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Sent: Thursday, July 04, 2013 10:43 PM
Subject: simplement ... Edward Snowden... Pierre Mendès France.
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
la plupart des fautes ou des non-actions s'effacent par l'accumulation de tout dans le temps, par l'accoutumance aux ambiances telles que le soupçon d'une aalternative possible ne peut plus même effleurer les esprits. Beaucoup a été commis en ce sens depuis quatorze mois et à mesure je vous ai communiqué ce que je persiste à croire les antidotes.
Mais il y a des actes ou des refus qui pèsent définitivement sur la conscience nationale, à raison de dirigeants dont la mémoire reste - pas toujours avec une justice globale - attachée à tel acte ou refus. Nous avons, vous et moi, ces événements au siècle dernier. Si notre refus d'accorder l'asile politique à ce exemplaire "donneur d'alerte" qu'est Edward Snowden, est confirmé - j'espère que non, car je n'ai entendu l'énoncé de ce refus ce soir qu'une seule fois sur le poste que j'affectionne France-Infos - c'est une tache et c'est une faute. Une tache car la France et la liberté ont partie liée, nous la saluons, nous la faisons, nous l'accordons, du moins c'est ainsi que nous nous voulons et que nous avons souvent été vus. Une faute car la meilleure dissuasion pour que les Etats-Unis mettent la "pédale douce", c'est précisément que nous protégions ceux qui prennent de tel risque à dire qu'Orwell a prédit juste. La secrétaire d'Etat (ou la ministre déléguée, je ne sais, le gouvernement est si pléthorique) à l'Economie numérique, avait excellement exposé le sujet lundi matin, dit les procédures à diligenter place Beauvau et conclu sur cette évidence qu'à ne pas protéger ces "donneurs d'alerte" (l'expression était-elle d'elle, je l'entendais pour la première fois), nous courons le risque du pire. - J'espère et demande cet asile politique. J'ai fait partie de ceux qui ont contraint François Fillon à reprendre son décret d'extradition de Marina Petrella. La jurisprudence libertaire française - confirmée par François Mitterrand - a, concuremment, été considérée par le Conseil d'Etat, honneur de nos institutions, sagesse finalement du gouvernement.
Le reste de l'actualité proprement française de ces jours-ci n'a en revanche aucune portée universelle.
Incidemment et sans lien que de l'avoir entendu, également, aujourd'hui... Travaillant à l'Institut Pierre Mendès France, qu'abrite et facilite le Collège de France - j'y documente mon travail sur Couve de Murville - j'ai appris que la ou les subventions ou concours étaient coupés, et il n'y aura plus que des cartons aux Archives nationales. La figure et le legs de Pierre Mendès France, pour le pays et pour la crédibilité de la gauche, méritent une mise en valeur pérenne, comme Michel Rocard a eu l'ingéniosité et l'intelligence de le faire pour le général de Gaulle, en 1990 : des moyens moindres mais tout aussi pérennes, donneraient un autre aspect, très gouvernemental, très moderniste, très démocratie parlementaire et collégiale de la gauche et de la République que celui si bien donné par la Fondation Jean Jaurès. Ce serait une suite logique. D'autant que P M F est intact à toutes ses époques dans une mémoire nationale qu'il faut continuer d'entretenir.
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