jeudi 7 janvier 2021

le Capitole occupé pendant plusieurs heures : trois tués

 



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Etats-Unis : la police a repris le contrôle du Capitole, occupé plusieurs heures par des partisans de Trump

Les partisans de Donald Trump ont été repoussés en dehors de l'enceinte du Congrès. Les parlementaires ont repris la certification des résultats de l'élection présidentielle dans la soirée. La situation reste extrêmement tendue, tandis que les comptes Twitter et Facebook de Donald Trump ont été suspendus.


  • Mercredi en fin d'après-midi, la police a repris le contrôle de la zone entourant le Congrès, mais la situation reste tendue.

Mercredi en fin d'après-midi, la police a repris le contrôle de la zone entourant le Congrès, mais la situation reste tendue. (Julio Cortez/AP/SIPA)

Par Nicolas Rauline

Publié le 6 janv. 2021 à 21:00Mis à jour le 7 janv. 2021 à 10:45

Les rumeurs de tentative de coup d'Etat, qui fleurissaient ces derniers jours, sont soudainement devenues concrètes aux Etats-Unis. Les supporters de Donald Trump, réunis à Washington au moment où le Congrès devait certifier les résultats de l'élection présidentielle , sont parvenus à forcer l'enceinte du Capitole, mercredi en début d'après-midi.

Munis de drapeaux à l'effigie de leur leader, certains ont pu pénétrer dans les couloirs du Congrès, tandis que les autres demeuraient en dehors du bâtiment, mimant avoir « pris » le Parlement. Une femme, fervente partisane de Donald Trump, a été touchée par des tirs d'un « agent en uniforme de la police du Capitole », a déclaré le chef de la police de Washington. Elle est décédée après son transfert à l'hôpital. Trois autres personnes sont également mortes en raison d'urgences médicales.

Certains, en tenue militaire, ont été vus en train casser des fenêtres pour pénétrer à l'intérieur. L'un d'eux s'est aussi assis sur le siège du président du Sénat et vice-président, Mike Pence, qui dirigeait la séance quelques minutes auparavant. Et le bureau de Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, a été vandalisé. 

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Les débats qui avaient lieu au Congrès au moment des incidents ont aussitôt été interrompus, pour reprendre tard dans la soirée. Les parlementaires ont dû patienter, équipés de masques à gaz. Lors de la reprise des débats, ils se sont prononcés contre l'objection des républicains sur l'élection en Arizona. Des votes sans ambiguïté : 93 voix contre 6 au Sénat, 303 contre 121 à la Chambre des représentants. D'autres objections doivent suivre, concernant la Géorgie ou encore le Wisconsin. Dans la nuit en effet, les deux chambres du Congrès ont rejeté les objections émises par des élus républicains concernant la victoire de Joe Biden en Pennsylvanie. Ce vote a levé ce qui pourrait être le dernier obstacle à la certification de l'élection du démocrate à la Maison Blanche.

« Rentrez chez vous »

C'est en fin d'après-midi que les forces de l'ordre, aidés par la Garde Nationale, ont commencé à déloger les partisans de Donald Trump un par un, avant de repousser la foule de l'enceinte du Congrès et de déclarer le périmètre sous contrôle. La situation demeurait extrêmement tendue mais l'ordre est revenu, alors que le couvre-feu imposé par la mairie de Washington et plusieurs villes aux alentours, était entré en vigueur à partir de 18 heures et jusqu'à 6 heures du matin ce jeudi. Au total, la police de Washington a procédé à 52 interpellations, dont 47 en lien avec des violations du couvre-feu. Elle a également découvert deux bombes artisanales aux sièges du Comité national républicain et du Comité national démocrate.

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Plusieurs milliers de supporters de Donald Trump, des organisations d'extrême droite et des groupes radicaux avaient convergé mercredi vers Washington, à l'appel du président américain. Ils étaient réunis dans un événement autoproclamé « Sauver l'Amérique », afin de contester la proclamation des résultats de l'élection présidentielle.

Sur Twitter, Donald Trump a lancé un timide et bref appel au calme. « Je demande à chacun, au Capitole, de rester pacifique. Pas de violence ! Souvenez-vous, nous sommes le parti de l'ordre et de la loi. Respectez la loi et nos policières et policiers », a-t-il écrit depuis la Maison Blanche, où il regarderait les événements à la télévision. Avant de publier une vidéo dans laquelle il continue de clamer que l'élection lui a été volée. « C'est une période très difficile. Il s'agit d'une élection frauduleuse mais nous devons avoir la paix, donc rentrez chez vous. Je sais ce que vous ressentez mais rentrez chez vous, en paix », indique-t-il.

