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Cet article concerne le conflit armé. Pour la crise diplomatique ayant précédé le conflit, voir Crise diplomatique russo-ukrainienne de 2021-2022.
Pour un article plus général, voir Guerre russo-ukrainienne.
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Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022
Carte de la guerre russo-ukrainienne.
(carte
détaillée par ville (en))
Informations générales
Date |
Depuis le 24
février 2022 |
---|---|
Lieu |
|
Issue |
En cours (liste des engagements - contrôle des villes - chronologie des événements) |
Belligérants
Soutenues par : |
Commandants
Forces en présence
150 000 à 200 000 (en septembre 2022)13
|
|
Pertes
|
|
Civils :
12 000 à 28 521 morts au moins
(estimation
du gouvernement de l'Ukraine, à la date du 7 août)20Note
4
913 morts
3 011 blessés (selon
la RPD et la RPL, sur leurs territoires à la date du 18 août)42Note
5
500 000 déportés en Russie (selon
l'Ukraine)45
40
citoyens étrangers tuésNote
6
≈ 5,8 millions de réfugiés et + de 6 millions de
déplacés
internes
(selon
l'ONU, à la date du 15 mars)56,57
5 587
civils tués et 7 890 blessés confirmés (dont
302 tués dans les provinces séparatistes, selon l'ONU au 21 août,
mais le HCDH
estime que les chiffres réels sont considérablement plus élevés)58
Batailles
Offensive du Nord (Jytomyr (en), Kiev (en))
Offensive du Nord-Est (Tchernihiv (en), Soumy, Kharkiv)
-
Bombardements : en février
Offensive de l'Est (Donetsk, Louhansk)
-
Bombardements : de l'hôpital
Offensive du Sud (Mykolaïv, Kherson, Zaporijjia)
-
Bombardements : à fragmentation
Frappes aériennes dans l'Ouest de l'Ukraine
Guerre navale
Débordement
Chronologie de l'invasion de l'Ukraine par la Russie
L'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 est une grande campagne militaire aérienne, maritime et terrestre, lancée le 24 février sur ordre du président russe Vladimir Poutine, à partir de la Russie, de la Biélorussie et des territoires ukrainiens occupés par les Russes depuis la guerre russo-ukrainienne de 2014, à savoir : la Crimée et les « républiques populaires » de Donetsk et de Lougansk.
Malgré la chute de Kherson dans les premiers jours de l'invasion, les Ukrainiens repoussent les offensives russes contre Kiev, contre Kharkiv et contre le nord ; ils retardent l'avancée des Russes avec des défenses prolongées de Marioupol et de Severodonetsk, contrecarrant les espoirs russes d'une victoire rapide.
À la fin de l'été 2022, les Russes occupent des parties de cinq oblasts d'Ukraine : la plupart des oblasts de Kherson et de Louhansk, une grande partie des oblasts de Zaporijja et de Donetsk, ainsi que des parties de l'oblast de Kharkiv. Cherchant à couper l'accès à la mer, les Russes prennent le contrôle de la côte de l'Ukraine continentale sur la mer d'Azov ; cependant leur avancée vers Odessa et le Danube, le long de la côte de la mer Noire, est entravée par leur incapacité à capturer rapidement Mykolaïv ou à tenir l'île des Serpents.
L'invasion intervient huit ans après le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne qui suit l'invasion (uk) et l'annexion russes de la Crimée, ainsi que le début de la guerre du Donbass à partir du printemps 2014 ; ces actions sont nées de l'opposition russe au mouvement Euromaïdan de 2013-2014. En 2021, les tensions s'intensifient, d'abord par un renforcement militaire russe prolongé aux frontières ukrainiennes avec la Russie, la Biélorussie et la Crimée sous occupation russe, puis, le 21 février 2022, par la reconnaissance russe de l'indépendance des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, deux zones séparatistes de la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine. Après une incursion des forces armées russes dans le Donbass, une offensive générale aérienne, maritime et terrestre est déclenchée sur l'ensemble du territoire ukrainien le 24 février.
À son déclenchement, cette invasion est considérée comme la plus importante opération militaire qu'ait connue l'Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La Russie est accusée, par les Occidentaux — soit l'Union européenne (UE), le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, l'Australie — ainsi que par le G7, de mener une guerre d'agression contre l'Ukraine76, action condamnée ou déplorée par la grande majorité de la communauté internationale. Une série sans précédent de sanctions économiques, culturelles et sportives est progressivement mise en place contre la fédération de Russie, tandis que plusieurs pays, parmi lesquels des États membres de l'OTAN et des États membres de l'Union européenne, apportent leur aide à l'Ukraine attaquée en fournissant notamment du matériel militaire offensif et défensif, de la nourriture, du matériel médical et d'importantes aides financières. La solidarité européenne s'exprime également par l'accueil de réfugiés ukrainiens. En préalable aux discussions ou négociations, le régime de Poutine exige le renversement du régime ukrainien, ce qu'il appelle la « dénazification » de l'Ukraine, la dissolution de son armée, la neutralité du pays, la reconnaissance de l'appartenance de la Crimée à la Russie et l'indépendance des deux « républiques populaires » du Donbass dont les séparatistes ne contrôlaient qu'une partie depuis 2014.
