractions, vie et son immédiat, son concret.
2° la banque. On approche du drame de beaucoup de personnes et de l'effondrement de toute capacité étatique pour financer quoi que ce soit. La relation quotidienne du Français et de la banque par plateforme téléphonique et interrogation internet pour les opérations et la vérification des comptes, fait fiasco sous cent prétextes de sécurité, de frais, de pénalisations, de code à recevoir pour tel plafond etc... Les publicités pour attirer le client sont mensongères, les "conseillers de clientèle" ne sont plus formés Les banques ne conseillent plus, elles cumulent le plus de métiers possibles, la caution, l'assurance notamment, elles sous-traitent presque tout, les échelons de décision ne sont plus visibles quand il en existe encore. Les particuliers subissent. L'Etat qui se défausse déjà si indûment sur les collectivités locales, ne peut plus financer les appels de fonds et les investissements de ce qu'il reste du secteur public. Tous les avoirs patrimoniaux français sont en vente, les banques sont prospères mais les individus sont strangulés bien davantage par leurs relations avec le système bancaire que par la fiscalité.
Les relations de la France et des Français avec l'argent sont exécrables. L'endettement national n'a jamais expliqué : où est passé l'argent, quel trou bouchait-on ? Et le particulier qui pourrait concourir au redressement national si l'emprunt public était comme antan proposé aux personnes physiques, vit autant de contraintes que l'Etat-même. La banque, sans que cela emporte forcément son statut, a une mission de service public. Elle ne la remplit plus, elle n'est qu'une activité plus que profitable au détriment des clients surfacturés de services et frais, livrés à eux-mêmes, et au détriment de l'Etat.
Le.s fichages à la Banque de France et les prises d'hypothèques judiciaires se font discrétionnairement, sans contradictoire.
L'implosion soviétique de 1990-1991 a été en bonne partie causée, sans que cela ait été remarqué dans le moment puis analysé ensuite par l'incapacité dès le milieu des années 1980 du pouvoir central de continuer d'investir dans le secteur industriel. J'ai vu au Kazakhstan en 1992 cet encan (dont nous n'avons pas su "profiter"). La vie quotidienne était caractérisée et je ne crois pas que cela ait changé par la réduction au plus rudimentaire du service des banques aux particuliers. Nous allons arriver à ce stade.
Ces deux points sont décisifs pour la vie quotidienne.
Les problèmes de sécurité et de cohésion nationales sont aisés à résoudre sans la moindre retouche des textes. Du renseignement, de l'infiltration, une réelle collaboration entre Etats-membres et leurs "services". Le service militaire et civique, universel pour garçons et filles, avec une forte période transeuropéenne, fera du brassage social, un crible pour les orientations professionnelles et un patriotisme européen. C'est aisé. La restauration et l'expression de la mémoire nationale collective, à l'occasion-même des recompositions ethniques et sociales de notre démographie sont plus difficiles mais une autre approche du sécuritaire et renouer avec un service national de durée appréciable produiront l'ambiance favorable autant que l'outil.
En revanche, pénétrer dans ce qui ronge quotidiennement la physiologie-même des Français et leur autonomie suppose une mûe des dirigeants de l'Etat et des grandes entreprises. Les conditions pratiques de la vie doivent changer. La précarité n'est plus vivable. Or c'est ce que nationalement et individuellement, "on" nous fait vivre en bavardant à longueur d'années hors sujet.
Bonne fin de soirée si vous me lisez maintenant cher ami, et bonne journée si ce n'est que demain.
mardi 19 janvier 2016
lundi 18 janvier 2016
courriel à l'Elysée - décryptage au scalpel - Soir 3 . France 3
Cher ami, Monsieur le Secrétaire
général,
une politique peut ne pas réussir mais la communication ne doit pas se rater. Chaque intervention du Président a été, depuis au moins un an, systématiquement déflorée, plusieurs jours à l'avance et dans les heures la précédant, c'était si précis que tout paraissait redite. Sur un sujet important et dans une ambiance de précampagne enfermant les politiques et la politique dans le vase clos de professionnels sans prise sur la conscience nationale, il importait de surprendre, ou plus sûrement de ne rien dire. Simplement faire, et provoquer l'analyse de ce qui se fait. Quant à l'étranger - en presse et en pensée des milieux qui peuvent, dirigeants ou pas, regarder ailleurs que chez eux et donc parfois vers nous - il ne retient que la geste d'un candidat au redoublement de sa charge malgré son agonie personnelle. Dans ces deux registres, la scène intérieure et le reste du monde, la communication a été pitoyable et le médiatique amoindrit plutôt qu'il ne le soutient, l'ensemble des mesures dont le commentaire n'était que de la compétence d'un ou deux ministres. S'il fallait absolument parler.
