lundi 4 février 2019

wikipédia à jour au 3 février 2019 --- Mouvement des Gilets jaunes en France



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Mouvement des Gilets jaunes en France
Manifestants devant l'hôtel de ville de Belfort (29 décembre 2018).
Informations
Date
Depuis le 17 novembre 2018
(2 mois et 17 jours)
Caractéristiques
Organisateurs
Mouvement peu structuré
Participants
Pic à 287 710 personnes le 17 novembre 2018 (selon le ministère de l'Intérieur)
Revendications
Changement de politique fiscale, amélioration du niveau de vie des classes populaires et moyennes, référendum d'initiative citoyenne, démission d’Emmanuel Macron
Types de manifestations
Port de gilet de haute visibilité, manifestations non-déclarées, blocages d'axes routiers, opérations péages gratuits
Répression
Arrestations
4 570 gardes à vue
(au 17/12/2018)
Bilan humain
Morts
11a
Blessés
~ 1 850 chez les manifestants
~ 1 050 chez les forces de l’ordre
(au 20/12/2018)
Le mouvement des Gilets jaunes est apparu en France en octobre 2018 et s'est étendu dans de moindres proportions à d’autres pays. Ce mouvement social spontané trouve son origine dans la diffusion sur les réseaux sociaux d’appels à manifester.
La mobilisation a pour motivation de départ le rejet de l'augmentation de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). Elle s'élargit rapidement à d’autres revendications fiscales et sociales (hausse du pouvoir d'achat des classes moyennes et populaires, maintien des services publics, taxation du kérosène et des fiouls maritimes, rétablissement de l'ISF…), ainsi que politiques (amélioration de la démocratie représentative, notamment par le référendum d'initiative citoyenne, démission du président Emmanuel Macron…).
À partir du 17 novembre 2018, le mouvement s'organise autour de blocages de routes et ronds-points et de manifestations nationales chaque samedi. Majoritairement soutenues par l’opinion publique, les protestations trouvent un fort écho dans les zones rurales et périurbaines, mais s’étendent aussi aux grandes villes, où des violences lors des manifestations hebdomadaires provoquent d’importants dégâts matériels et donnent lieu à de nombreuses arrestations. Lors de rassemblements locaux, dix personnes trouvent la mort accidentellement et plusieurs centaines d'autres sont blessées, plus ou moins grièvement, notamment chez les manifestants.
Initialement opposé à toute concession au mouvement, le pouvoir exécutif renonce finalement à la hausse de la TICPE, annonce quelques mesures et lance un « grand débat national ». La réponse du Gouvernement est cependant jugée insuffisante par de nombreux Gilets jaunes et la mobilisation se poursuit.

Sommaire

Contexte

Prix des carburants automobiles

Prix de l'essence à la pompe en France depuis 1960 (en euros constants 2017).
De l'analyse de l'évolution des prix à la pompe de l'essence depuis 1960, il ressort que le prix fin 2017 se situe à la moyenne des prix depuis 1960b,c. Cependant, la situation réelle est totalement différente compte tenu notamment du facteur de l'étalement urbain, qui incite les personnes habitant en zones périurbaines à prendre de plus en plus leurs voitures, a fortiori dans un couple où les deux travaillent et ont besoin chacun d'un véhicule6.
Alors qu’une composante carbone est introduite pour les combustibles fossiles au sein de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) en 2014d, le « prix à la pompe » des carburants augmente d'environ 23 % pour le gazole et de 15 % pour l'essence entre octobre 2017 et octobre 20189. La France se situe ainsi dans la moyenne haute de l’Union européenne, qui est la région du monde taxant le plus les carburants automobiles10,11.
En septembre 2018, le gouvernement Philippe annonce son intention d'augmenter la TICPE à hauteur de 11,5 %12,13. D'après la direction générale de l'Énergie et du Climat, cette hausse — prévue pour entrer en application le 1er janvier 2019 et qui s'inscrit dans une lignée de décisions similaires — coûtera aux automobilistes entre 207 et 538 euros à l’horizon 2022 (en fonction des véhicules et des trajets)12. En outre, les taxes sur les carburants (TICPE et TVA), qui constituent 60 % du prix des carburants, ne profitent que très partiellement au budget de la transition énergétique et la hausse des taxes annoncée par le gouvernement Philippe doit bénéficier quasi-exclusivement au budget général de l'État14,15,16.
Jusqu'au mouvement des Gilets jaunes, le Gouvernement ignore les avertissements de la Commission nationale du débat public, consécutifs au débat public sur la programmation pluriannuelle de l'énergie, sur l'acceptabilité de la hausse de la taxe carbone, qu’elle juge pénalisante pour « les plus dépendants et les plus captifs aux énergies fossiles » en l'absence de refonte de la fiscalité générale17.

Niveau de vie et fiscalité

Articles connexes : Précarité et Paupérisation.
Depuis 2009, le niveau de vie médian par ménage est en stagnation : seuls les retraités, les professions intermédiaires et les professions supérieures sont au-dessus du revenu médian (1 700 euros)18.
Les médias soulignent que le « ras-le-bol fiscal » est plus global que la simple question du prix des carburants19,20,21. Le poids des prélèvements obligatoires (impôts, taxes et cotisations) a cru de manière quasi continue depuis la crise de 2008 pour passer de 41 % du PIB en 2009 à plus de 45 % en 2017. Cette hausse est principalement ressentie par les classes moyennes21. Selon le cabinet EY, le Gouvernement a mis en place huit impôts et taxes supplémentaires entre le début de la présidence d’Emmanuel Macron et fin 201819.
La forte médiatisation de l’arrestation du chef d'entreprise Carlos Ghosn pour raison fiscale au Japon, au tout du début du mouvement, a pu renforcer un sentiment d’iniquité22,23.

Sentiment de délaissement de certains territoires

Nombre de demandeurs d'emploi en France entre 2007 et 2017 selon Pôle emploi.
Une enquête publiée en novembre 2017 par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie met en avant un sentiment de délaissement par les pouvoirs publics de certaines franges de la population. Trois personnes sur dix estiment vivre dans un territoire délaissé, un sentiment d’abandon qui est à la fois géographique et social. Les problèmes liés à l'emploi, aux transports et à l'accès aux soins sont centraux en la matière. Cette perception est plus forte dans les territoires situés en dehors des grandes aires urbaines24,25,26. Ainsi, la fronde contre la limite de vitesse à 80 km/heure pourrait être vue comme le premier avertissement adressé au Gouvernement par les territoires ruraux27.

Défiance vis-à-vis de la classe politique et des corps intermédiaires

Articles connexes : Abstention et Abstention électorale en France.
À partir de la fin des années 2000, le taux d'abstention aux élections augmente de façon continue pour atteindre des niveaux records sous la Ve République28,29. L'étude annuelle OpinionWay-CEVIPOF publiée pendant le mouvement des Gilets jaunes fait état d'un niveau de défiance historique des Français vis-à-vis des acteurs politiques, des institutions politiques, des syndicats et des médias30,31. Le président de la République, Emmanuel Macron, élu en 2017, perd rapidement en popularité. Ses déclarations et les mesures économiques qu'il fait prendre le font paraître éloigné de la plupart des Français (notamment ceux qui habitent en zones rurales)32. De leur côté, les syndicats professionnels connaissent une érosion continue de leurs adhérents33,34. C'est ainsi que, fin 2018, certains Gilets jaunes ont la volonté de « renverser les élites », qu’elles soient politiques ou syndicales35,36,37. Certains analystes considèrent que le mouvement se situe dans le prolongement de la « disruption » opérée par Emmanuel Macron dans le champ politique français38,39.

