lundi 15 juillet 2013

courriel à l'Elysée - ambiance et gravité

 
----- Original Message -----
Sent: Tuesday, July 16, 2013 7:42 AM
Subject: ambiance

Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
 

Moment de dimanche 13 heures. Un bon socle pour la suite, surtout s’il y a changement de politique du tout au tout, car le Président a fait un bon test de personnalité. En continuité avec l’impression forte et tranquille donnée par le défilé, le chant des partisans, les visages successifs : garçons et filles, origines diverses.

Notes de sensation tout en prenant le texte au vol :
Le ton est très juste, le « décor » excellent, une sorte de rond d’hélicport, l’Elysée dans le lointain. Sérénité évidente et bien posé
Filmé sur fond plutôt blanc, avec bouquets de drapeaux. Impression juste d’espace et de plein air
C’est le ton et sa semi-véhémence, plus que le contenu
Il est capable d’écoute, les mains à plat sont sans nervosité sur la table. Quand elles sont jointes, elles ne sont pas laides

Reste que les gens rencontrés : plage, village, rues de ville depuis dimanche après-midi n’avaient regardé à la télévision ni le défilé ni l’entretien présidentiel.

Depuis dix-huit mois, je me permets de vous redire « les grands moyens », qui sont tout simplement ceux de l’évidence et de notre nécessité, qui sont à notre portée et qui sont évidemment du goût des sensibilités et militances de gauche, enfin qui plongent dans l’histoire et l’expérience nationales de nos grands outils de politique éconolique, sociale et européenne. Personne ne croit que ls comptes peuvent être – par la pratique actuelle – à nouveau équilibrés, et personne ne croit à « l’inversion de la courbe du chômages ». Sous le calme apparent, il y a quelque chose qui vient dans l’ensemble du pays, qui sera irrépressible si les Français ne se sentent pas appelés à concourir à une novation résolue, dite, déchiffrable.

L’honnêteté personnelle et intellectuelle du Président, sa cohérence tranquille lui permettent d’opérer ce changement – vis-à-vis de nous tous et d’une évolution de vingt ans au moins, plus encore que vis-à-vis de lui-même depuis dix-huit mois. De tenir un discours simple : ce que j’ai tenté, à l’instar de mon prédécesseur et de beaucoup de pays comparables au nôtre, ne marche pas. Vous le saviez, vous avez continué d’en pâtir. Nous faisons maintenant autre chose, vous-mêmes, chers compatriotes, et la réalité, m’en ont convaincu. Nous y allons maintenant : nationalisations, notamment le système bancaire – moratoire des dettes souveraines – refonte des fonctionnements européens par la démocratie directe. L’errance et la docilité intellectuelles de vos dirigeants, de vos élites, la mienne comme celle d’autres, auront montré par l’absurde cette autre voie.

La manière dont le général de Gaulle nous fit virer pour l’Algérie est un exemple en méthode, en relation avec le peuple et l’opinion, avec les groupes de pression et les dogmes. Nul doute alors que nous serons, ensemble, exemplaires et contagieux en Europe. Nous nous retrouvrons, nous serons retrouvés.


Pensé que le papier ci-joint, peut intéresser le Président. Cet officier général a commandé nos dispositifs à Berlin. Il est sobre. Vous aviez lu Surcouf dans le Figaro, il y a maintenant cinq ans.


La recherche sur l’embryon.

Evidemment, il faut la recherche. Mais autant la légalisation sous conditions de l’avortement avait sa nécessité factuelle médicale et sociale, autant le mariage ouvert aux personnes de même sexe peut établir dignité et égalité au bénéfice de ceux qui n’ont pas choisi de vivre selon d’autres normes et orientations, en aider beaucoup -, autant en revanche porter atteinte à l’embryon, personne humaine potentielle dès sa conception ne doit pas être envisagé, sauf nécessité médicale se rapportant à la personne de l’enfant et à la personne de la mère. Cas d’espèces, chacun limite.

Je ne cherche pas à démontrer quoi que ce soit à qui que ce soit. Je me suis battu pour soutenir le projet de Madame Taubira. De même la procréation médicale assistée, voire le très complexe « expédient » du recours à des « mères porteuses » peuvent aider tout couple hétéro. ou homosexuel : pas ou peu de problèmes.

Mais la question de la recherche sur l’embryon – si cette recherche doit porter préjudice à l’intégrité de celui-ci à tous égards – me paraît d’un tout autre ordre. C’est bien plus qu’une question de société. C’est fondamental. Je n’ai pas lu encore de texte, mais le gouvernement doit être d’emblée très conseillé, avisé et quel que soit le texte à venir, la liberté de conscience doit être laissée aux parlementaires et la solidarité gouvernernentale mise entre parenthèses, sauf si le texte faisait l’unanimité des scientifiques, des autorités morales et de nos concitoyens.

Chaleureusement.

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