samedi 9 février 2019

guerre civile yéménite en cours et interventions extérieures

wikipédia à jour au 8 février 2019 – consultation le lendemain à 09 heures










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Ne doit pas être confondu avec guerre civile yéménite de 1994.
Pour les articles homonymes, voir guerre du Yémen.
Pour un article plus général, voir Insurrection houthiste au Yémen.
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Guerre civile yéménite
Situation au Yémen en juillet 2018
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Informations générales
Date Depuis le 9 juillet 2014
(4 ans, 6 mois et 30 jours)
Lieu Yémen
Frontière yéméno-saoudienne (conflit de Jazan, Najran et Assir)
Casus belli Prise de la 310e brigade blindée par les Houthis. Guerre du Saada. Projet de constitution prévoyant une fédéralisation, contesté par les Houthis et les séparatistes du sud.
Issue
Belligérants

Milices Al-Islah (2014-2015)1,2
Bloc du salut national


Renseignements :
 États-Unis

Soutiens :
 Turquie
 Sénégal
 Mauritanie
 Somalie
 Djibouti


 États-Unis
 France

Hezbollah
(selon le gouvernement yéménite)3

Soutien :
 Iran
(selon l'ONU, soutien diplomatique et armement)
 Corée du Nord
Al-Qaïda dans la péninsule arabique

 État islamique (branche yéménite)
Commandants
Abdrabbo Mansour Hadi
Ali Mohsen al-Ahmar
Maïn Abdelmalek Saïd
Ahmed ben Dagher
Khaled Bahah
Mohamed Basindawa
Mohammed Ali al-Makdachi
Mahmoud al-Soubeihi (POW)
Fayçal Rajab (POW)
Nasr Hadi (POW)4
Hussein Arab
Abd Mohammed Hussein al-Houdheifi
Abdel Aziz ben Habtour
Nayef al-Bakri
Mouthanna Jawas5
Saïf al-Bakri6
Saleh Tamah †
Saïd al-Houri †
Jaafar Mohammed Saad
Aïdarous al-Zoubaïdi (2015-2017)
Abdel Aziz al-Meflehi
Ali al-Maamari (en exil)
Ali Nasser Hadi †
Adnan al-Hammadi
Jarallah Salhi †7
Ahmed Seïf al-Yafie8
Hamoud al-Mekhlafi9
Jalal al-Aoubali †
Ahmed al-Idrissi †10
Abdallah al-Sahian †11
Soltane al-Ketbi †11

Aïdarous al-Zoubaïdi (depuis 2017)
Hani ben Brik (depuis 2017)
Ali Salem al-Beidh (en exil)
Salah al-Chanfara
Tarek Saleh (depuis 2018)
Mouammar al-Saïdi
Saleh Ali al-Sammad
Mehdi Hussein al-Machat
Kassem Labozah
Abdel Aziz ben Habtour (depuis 2016)
Mohammed Ali al-Houthi (WIA)
Naef Ahmed al-Qanis
Fares Manaa
Talal Aklan
Mohammad Abd al-Salam
Mahmoud al-Jouneïd12
Abdallah Yahya al-Hakim
Ibrahim Badr al-Houthi †13
Abou Azzam †

Saleh Ahmed Karkach †14
Abdallah Ahmed al-Madani †14
Hussain Abdullah Aidha †14
Ali al-Chami15
Hassan al-Malsi †
Khouri Obaid Agha †14
Charaf Loqman16
Jalal al-Roweichan
Hussein Nagui Khairan
Abdel Hafedh al-Sakkaf
Abdallah Yahia al-Hakem17
Ali Abdallah Saleh
Arif al-Zouka
Tarek Saleh (jusqu'en 2017)
Nassir al-Wouhaychi †
Jalal Balaïdi †
Tawfik Balaïdi
Abou Hamza al-Zinjibari18

Abou Bilal al-Harbi19
Saleh Nasser Fadhl al-Bakchi †
Forces en présence
25 000 soldats20
20 000 combattants tribaux21,22
150 000-200 000 Houthis
100 000–150 000 Gardes républicaines
100 000 paramilitaires dont 50 000 forces spéciales23
50 hommes24
(AQPA)
4 000 hommes
25,26
(EI)
500 hommes27
Pertes
inconnues inconnues inconnues
Civils :
6 660 morts au moins
10 563 blessés au moins
(selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, de 2015 à septembre 2018)28

Total :
10 000 morts au moins, dont 3 799 civils
(selon l'ONU, de mars 2015 au 30 août 2016)29