Actions et manifestations

Utilisation du gilet jaune

Gilets jaunes à Belfort le 17 novembre 2018.
À l'image du mouvement des Bonnets rouges, qui fut le signe de ralliement des opposants aux portiques écotaxe en 2013, le gilet de haute visibilité — dit « gilet jaune », bien que d'autres couleurs soient autorisées40 — est utilisé comme symbole. Obligatoire en France dans tous les véhicules (y compris dans les véhicules à deux ou trois roues à moteur ou quadricycles à moteur non carrossés), ce gilet est placé pour les partisans du mouvement au-dessus du tableau de bord ou sur la plage arrière afin d'être visible de l'extérieur du véhicule41,42.

Absence de structuration

À la différence des manifestations traditionnelles, coordonnées par des organisations syndicales, le mouvement des Gilets jaunes est lancé et se développe initialement uniquement via le web, au travers de médias sociaux (Facebook, Twitter, YouTube) ou de plateformes dédiées43. Les syndicats se disent sensibles au mouvement, mais n'y participent pas44.
Si le mouvement n'est pas structuré à l'image d'un mouvement politique, syndical ou d'une association, les groupes Facebook et leurs administrateurs constituent des succédanés de structurese,46.
Les principales personnalités médiatisées au début du mouvement sont Éric Drouet, qui a lancé sur Facebook l'appel au rassemblement du 17 novembre 2018, Priscillia Ludosky, à l’origine de la pétition en ligne appelant à la baisse des prix du carburant, et Jacline Mouraud, dont la vidéo à l’adresse d’Emmanuel Macron est devenue virale47,48,49. Début décembre, après avoir appelé à « entrer » à l'Élysée, Éric Drouet fait l'objet d'une enquête pour « provocation à la commission d'un crime ou d'un délit » et « organisation d'une manifestation illicite »50 ; le mois suivant, il est interpellé pour la troisième fois et placé en garde à vue51,52,53,54.
Le 26 novembre 2018, un groupe de huit personnes issues de différentes régions où le mouvement est actif s'autoproclament « porte-paroles » afin de servir d'interlocuteur avec le Gouvernement55. De nombreux Gilets jaunes s'inquiètent alors du risque de récupération politique et d’un manque de représentativité de ces « porte-paroles »56. Le 30 novembre 2018, les huit représentants sont conviés pour une rencontre avec Édouard Philippe, mais seul un d’entre eux s’entretient avec le Premier ministre à Matignon ; la délégation des porte-paroles est alors considérée comme dissoute57.

Déroulement

Article détaillé : Déroulement du mouvement des Gilets jaunes en France.
Les protestations s'organisent autour de blocages d’axes routiers et de ronds-points, notamment en régions, et de manifestations nationales organisées chaque samedi, appelées « actes », qui trouvent un plus grand écho médiatique que les autres actions.
Le mouvement commence le 17 novembre (premier « acte »), journée durant laquelle plus de 3 000 sites sont occupés en France selon le ministère de l'Intérieur58,59,60. La mobilisation se poursuit dans les semaines qui suivent, principalement en régions61. Pendant les fêtes de Noël et de Jour de l'an, le mouvement fléchit significativement62,63,64. Aux huitième et neuvième « actes », le nombre de manifestants s’accroît nettement, ce qui constitue une première depuis le début du mouvement65,66.

Violences

De Gilets jaunes et casseurs

Façade d'une banque dans le 17e arrondissement de Paris.
À la suite de violences et affrontements avec les forces de l'ordre, un couvre-feu partiel est en vigueur sur l'île de La Réunion du 20 au 25 novembre 201867.
Lors de l'« acte II », sur l'avenue des Champs-Élysées, à Paris, des barricades sont montées puis incendiées, des abribus cassés et des vitrines de commerces brisées68. Le samedi suivant, des casseurs vandalisent l'arc de triomphe de l'Étoile69,70. La situation se calme durant l’« acte IV », avec en particulier des Gilets jaunes s'opposant à des casseurs71,72. Lors de l’« acte VIII », la destruction avec un engin de chantier de la porte de la cour de l'hôtel de Rothelin-Charolais conduit à l’évacuation du secrétaire d’État et porte-parole du Gouvernement, Benjamin Griveaux73,74.
Dès le 7 décembre, de façon à éviter la présence de casseurs et en l'absence de service d'ordre organisé par les manifestants, des responsables syndicaux de la CGT et de FO proposent aux Gilets jaunes de mettre à leur disposition leur service d'ordre ; en l'absence de coordination du mouvement, ces appels ne reçoivent guère d'écho75. À Paris, un service d'ordre est finalement mis en place par les manifestants le 12 janvier suivant76.

D'agents des forces de l'ordre

Articles connexes : Violence policière et Kettling.
Selon France 2, les violences intervenant envers des manifestants et journalistes sont d’un niveau inédit en France, avec « des blessures hors du commun pour des manifestations »77. Plusieurs Gilets jaunes perdent ainsi un œil ou une main78,79. Au 21 janvier 2019, Checknews de Libération dénombre 109 blessés graves parmi les Gilets jaunes et journalistes, dont 78 à la suite de tirs de lanceurs de balle de défense79. La blessure à l’œil de Jérôme Rodrigues, un des chefs de fil du mouvement, est particulièrement médiatisée80.
Manifestante invitant à lire le rapport d'Amnesty International (29 décembre 2018, place de la République, Paris).
De nombreux manifestants sont blessés en raison de l'utilisation d'armes proscrites ailleurs en Europe pour ce type d'intervention et parfois considérées comme des armes de guerre : lanceurs de balle de défense (Flash-Ball) et grenades de désencerclement (notamment des grenades GLI-F4)81. Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, considère que les lanceurs de balle de défense présentent une dangerosité « pour l'intégrité » des manifestants82. Des médias se font l'écho de tirs tendus à hauteur d'homme83,84. La Gendarmerie mobile justifie l’utilisation de ces armes par la volonté de défendre l'intégrité physique des forces de l'ordre77.
Dans un rapport publié le 14 décembre 2018, Amnesty International dénonce un « usage excessif de la force » contre des manifestants pacifiques, des fouilles et arrestations abusives (notamment sur des street medics), ainsi que les conditions « inhumain[es] » de l'interpellation le 3 décembre à Mantes-la-Jolie de 148 lycéens, agenouillés et menottés pendant plusieurs heures85,86,87,88.
Début février 2019, l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN) a ouvert 116 enquêtes après des plaintes de manifestants89. Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, réfute toute violence policière90.

Nombre de participants

Chaque samedi, le ministère de l’Intérieur publie des chiffres du nombre de manifestants. Des élus, organisations syndicales et journalistes dénoncent régulièrement une sous-évaluation volontaire de ces chiffres par le Gouvernement91,92. Thomas Ehrhard, maître de conférences à l'université Panthéon-Assas, souligne la fragilité de ces calculs, qui utilisent une « méthode de projection »93.
À partir de l'acte VII, un collectif de Gilets jaunes, Le Nombre jaune, recense le nombre de manifestants en recoupant plusieurs sources. Ses chiffres sont selon lui a minima en raison d’un « manque d’informations et de référents locaux »94. Le différentiel avec les chiffres du ministère de l’Intérieur est similaire à celui constaté lors des précédentes manifestations en France entre les chiffres donnés par le Gouvernement et ceux des syndicats ou d’autres groupes94.
Nombre de manifestants chaque samedi


17/11
(acte I)
24/11
(acte II)
1/12
(acte III)
8/12
(acte IV)
15/12
(acte V)
22/12
(acte VI)
29/12
(acte VII)
5/01
(acte VIII)
12/01
(acte IX)
19/01
(acte X)
26/01
(acte XI)
2/02
(acte XII)
Ministère de l'Intérieur
287 710
166 000
136 000
136 000
66 000
33 600
32 000
50 000
84 000
84 000
69 000
58 600
Collectif Le Nombre jaune
NC
NC
NC
NC
NC
NC
68 11095
123 44096
159 16097
147 37098
123 15099
115 950100

Revendications

Le mouvement des Gilets jaunes n'étant ni structuré, ni centralisé, ses revendications traduisent des aspirations très diverses. Des slogans sont souvent inscrits au dos des gilets jaunes, mais aussi sur des pancartes ou tags101.
Les revendications ne concernent pas uniquement le prix des carburants. Pour Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, « le mouvement des Gilets jaunes est la cristallisation d'un mécontentement massif des Français sur le pouvoir d'achat, dont le révélateur est le carburant »102.

Prix des carburants

La protestation s'insurge contre une hausse jugée excessive des prix des carburants à la pompe, notamment en raison de l’augmentation de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui comprend depuis 2014 une composante carbone, et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui dépend de la TICPE103,104, afin d'amoindrir l'effet de la forte augmentation du prix du pétrole.
Ce mouvement protestataire à l'égard du prix des carburants concerne essentiellement des particuliers, car un certain nombre de professions et d'activités bénéficient d'exonérations partielles ou totales de la TICPE105.

Démocratie directe et participative

Manifestation à Paris lors de l’« acte IX ».
Des membres du mouvement demandent sur Internet et lors des manifestations la mise en place d’une « démocratie directe »106,107.
Dans une tribune publiée le 2 décembre 2018, un collectif nommé « Gilets jaunes libres » propose notamment au Gouvernement l'ouverture d'États généraux de la fiscalité, l'organisation fréquente de référendums sur les grandes orientations sociales et sociétales et l'adoption du scrutin proportionnel pour les élections législatives108.
Au mois de décembre 2018, l'instauration d'un référendum d'initiative citoyenne (RIC) apparaît comme la principale revendication du mouvement109. Un tel système vise à permettre de légiférer sans passer par le Parlement110,111. Des Gilets jaunes citent les outils de démocratie directe en Suisse en exemple112. L'historien Sylvain Boulouque indique que la revendication « apparaît timidement aux lendemains de la manifestation du 24 novembre » et devient « quasiment virale à partir du 2 décembre » sur les pages des réseaux sociaux des Gilets jaunes113.

Autres revendications

Une revendication récurrente des manifestants est la démission du président de la République, Emmanuel Macron, une proposition qui est soutenue par la moitié des Français répondant à un sondage YouGov réalisé début décembre 2018114,115,116.
Des revendications portent également sur des mesures défavorables aux automobilistes (prix des péages, du contrôle technique des véhicules, limitation de la vitesse à 80 km/h sur des routes secondaires, multiplication de radars sophistiqués), et parfois sur la hausse de la CSG, les retraites, l'éducation, la culture ou encore la santé102,117,118,119,120.
Au fil des semaines, une partie du mouvement s’étend à la question de l’immigration121,122. Une partie des Gilets jaunes s'oppose notamment au Pacte mondial sur les migrations, signé par l’exécutif français pendant le mouvement123,124.
Le 29 novembre 2018, une délégation de huit Gilets jaunes, désignés dans l'urgence et à titre provisoire par des animateurs du mouvement, communique 42 revendications, dans plusieurs domaines (transports, pouvoir d'achat, impôts, retraites et aides sociales, travail, démocratie et institutions, services publics et de proximité, entreprises, santé, logement, immigration). Ils proposent notamment la mise en place d'une taxe sur le fioul maritime et le kérosène, l'augmentation du SMIC à 1 300 euros et l'abandon de l'impôt retenu à la source125,126,127.

Réponses de l'exécutif

Mesures de maintien de l'ordre

Des manifestants repoussant des bombones de gaz lacrymogènes, le 12 janvier 2019 au Mans (Sarthe).
Le mouvement est marqué par une très importante mobilisation des forces de l'ordre les samedis (jusqu’à 89 000 agents, lors de l’acte IV). Des véhicules blindés de la Gendarmerie sont également présents, une mesure exceptionnelle en France métropolitaine128,129.
Le Gouvernement annonce une loi pour lutter contre les casseurs permettant notamment de sanctionner les organisateurs de manifestations non déclarées et l’instauration d'un fichier pour interdire la présence de manifestants radicaux dans les cortèges130. Les mesures envisagées dans ce projet de loi posent des questions d'ordre juridique, notamment vis-à-vis du droit de manifester131. La commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatović, exprime ses inquiétudes vis-à-vis du projet de loi132.

Opposition initiale à toute revendication

Dans un premier temps, le 14 novembre 2018, le Gouvernement réaffirme qu'il ne reviendra pas sur la hausse prévue des taxes sur les carburants, et annonce la revalorisation de la prime à la conversionf et l'augmentation du nombre de bénéficiaires du chèque énergieg et du système d’indemnités kilométriquesh,133,134,135. Le 18 décembre suivant, l'exécutif affirme qu’il renonce à une partie de ces mesures, puis annonce le même jour son souhait de toutes les maintenir136,137.
Emmanuel Macron s'exprime le 27 novembre 2018, lors de la présentation de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Il annonce plusieurs mesures s'inscrivant dans le cadre de la transition énergétique et ne fait pas de concession aux Gilets jaunes en matière de taxes138. Ce même jour, alors même que l'exécutif avait précédemment exprimé son refus d'entamer toute négociation, le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, reçoit deux représentants des Gilets jaunes ; à l'issue de la réunion, ces derniers ne se montrent pas convaincus et le ministre indique que les revendications exprimées « vont très au-delà des questions de la transition écologique »139,140. Édouard Philippe convie huit des porte-paroles à Matignon le 30 novembre, mais seul un d’entre eux accepte finalement de s'entretenir avec le Premier ministre141,142.

Recul sur les taxes sur les carburants

Le Premier ministre, Édouard Philippe, et le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy.
Le 4 décembre 2018, alors que le mouvement se poursuit et que les représentants des Gilets jaunes refusent de le rencontrer, Édouard Philippe revient sur la position du Gouvernement, décrétant un moratoire de six mois sur la hausse annoncée des taxes sur les carburants143. Cette annonce est jugée insuffisante par les Gilets jaunes et l'opposition au Gouvernement144,145,146. Le lendemain, la présidence de la République annonce que la hausse des taxes ne figurera pas dans le projet de loi de finances pour 2019147.

