samedi 28 novembre 2020

Seconde manifestation de la semaine à Vannes - reçue de Ronan Vibert

 DÉCLARATION FINALE
MANIFESTATION SAMEDI 28 NOV DE VANNES
DÉCLARATION DES ORGANISATIONS SYNDICALES


Cette nouvelle loi liberticide veut avant tout fragiliser le mouvement
social en général, et le syndicalisme en particulier. En effet, et ce n’est
pas une coïncidence, les mesures sécuritaires progressent au même
rythme que les mesures anti-sociales : casse des Services Publics,
casse des droits des salarié·e·s, casse des retraites, casse des
diplômes, des droits des privé·e·s d’emploi, des droits des migrant·e·s...
Partout, la privatisation des Biens communs s’accompagne du
renforcement des forces de maintien de l’ordre.
Mais quel ordre ? Dans une démocratie, les policiers sont-ils au
service de la population, ou aux ordres du pouvoir ?
Pourtant, on assiste depuis des années à une criminalisation du
mouvement social et donc du mouvement syndical.
Déjà avant monsieur Macron, les mobilisations contre la Loi Travail
se sont vues pratiquer des techniques de nassage, de gazage –
notamment des cortèges du 1er mai à Paris où se trouvaient les porteparoles
et secrétaires généraux de nos organisations syndicales.
- Lors des mobilisations des Gilets jaunes, des Gilets rouges et
autres militants syndicalistes, on a assisté à l’emploi massif
d’armes soi-disant non-léthales comme les lanceurs de ball de
défense, les tirs tendus de grenade lacrymogène et de grenades de
désencerclement hors de tout règlement avec le nombre considérable
d’estropiés, d’éborgnés, d’handicapés à vie, de morts, que l’on
connaît.
Ces pratiques de répression ont perduré et se sont renforcées lors de la
lutte contre la casse des retraites.
Dans tous ces cas, nos gouvernants pour imposer ces mesures
impopulaires passent en force au niveau législatif par les
ordonnances et le 49’3, preuve de leur manque de légitimité dans
notre démocratie malade de ses dirigeants. Dans la même proportion,
l’emploi des forces de l’ordre n’est, hélas, pas une surprise.
Et cela se vérifie par l’intensification des sanctions disciplinaires et
de la criminalisation des syndicalistes qui refusent de collaborer
ou de négocier au rabais les mesures anti-sociales décidées par
l’État et le Patronat.
► Ainsi, les syndicalistes policiers qui dénoncent les enfreintes au
règlement comme l’absence du matricule, pourtant obligatoire, comme
les tirs tendus, les propos sexistes, racistes, etc. ne sont pas soutenus
par leur hiérarchie et même sont sanctionnés, en plus de subir la
stigmatisation d’une partie de leurs collègues.
► Ainsi, des syndicalistes de l’Éducation nationale qui ont été ou
sont en passe d’être sanctionnés pour s’être opposés à la casse du
baccalauréat général via l’instauration d’épreuves locales, les E3C,
comme à Melle, à Montauban, à Clermont-Ferrand, à Nice...
► Ainsi, des syndicalistes lycéens et étudiants qui sont placés en
détention, bien que de mineurs, notamment dès qu’un établissement se
mobilise et organise un blocage, même symbolique.
► Ainsi, pour les syndicalistes CGT et SUD de l’hôpital de Brest qui
ont été séquestrés la semaine dernière par des policiers, le temps que
le 1er ministre puisse visiter l’établissement sans rencontrer la moindre
critique.
► Les exemples, hélas, sont légions.
Mais ces dérives ont aujourd’hui passé un cap. Depuis quelques
mois, la Cellule Déméter institue une coopération entre la gendarmerie
et la FNSEA pour réprimer toute contestation, même symbolique, du
modèle productiviste agricole, néfaste pour les humains, les animaux,
l’environnement. La Confédération Paysanne va préciser cet aspect
après la déclaration commune.
Depuis l’an dernier, le Ministère de l’Éducation est soupçonné
d’avoir instrumentalisé des lycéens en créant et finançant très
gracieusement un syndicat fantoche dont parlent aujourd’hui les
médias : Avenir Lycéen. Tous ça pour que monsieur Blanquer s’affiche
aux côté de lycéens bien conciliants quand la majorité des lycéens se
mobilisaient contre la casse du bac et subissaient une répression
policière scandaleuse (souvenez-vous de la centaine de jeunes
agenouillés à Évry subissant l’arrogance armée des CRS, les détentions
et sanctions scolaires partout en France).
La conséquence de cette logique de criminalisation des
manifestants est claire : combien de personnes hésitent
aujourd’hui à aller manifester à Rennes, à Nantes, à Paris etc. du fait
du déchaînement de violences que subissent les manifestants de la part
des forces de l’ordre ?
Ce recul des droits de manifester n’est hélas pas une nouveauté,
nous l’avons montré, mais avec la loi de Sécurité Globale, un seuil
est franchi : ne plus pouvoir filmer un policier sur l’espace public, y
compris pour les journalistes, c’est une véritable appel à l’impunité
pour les individus dépositaires de l’autorité du maintien de l’ordre
qui commettent des bavures !
Et l’actualité récente nous prouve en quoi les images de violence
policière aident les victimes à faire reconnaître leur droit que ce soit pour
évacuer la place de la République ou pour dénoncer un tabassage
raciste dans un studio d’enregistrement parisien rien que ces derniers
jours !
Mais la Loi de sécurité Globale ne doit pas être seulement
retouchée, notamment sur le seul article qui restreint la liberté de
la Presse ! Cette loi dans sa totalité doit être retirée !
En effet, le filmage par drône avec reconnaissance faciale des
manifestants fait apparaître le danger d’un fichage généralisé. Il ne
s’agit pas d’une Sécurité Globale, mais disons-le clairement, d’une
Sécurité Totalitaire ! En effet, au vu des collusions entre l’État et le
patronat, comment assurer qu’avec cette loi, la vie privée de chacun
sera respectée ? Nos patrons n’ont pas besoin de savoir si nous
manifestons le soir, le samedi, durant nos heures de repos !
Autres dangers : cette loi de Sécurité Totale, élargit les missions
des agents de sécurité privée, qui se voient confier des missions de
service public. Tout comme les polices municipales se voient dotées
de prérogatives importantes qui relèvent pourtant des missions de l’État.
Mais plus que cette seule mais scandaleuse et liberticide loi de Sécurité
Globale, d’autres mesures sécuritaires sont en cours.
Ainsi, la Loi de Programmation de la Recherche permet de pénaliser
l’occupation des facs par des amendes jusqu’à 45 000€ et jusqu’à 3
ans de prison. La mesure est claire : avec Macron sa loi de Sécurité
Globale et les autres mesures anti-sociales en cours, il n’y aurait pas
eu de Mai 68... ni d’ailleurs de serment du Jeu de paume ! La
République en Miette, telle est la réalité de ce pouvoir !
Face à toute ces mesures, nos organisations syndicales, aux côté
des autres organisations associatives et politiques se mobilisent et
continueront à manifester.
Nous ne sommes pas des moutons, nous ne l’avons jamais été et
nous ne le serons jamais !

Aucun commentaire: