jeudi 17 novembre 2022

Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022

 

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wikipédia à jour au 16 novembre à 16:48 – consulté le 17, à 10:57


 

 

Cet article concerne le conflit armé. Pour la crise diplomatique ayant précédé le conflit, voir Crise diplomatique russo-ukrainienne de 2021-2022.

Pour un article plus général, voir Guerre russo-ukrainienne.

Cet article concerne une guerre en cours.

Ces informations peuvent manquer de recul, ne pas prendre en compte des développements récents ou changer à mesure que les combats progressent. Le titre lui-même peut être provisoire.
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Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022

Description de cette image, également commentée ci-après

Carte de la guerre russo-ukrainienne.
(carte détaillée par ville (en))

Informations générales

Date

Depuis le 24 février 2022
(8 mois et 24 jours)

Lieu

UkraineNote 1

Issue

En cours (liste des engagements - contrôle des villes - chronologie des événements)

Belligérants

Drapeau de la Russie Russie


Soutenues par :
Drapeau de la Biélorussie BiélorussieNote 3

Drapeau de l'Ukraine Ukraine

Commandants

Vladimir Poutine
Sergueï Choïgou
Valeri Guerassimov
Alexandre Dvornikov
Guennadi Jidko
Sergueï Sourovikine
Oleg Salioukov
Nikolaï Ievmenov
Igor Kostioukov
Nikolaï Patrouchev
Sergueï Narychkine
Mikhaïl Mizintsev
Drapeau de la République populaire de Donetsk Denis Pouchiline
Drapeau de République populaire de Lougansk Leonid Passetchnik

Forces en présence

Drapeau de la Russie
~175 00011 à 190 000 hommes (en février 2022)12

150 000 à 200 000 (en septembre 2022)13


Drapeau de la Tchétchénie 10 000 Kadyrovtsy14
Drapeau de la Russie + de 1 000 mercenaires du Groupe Wagner (en mars 2022)15 puis moins de 8 000 (en octobre 2022)16.
Drapeau de la République populaire de Donetsk 20 000 soldats17
Drapeau de République populaire de Lougansk 14 000 soldats17

Drapeau de l'Ukraine
300 000 hommes (en février 2022)18
700 000 à 1 000 000 d'hommes (en juillet 2022)19

Pertes

Drapeau de la Russie
5 937 morts
(selon la Russie, à la date du 21 septembre)59

6 083 morts confirmés
(selon Important Stories, à la date du 14 octobre)60

6 476 morts confirmés
(selon BBC News Russian et Mediazona, à la date du 16 septembre 2022)61

15 000 morts
45 000 blessés
(selon les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Estonie, à la date du 20 juillet)62,63,64

70 000 à 80 000 morts et blessés (20 000 morts)
(selon les États-Unis, à la date du 8 août)65

46 250 morts
98 000 à 117 000 blessés
(selon l'Ukraine, à la date du 26 août)66,67

Drapeau de la République populaire de Donetsk
2 767 morts
11 595 blessés
(selon la RPD, à la date du 18 août)Note 7

Drapeau de République populaire de Lougansk
500 à 600 morts
(selon la Russie, à la date du 5 avril)Note 8


Drapeau de l'Iran
~ 10 morts71


Pertes matérielles russes

Drapeau de l'Ukraine
10 000 morts
30 000 blessés
(selon l'Ukraine, à la date du 3 juin)72,73

+ de 23 000 morts
(selon la Russie, à la date du 16 avril)74

+ de 193 000 morts et blessés
(selon la RPD, à la date du 8 août)75


Pertes matérielles ukrainiennes

Civils :
Drapeau de l'Ukraine 12 000 à 28 521 morts au moins
(estimation du gouvernement de l'Ukraine, à la date du 7 août)20Note 4
Drapeau de la République populaire de Donetsk Drapeau de République populaire de Lougansk 913 morts
3 011 blessés
(selon la RPD et la RPL, sur leurs territoires à la date du 18 août)42Note 5
500 000 déportés en Russie
(selon l'Ukraine)45
40 citoyens étrangers tuésNote 6
≈ 5,8 millions de réfugiés et + de 6 millions de déplacés internes
(selon l'ONU, à la date du 15 mars)56,57
5 587 civils tués et 7 890 blessés confirmés
(dont 302 tués dans les provinces séparatistes, selon l'ONU au 21 août, mais le HCDH estime que les chiffres réels sont considérablement plus élevés)58