Allocution d’Emmanuel Macron du 10 décembre 2018

Lors d'une allocution prononcée le 10 décembre 2018 et vue par 23 millions de personnes, Emmanuel Macron annonce l'augmentation du revenu148 d'un travailleur au SMIC de 100 euros par mois dès 2019 « sans qu'il en coûte un euro de plus pour l'employeur », le retour à la défiscalisation des heures supplémentaires, l'annulation de la hausse de la CSG pour les retraites de moins de 2 000 euros par mois et une défiscalisation de la prime de fin d'année dans les entreprisesi,152,153. Il s'oppose au rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), une demande de certains Gilets jaunes154,k.
Plusieurs médias relèvent que la hausse du revenu des travailleurs au SMIC reposera en grande partie (80 %) sur la mise en œuvre dès 2019 de sa promesse de hausse de la prime d'activité alors que celle-ci était prévue sur les trois années à venir156,157. L'augmentation de la prime d'activité ne donne pas de droits supplémentaires, ni sur la retraite, ni sur l'assurance-chômage158. Par ailleurs, aucune annonce en faveur du pouvoir d'achat des agents de la fonction publique n’est faite159.
Les annonces d'Emmanuel Macron sont traduites dans la loi du 24 décembre 2018 portant mesures d'urgence économiques et sociales. Évaluées à 10,3 milliards d'euros, ces mesures doivent être financées à hauteur de quatre milliards par un plan d’économies, avec notamment une taxe sur les « géants du Web », la diminution de dépenses publiques, une réduction de la baisse de l'impôt sur les sociétés et la limitation de la niche Copé160. Pour le reliquat de 6,3 milliards d'euros, il est décidé de laisser filer le déficit budgétaire de 2,8 % à 3,2 %, soit au-delà du seuil des 3 % prévus par les critères de convergence européens161.

Grand débat national

Articles détaillés : Grand débat national et Lettre aux Français.
Face à la crise, l'exécutif lance un « grand débat national », qui doit se dérouler de la mi-décembre 2018 à la mi-mars 2019. Cette consultation entend faire remonter les souhaits des Français autour de quatre grands thèmes (transition écologique, fiscalité, services publics et débat démocratique), le Gouvernement excluant notamment l’immigration, la peine de mort, l’interruption volontaire de grossesse et le mariage homosexuel de la consultation162,163. Dans sa Lettre aux Français, Emmanuel Macron inclut cependant la question migratoire dans ce débat164.

Profil des manifestants

Milieu social et motivations

Manifestants le 1er décembre 2018 à Belfort.
Sa spontanéité, l'absence d'encadrement partisan, de structure et de revendications claires ont fait que le mouvement a été analysé comme une jacquerie fiscale moderne, c'est-à-dire un mouvement de colère populaire dû à une fiscalité jugée injuste ou mal répartie165,166.
Beaucoup de manifestants, qui représentent principalement les classes moyennes, expriment le sentiment de mépris dont ils estiment faire l’objet de la part des élites urbaines167. La Süddeutsche Zeitung y voit ainsi « la rébellion d’une classe moyenne qui se sent marginalisée socialement et géographiquement par les personnes les mieux rémunérées des grandes villes »168.
Pour Vincent Tiberj, professeur à l’IEP de Bordeaux, les Gilets jaunes « incarnent ce que le sociologue Olivier Schwartz appelle les « petits moyens » : ils travaillent, paient des impôts et gagnent trop pour être aidés et pas assez pour bien vivre »169. La thématique du chômage est ainsi absente des protestations170,171.

Mouvement rural et périurbain

La contestation concerne essentiellement les zones rurales et périurbaines. Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer la surreprésentation dans le mouvement de personnes habitant dans ces territaire : proportion élevée d'ouvriers et employés, forte exposition aux taxes, utilisation contrainte de la voiture en raison de l'absence de transports publics171. Le démographe Hervé Le Bras fait apparaître une forte mobilisation dans la « diagonale du vide », qui va de la Meuse aux Landes172.
En revanche, le mouvement rencontre un faible écho dans des territoires urbains comme la Seine-Saint-Denis173. Des personnes habitant certaines banlieues défavorisées restent en effet à l'écart du mouvement, ne se retrouvant pas dans certaines revendications, s'inquiétant de l'implication de groupes d'extrême droite, craignant une répression policière et gardant un souvenir amer des émeutes de 2005174,175,176.

Mobilisation des femmes

La participation des femmes aux protestations est jugée importante : elle est estimée à quelque 45 % du nombre de manifestants, et de nombreuses figures du mouvement sont des femmes177,178,179. Selon Le Figaro et Les Inrocks, cette forte mobilisation est la marque d'un malaise social profond, les femmes étant particulièrement concernées par les questions liées au niveau de vie179,180. L'absence des féministes dans le mouvement est cependant remarquée181. À partir du dimanche 6 janvier 2019, à la suite d'un appel pour une « marche pour les femmes », des femmes se regroupent et manifestent dans plusieurs villes afin de donner une image plus « pacifique » du mouvement182,183,184.

Orientations politiques

Une enquête d'opinion réalisée par Elabe fin novembre 2018 fait état d'une « sur-représentation des électeurs de Marine Le Pen chez les Français se définissant comme Gilets jaunes », 42 % de ses électeurs lors de l'élection présidentielle de 2017 se définissant comme tels (contre respectivement 20 % et 5 % chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et d'Emmanuel Macron)185. Les autres études confirment que les sympathisants RN et FI sont plus enclins à soutenir le mouvement que ceux des autres partis186,187.
Se référant aux programmes des candidats à la présidentielle de 2017, Les Décodeurs du quotidien Le Monde estiment que les revendications du mouvement — dont ils précisent qu’« [elles] ne sont pas officielles, le mouvement étant caractérisé par son horizontalité »l — sont « très proches de la gauche radicale »m, « compatibles avec l’extrême droite »n et « très éloignées des programmes libéraux d’Emmanuel Macron ou de François Fillon »188.
Sylvain Boulouque indique que le « nouveau serment du Jeu de paume », prononcé par des figures des Gilets jaunes le 13 décembre 2018, « représente un étonnant syncrétisme entre les programmes du Front national [FN, devenu aujourd'hui le Rassemblement national], de La France insoumise et de l'UPR »113.

Rejet des médias

Gilets jaunes devant la maison de la Radio (Paris, 29 décembre 2018).
Si les manifestants ont des sensibilités politiques très variées, leurs discours comportent pour beaucoup une rhétorique anti-médias, ce qui les conduit à s'informer notamment sur les réseaux sociaux. Selon les journalistes, la défiance du mouvement vis-à-vis des médias atteint des proportions inédites.
Les Gilets jaunes estiment en particulier que la couverture médiatique de leur mouvement ne correspond pas à la réalité de la situation. Ils reprochent notamment aux médias de se montrer favorables au pouvoir en place et de projeter une image déformée du mouvement en mettant en avant les casseurs189. Arrêt sur images relève que « malgré un nombre de blessés considérablement plus important par les forces de l'ordre, la focale médiatique se fixe davantage sur les violences commises par les manifestants » à l'égard des journalistes190.
Dans ce contexte, des manifestants agressent des journalistes ou bloquent les centres d'impression de journaux191,192,193,194. Plusieurs rédactions prennent des mesures pour assurer la sécurité des journalistes, notamment avec la présence de gardes du corps pendant les reportages195,196. D'après les journalistes qui couvrent habituellement les manifestations, les agressions contre les journalistes ont débuté il y a une dizaine d'années et sont croissantes avec le temps. Selon le directeur de la chaîne de télévision France Info, les violences contre les journalistes sont le fait de minorités, et beaucoup de journalistes de France Info ont été bien accueillis en région197. Les Gilets jaunes se montrent souvent bienveillants à l'égard de RT France et de certains journalistes tels que Rémy Buisine, producteur de live pour Brut198.