Et si le Président voulait - lui surtout - parler, il fallait d'abord une heure où les Français, le peuple, non la presse qui peut se convoquer jour et nuit, seraient à l'écoute. Il fallait aussi rebondir. Prendre acte des commentaires et quolibets, à l'avance.Soit, vous dites que ce plan est celui de ma réélection à mes propres conditions : l'inversion des courbes du chômage dûment vérifiée. Soit, ces cinq cent mille de nos compatriotes en déshérence sont notre souci et nous les aidons à se remettre en condition, etc... et vous dites que c'est autant de gagné en statistiques. Eh bien, réintégrez-les dans la statistique finale. Que l'effort, que le résultat soient nets de tout l'artifice que vous supposez. Je ne veux pas le visuel mais le réel, et vous le vivez - vous - chacun ayant dans son entourage, dans sa famille, parmi les amis, les camarades, les grands enfants des chômeurs qui désespèrent, qui sont lassés, qui s'abîment. C'est la reprise générale de notre économie que nous voulons tous, notre réindustrialisation, la planification de notre redressement sans échéance de date ni d'élection. Voilà ce que nous voulons, ensemble, moi parmi vous, vous avec moi, pour pousser à la roue, aidez-moi.
Mais mieux valait ne rien dire et commencer de mettre en place.
A faire reposer le financement en partie sur les régions rappelle malheureusement un autre tour de passe-passe. Avant 1958, c'était la débudgétisation. Aujourd'hui, c'est la défausse de l'Etat sur des institutions et des circonscriptions refaites sans consultation. La journée avec les responsables justement élus de nos régions aurait suffi pour justifier une prise de parole présidentielle, s'il en fallait une.
Le pouvoir ne doit plus se commettre avec les médias, les émissions ou les commentateurs à succès. Le Premier ministre, physiquement épuisé et roulé dans les cordes chez Ruquier. Toutes ces moqueries, tous ces commentaires seraient impossibles si les choses étaient sérieusement menées, planifiées, sans recherche de formules, de communication.
Quand un pays et le pouvoir qui doit l'animer et en répondre sont moqués, comment n'avoir pas nous-mêmes tellement de tristesse que nous nous sentons solidaires de ceux-mêmes qui nous font perdre toute substance, tout élan.
Pensées.
une politique peut ne pas réussir mais la communication ne doit pas se rater. Chaque intervention du Président a été, depuis au moins un an, systématiquement déflorée, plusieurs jours à l'avance et dans les heures la précédant, c'était si précis que tout paraissait redite. Sur un sujet important et dans une ambiance de précampagne enfermant les politiques et la politique dans le vase clos de professionnels sans prise sur la conscience nationale, il importait de surprendre, ou plus sûrement de ne rien dire. Simplement faire, et provoquer l'analyse de ce qui se fait. Quant à l'étranger - en presse et en pensée des milieux qui peuvent, dirigeants ou pas, regarder ailleurs que chez eux et donc parfois vers nous - il ne retient que la geste d'un candidat au redoublement de sa charge malgré son agonie personnelle. Dans ces deux registres, la scène intérieure et le reste du monde, la communication a été pitoyable et le médiatique amoindrit plutôt qu'il ne le soutient, l'ensemble des mesures dont le commentaire n'était que de la compétence d'un ou deux ministres. S'il fallait absolument parler.