Pertes humaines

Guerre russo-ukrainienne

Batailles


Offensive du Nord (Jytomyr (en), Kiev (en))


Offensive du Nord-Est (Tchernihiv (en), Soumy, Kharkiv)


Offensive de l'Est (Donetsk, Louhansk)


Offensive du Sud (Mykolaïv, Kherson, Zaporijjia)


Frappes aériennes dans l'Ouest de l'Ukraine


Guerre navale


Crimée


Débordement


Chronologie de l'invasion de l'Ukraine par la Russie


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L'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 est une grande campagne militaire aérienne, maritime et terrestre, lancée le 24 février sur ordre du président russe Vladimir Poutine, à partir de la Russie, de la Biélorussie et des territoires ukrainiens occupés par les Russes depuis la guerre russo-ukrainienne de 2014, à savoir : la Crimée et les « républiques populaires » de Donetsk et de Lougansk.

Malgré la chute de Kherson dans les premiers jours de l'invasion, les Ukrainiens repoussent les offensives russes contre Kiev, contre Kharkiv et contre le nord ; ils retardent l'avancée des Russes avec des défenses prolongées de Marioupol et de Severodonetsk, contrecarrant les espoirs russes d'une victoire rapide.

À la fin de l'été 2022, les Russes occupent des parties de cinq oblasts d'Ukraine : la plupart des oblasts de Kherson et de Louhansk, une grande partie des oblasts de Zaporijja et de Donetsk, ainsi que des parties de l'oblast de Kharkiv. Cherchant à couper l'accès à la mer, les Russes prennent le contrôle de la côte de l'Ukraine continentale sur la mer d'Azov ; cependant leur avancée vers Odessa et le Danube, le long de la côte de la mer Noire, est entravée par leur incapacité à capturer rapidement Mykolaïv ou à tenir l'île des Serpents.

L'invasion intervient huit ans après le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne qui suit l'invasion (uk) et l'annexion russes de la Crimée, ainsi que le début de la guerre du Donbass à partir du printemps 2014 ; ces actions sont nées de l'opposition russe au mouvement Euromaïdan de 2013-2014. En 2021, les tensions s'intensifient, d'abord par un renforcement militaire russe prolongé aux frontières ukrainiennes avec la Russie, la Biélorussie et la Crimée sous occupation russe, puis, le 21 février 2022, par la reconnaissance russe de l'indépendance des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, deux zones séparatistes de la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine. Après une incursion des forces armées russes dans le Donbass, une offensive générale aérienne, maritime et terrestre est déclenchée sur l'ensemble du territoire ukrainien le 24 février.

À son déclenchement, cette invasion est considérée comme la plus importante opération militaire qu'ait connue l'Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La Russie est accusée, par les Occidentaux — soit l'Union européenne (UE), le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, l'Australie — ainsi que par le G7, de mener une guerre d'agression contre l'Ukraine76, action condamnée ou déplorée par la grande majorité de la communauté internationale. Une série sans précédent de sanctions économiques, culturelles et sportives est progressivement mise en place contre la fédération de Russie, tandis que plusieurs pays, parmi lesquels des États membres de l'OTAN et des États membres de l'Union européenne, apportent leur aide à l'Ukraine attaquée en fournissant notamment du matériel militaire offensif et défensif, de la nourriture, du matériel médical et d'importantes aides financières. La solidarité européenne s'exprime également par l'accueil de réfugiés ukrainiens. En préalable aux discussions ou négociations, le régime de Poutine exige le renversement du régime ukrainien, ce qu'il appelle la « dénazification » de l'Ukraine, la dissolution de son armée, la neutralité du pays, la reconnaissance de l'appartenance de la Crimée à la Russie et l'indépendance des deux « républiques populaires » du Donbass dont les séparatistes ne contrôlaient qu'une partie depuis 2014.