Perception du mouvement

Opinion publique

L’historien Stéphane Sirot indique, à la mi-décembre 2018 : « On a rarement mesuré un soutien aussi massif de l’opinion publique à un mouvement social. Souvent en France, il y a une certaine bienveillance, une courte majorité de soutien aux mouvements sociaux de salariés, mais qu’il frise les 75 %, c’est tout à fait singulier. C’est peut-être parce qu’on est face à un soutien qu’on pourrait qualifier d’identification. Alors que lors des mouvements sociaux on observe souvent un soutien de bienveillance, qui relève de ce que l’on appelle la « grève par procuration »199.
Tableau récapitulatif des sondages sur la position des Français vis-à-vis du mouvement


2018
2019
Question
Sondeur
Avant le 17 nov.
17-23 nov.
24-30 nov.
1-7 déc.
8-14 déc.
15-31 déc.
1-11 jan.
12-18 jan.
19-31 janv.
Trouve le mouvement justifié
Odoxa
78 %200 ; 74 %201
77 %202
84 %203
77 %204






YouGov


83 %205


74 %206


Approuve le mouvement
BVA
65 %207


71 %207




Soutien/sympathie à l'égard de la mobilisation
Elabe
73 %208
70 %209
75 %210
72 %211
73 %212
70 %213
60 %214
67 %215


Ifop
71 %216 ; 69 %217
66 %218
71 %219
72 %220
68 %221






YouGov
67 %222


70 %205


62 %206


Soutien au mouvement
OpinionWay
65 %223
64 %224
66 %225
68 % ; 68 %226
66 %227 ; 59 %228
64 %229 ; 61 %230
59 %231; 57 %232
56 %233
56 %234
Harris
72 %235




72 %235










Souhaite la poursuite du mouvement
BVA


59 %236




Elabe


69 %210
63 %211
52 %212
54 %213
51 %214
54 %215


Odoxa
66 %202




54 %237


55 %238
51 %239


OpinionWay


45 %227
49 %230




Se reconnait dans le mode d'action
BVA
46 %236






Approuve que certains recourent à la violence
Harris


15 %235


Classe politique

En France, l'automobiliste possède un certain « poids électoral », qui est revendiqué par des mouvements associatifs240.
Rapidement, le mouvement est soutenu par des dirigeants de partis politiques comme Marine Le Pen (Rassemblement national), Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Laurent Wauquiez (Les Républicains)241,242,243. Libération évoque une tentative de récupération politique du mouvement par des partis politiques, tout en affirmant que l'initiative est partie de « l'Internet vrai » et non de la « fachosphère »244.
Les Gilets jaunes divisent notamment à gauche245. Si certains d'entre eux affichent leur compréhension ou soutien au mouvement, la plupart ne cautionnent pas le blocage des routes246. Daniel Cohn-Bendit, ancien meneur de Mai 68, voit derrière la mobilisation une « tentation totalitaire », établissant un parallèle entre le port du gilet jaune et celui de l'étoile jaune pendant la Seconde Guerre mondiale247.
Le 21 novembre 2018, en soutien au mouvement, le député non-inscrit Jean Lassalle porte un gilet jaune à l'Assemblée nationale, entraînant une suspension de la séance et une retenue sur ses indemnités parlementaires248,249. Jean-Hugues Ratenon, élu FI pour La Réunion, brandit cinq jours plus tard un gilet jaune à la tribune ; sa prise de parole est arrêtée par une suspension de séance250,251. Nicolas Hulot, ancien ministre de la Transition écologique et solidaire sous la présidence Macron, déclare le 22 novembre : « Les gens savent que le kérosène des avions n'est pas taxé, que le fioul lourd des cargos n'est pas taxé. Pas besoin d'être un Gilet jaune pour s'en indigner »252.
Pour dénouer la crise, fin novembre, le Rassemblement national et la France insoumise réclament la dissolution de l’Assemblée nationale, tandis que Les Républicains demandent à Emmanuel Macron de soumettre à référendum le plan de transition écologique qu'il a présenté le 27 novembre précédent253. La France insoumise, le Parti communiste français et le Parti socialiste déposent contre le Gouvernement une motion de censure, qui est largement rejetée par l’Assemblée nationale le 13 décembre254,255.
En marge du mouvement, des députés, en particulier ceux de LREM, sont pris à partie, dans des proportions inédites sous la Ve République selon l'historien Christophe Bellon256.

Syndicats professionnels

Les principaux syndicats professionnels de salariés refusent de s'associer directement à la contestation. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, affirme vouloir éviter toute récupération politique257. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, déclare avant le début du mouvement : « Ces blocages, tout le monde a compris qu’ils sont récupérés politiquement par l’extrême droite. »258.
Cependant, des initiatives locales de la part de responsables de la CGT, comme dans les Pyrénées-Orientales, sont en contradiction avec les directives confédérales259. Le 19 novembre 2018, plusieurs syndicats, dont le FNTR, appellent le Gouvernement soit à entamer un processus de négociation avec les Gilets jaunes, soit à faire respecter la liberté de circulation des opérateurs économiques. Ils ajoutent qu'ils interviendront pour préserver les intérêts des transporteurs et la sécurité de leurs personnels si le Gouvernement n'agit pas260. Dans le même temps, FO Transport exprime son souhait d'organiser des actions pour le pouvoir d'achat en solidarité avec les Gilets jaunes261.

Actes antisémites et racistes

L'historien Vincent Duclert publie le 24 décembre 2018 une tribune dans Le Monde où il regrette le manque d'indignation quant aux premières violences antisémites au sein du mouvement et l'explique car « s’en inquiéter il y a quinze jours n’était guère raisonnable pour l’opinion. Il ne fallait pas que le mouvement des « gilets jaunes », populaire chez les Français, puisse pâtir d’une exposition de ce sujet »262,263.

Traitement médiatique

Le sujet est souvent le plus traité par les médias françaiso,264,265. De la mi-novembre 2018 à la mi-janvier 2019, ce sont près de 645 000 mentions du mouvement que l'institut recense en tenant compte de la plupart des médias français266,267. Déplorant la visibilité que des chaînes d'information en continu donnent au mouvement, le président de la République française ironise sur « Jojo avec un gilet jaune [ayant] le même statut qu'un ministre »268.[pertinence contestée]
Le traitement médiatique du mouvement par certains médias est critiqué par l'association Acrimed. Elle relève le parti pris supposé du quotidien Le Parisien, avec ses nombreuses unes et articles jugés anti-Gilets jaunes269. La chaîne de télévision BFM TV est, elle, accusée de vouloir construire un « climat anxiogène » fait de « peur ». Beaucoup d'éditorialistes de différents médias (Yves Calvi sur RTL, Bernard-Henri Lévy au Point, Gérard Leclerc sur CNews) sont décrits comme partisans du Gouvernement et de la police, qui « condamn[ent] par avance » les manifestations et attribuent « l'entière responsabilité des violences » aux Gilets jaunes270,271. Frédéric Lemaire, membre d'Acrimed, dénonce une « couverture médiatique quasi-nulle » d'un rapport d'Amnesty International sur la violence excessive de forces de l'ordre, contrairement aux violences commises par les manifestants, qui sont « scrutées, commentées, dénoncées à longueur de journées »p,273.

