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Entrée de la Suède et la Finlande dans l'Otan : la Turquie fait monter les enchères
Ankara est en position de force pour bloquer l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Alliance atlantique, puisque tout élargissement requiert un vote unanime. Elle veut négocier des contreparties.
Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, dispose d'un droit de veto, comme chacun des trente membres de l'Otan, sur l'adhésion de la Suède et de la Finlande. (REUTERS/Umit Bektas)
Par Yves Bourdillon, Anne Bauer
Publié le 28 juin 2022 à 07:25Mis à jour le 28 juin 2022 à 08:55
Un mode de fonctionnement à l'unanimité soude une organisation mais permet à chacun de ses membres d'effectuer un quasi-chantage. C'est ce que redécouvre l'Otan avec le veto de la Turquie à l'entrée de la Finlande et de la Suède, en réaction à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Ce revirement spectaculaire de deux pays neutres et pacifistes annoncé début mai a été bloqué immédiatement par le président turc Recep Tayyip Erdoğan.
Ce dernier va négocier une levée éventuelle de son veto ce mardi à Madrid avec son homologue finlandais Sauli Niinistö et la Première ministre suédoise, Magdalena Andersson. Ankara accuse notamment Stockholm d'abriter des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu'Ankara considère comme terroriste. Il dénonce aussi la présence en Suède de partisans du prédicateur Fethullah Gülen, qu'il soupçonne d'avoir orchestré la tentative de coup d'Etat de juillet 2016. Il exige l'extradition de certains d'entre eux, ce que Stockholm n'acceptera vraisemblablement pas.
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