Et si le Président voulait - lui surtout - parler, il fallait d'abord une heure où les Français, le peuple, non la presse qui peut se convoquer jour et nuit, seraient à l'écoute. Il fallait aussi rebondir. Prendre acte des commentaires et quolibets, à l'avance.Soit, vous dites que ce plan est celui de ma réélection à mes propres conditions : l'inversion des courbes du chômage dûment vérifiée. Soit, ces cinq cent mille de nos compatriotes en déshérence sont notre souci et nous les aidons à se remettre en condition, etc... et vous dites que c'est autant de gagné en statistiques. Eh bien, réintégrez-les dans la statistique finale. Que l'effort, que le résultat soient nets de tout l'artifice que vous supposez. Je ne veux pas le visuel mais le réel, et vous le vivez - vous - chacun ayant dans son entourage, dans sa famille, parmi les amis, les camarades, les grands enfants des chômeurs qui désespèrent, qui sont lassés, qui s'abîment. C'est la reprise générale de notre économie que nous voulons tous, notre réindustrialisation, la planification de notre redressement sans échéance de date ni d'élection. Voilà ce que nous voulons, ensemble, moi parmi vous, vous avec moi, pour pousser à la roue, aidez-moi.
Mais mieux valait ne rien dire et commencer de mettre en place.
A faire reposer le financement en partie sur les régions rappelle malheureusement un autre tour de passe-passe. Avant 1958, c'était la débudgétisation. Aujourd'hui, c'est la défausse de l'Etat sur des institutions et des circonscriptions refaites sans consultation. La journée avec les responsables justement élus de nos régions aurait suffi pour justifier une prise de parole présidentielle, s'il en fallait une.
Le pouvoir ne doit plus se commettre avec les médias, les émissions ou les commentateurs à succès. Le Premier ministre, physiquement épuisé et roulé dans les cordes chez Ruquier. Toutes ces moqueries, tous ces commentaires seraient impossibles si les choses étaient sérieusement menées, planifiées, sans recherche de formules, de communication.
Quand un pays et le pouvoir qui doit l'animer et en répondre sont moqués, comment n'avoir pas nous-mêmes tellement de tristesse que nous nous sentons solidaires de ceux-mêmes qui nous font perdre toute substance, tout élan.
Pensées.
dimanche 17 janvier 2016
samedi 16 janvier 2016
vendredi 15 janvier 2016
ce que l’on sait de l’attaque terroriste à Ouagadougou - Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters
Le 15.01.2016 à 22h08 • Mis à jour le 16.01.2016 à 17h58
Le groupe Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué, samedi 16 janvier, les attaques qui ont endeuillé Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Dans la soirée du vendredi 15 janvier, des assaillants ont mitraillé les terrasses de restaurants avant de se retrancher avec des otages dans l’hôtel Splendid, au centre de la ville.
Plusieurs assauts des forces de sécurité locale ont eu lieu dans la nuit et la matinée pour mettre fin à la prise d’otages dont le bilan, encore provisoire, atteint 26 morts selon le ministre de la communication burkinabé, dont deux Français a annoncé le Quai d’Orsay.- Mitraillage des terrasses et prise d’otages au Splendid
Un témoin interrogé par Le Monde a raconté que trois hommes encagoulés se sont introduits en début de soirée dans l’enceinte de l’hôtel, situé sur l’avenue Kwame N’Krumah, une des principales artères de la ville. Le Splendid, qui compte 147 chambres, est notamment fréquenté par des Occidentaux et par du personnel des agences onusiennes.
Le nombre exact de personnes présentes lors de l’attaque n’a pas été communiqué, mais, selon nos informations, le lieu devait être bondé : une réception de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) s’y déroulait. Le ministre de la fonction publique burkinabé se trouvait dans l’établissement. Il a pu être libéré.
- Un bilan lourd et encore provisoire
- La France et les Etats-Unis en soutien
Les forces spéciales françaises sont épaulées par des militaires américains, a indiqué un officiel à Washington, cité par l’agence AP. Le Pentagone a par ailleurs confirmé l’appui des Etats-Unis : « La France a réclamé un soutien immédiat ISR [surveillance aérienne, souvent assurée par des drones] et nous sommes en train de le mettre en œuvre », a détaillé un responsable de la défense.
- Revendication d’AQMI
La branche
médiatique d'#AQMI
vient de diffuser l'enregistrement audio d'une discussion avec l'un des
assaillants du Splendid à #Ouagadoudou
19:24 - 15 janv. 2016
1e
point important, au moins l'un des assaillants est parfaitement arabophone mais
je n'arrive pas à déterminer son accent, ni son origine.
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L'assaillant
qui s'exprime dans cet audio prétend agir pour venger le Prophète (référence
aux caricatures) et soutenir les opprimés.