Théories autour du mouvement

Théories du complot

La pertinence de cette section est remise en cause. Considérez son contenu avec précaution. Améliorez-le ou discutez-en. (janvier 2019)
Le démographe Emmanuel Todd envisage que les actes de vandalisme commis le 1er décembre 2018 dans l'arc de triomphe de l'Étoile soient le fait d'« agents provocateurs » au service des autorités274. L'essayiste Jean-Claude Michéa affirme pour sa part que les Black bloc et les antifas sont au service de l'« État macronien » et visent à discréditer les Gilets jaunes par leurs violences275.
Rudy Reichstadt, fondateur de Conspiracy Watch, estime que « si l'on ne peut affirmer catégoriquement que le complotisme est réellement plus présent dans ce mouvement que dans d'autres, on ne connaît pas, en revanche, de figure marquante du complotisme francophone qui n'ait pas revêtu le gilet jaune »276. Samuel Laurent, responsable des Décodeurs, insiste sur l'extrême porosité des Gilets jaunes face « à des informations qui les confortent »277.
Après la fusillade du 11 décembre 2018 à Strasbourg, plusieurs figures des Gilets jaunes déclarent sur Facebook que l'attentat a été organisé par le Gouvernement pour « détourner l'attention »278. La rumeur prend rapidement de l'ampleur, plus rapidement que lors des précédents attentats selon la journaliste à France Inter Sonia Devillers279,280.
D'autres théories ont trait à l'organisation du mouvement des Gilets jaunes, comme celle de l'éditorialiste Jean-Michel Aphatie, qui « pense depuis le début qu’il y a une organisation souterraine, cachée, [qu’]il y a des tireurs de ficelles »281,282.

Fausses informations

Le mouvement des Gilets jaunes s'accompagne de fausses informations (fake news), notamment concernant la présence supposée de « mercenaires » anti-Gilets jaunes sur le territoire, et la rumeur de la disparition de la Constitution française. Des vidéos et des clichés sont parfois détournés dans un but de propagande283,284. Ces fausses informations sont surtout répandues sur des groupes de discussion rassemblant des Gilets jaunes285,286.
Des militants, élus et ministres LREM diffusent également des fausses informations, notamment celle qui voudrait que le mouvement des Gilets jaunes trouve son origine aux États-Unis peu après l’élection d'Emmanuel Macron. Cette fausse information a été relayée notamment par les députés Émilie Chalas, Aurore Bergé, Coralie Dubost et Naïma Moutchou, rapporteuse de la loi contre la manipulation de l’information287,288,289,290.

Soupçons d'ingérence

En Russie, même si le Kremlin déclare ne pas voir d'influence des États-Unis dans le mouvement des Gilets jaunes, plusieurs médias comparent ce mouvement aux Révolutions de couleur et affirment qu'il a été organisé par les États-Unis afin de punir Emmanuel Macron de s'être prononcé en faveur d'une armée européenne291,292,275.
Le Times du 8 décembre 2018 publie des extraits de note des services de renseignements français concernant des comptes de réseaux sociaux qui auraient amplifié le mouvement293. Selon le journal, des centaines de comptes seraient alimentés par la Russie, qui dément294,295. Le secrétaire d’État Mounir Mahjoubi dénonce ainsi une ingérence de « forces étrangères » sur les réseaux sociaux296. Mais selon une déclaration d'un cadre des services de renseignement français rapportée par Le Journal du dimanche le 16 décembre 2018, l'implication de la Russie n'est pas établie, ni par la DGSE ni par la DGSI297.
Dans un entretien avec l'hebdomadaire Le Point, le président français, Emmanuel Macron, affirme que les Gilets jaunes ont été « conseillés » par une puissance étrangère. Il cite les médias russes RT et Sputnik pour leur influence supposée sur le développement du mouvement298.

Conséquences

Bilan humain

Hommage aux Gilets jaunes morts ou blessés (fontaine des éléphants, Chambéry, 12 janvier 2019).
Onze personnes meurent lors des manifestations, dont dix à la suite d'un choc avec un véhicule. Le 17 novembre 2018, au Pont-de-Beauvoisin (Savoie), une conductrice d'un 4x4, arrêtée à un barrage de manifestants à un rond-point, redémarre son véhicule et renverse une manifestante de 63 ans, Chantal Mazet[pertinence contestée], qui est tuée299 ; au vu des images d'une caméra de vidéosurveillance, le parquet déclare qu'il est « impossible de qualifier l’acte d’involontaire »q,300. Entre le 19 novembre et le 21 décembre, sept conducteurs meurent après avoir percuté des véhiculesr,s,t,u,v,w. Le 2 décembre, à Marseille, une femme de 80 ans, Zineb Redouane[pertinence contestée], meurt à l'hôpital « d'un choc opératoire », après avoir reçu dans le visage des éléments d'une grenade lacrymogène alors qu'elle fermait les volets de son appartement309,310. Les 13 et 20 décembre, deux Gilets jaunes trouvent la mort après avoir été renversés par un camion311,312. Par ailleurs, plusieurs automobilistes forcent des barrages, renversant des manifestants ou des membres des forces de l'ordre313,314,315.
Le 20 décembre 2018, un bilan établi par le ministère de l'Intérieur fait état de 2 891 blessés, dont 1 843 civils et 1 048 chez les forces de l'ordre316. Le sociologue Fabien Jobard indique que le bilan humain « dépasse tout ce que l’on a pu connaître en métropole depuis Mai 68, lorsque le niveau de violence et l’armement des manifestants étaient autrement plus élevés, et le niveau de protection des policiers, au regard de ce qu’il est aujourd’hui, tout simplement ridicule »317. La commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatović, s'inquiète publiquement du grand nombre de blessés318.
Le journaliste David Dufresne dénombre, au 30 janvier 2019, 1 décès et 251 personnes blessées : 160 blessées à la tête, 18 éborgnées et 4 ayant eu une main arrachée en raison de l'emploi par les forces de l'ordre de LBD, de grenades de désencerclement et de grenades offensives319.

Poursuites judiciaires

Pour la période du 17 novembre au 17 décembre 2018, le ministère de l’Intérieur mentionne le nombre de 4 570 gardes à vue (dont 1 567 à Paris), avec 823 classements sans suite et 216 incarcérations, dont 56 débouchent sur une peine de prison ferme320. Il s'agit d'un record pour un mouvement social en France321. Le sociologue Fabien Jobard indique que le nombre d'environ 1 500 gardes à vue en une journée, atteint le 8 décembre, constitue « un record, bien au-delà de ce que l’on a vu à l’occasion de sommets internationaux tels que, dernièrement, le G20 de Hambourg, pourtant marqué par des destructions et, plus rarement, des pillages »317.

Impacts économiques

Le 18 décembre 2018, l'INSEE faitl’hypothèse que le mouvement « pourrait ôter 0,1 point à la croissance du PIB au quatrième trimestre 2018, via les secteurs d’activité sans doute principalement touchés : commerce, hébergement, restauration, transports »322. La Banque de France revoit, quant à elle, la croissance du dernier trimestre 2018 à 0,2 % au lieu de 0,4 %323. À la mi-décembre, le ministère de l’Économie mentionne une baisse de chiffre d'affaires de 40 % pour les « petits commerçants » et de 15 % pour la grande distributionx. Le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution évalue le manque à gagner total à un milliard d'euros325. Plusieurs enseignes et syndicats annoncent un fort report des ventes vers l'e-commerce, notamment vers Amazon et Rakuten France, qui a vu ses ventes bondir de 50 % le samedi 1er décembre et de 63 % le samedi suivant325. Le mouvement a également des conséquences sur l'industrie et l'agriculture326. Début janvier 2019, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, indique avoir « débloqué » 32 millions d’euros pour payer les salaires des quelque 58 000 personnes ayant connu une période de chômage partiel depuis le début de la crise327.
Lors des rassemblements à Paris, en particulier entre le 24 novembre et le 8 décembre 2018, plusieurs enseignes, restaurants et automobiles sont la cible de violences. Du mobilier urbain est également dégradé et des barricades sont dressées328. Le préjudice est estimé à plusieurs centaines de milliers d'eurosy,330. Selon le groupe Vinci Autoroutes, les dégâts s’élèvent à la mi-décembre 2018 à « plusieurs dizaines de millions d'euros » sur l'ensemble du réseau français331. Entre le début du mouvement et janvier 2019, plus de 60 % des radars automatiques de contrôle routier sont masqués, dégradés ou détruits332,333.
Selon l'Union française des industries pétrolières (UFIP), sur le mois de décembre, la crise des Gilets jaunes a conduit à une baisse de 9 % de la consommation de carburant délivré par les stations-service françaises ; pour Francis Duseux, président de l'UFIP, c'est une première en quarante années334.

