Cher ami, Monsieur le Secrétaire
général,
une politique peut ne pas réussir mais la communication ne
doit pas se rater. Chaque intervention du Président a été,
depuis au moins un an, systématiquement déflorée, plusieurs
jours à l'avance et dans les heures la précédant, c'était si
précis que tout paraissait redite. Sur un sujet important et
dans une ambiance de précampagne enfermant les politiques et
la politique dans le vase clos de professionnels sans prise
sur la conscience nationale, il importait de surprendre, ou
plus sûrement de ne rien dire. Simplement faire, et
provoquer l'analyse de ce qui se fait. Quant à l'étranger -
en presse et en pensée des milieux qui peuvent, dirigeants
ou pas, regarder ailleurs que chez eux et donc parfois vers
nous - il ne retient que la geste d'un candidat au
redoublement de sa charge malgré son agonie personnelle.
Dans ces deux registres, la scène intérieure et le reste du
monde, la communication a été pitoyable et le médiatique
amoindrit plutôt qu'il ne le soutient, l'ensemble des
mesures dont le commentaire n'était que de la compétence
d'un ou deux ministres. S'il fallait absolument parler.
Et si le Président voulait - lui surtout - parler, il
fallait d'abord une heure où les Français, le peuple, non la
presse qui peut se convoquer jour et nuit, seraient à
l'écoute. Il fallait aussi rebondir. Prendre acte des
commentaires et quolibets, à l'avance.Soit, vous dites que
ce plan est celui de ma réélection à mes propres conditions
: l'inversion des courbes du chômage dûment vérifiée. Soit,
ces cinq cent mille de nos compatriotes en déshérence sont
notre souci et nous les aidons à se remettre en condition,
etc... et vous dites que c'est autant de gagné en
statistiques. Eh bien, réintégrez-les dans la statistique
finale. Que l'effort, que le résultat soient nets de tout
l'artifice que vous supposez. Je ne veux pas le visuel mais
le réel, et vous le vivez - vous - chacun ayant dans son
entourage, dans sa famille, parmi les amis, les camarades,
les grands enfants des chômeurs qui désespèrent, qui sont
lassés, qui s'abîment. C'est la reprise générale de notre
économie que nous voulons tous, notre réindustrialisation,
la planification de notre redressement sans échéance de date
ni d'élection. Voilà ce que nous voulons, ensemble, moi
parmi vous, vous avec moi, pour pousser à la roue,
aidez-moi.
Mais mieux valait ne rien dire et commencer de mettre en
place.
A faire reposer le financement en partie sur les régions
rappelle malheureusement un autre tour de passe-passe. Avant
1958, c'était la débudgétisation. Aujourd'hui, c'est la
défausse de l'Etat sur des institutions et des
circonscriptions refaites sans consultation. La journée avec
les responsables justement élus de nos régions aurait suffi
pour justifier une prise de parole présidentielle, s'il en
fallait une.
Le pouvoir ne doit plus se commettre avec les médias, les
émissions ou les commentateurs à succès. Le Premier
ministre, physiquement épuisé et roulé dans les cordes chez
Ruquier. Toutes ces moqueries, tous ces commentaires
seraient impossibles si les choses étaient sérieusement
menées, planifiées, sans recherche de formules, de
communication.
Quand un pays et le pouvoir qui doit l'animer et en répondre
sont moqués, comment n'avoir pas nous-mêmes tellement de
tristesse que nous nous sentons solidaires de ceux-mêmes qui
nous font perdre toute substance, tout élan.
Pensées.
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