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L'assaillant
d'AQMI évalue à cet instant le nombre total de victimes à 30 personnes, sans
préciser leurs nationalités, ni leurs origines.
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Son
interlocuteur d'AQMI demande à l'assaillant s'il a un message pour la France,
celui-ci bien entendu répond en proférant des menaces.
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Puis
le membre de la section médiatique d'AQMI, toujours au téléphone, suggère à
l'assaillant d'adresser un message à Zawahiri, leader d'AQ.
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Après
avoir affirmé son obéissance à Zawahiri, l'assaillant exprime également sa
solidarité à la Oumma & aux jihadistes de Syrie et du Yémen
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A ma
connaissance, c'est la 1e fois qu'un groupe jihadiste diffuse une
"interview" avec des terroristes durant une prise d'otage.
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Afin
de préserver son anonymat, la voix du "journaliste" d'#AQMI était
modifiée durant les 3min31 de cette interview.
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.@RomainCaillet Et
vous allez continuer pendant tout l'assaut à relayer la propagande d'#AQMI ? #Ouagadougou
#terrorisme
#Burkina
#medias
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jeudi 14 janvier 2016
couriellé à l'Elysée : la roulette russe ou l'unisson
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
notre vie publique accélère son mouvement brownien. Le Président n'est pas seul responsable de cette dégénérescence qui est aussi celle de notre République. L'esprit initial de 1958 a été progressivement perdu, il est totalement oublié aujourd'hui plus par les "élites" et "la classe politique" d'ailleurs que par le peuple. La réalité n'est pas perçue : le démantèlement de notre économie et les périls mondiaux qui ne sont pas que daech, mais bien l'ensemble de la non-gouvernance de la planète et d'un système passif nous faisant passer d'une hégémonie à l'autre (Etats-Unis puis Chine), hégémonie ne s'exerçant qu'en forme de dépendance mentale et économique et financière du reste du monde.
Tout cela est trop pour une majorité présidentielle et parlementaire qui n'existe plus qu'au passé, sur le papier et par réflexe de survie pour 2017.
Nous ne pouvons attendre cette échéance. Nous ne pouvons non plus la jouer à la roulette russe pour investir - selon les habitudes prises depuis une dizaine d'années - une personnalité dont l'élection devra tout au défaut de qui que soit d'autre ou aux circonstances des dernières semaines de campagne, pour qu'ensuite tout se fige pour cinq ans. C'est insupportable à penser, c'est illégitime, c'est être coupé et de la nécessité que la France soit ré-animée, ré-orientée - ce que souhaitent tous les Français, toutes les professions, toutes les classes d'âges et même tous les "intérêts" - et de tout avenir pour un pays qui va mourir s'il ne change pas de mode de fonctionnement politique.
Donc, l'union nationale. Un gouvernement formé par consensus de tous les partis, composé de tous les mouvements politiques existants, ramassé en une douzaine de personnalités au plus pour qu'il y ait vraiment délibération libre en conseil des ministres et gouvernement du pays d'une façon enfin collégiale, et non pas selon l'infaillibilité présidentielle.
Ce gouvernement "gèrera" les affaires courantes d'ici 2017 : elles sont petites, mais surtout changera la donne mentale par une réforme électorale profonde (représentation proportionnelle, vote blanc légalisé, quorum de participation) et il engagera avec nos partenaires de l'Union européenne l'instauration de la démocratie directe en Europe. Celle-ci - quasiment en charge du monde puisque l'Amérique et la Chine ont failli dans un leadership que successivement chacune a reçu des circonstances et de la faiblesse des autres - doit reconsidérer et les formes de sa solidarité et ce qu'elle veut que soit le monde : migrations, échanges commerciaux, finances responsables. L'Europe est en train de se disloquer moralement, de revenir à ses pires démons et - là aussi - d'oublier ses origines d'après-guerre et même ses ambitions et élans quand le système soviétique a implosé.
La qualité de ce gouvernement, l'ampleur de ces réformes de structures pour que notre pays soit de nouveau moralement debout et son peuple enfin participant et intéressé à la "marche" de ses propres affaires, dégageront une personnalité à quasiment plébisciter par une élection présidentielle d'exception, c'est-à-dire répondant aux circonstances mondiales, européennes, nationale.