En matière culturelle

Des musées, théâtres et autres lieux culturels sont préventivement fermés en raison des manifestations, des concerts ou festivals de musique sont également reportés ou annulés335. Pour assurer la pleine disponibilité des forces de l’ordre pour les manifestations des Gilets jaunes, le ministère de l’Intérieur fait reporter plusieurs matchs du championnat de France de football336.

Aspects politiques

Baisse de popularité de l’exécutif

Emmanuel Macron en novembre 2018.
Lors du mouvement, qui reçoit l’appui d'une large majorité de l’opinion publique, les sondages indiquent une baisse à des niveaux records de la cote de popularité du président de la République, Emmanuel Macron, et du Premier ministre, Édouard Philippe337,338,339,340. Le président Macron, qui cristallise les tensions des manifestants, voit son son image se dégrader, aussi bien en raison de sa politique et de sa gestion du conflit que de sa personnalité341,342. Alors qu’il est perçu comme faisant partie d'une élite déconnectée du quotidien de beaucoup de Français, le président français voit sa capacité à réformer la France d’ici à la fin de son quinquennat remise en cause à l'international343,344,345,346,347.

Positions de dirigeants étrangers

La crise conduit plusieurs chefs d’État étrangers à s'exprimer. Aux États-Unis, le président Donald Trump indique dans un tweet que « les émeutes dans cette France socialiste sont provoquées par des taxes d'extrême gauche sur le carburant », se sert du mouvement pour maintenir la pression commerciale exercée sur l’Union européenne, et critique l'accord de Paris sur le climatz,350,351,352. Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, explique le mouvement des Gilets jaunes en France de la sorte : « Les Français n'ont pas aimé de devoir payer de leur poche les changements dans la politique énergétique de leur pays »353. Le chef de l'Autorité judiciaire iranienne, Sadeq Larijani, déclare que « si ces manifestations n'avaient pas eu lieu en Occident, l'ONU et de nombreux autres ministères des Affaires étrangères s'en seraient déjà mêlés »354. Le 7 janvier 2019, le Gouvernement italien (M5S-Lega), conduit par Giuseppe Conte, annonce son soutien au mouvement français355.

Projets électoraux

Article connexe : Élections européennes de 2019 en France.
En décembre 2018, la possibilité d'une évolution du mouvement en une organisation politique susceptible de se présenter aux élections européennes de 2019 est envisagée356. Un membre déclaré du mouvement, Hayk Shahinyan, annonce ainsi son souhait de conduire une liste « Gilets jaunes » aux européennes357. Le chanteur Francis Lalanne dit vouloir se présenter sur une liste de ce scrutin358. De son côté, l’ancien ministre Bernard Tapie affirme vouloir aider les Gilets jaunes en leur offrant « un espace d'organisation et d'expression à travers La Provence », journal dont il est propriétaire, « pour leur permettre de proposer une offre politique alternative »359.
Selon un sondage Ipsos, commandé par le parti de la majorité présidentielle et réalisé début décembre 2018, une liste liée au mouvement des Gilets jaunes arriverait en quatrième position des élections européennes de 2019, avec 12 % des voix360. Les sondeurs indiquent qu'une telle liste réduirait avant tout les intentions de vote en faveur du Rassemblement national et de La France insoumise, dont de nombreux sympathisants soutiennent les Gilets jaunes361,362. Le Rassemblement national, la France insoumise, le Parti communiste français et Les Patriotes déclarent souhaiter la présence de Gilets jaunes sur leurs listes aux élections européennes363,364,365,366.
En janvier et février 2019, plusieurs listes de Gilets jaunes sont annoncées vue des élections européennes367.

Débat sur le référendum d'initiative citoyenne

Une proposition de référendum d'initiative citoyenne relayée en 2018368,369.
Le 16 décembre 2018, alors que le référendum d'initiative citoyenne (RIC) émerge comme la principale revendication du mouvement, le Premier ministre, Édouard Philippe, déclare : « Le référendum peut être un bon instrument dans une démocratie, mais pas sur n'importe quel sujet ni dans n'importe quelles conditions. C'est un bon sujet du débat que nous allons organiser partout en France370. » Peu après, le groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale annonce son souhait de déposer en février 2019 une proposition de loi visant à instaurer le RIC371.

Manifestations similaires

Dans le reste du monde

Article détaillé : Mouvement des Gilets jaunes dans le monde.
Les contestations contre les taxes sur les carburants et contre la vie chère gagnent d’autres pays, en Europe et dans le reste du monde372.

En réaction aux Gilets jaunes

Cortège manifestation des Foulards Rouges à Paris le 27 janvier 2019
Les « Gilets orange » regroupent des militants dont les revendications se rapprochent de celles du mouvement des Gilets jaunes, en particulier au niveau des prix du carburant373, et les « Gilets rouges » des militants de la CGT solidaires des Gilets jaunes374. Le mouvement des « Stylos rouges » rassemble sur les réseaux sociaux plusieurs dizaines de miliers de membres de l'Éducation nationale française375,376. Les « Gyros bleus » (policiers) appellent à un mouvement non déclaré pour dénoncer la fatigue engendrée par leur métier377.
Sur les réseaux sociaux, déplorant les violences, plusieurs mouvements critiquent le mode d’action des Gilets jaunes, notamment les « Foulards rouges » et les « Gilets bleus »378,379. Une manifestation organisée par les Foulards rouges le 27 janvier 2019 à Paris rassemble 10 500 personnes d’après la préfecture de police, un chiffre surévalué selon les médias nationaux380,381,382.

Dans le passé

La France a connu d'autres manifestations et révoltes spontanées qui sont parfois comparées au mouvement des Gilets jaunes. La Révolution française est régulièrement évoquée383,384,385. Les révoltes viticoles, comme celle de 1907, sont aussi mentionnées386. Le mouvement des Gilets jaunes est également parfois comparé à celui des Bonnets rouges, qui conduit en 2013 à la suppression des portiques écotaxe. Toutefois, selon la géopolitologue Béatrice Giblin, cette comparaison avec les Bonnets rouges est peu pertinente dans la mesure où ce mouvement « avait été pris en main par des vrais leaders, comme le maire de Carhaix, ou les grands patrons de Bretagne »387.
En s’opposant à l'augmentation des taxes et impôts, le mouvement des Gilets jaunes peut également évoquer les jacqueries de l'Ancien Régime et le poujadisme des années 1950aa,388,389. Sont également cités les mouvements de protestation massifs étant intervenus à partir du deuxième choc pétrolier contre la hausse des prix à la pompe et plus généralement contre le coût de la vie, et ayant entraîné un blocage du pays ou de certains secteurs d'activité390,391.
Dans le monde arabe, un parallèle est parfois établi entre le mouvement des Gilets jaunes et le printemps arabe392. Samir Aita, ancien directeur du Monde diplomatique, indique ainsi que les deux révoltes trouvent leur origine dans le fait que les campagnes ont été délaissées au profit des centres urbains393. Des éditorialistes sont toutefois plus sceptiques : dans le quotidien L'Orient-Le Jour, Anthony Samrani affirme qu'il n'y a ici « pas de dictateur à faire tomber, pas non plus d'État policier ou de moukhabarate [services secrets] prompts à vous faire disparaître à la moindre critique »392. Des parallèles sont également faits avec la révolution ukrainienne de 2014394.