Les forces russes sont accusées de nombreux crimes de guerre pendant le conflit, notamment des frappes visant délibérément les populations civiles dans les villes encerclées77, ainsi que de massacres de civils (comme dans les environs de Kiev) découverts après qu'elles se sont retirées pour se repositionner à l'est et au sud78. Ce repositionnement russe est destiné à conquérir l'intégralité du Donbass et créer une continuité territoriale le long de la côte de la mer d'Azov, jusqu'à la péninsule de Crimée annexée par la Russie en 201479, voire plus loin, jusqu'à Odessa et au-delà, pour rejoindre la république séparatiste russophone autoproclamée80 de Transnistrie81.

En Russie, l'invasion est officiellement appelée « opération militaire spéciale », et dans le cadre de la propagande d'État et du strict contrôle du récit imposé à la population, l'utilisation de plusieurs mots, parmi lesquels « invasion », « guerre », « bombardements de villes » ou « pertes civiles », est réprimée par la loi et passible de prison, tandis que les réseaux sociaux sont censurés, tout comme l'ensemble des médias locaux, dont plusieurs qui ne sont pas dans la ligne du régime ont dû fermer82,83,84.

L'invasion a des répercussions internationales, aussi bien dans la crise énergétique mondiale de 2021-2022 que dans la crise alimentaire de 2022. En septembre 2022, après une contre-offensive de l'armée ukrainienne qui lui a permis de reconquérir plusieurs milliers de kilomètres carrés dans la région de Kharkiv, Vladimir Poutine décrète la « mobilisation partielle » de la population masculine russe, tandis que des référendums sont organisés à la hâte dans quatre régions occupées de l'est et du sud ukrainiens. Ceux-ci, jugés fictifs et illégaux par la communauté internationale, débouchent sur un processus d'annexion au territoire russe, concrétisé officiellement à Moscou le 30 septembre 2022, et à des menaces de le défendre comme tel, en n'excluant pas l'usage de l'arme nucléaire. La seule capitale régionale, occupée (puis annexée) par la Russie, Kherson, est reprise en novembre par les forces ukrainiennes.

Contexte

Articles détaillés : Conflits post-soviétiques et Crise diplomatique russo-ukrainienne de 2021-2022.

Ukraine et Russie, nouveaux pays

Dislocation de l'URSS et conséquences

Articles détaillés : Dislocation de l'URSS, Relations entre la Russie et l'Ukraine et Élargissement de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord.

Avant la dislocation de l'Union soviétique, la République socialiste fédérative soviétique de Russie conclut, le 19 novembre 1990, avec la République socialiste soviétique d'Ukraine un traité de reconnaissance mutuelle de la souveraineté de chaque État85, puis un accord de reconnaissance des frontières ukrainiennes par la Russie entériné par les accords d'Alma-Ata du 21 décembre 1991 et l'accord établissant la Communauté des États indépendants85. Après la dislocation en 1991, l'Ukraine et la Russie continuent à entretenir des liens étroits. En 1994, l'Ukraine accepte d'abandonner son arsenal nucléaire et signe le mémorandum de Budapest assurant l'intégrité territoriale et l'indépendance politique de l'Ukraine85,86. Cinq ans plus tard, la Russie est l'un des signataires de la charte de sécurité européenne, où sont notamment affirmés l'inviolabilité des frontières et des territoires, ainsi que « le droit naturel de tout État participant de choisir ou de modifier librement ses arrangements de sécurité, y compris les traités d'alliance, en fonction de leur évolution »85,87. Le 31 mai 1997, un traité d'amitié russo-ukrainien est signé, réaffirmant un engagement bilatéral à « respecter l'intégrité territoriale et l'inviolabilité des frontières », plus contraignant que le mémorandum qui incluait d'autres pays et ne créait pas d'obligation réciproque85. D'autres traités bilatéraux sont signés après 2000, comme l'accord sur la frontière entre l'Ukraine et la Russie du 29 janvier 2003 ou encore les accords concernant la flotte de la mer Noire, donnant à la Russie des droits de location sur des bases en Crimée, ce qui implique de facto une reconnaissance de la souveraineté de l'Ukraine sur la péninsule85.

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