8 500 morts au moins
49 000 blessés au moins
(selon l'OMS, de mars 2015 à septembre 2017)30

entre 70 000 et 80 000 morts directs
(de mars 2015 à octobre 2018)31

90 morts et 375 blessés32
(en Arabie saoudite)
Batailles
Bataille d'Amran · 1re Bataille de Sanaa · Bataille de l'aéroport d'Aden · 1re Bataille d'Aden · Bataille de Taëz · 1re Bataille de Moukalla · 2e Bataille de Moukalla · 2e Bataille de Sanaa · 2e Bataille d'Aden · Bataille d'al-Hodeïda · Prise de Socotra
La guerre civile yéménite est un conflit qui oppose depuis 2014 principalement les rebelles chiites Houthis et, jusqu'en 2017, les forces fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh au gouvernement d'Abdrabbo Mansour Hadi33,34,35,36, élu en 2012 à la suite de la révolution yéménite et du départ du pouvoir de Saleh. Le conflit s'est internationalisé en mars 2015 avec l'intervention de nombreux pays musulmans menés par l'Arabie saoudite37,38,39.
Il est une des conséquences de la guerre du Saada commencée au nord-ouest du pays en 2004 en raison du sentiment de marginalisation des tribus du nord qui se sentent délaissées par le pouvoir central, après l'unification du pays en 1990.
Il découle d'une série de mouvements de protestation houthistes contre la fin des subventions sur les produits pétroliers, la corruption, le meurtre de deux représentants houthis siégeant dans le conseil de transition, la lenteur d'application des mesures prévues par la conférence de dialogue nationale de 201240, ainsi que par la prise d'Amran. Ce conflit s’inscrit plus largement dans le contexte de l'insurrection houthiste au Yémen, active depuis 2004.
Débordé en septembre 2014 par le mouvement venu de l'extrême nord ouest du pays, et par certains éléments de l'armée, le président Abdrabbo Mansour Hadi, est contraint à la démission en janvier 2015, lorsque les houthistes s'emparent du palais présidentiel. Il se réfugie en février à Aden, port stratégique du sud du pays, puis en Arabie saoudite, après le début de l'intervention saoudienne en mars de la même année41.
En février 2016, le gouvernement revendique le contrôle d'entre 7042 et 85 % du territoire43.
En décembre 2017, Ali Abdallah Saleh est assassiné par ses anciens alliés Houthis, après avoir rompu avec eux pour rejoindre le camp loyaliste. Son neveu Tarek, ayant survécu aux combats, dirige désormais les pro-Saleh aux côtés de la coalition.

Contexte

Articles détaillés : guerre du Saada et bataille d'Amran.
Cette confrontation est un développement de la guerre du Saada qui a débuté le 18 juin 2004 lorsque des rebelles zaïdistes ont lancé une insurrection contre le gouvernement yéménite. Aussi appelés Houthistes, du nom du chef de leur clan Hussein Badreddine al-Houthi, ils se plaignent d’avoir été marginalisés par le gouvernement sur le plan politique, économique et religieux, et demandent plus de considérations44.
En juin 2014, des heurts éclatent entre les forces gouvernementales et des sympathisants de l'ancien président Ali Abdallah Saleh près de la mosquée al-Saleh45.
Les racines du conflit sont loin d'être essentiellement confessionnelles. Selon le journal Le Monde, le facteur religieux est assez récent et est seulement monté en puissance quand l'ex-président Saleh a « attisé le sectarisme en soutenant un mouvement sunnite d'inspiration salafiste dans le Nord, hostile aux zaïdistes ». Auparavant, zaïdistes et sunnites coexistaient pacifiquement et les différences religieuses n'étaient pas un phénomène déterminant. La rébellion houthiste serait avant tout, à l'origine, un mouvement tribal et régional opposée au pouvoir central46.

Chronologie

Avancée des Houthis au nord (2014-2015)