Tout le reste n'est pas à l'échelle - à commencer par la querelle devenue sémantique et de "sauvetage des meubles" sur la déchéance de nationalité si artificielle et si maladroitement provoquée, faute de consultation et de conseils (y compris de technique juridique).
Faites vite. Le monde entre dans une nouvelle crise économique, bien plus grave que celle commencée à l'automne de 2008, toujours pas diagnostiquée et encore moins traitée. Et la France est moralement et politiquement sans gouvernement. Nous entrons dans une imprévisibilité totale. La sécurité physique est affaire de cohésion nationale et de professionnels du renseignement. Certainement pas d'un foisonnement de textes répressifs, constitutionnels ou pas.
Nous avons besoin d'esprit. Il ne peut venir que de l'unisson, de la participation de tous. Oui, faites vite et voyez enfin grand. Sans échéance électorale. N'improvisez plus. Construisons. Tous ensemble.
Pensées chaleureuses. Voeux pour le Président qui peut, si - enfin - il voit.
mercredi 13 janvier 2016
mardi 12 janvier 2016
lundi 11 janvier 2016
Inquiétude & Certitudes - lundi 11 janvier 2016
Lundi 11 Janvier 2016
Pensée
constante vers notre trésor. C’est au-delà du sentiment, cela ne se décrit pas,
c’est l’habitation totale aussi heureuse qu’anxieuse, c’est plus ou autre chose
que le souhait de bonheur ou de bien-être, c’est un tropisme qui donne à
l’autre l’importance première résumant tout être et toute chose, ou un
mouvement intime mais prenant tous les sens que l’existence de l’autre nous
inspire. Bonheur de penser et d’être attiré ainsi. Est-ce le fait de l’absence
qui est séparation, au physique. Je ne sais. Marguerite hier soir, après une
semaine d’excitation et de semi-préparatifs, était dans la foule entourant les
cars, foule d’adultes et d’enfants, les 10-12 ans de la classe de sixième, le
clair-obscur des sept-heures du soir, était rayonnante, lumineuse, mieux que
gaie. Heureuse, existante ; Ma chère femme plus proche de moi et appréciant
ma présence comme pas depuis longtemps. La paix, la vraie, le temps et le lieu,
les lieux : indifférents. Choix des skis, installation dans les chambres,
probable mise en jambe dans les minutes ou l’heure qui vient. Pas de portable.
Pas vraiment de mécanisme de nouvelles à prendre. Une forme de retraite et de
jouissance de la vie différente de notre quotidien, car nous sommes tellement
unies à elle, que nous vivons ce que nous avons à vivre ici, et en double ou
parallèlement, ce que nous supposons qu’elle vit. La chambre à cinq selon le
vœu des cinq amies de classe. Probablement, neige et soleil. – Ici après la
tempête de pluie hier soir et à l’aube, c’est l’ensoleillement. Lumières et
couleurs d’une vivacité exceptionnelle pour mon aller et retour à Theix tout à
l’heure, route luisante, fossés débordant. Un arc-en-ciel très timide, peu
accusé. Maintenant, le ciel simplement blanc, c’est le soleil d’après-midi
commençante.
Prier…
la naissance de Samuel, leit-motiv de la liturgie pour les lectures de l’Ancien
Testament, le Précurseur par son arrestation donnant le départ à la vie
publique, à la manifestation du Christ-Jésus [1] :
les temps sont accomplis…
convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. La conversion déjà prêchée par Jean-Baptiste est à présent motivée :
le règne de Dieu est proche. L’Evangile
n’est pas celui du Christ se prêchant Lui-même ou Se racontant, il est l’Evangile
de Dieu. Recrutement des premiers
apôtres : la mer de Galilée. Le récit donne la sensation de hasard : passant
le long de la mer de Galilée, Jésus vit… Jésus avança un peu et il vit. Marc ne rend compte ni d’une méditation ou
d’une préméditation de Jésus, il ne donne pas non plus à voir un mouvement de
ces pêcheurs, les uns en train de jeter les filets dans la mer, les autres qui étaient dans la barque et
réparaient les filets. C’est vraiment
l’appel pur et simple… Il leur dit, venez à ma suite… Aussitôt, Jésus les
appela… Aucune question, dans cette
version de la vocation des premiers disciples. Mais une réponse gestuelle,
physique, projetant toute une vie, disant une complète disponibilité qui ne
peut se motiver que par l’intense et immédiate confiance produite par le
passage du Christ dans une vie : je vous ferai devenir pêcheur
d’hommes ». Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent… les suivants réparaient les filets.
Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée
avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.
Comme si chacun, tous attendaient.
Rien n’est précisé de ce qu’ils attendaient : le règne de Dieu, une
mission décisive, une personne ? Rien n’a à être motivé quand la rencontre
d’une vie se fait. Elle est dominée par l’immédiateté : celle du Christ (aussitôt,
Jésus les appela) et celle des appelés (aussitôt,
laissant leurs filets, ils le suivirent),
et le mouvement… ils le suivirent.. ils partirent à sa suite… pour où ? avec quel équipage ? la
terre promise à Abraham, une profession inouïe : pêcheurs d’hommes. Aucune présentation (contrairement à
d’autres évangiles selon lesquels c’est Jean Baptiste qui
« aiguille » ses propres disciples), aucune discussion. La dilection,
les parents de Samuel : Elcana… à Anne, il donna une part de choix car
il aimait Anne, que pourtant le Seigneur avait rendue stérile. Ambiance tendue du fait du concubinage.
Pétition d’amour conjugal : pourquoi ton cœur est-il triste ?
Est-ce que moi je ne compte pas à tes yeux plus que dix fils ? C’est implicitement la question de Jésus à
ceux qu’Il appelle.
Prier…
l’admirable Marie-Françoise CF, Sylvain et son destin, mes aimées, ce dont je crois la nécessité et que je suis
capable d’accomplir, au moins de tenter tant les circonstances dans notre pays
appellent la mûe. Notre monde, notre République, c’est-à-dire le bien commun et
nullement un régime ou un fonctionnement, même la démocratie est seconde (qui
est affaire de dignité reconnue par chacun pour chacun, dignité égale), Prier,
rendre grâces pour ces semis de paix, de bonheur et d’amour, et emmener dans ce
mouvement, cette prière celles et ceux qui… Amen !
c’est alors que nous savons que –
constamment – le règne de Dieu est tout proche.
Où
l’on commence à perdre son sang-froid. L’affaire de Cologne n’est pas, pour les
tiers, inquiétante à la manière des attentats de Paris en Janvier et en
Novembre de l’an dernier. Elle l’est parce que l’on a d’abord menti sur les
coupables : ce n’étaient pas des migrants, mais des résidents maghrébins.
Ensuite parce qu’il s’est agi, tout simplement, de scènes de rue et de racisme,
et que la police a été impuissante. L’extrême-droite allemande n’est pas le
Front national. Il est vrai qu’elle ne semble pas avoir de chefs
charismatiques. Mais c’est un ensemble, l’Autriche évidemment avec le FPÖ, mais
surtout la Hongrie, la Pologne. Pour la Tchéquie, je ne sais pas. Quant à la
Slovaquie, il m’étonnerait qu’elle soit tolérante. Angela Merkel, invincible
depuis dix ans ou plus, vacille de façon inattendue : le discours au Bundestag
sur l’évolution politique et la dette grecques aura été son apogée, et tout de
suite après ce fut le million d’immigrants à accueillir comme une chance
pour l’Allemagne.
Chez
nous, l’affaire de cet enseignant en sciences hébraïques attaqué par un Turc. Manifestement,
un voyou face à une personne un peu trop voyante. Affaire et motivations peu
claires, mais aussitôt Hollande sur le front du philosémitisme : une
attaque contre la France.
Le
juge anti-terroriste, de la meilleure réputation d’efficacité, est muté – longévité
de dix ans oblige – au TGI de Lille où il doit se consacrer aux demandes en
divorce. Gestion, chez nous, des ressources humaines, à défaut de celle de
notre patrimoine industriel.