I am asking for everyone at the U.S. Capitol to remain peaceful. No violence! Remember, WE are the Party of Law & Order - respect the Law and our great men and women in Blue. Thank you!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 6, 2021

« C'est une sédition, qui doit cesser immédiatement »

Quelques heures auparavant, le président américain s'était exprimé devant la foule, réitérant des accusations de fraudes qui n'ont jamais été prouvées. « Nous n'abandonnerons jamais, avait-il hurlé. On ne les laissera pas voler vos votes. » Face aux mensonges répétés de Donald Trump, Twitter a décidé d'agir et a suspendu le compte du président américain pendant douze heures. S'il ne supprime pas les tweets incriminés, il pourrait être définitivement bloqué. Les comptes Facebook et Instagram de Donald Trump ont également été gelés.

Violences au Capitole : Facebook et Twitter bloquent les comptes de Donald Trump



Ces incidents interviennent alors que les démocrates sont en passe de prendre le contrôle du Sénat, après les élections de mardi en Géorgie . Joe Biden a réagi en s'adressant au pays, en direct à la télévision. « Notre démocratie fait l'objet d'assauts sans précédents, a déclaré le président élu. Les scènes de chaos vues au Capitole ne représentent pas l'Amérique. C'est une sédition, qui doit cesser immédiatement. » Il a aussi appelé Donald Trump à faire stopper ces événements.


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lepoint.fr



EN DIRECT. Trump banni de Facebook et d'Instagram « indéfiniment »

L'Amérique est sonnée au lendemain de la prise d'assaut visant le Capitole. Le président sortant paraît plus isolé que jamais à la Maison-Blanche.

Par Le Point.fr (avec AFP)

Modifié le 07/01/2021 à 18:48 - Publié le 07/01/2021 à 06:49 | Le Point.fr

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L'essentiel : 

  • La victoire de Joe Biden a été officiellement confirmée ce jeudi.

  • Après une coupure de plusieurs heures, le Congrès avait repris, dans la nuit, le processus de certification de la victoire du démocrate en rejetant, au Sénat puis à la Chambre des représentants, les objections d'élus républicains visant les résultats de la présidentielle.

  • Des militaires de la garde nationale ont été envoyés à Washington pour rétablir le calme.

  • La tension est toujours forte dans la capitale fédérale, où des voix s'élèvent pour demander la destitution immédiate de Donald Trump.

18 h 45 - La responsabilité des réseaux sociaux

      Alors que Donald Trump a été banni "indéfiniment" de Facebook et d'Instagram, relisez notre interview du directeur du think tank Institut Sapiens, Olivier Babeau, sur la responsabilité des réseaux sociaux dans les événements violents. 
Lire ici « Les réseaux sociaux libèrent la force de la foule »       

18 h 29 - Des élus demandent d'invoquer le 25e amendement

      Un élu de la Chambre des représentants, déjà critique de Donald Trump, Adam Kinzinger, a appelé jeudi à engager une procédure de destitution contre le président sortant. "C'est avec le cœur lourd que j'appelle à ce que le 25e amendement soit invoqué pour le bien de notre démocratie", a-t-il tweeté, en accusant le milliardaire républicain d'avoir "attisé les braises" de la violence.


      

18 h 20 - De nombreux médias américains condamnent Donald Trump

      Dans la presse américaines, de nombreux journalistes dénoncent l'invasion du Capitole et tiennent Donald Trump pour responsable. Pour CNN, "une explosion était inévitable, après quatre ans d'incitation, de conspiration, de mensonge et de confrontation des Américains". Le  New York Times dénonce une incitation à la violence que le journal espère suivie de conséquences. Dans son éditorial, les journalistes écrivent : "Donald Trump a déclenché ces violences". Dans les colonnes du Washington Post, Dana Milkbank va, lui, jusqu'à accuser le président sortant de "trahison".       

18 h 05 - "Ce président ne doit pas rester en fonction un jour de plus"

      "Ce qui s'est passé hier au Capitole américain était une insurrection contre les États-Unis, incitée par le président Trump. Ce président ne doit pas rester en fonction un jour de plus", écrit le chef démocrate du Sénat Chuck Schumer sur Twitter. 

      

18 h 00 - Le chef démocrate au Sénat appelle à démettre Trump de ses fonctions

      Le chef de la minorité démocrate au Sénat Chuck Schumer a exhorté jeudi le vice-président Mike Pence à démettre Donald Trump de ses fonctions, après les violences perpétrées par ses sympathisants mercredi au Capitole, siège du Congrès américain. "Ce qui est survenu au Capitole hier était une insurrection contre les États-Unis, incitée par le président", a écrit Chuck Schumer, en appelant le républicain Mike Pence à invoquer le 25e amendement de la Constitution, qui autorise le vice-président et une majorité du cabinet à déclarer le président "inapte" à exercer ses fonctions, et le mettre à l'écart du pouvoir. "Si le vice-président et le cabinet refusent" de le faire, "le Congrès devrait se rassembler pour lancer une procédure de destitution contre le président", a ajouté Chuck Schumer.      

