Covid-19 : le rebond épidémique se confirme dans le Grand Est
Publié le • Mis à jour le Écrit par Cécile Boisson
La hausse des infections à la Covid-19 est en augmentation dans le Grand Est au début de ce mois de juin 2022. Un rebond épidémique qui pourrait perdurer pendant l'été avec la présence des sous-variants d'Omicron, BA.4 et BA.5.
La prochaine vague de Covid-19 était attendue pour l'automne mais voilà qu'un rebond plutôt inattendu se dessine. Alors que 8.021 infections étaient enregistrées en semaine 21 (du lundi 23 mai au dimanche 29 mai 2022) dans le Grand Est, elles sont passées à 10.698 en semaine 22 (du lundi 30 mai au dimanche 5 juin 2022).
Cela représente un taux d’incidence de 194/100 000 habitants pour la région et 243/100 000 habitants pour la France en semaine 22, sachant que ce rebond n'est pas visible dans toutes les régions.
On n'est clairement plus dans la période favorable que l'on a connu depuis deux mois
Michel Vernay, épidémiologiste à Santé Publique France
Un rebond net et non négligeable selon Michel Vernay, épidémiologiste à Santé Publique France qui analyse l'évolution du virus depuis deux ans : "le rebond est très net, la hausse des admissions en soin critique augmente aussi dans les établissements de santé du Grand Est. On n'est clairement plus dans la période favorable que l'on a connu depuis deux mois".
Pour le professeur Christian Rabaud, infectiologue et président de la Commission Médicale d'Etablissement du CHRU de Nancy, le nombre de lits en réanimation occupé par des malades de la Covid continue à décroître mais beaucoup moins rapidement qu'auparavant.
Lui aussi observe avec préoccupation la hausse des taux d'incidence et ce qu'il se passe au Portugal : "ce qui serait catastrophique, ça serait qu'une hausse des hospitalisations s'ajoute au problème de personnel très inquiétant pour cet été".
Alarmiste et rassurant à la fois, le professeur Rabaud assure qu'il n'y pas de risque de fermeture des urgences comme c'est le cas pour d'autres villes de l'hexagone. "On attend de voir s'il y aura des formes graves, si ça n'est pas le cas, les systèmes hospitaliers ne seront pas impactés et on fera avec, puisque de tout façon il faut apprendre à vivre avec ce virus" précise l'infectiologue.
Des sous-variants très présents
Plusieurs phénomènes expliquent cette hausse des contaminations. La fin du port du masque en premier lieu, en particulier dans les lieux clos et dans les transports en commun où ils étaient encore obligatoires il y a quelques semaines. Le mode de transmission n'ayant pas changé, le relâchement dans les gestes barrières, bien compréhensible, a également eu un effet sur ces nouvelles infections.
L'autre facteur, c'est la présence de sous-variants d'Omicron très contagieux, le BA.4 et le BA.5, très proches. Les conditions climatiques sont pourtant favorables, si le virus se propage quand même, c'est donc qu'il est assez contagieux, plus que l'Omicron selon les spécialistes.
Un nouvel été à risque ?
Malgré l'été, le risque de diffusion de la Covid reste important. "L'été dernier, nous avons eu la vague du variant Delta qui était moins contagieux qu'Omicron. Les conditions sont réunies pour que ce rebond épidémique soit puissant. C'est vrai que dans un scénario optimiste, on pensait être tranquille cet été mais comme le virus évolue en permanence, ce rebond peut-être plus précoce. Et on ne sait pas encore si le virus sera saisonnier ou endémique, c'est à dire s'il circulera toute l'année" explique Michel Vernay.
Les conditions sont réunies pour que ce rebond soit puissant
Michel Vernay, épidémiologiste Santé Publique France
Le flou persiste donc à moyen et long terme sur l'évolution du virus, une constante depuis son arrivée dans notre quotidien en 2020.
"On redoute plus l'automne" précise tout de même le professeur Rabaud "avec le retour dans des lieux clos, plus d'humidité et de froid, le virus circulera plus. Par contre, personne ne peut dire si on sera toujours sur les mêmes sous-variants ou d'autres".
Les leviers pour limiter cette propagation restent les mêmes : l'hygiène des mains, l'aération, les gestes barrières et la vaccination. Concernant cette dernière les vaccins ARN à venir devraient intégrer la souche Omicron. Les vaccins actuellement sur le marché ont été conçus avec la souche initiale du virus, ils protègent donc moins bien contre Omicron et ses sous-variants même si, avec ces injections, les cas graves sont limités.
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