dimanche 10 janvier 2016
Abdoulaye Ciré Ba . nationalité mauritanienne . originaire de la vallée du Fleuve Sénégal : " lettre tardive à Yasser Arafat "
(à la Palestine, ma
reconnaissance)
Cher Arafat,
Tu ne peux évidemment plus me connaître. J’ai vu le jour
loin de la Palestine, deux
ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Si, dans
mon village, chacun savait
que le conflit avait été atroce, nul, à ma connaissance,
n’avait entendu parler de la
déclaration Balfour et de la promesse anglaise
d’établissement d’un foyer juif en
Palestine, de la lutte des populations arabes contre
l’invasion et les spoliations
sionistes, du massacre de Deir Yassin et des innombrables
autres actions sanglantes de l’Irgoun et de la Haganah - ancêtres des
organisations terroristes du Moyen-Orient - du flot des Palestiniens chassés de
leur terres, contraints à un destin d’éternels réfugiés, par des sabras (ultimes avatars d’un
colonialisme qui ignorait encore sa fin prochaine) et quelques survivants d’une
innommable solution finale, avec la complicité bienveillante d’un Occident taraudé par
sa mauvaise conscience.
Nous ne savions rien de tout cela.
Et pourtant, je suis, quelque part, moi aussi, un enfant de
la Neqba. Je n’étais pas né
quand tu vins au monde sur deux terres, le corps en Egypte,
le coeur et l’âme en
Palestine. Je suis là, au moment où tu meurs sur trois
continents, sous le regard de la Terre entière, restée deux semaines entières
suspendue à ton souffle. J’ai entendu un ministre de Sharon dire, avec un
sourire de presque béatitude, la joie qu’il ressentait à l’annonce de ton
décès. J’ai vu des membres d’une secte juive extrémiste anticiper joyeusement
ta mort, dans une sarabande macabre, avec tambourins et guitare.
J’ai ressenti une grande colère, puis une peine immense.
Puis un profond
soulagement. Car j’aurais pu être un de ces danseurs. Si je
suis soulagé, aujourd’hui,
de ne pas avoir été un de ces danseurs, c’est parce qu’un
jour de juin 1967, j’ai
rencontré la Palestine.
J’étais un jeune stagiaire en journalisme, une espèce de
naïf empli de certitudes et de vérités définitives. Je n’aimais pas les Arabes,
les Maures encore moins. J’éprouvais pour Israël et pour les Juifs une
compassion sincère, et je vouais à l’un et aux autres une admiration sans
bornes. Je soupçonne aujourd’hui que mon peu de sympathie pour les premiers
était lié tout à la fois au ratage de mes études secondaires du fait de ma
nullité crasse en Arabe (ce n’était pas la seule raison mais elle me suffisait)
et à l’impact des événements raciaux de 1966 en Mauritanie sur un esprit encore
adolescent. Mon attirance pour la cause sioniste s’était nourrie à diverses
sources : le martyre du peuple de David dans l’Occident chrétien, le génial
éclat de quelques écrivains et penseurs juifs que j’avais eu la chance de lire,
et l’influence d’un professeur français, qui m’aimait bien, et qui n’eut aucun
mal à me convaincre des charmes des kibboutzim et du socialisme sioniste, et de
l’héroïsme d’un peuple qui avait fait reverdir le désert. La guerre des Six
Jours et la déroute des armées arabes me mirent dans un état de surexcitation
presque insoutenable. Je me délectais des articles des journaux parisiens
narrant (à quelques rares exceptions) les hauts faits d’armes de Tsahal et les
humiliations infligées aux troupes et aux populations arabes.
Le soir, je faisais la navette entre les restaurants
universitaires "juifs" et "arabomusulmans" pour me nourrir
de l’exultation des vainqueurs, et me repaître de la détresse des vaincus. Un
après midi, je m’installai à la terrasse d’un café, rue Soufflot, et commençai
le tri de ma moisson de quotidiens. J’étais totalement absorbé par ma lecture,
et n’avais pas senti que quelqu’un avait tiré une chaise et s’était assis à
côté de moi. Il m’appela par mon nom. Je levai les yeux, et reconnus Kane
Bouna. Il avait été quelques années auparavant mon professeur de français au
collège de Kaédi, et un des animateurs du groupe des "19",
signataires d’un manifeste qui, en 1966, avait accéléré les événements en
Mauritanie. Mon ancien professeur était aussi un de mes héros, un défenseur de
la cause noire contre l’obscurantisme arabe.
-Qu’est-ce que tu lis ?
-Des articles qui disent comment les Israéliens donnent une
raclée aux Arabes !
-Tu sembles tirer beaucoup de satisfaction de ta lecture ?
-Et comment !
Suivit un long silence. Puis comme dans un rêve, j’entendis
:
- Je crois que tu as tort.