17 h 17 - Facebook bloque le compte de Trump pour une durée indéterminée

      Les comptes Facebook et Instagram du président américain Donald Trump sont bloqués pour une durée indéterminée et pendant "au moins les deux prochaines semaines", a annoncé, jeudi, le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, au lendemain des violences au Capitole.
"Nous pensons que permettre au président de continuer à utiliser nos services pendant cette période pose des risques trop grands", a affirmé Mark Zuckerberg sur son compte Facebook, après une suspension temporaire annoncée mercredi soir. "Par conséquent, nous prolongeons le blocage de ses comptes Facebook et Instagram pour une durée indéterminée et pendant au moins les deux prochaines semaines jusqu'à ce que la transition pacifique du pouvoir soit terminée", a-t-il précisé.      

17 h 05 - Wall Street continue à aller de l'avant après la validation de la victoire de Joe Biden

      La Bourse de New York se portait bien après la validation de la victoire de Joe Biden à la présidentielle, qui apporte aux marchés de la clarté et la perspective d'un soutien économique en dépit des violences de la veille au Capitole. À 16 heures, le Dow Jones avançait de 0,71 %. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, bondissait de 2,07 %. L'indice élargi S&P 500 gagnait 1,31 %. Pour les analystes de Schwab, "on dirait que les marchés semblent se féliciter de la clarté sur le front politique malgré la violence qui a éclaté au Capitole".       

16 h 57 - Bolsonaro soutient Trump jusqu'au bout

      Le président brésilien Jair Bolsonaro a déclaré jeudi que la crise institutionnelle aux États-Unis avait été causée par le "manque de confiance" des Américains vis-à-vis des élections, relayant les accusations de "fraude" de son allié Donald Trump. "Les votes par courrier ont été multipliés à cause de la pandémie, il y a des gens qui ont voté trois, quatre fois. C'était la fête là-bas, personne ne peut le nier", a lancé le dirigeant d'extrême droite lors d'un échange avec quelques-uns de ses partisans, à la sortie du palais présidentiel d'Alvorada, à Brasilia.

"C'est ce manque de confiance qui a provoqué tous les problèmes auxquels nous assistons là-bas", a-t-il estimé, sans citer directement les violences de mercredi à Washington, quand des manifestants pro-Trump ont envahi le Capitole, siège du Congrès des États-Unis.      

16 h 45 - Le refus de quitter le pouvoir n'est pas "l'apanage des seuls Africains"

      "On doit arrêter de dire qu'il n'y a que des Africains qui ne veulent pas de la démocratie. On a la preuve que le refus de quitter le pouvoir après une défaite électorale n'est pas l'apanage des seuls Africains", a déclaré Bienvenu Matumo, du mouvement Lutte pour le changement (Lucha). "Ce qui s'est passé nous rappelle que la nature humaine, peu importe la couleur ou les origines, a besoin de garde-fous : éducation, institutions fortes, leadership responsable pour contenir ses instincts primaires", a insisté Floribert Anzuluni, coordonnateur de Filimbi, un autre mouvement citoyen congolais. Lucha et Filimbi sont deux des principaux mouvements pro-démocratie qui militent pour l'avènement d'un État de droit en RDC.      

16 h 38 - Le "speaker" britannique exprime sa "solidarité" à Nancy Pelosi

      


Le président de la Chambre des communes britannique Lindsay Hoyle a exprimé jeudi à son homologue américaine son indignation et sa "solidarité" au lendemain de la prise d'assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump. La photo de l'un d'eux, affalé dans son fauteuil, pied fièrement posé sur le bureau de Nancy Pelosi, a fait le tour du monde. 

"Voir votre bureau saccagé de cette manière et son occupation par l'un des émeutiers était particulièrement scandaleux", a écrit le "speaker" de la Chambre basse du Parlement britannique à la présidente démocrate de la Chambre des représentants, dans une lettre rendue publique par ses services. Exprimant sa "solidarité contre cette violence non provoquée", Lindsay Hoyle s'est dit "tellement soulagé" que Nancy Pelosi n'ait pas été blessée.      

16 h 20 - Choc et désolation pour les Américains de France

      Les images du Capitole, siège du Congrès américain, envahi par des manifestants pro-Trump suscitaient jeudi la désolation d'expatriés américains à Paris. "C'est probablement un des seuils les plus bas que la démocratie américaine a atteints de mon vivant", déplore Peter Journeay-Kaler, un Texan analyste pour l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Paris. "C'est vraiment désolant ce qu'il s'est passé. Les États-Unis, aux yeux du monde, ont perdu beaucoup de leur standing. C'est une journée triste pour la démocratie de mon pays", s'attriste, de son côté, Cynthia Kaiser, enseignante en région parisienne. 

"Pour moi, c'est très simple : s'il n'y a pas de conséquences pour cette atteinte aux institutions de notre République (...), les événements d'hier ne seront qu'un prélude à la violence de demain", craint Lex Paulson, professeur à l'université Sciences Po Paris. Même constat amer pour Lia Kiladis, architecte à Paris. "Ça me fait tellement mal au cœur que je ne peux presque pas vous répondre. Trump doit partir tout de suite. On doit le retirer de ses fonctions. Il a fait tellement de dégâts. Les Américains à Paris sont très contents de rester en France", assure-t-elle.
      



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