Après des manifestations Houthis, contre la fin des subventions sur le pétrole47 et la prise d'Amran, l'insurrection houthiste se dirige vers Sanaa.
Entre le 16 et 22 septembre 2014, au moins 200 personnes meurent à Sanaa dans le cadre du conflit48. Le 21 septembre, le gouvernement yéménite et les rebelles Houthis signent un accord visant à mettre fin à la crise politique alors que les rebelles avancent vers la capitale ; le Premier ministre Mohamed Basindawa démissionne, et conformément à l'accord, les rebelles nommeraient un nouveau Premier ministre dans les trois jours49. Les combats ont fait 123 morts50.
Le 22 septembre, au moins 340 personnes sont tuées dans des combats dans la capitale51.
Le 27 septembre, des sources sécuritaires annoncent que les rebelles Houthis attaquent la maison du chef des services de renseignement à Sanaa. Ceci prouve la fragilité de l'accord de partage du pouvoir, qui ne suffit pas à faire cesser les combats dans la capitale52.
Le 7 octobre 2014, Ahmed Awad ben Moubarak est nommé Premier ministre53. Le 9 octobre, sous la pression des rebelles, il présente sa démission54.
Le 13 octobre 2014, Khaled Bahah, ambassadeur du Yémen à l'ONU, est nommé Premier ministre55.
Le 18 octobre, des affrontements entre tribus sunnites et rebelles chiites près d'Ibb font de nombreuses victimes. Au moins quarante personnes sont tuées durant les deux jours de combats. Les combattants sunnites visent à empêcher les rebelles chiites d'acheminer des renforts à Ibb, ville majoritairement sunnite, dont ils prennent le contrôle56.
En octobre 2014, les Houthis prennent al-Baïda, Hodeïda, Ibb et Dhamar57.
Le 10 novembre 2014, le Conseil de sécurité de l'ONU sanctionne l'ex-président Ali Abdallah Saleh ainsi que des chefs des Houthis58.
Les 19 et 20 janvier 2015, les rebelles Houthis prennent le palais présidentiel59,60. Le lendemain, un accord est signé avec les Houthis sur l'amendement du projet de Constitution et sur la représentation des Houthis et des autres factions dans le gouvernement. Le conseiller du président, Ahmed Awad ben Moubarak, doit également être libéré61.
Le 22 janvier 2015, Abdrabbo Mansour Hadi présente sa démission62 après que les Houthis eurent réclamé qu'un de leurs membres soit nommé comme vice-président63. La démission du président est rejetée par le Parlement64. En signe de protestation contre cette démission, le port et l'aéroport d'Aden, sont fermés65. Les Houthis proposent alors de mettre en place un Conseil présidentiel composé de l'armée, des forces de sécurité, des comités populaires et des « composantes révolutionnaires et politiques »66.
Les 23 et 24 janvier 2015, les Houthis dispersent des milliers de manifestants67.
Le 1er février 2015, les Houthis donnent un ultimatum de trois jours aux forces politiques pour trouver un accord, faute de quoi ils se chargeraient de la transition68. Le 4 février, l'ultimatum expire69,70.
Cependant, le 6 février 2015, par une déclaration constitutionnelle, les Houthis, lors d'une réunion au cours de laquelle participent des personnalités comme les ministres de la Défense et de l'Intérieur du gouvernement démissionnaire, annoncent l'instauration de ce Conseil présidentiel, chargé de diriger la transition pour une durée de deux ans, contre un an comme initialement prévu71. Mohammed Ali al-Houthi, cousin de Abdul-Malik al-Houthi, prend le pouvoir en tant que président du Comité révolutionnaire. Aussi, les Houthis annoncent la dissolution de Chambre des députés et le remplacement par un Conseil national de 551 membres, chargé de nommer les membres du Conseil présidentiel, qui à son tour nomme un nouveau gouvernement72. Enfin, ils prévoient d'élargir le Conseil consultatif et de le rebaptiser Conseil populaire de transition73.
Le coup d'État est dénoncé par le Conseil de coopération du Golfe74 et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon demande le retour du président Hadi.
Le 11 février 2015, de nombreux pays évacuent leurs ambassades à Sanaa75. De leur côté, les Houthis se disent « prêts » à rendre les véhicules appartenant aux Américains76.
Le 15 février 2015, le Conseil de sécurité des Nations unies demande aux Houthis de quitter le pouvoir77, appel rejeté par les miliciens le lendemain 16 février78.
Le 15 février 2015, la Résistance populaire prit le contrôle des sièges de la télévision et des renseignements aux Houthis79.
Le 20 février 2015, un accord est trouvé pour conserver la Chambre des députés et de lui adjoindre une nouvelle chambre80. Les Houthis déclarent qu'il s'agit d'une « révolution »81.
Le 1er mars 2015, après la signature d'un accord aéronautique le 28 février82, un premier avion iranien atterrit à Sanaa, une première depuis 199083. Hadi déclare que l'accord est « illégal »84 et que les responsables vont « rendre des comptes »84. De son côté le président iranien, Hassan Rohani salue la prise de pouvoir des Houthis, en déclarant soutenir « la stabilité et la paix »85. De son côté, Ali Akbar Nategh-Nuri, ancien président du Parlement de l'Iran, déclare que le coup d'État serait « une suite de la révolution islamique »86. Une délégation Houthie doit également se rendre en Iran pour signer des accords économiques et politiques87.
Le 5 mars 2015, les Houthis prennent le siège du Dialogue national88.
Le 6 mars 2015, les Houthis dispersent une manifestation à Sanaa exigeant leur départ du pouvoir89.
Le 14 mars 2015, les partis politiques opposés aux Houthis forment le Bloc du salut national90.
Le 16 mars 2015, l'assignation à résidence du Premier ministre Khaled Bahah est levée par les Houthis91. Celui-ci refuse de revenir sur sa démission et part pour le Hadramaout91. Cette décision concerne tous les membres du gouvernement démissionnaires qui étaient encore détenus et Bahah parle d'« une initiative de bonne volonté »92.