Ce devait être un rêve, ou peut-être un cauchemar.
- Je ne comprends pas, réussis-je à bredouiller.
- Oh ! Si, tu as bien compris. Je dis que tu as tort de te
réjouir de la défaite des Arabes, car leur défaite est aussi la nôtre, et la
tienne. C’est une défaite de la vérité et du droit des peuples. Ce n’est pas
parce que tu as le sentiment que des Arabes t’ont fait du tort en Mauritanie
que tu dois te sentir heureux quand ils sont défaits ailleurs, sans te soucier
de savoir de quel côté se trouvent la vérité et la justice.
II ne me laissa pas le temps de placer un mot, je ne crois
d’ailleurs pas que j’étais en
état d’en placer un. Il me dit un rapide au revoir et
partit, un soupçon de sourire aux
lèvres. Je dormis à peine, cette nuit là. J’étais déçu,
fâché, atterré, bouleversé.
Profondément. Mon héros était à terre, et mes certitudes en
miettes. Les droits des
peuples, d’accord, mais pas pour les Arabes ! Et c’est quoi
ces Palestiniens dont tout
le monde parle ? Seraient-ils autre chose qu’une horde de
va nus pieds envieux de
l’Eden israélien ?
Quelques jours après, Les Temps Modernes, la revue
de Sartre, sortait un numéro
spécial "Le conflit israélo-arabe". Un
pavé de mille pages qui était en préparation
depuis deux ans. Je me précipitais dessus, comme un assoiffé
court à l’oasis. La
rédaction avait invité dix-huit intellectuels juifs (dont
une majorité d’Israéliens) et
vingt et un intellectuels arabes (des Palestiniens, pour
l’essentiel) à apporter leur
contribution à la compréhension du conflit entre les deux peuples.
Je dévorais l’énorme revue en deux jours et trois nuits.
J’étais comme en transe, et je
relus plusieurs des contributions deux ou trois fois. Je
m’arrêtais parce que la fatigue
et l’insomnie m’avaient terrassé, mais aussi parce que mon
siège était fait. D’un côté,
les arguments des Israéliens qui justifiaient leur "retour"
à une terre abandonnée
depuis deux mille ans, par un pacte entre le peuple élu et
Jéhovah, et par la
glorification d’un Eretz Israël mythique. De l’autre les
faits présentés par les
Palestiniens :"cette terre est nôtre depuis deux
mille ans ; voilà comment nous en avons été spoliés, voilà comment nous en
avons été chassés, voilà comment nous sommes devenus un non-peuple".
J’avais le sentiment d’être devenu, en quelques journées, une autre personne.
J’étais comme un vêtement longtemps porté à l’envers, et qu’un tour de main
avait remis à l’endroit. Un double tour de main, en vérité : Bouna Kane et la
Palestine (il est évidemment désastreux, pour moi, de devoir quelque chose à un
Kane, mai c’est là une autre histoire).
Je devais te dire, Abou Amar, avant que tu sois trop loin
pour m’entendre, ce que je
te devais, à toi et au peuple de Palestine : ce que, en
toute modestie, je crois être la
part la plus belle et la plus noble de ma vie. Ma jeunesse
et mes années d’après
jeunesse (celles que l’on dit de maturité) se sont
déroulées au rythme de tes combats, qui étaient ceux de ton peuple, de tes
victoires improbables, de tes défaites toujours définitives, de tes morts
annoncées, de tes résurrections. Et, du désastre de juin 67 au septembre
sanglant de Jordanie, de Sabra et Chatila à Jenine, de Tunis à Gaza, de Beyrouth
assiégé au siège de la Moughataa de Ramallah, ton rêve têtu, inexpugnable, irrépressible
: redonner à une horde d’exilés le fier nom de peuple, et bâtir une Palestine
libre dans un Moyen Orient fraternel.
Quelques années avant de tomber sous des balles nazies,
Paul Nizan, philosophe,
communiste et résistant, a écrit dans Aden-Arabie : "j’avais
vingt ans. Je ne laisserai
personne dire que c’est le plus bel âge de la vie."
En 1967, j’avais vingt ans. Et par la grâce de la
Palestine, cela restera la plus belle
période de ma vie.
Abdoulaye Ciré BA
Le Calame . 4 Janvier 2016
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