Activités artistiques autour du mouvement

Détournement de l'œuvre La Liberté guidant le peuple395,396.

Films et documentaires

En janvier 2019, le réalisateur et député François Ruffin annonce la réalisation d'un film documentaire sur le mouvement, J'veux du soleil, coréalisé avec Gilles Perret. Sa sortie est prévue pour avril 2019397.

Humour

Une vidéo de l'humoriste Anne-Sophie Bajon, connue sous le pseudonyme Labajon, dans le rôle de l'avocate d'Emmanuel Macron portant un gilet jaune, est vue plusieurs millions de fois sur les réseaux sociaux, ce qui fait d’elle une des coqueluches du mouvement398,399. La danseuse Nadia Vadori-Gauthier improvise une chorégraphie en pleine rue lors des manifestations avec pour fond les fumées des différents gaz et feux de voitures400. Le 15 décembre 2018, en marge de la manifestation sur les Champs-Élysées, Deborah De Robertis organise un happening lors duquel cinq femmes se présentent seins nus face aux gendarmes, avec un costume évoquant Marianne401. Enfin, Les Gentils, Les Méchants, une reprise de Michel Fugain sur un rond point obtient une grande popularité402,403,404.

Graffitis

À Paris, rue d’Aubervilliers (19e arrondissement), début janvier 2019, l’artiste urbain Pascal Boyart peint une fresque inspirée de La Liberté guidant le peuple de Delacroix représentant une Marianne guidant des Gilets jaunes405.

Notes et références

Notes

  1. Dix personnes sont décédées dans des accidents de la route liés aux manifestations. Une personne est morte après avoir été blessée dans son appartement, touchée par un éclat de grenade lacrymogène alors qu'elle fermait ses volets1.
  2. En effet, en euros constants 2017, le prix de l'essence à la pompe, qui était de l'ordre d'1,60 € en 1960, est descendu puis monté jusqu'à près d'1,80 € en 1979-1980, puis redescendu avant de remonter assez régulièrement jusqu'au-dessus d'1,60 € au début des années 2010, avant de redescendre jusque vers 1,40 € en 20172,3,4.
  3. Concernant l'évolution des prix en salaire horaire courant, il était possible pour une heure de SMIC en 1973 d'acheter trois litres d'essence, contre six litres en 20185.
  4. De 7 € pour la valeur de la tonne de CO2 en 2014, celle-ci passe à 30,5 € en 20177,8.
  5. Le groupe Facebook comptant le plus de membres est celui créé par Éric Drouet et longtemps administré, entre autres, par Priscillia Ludosky45.
  6. Jusqu'alors d'un montant de 1 000 € pour les ménages imposables et 2 000 € pour les ménages non imposables, elle devrait passer à 4 000 € pour les 20 % de Français les plus modestes et pour les ménages non-imposables qui habitent à une distance supérieure à 30 km de leur lieu de travail.
  7. Le chèque énergie s'est substitué en 2018 aux tarifs sociaux de l'énergie. Il devrait bénéficier à 2,2 millions de personnes supplémentaires.
  8. Le système d’indemnités kilométriques serait élargi aux gros rouleurs, à partir de soixante kilomètres par jour, pour les petites cylindrées (4 CV), qui « consomment peu ou ne polluent pas ». L’État laisserait ces aides à la charge des collectivités et des entreprises.
  9. À la suite de l’appel présidentiel à un « effort national de solidarité », la Fédération bancaire française s'engage à ce que les banques n’augmentent pas leurs tarifs en 2019149 et plusieurs grandes entreprises annoncent leur intention de verser une prime volontaire de fin d'année150,151.
  10. Le comité se penchera également sur le prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux de 30 % sur les revenus du capital, plus connu sous le nom de flat tax
  11. Un comité d'évaluation des réformes sur la fiscalité du capital, dont celle de l'ISF, est toutefois installé le 20 décembre 2018. Ce comité doit remettre un rapport en septembre 2019, avant le dépôt du projet de loi de finances 2020j,155.
  12. L'article prend en compte les revendications communiquées par la délégation de huit Gilets jaunes le 29 novembre 2018, ainsi qu'une autre liste de doléances assez similaire, établie la semaine précédente selon la même méthode de consultation en ligne, et « d’autres demandes entendues lors des manifestations et des publications partagées sur les réseaux sociaux ».
  13. « […] les deux tiers sont compatibles avec le programme de Jean-Luc Mélenchon. Elles se rapprochent aussi du candidat socialiste Benoît Hamon, désormais chef de file de Génération.s. Les plus sociales, sur le smic et les retraites par exemple, sont directement inspirées des idées de Philippe Poutou ou Nathalie Arthaud »
  14. « près de la moitié des propositions sont partagées par Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, en particulier sur la défense des services de proximité (commerces, poste, école) ou la renationalisation des infrastructures (autoroutes, aéroports) »
  15. Exception faite notamment de l'attaque du marché de Noël de Strasbourg et des fêtes de Noël. Voir [1] [archive].
  16. Cédric Mathiot de Libération reconnaît que le rapport « a été peu mentionné dans la presse », tout en affirmant que son journal a déjà écrit « largement » sur les violences policières272. Pour Lemaire, les différents articles de Libération ne semblent pas être à la « hauteur de l'ampleur nouvelle de la brutalité de la répression policière »273.
  17. Le 19 novembre, dans la Drôme (sur la N7), un motard remontant une file de voitures bloquées par un barrage percute une camionnette et meurt le lendemain301.
  18. Le 2 décembre, un artisan conduisant une fourgonnette meurt après avoir percuté un camion sur la RN 113 à Arles302,303
  19. Le 10 décembre, à Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente), une voiture percute un camion à l'arrêt au niveau d'un barrage des Gilets jaunes : la conductrice de la voiture, âgée de 25 ans, meurt sur le coup304.
  20. Le 14 décembre, une femme est tuée dans un accident de la route près d'un barrage de Gilets jaunes dans l'Aisne305. Le 14 décembre également, un homme meurt dans la collision de son véhicule avec un camion, à la frontière franco-belge, bloquée par un barrage de Gilets jaunes306.
  21. Le 19 décembre, un homme meurt dans la collision de son camion avec un autre camion, à la frontière franco-belge, bloquée par un barrage de Gilets jaunes307,308.
  22. Le 21 décembre, un automobiliste meurt après avoir percuté un camion bloqué à un barrage à Perpignan.
  23. du fait de magasins fermés, de ruptures de stocks ou du blocage d'accès routiers vers des zones commerciales324
  24. Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationaux, estime que la remise en état de l'arc de triomphe, vandalisé le 1er décembre, ne devrait pas dépasser le million d’euros tout en indiquant que certaines œuvres d’art dégradées ne pourront être restaurées329.
  25. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, demande alors à Donald Trump de ne pas prendre parti dans la politique intérieure française348,349.
  26. Cependant, selon Alexis Spire, sociologue au CNRS, le mouvement se distingue du poujadisme : « Les Gilets jaunes n’appellent pas à attaquer les dépôts de carburant pour faire le plein gratuitement. C’est plutôt le constat que l’argent public est mal utilisé. Que l’argent ne va pas là où il devrait aller : dans le maintien de la petite gare, du centre de Trésor public, du bureau de poste, de la gendarmerie »169.

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Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes


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