Avancée des Houthis au sud et début de l'intervention de la coalition sunnite (mars-juillet 2015)

Situation à Aden après l'offensive rebelle.
  •      Zone contrôlée par le gouvernement yéménite
  •      Zone contrôlée par les Houthis
Le 21 février 2015, Hadi, dont la démission a été refusée par le Parlement et qui était en résidence surveillée à Sanaa, prend la fuite vers Aden, ville du sud du pays93 et devenue par la suite capitale de facto94. Le jour-même, il déclare, après avoir renoncé à démissionner, qu'il demeure le président en exercice, et que les actions des Houthis étaient « nulles et non avenues »95,96.
Le 24 février 2015, dans une lettre adressée au Parlement, Hadi renonce officiellement à démissionner97. Le jour-même, il demande aux membres du gouvernement démissionnaire de le rejoindre à Aden97. En réaction, les Houthis le qualifient de « fugitif » et promettent de le juger98.
Le 28 février 2015, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït déplacent leurs ambassades à Aden99.
Le 3 mars 2015, Hadi limoge le chef des forces spéciales et en nomme un autre100. Hadi est également convié au sommet de la Ligue arabe qui se tiendra les 28 et 29 mars en Égypte, l'organisation lui exprime ainsi un soutien à sa légitimité100.
Le 7 mars 2015, la proclamation d'Aden comme capitale est confirmée par Hadi et annonce avoir fui Sanaa en passant par un tunnel situé dans sa résidence101. Abdel Hafedh al-Sakkaf, ancien commandant des Forces spéciales, rejette son limogeage101.
Le 8 mars 2015, le ministre de la Défense, Mahmoud al-Soubeihi, pourtant nommé président de la commission de sécurité par les Houthis102, fuit Sanaa et se dirige vers Aden103.
Le 19 mars 2015, lors de la bataille de l'aéroport d'Aden, l'aéroport d'Aden est fermé après des affrontements entre les unités du général al-Sakkaf et les comités de résistance populaire, loyaux au président Hadi104. Les forces spéciales du général al-Sakkaf tentent sans succès de prendre la ville et attaquent le palais présidentiel105.
Le 20 mars 2015, un double attentat suicide visant des mosquées chiites à Sanaa, en représailles à l'avancée des Houthis, fait 142 morts106
Le 21 mars 2015, lors d'une allocution télévisée, Hadi déclare que « le drapeau de la République du Yémen flottera sur les montagnes de Maran à Saada, et non pas le drapeau iranien » et que « L'école du [chiisme] duodécimain suivie en Iran ne sera pas acceptée par les Yéménites, qu'ils soient Zaïdites ou Chafiites »107. Il condamne également les attentats contre des mosquées chiites survenues la veille et revendiqués par l'État islamique108.
Le 22 mars 2015, les Houthis prennent le contrôle de l'aéroport de Taëz109. Le lendemain, ils entrent dans la ville110,111,112.
Le 25 mars 2015, l'aéroport d'Aden est conquis par la 39e brigade blindée, alliée aux rebelles Houthis. Le jour-même, après la prise du gouvernorat de Lahij par les rebelles, le ministre de la Défense loyaliste, Mahmoud al-Soubeihi est capturé par les Houthis qui, au même moment promettent 93 000 $ pour la capture du président Hadi113. Le lendemain au matin, après le déclenchement de l'intervention saoudienne, cette brigade quitte le site qui est de nouveau sous le contrôle des forces pro-Hadi114.
À partir du 26 mars 2015, la force aérienne royale saoudienne, avec l'appui de plusieurs pays sunnites dont l'Égypte, le Soudan, le Maroc et les membres du Conseil de coopération du Golfe excepté Oman, effectuent des frappes aériennes sur de nombreuses positions Houthis dans l'ouest du pays, dont l'aéroport international El Rahaba et le palais présidentiel de Sanaa115. L'ambassadeur saoudien à Washington précise que « l'opération vise à défendre le gouvernement légitime du Yémen et à empêcher le mouvement radical Houthi (soutenu par l'Iran) de prendre le contrôle du pays »116. Les États-Unis déclarent également fournir un soutien en logistique et en renseignement aux opérations117. Selon la chaîne de télévision Al Arabiya basée à Dubaï, le royaume saoudien engage dans cette opération une centaine d'avions de guerre et plusieurs dizaines de milliers de soldats115.
Le 12 avril 2016, Bahah est confirmé dans ses fonctions de Premier ministre tout en étant nommé vice-président118.
Le 21 avril 2015, la coalition arabe dirigée par Riyad annonce mardi la fin de l'opération Tempête décisive119, mais les frappes aériennes reprennent dès le lendemain dans le cadre de l'opération Restaurer l'espoir120.
Le 30 avril, les miliciens chiites et les loyalistes multiplient les tirs de mortier et de chars dans le quartier de Khor Maksar, proche de l'aéroport, tandis que les avions de la coalition pilonnent les positions des assaillants. Six rebelles Houthis et deux miliciens locaux ont trouvé la mort, selon des habitants121.
Le 3 mai, entre 40 et 50 soldats des Forces spéciales de la coalition internationale conduite par l’Arabie saoudite sont déployés à Aden dans le sud du pays122. Par ailleurs, l’organisation Human Rights Watch publie des photos de bombes à sous-munitions utilisées selon elle par l’Arabie saoudite et fournies par les États-Unis. Ces engins sont interdits par un traité international depuis 2008, approuvé par 116 pays, mais dont Riyad et Washington ne sont pas signataires122.
Le 5 mai, des rebelles Houthis pénètrent pour la première fois en territoire saoudien et attaquent la ville de Najran123. Au moins deux civils sont tués et cinq soldats saoudiens sont faits prisonniers123.
Le 12 mai 2015, un cessez-le-feu humanitaire est décrété124. Il dure jusqu'au 17 mai malgré de nombreuses violations125,126.
Le 27 juin, les rebelles Houthis bombardent à l'aide d'artillerie le port d'Aden afin de repousser un navire humanitaire qatari, contraint de faire demi-tour127.