Les forces russes sont accusées de nombreux crimes de guerre pendant le conflit, notamment des frappes visant délibérément les populations civiles dans les villes encerclées77, ainsi que de massacres de civils (comme dans les environs de Kiev) découverts après qu'elles se sont retirées pour se repositionner à l'est et au sud78. Ce repositionnement russe est destiné à conquérir l'intégralité du Donbass et créer une continuité territoriale le long de la côte de la mer d'Azov, jusqu'à la péninsule de Crimée annexée par la Russie en 201479, voire plus loin, jusqu'à Odessa et au-delà, pour rejoindre la république séparatiste russophone autoproclamée80 de Transnistrie81.
En Russie, l'invasion est officiellement appelée « opération militaire spéciale », et dans le cadre de la propagande d'État et du strict contrôle du récit imposé à la population, l'utilisation de plusieurs mots, parmi lesquels « invasion », « guerre », « bombardements de villes » ou « pertes civiles », est réprimée par la loi et passible de prison, tandis que les réseaux sociaux sont censurés, tout comme l'ensemble des médias locaux, dont plusieurs qui ne sont pas dans la ligne du régime ont dû fermer82,83,84.
L'invasion a des répercussions internationales, aussi bien dans la crise énergétique mondiale de 2021-2022 que dans la crise alimentaire de 2022. En septembre 2022, après une contre-offensive de l'armée ukrainienne qui lui a permis de reconquérir plusieurs milliers de kilomètres carrés dans la région de Kharkiv, Vladimir Poutine décrète la « mobilisation partielle » de la population masculine russe, tandis que des référendums sont organisés à la hâte dans quatre régions occupées de l'est et du sud ukrainiens. Ceux-ci, jugés fictifs et illégaux par la communauté internationale, débouchent sur un processus d'annexion au territoire russe, concrétisé officiellement à Moscou le 30 septembre 2022, et à des menaces de le défendre comme tel, en n'excluant pas l'usage de l'arme nucléaire. La seule capitale régionale, occupée (puis annexée) par la Russie, Kherson, est reprise en novembre par les forces ukrainiennes.
Contexte
Articles détaillés : Conflits post-soviétiques et Crise diplomatique russo-ukrainienne de 2021-2022.
Ukraine et Russie, nouveaux pays
Dislocation de l'URSS et conséquences
Articles détaillés : Dislocation de l'URSS, Relations entre la Russie et l'Ukraine et Élargissement de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord.
Avant la dislocation de l'Union soviétique, la République socialiste fédérative soviétique de Russie conclut, le 19 novembre 1990, avec la République socialiste soviétique d'Ukraine un traité de reconnaissance mutuelle de la souveraineté de chaque État85, puis un accord de reconnaissance des frontières ukrainiennes par la Russie entériné par les accords d'Alma-Ata du 21 décembre 1991 et l'accord établissant la Communauté des États indépendants85. Après la dislocation en 1991, l'Ukraine et la Russie continuent à entretenir des liens étroits. En 1994, l'Ukraine accepte d'abandonner son arsenal nucléaire et signe le mémorandum de Budapest assurant l'intégrité territoriale et l'indépendance politique de l'Ukraine85,86. Cinq ans plus tard, la Russie est l'un des signataires de la charte de sécurité européenne, où sont notamment affirmés l'inviolabilité des frontières et des territoires, ainsi que « le droit naturel de tout État participant de choisir ou de modifier librement ses arrangements de sécurité, y compris les traités d'alliance, en fonction de leur évolution »85,87. Le 31 mai 1997, un traité d'amitié russo-ukrainien est signé, réaffirmant un engagement bilatéral à « respecter l'intégrité territoriale et l'inviolabilité des frontières », plus contraignant que le mémorandum qui incluait d'autres pays et ne créait pas d'obligation réciproque85. D'autres traités bilatéraux sont signés après 2000, comme l'accord sur la frontière entre l'Ukraine et la Russie du 29 janvier 2003 ou encore les accords concernant la flotte de la mer Noire, donnant à la Russie des droits de location sur des bases en Crimée, ce qui implique de facto une reconnaissance de la souveraineté de l'Ukraine sur la péninsule85.
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