Avancée loyaliste au sud (juillet-août 2015)

Situation au Yémen en août 2015.
Situation à Aden après l'offensive loyaliste.
  •      Zone contrôlée par le gouvernement yéménite
  •      Zone contrôlée par les Houthis
Situation à Taëz en juillet 2015 :
  •      Zone contrôlée par le gouvernement yéménite
  •      Zone contrôlée par les Houthis
Le 17 juillet 2015, Aden et son gouvernorat sont repris par les loyalistes128, à la faveur d'un accroissement de l'aide saoudienne et de ses alliés dans le grand port du Sud129.
Le 2 août, le chef du gouvernement en exil Khaled Bahah effectue une visite de quelques heures à Aden avant de quitter le pays130.
En août 2015, les loyalistes reprennent les gouvernorats d'Aden, Dhale, Abyan et Lahij131. Le 15 août 2015, les loyalistes reprennent la province de Chabwa132.

Avancée loyaliste au nord (2015-2016)

En août 2015, commence l'offensive loyaliste dans le gouvernorat de Ma'rib133.
Le 4 septembre 2015, soixante soldats de la coalition, dont quarante-cinq soldats des Émirats arabes unis, sont tués dans l'attaque au missile balistique d'une base militaire dans la province de Marib, à l'est de Sanaa134. En représailles, les avions émiratis et saoudiens intensifient dans les jours qui suivent leurs raids contre les positions des rebelles Houthis et de leurs alliés, des unités de l’armée restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh134.
Le 22 septembre 2015, Hadi retourne à Aden135.
Le 27 octobre 2015 un hôpital de Médecins sans frontières est détruit dans le district de Haydan par la coalition136.
En novembre 2015, il est rapporté que des mercenaires colombiens combattraient aux côtés des loyalistes137. Le même mois, les rebelles Houthis prennent le contrôle de Damt, dans le gouvernorat de Dhale, ainsi que de la base de Dhoubab, de Taëz et de Madaribah, à Lahij138. Ils se rapprochèrent ainsi de la base aérienne Al-Anad, dans le gouvernorat de Lahij138.
Le 8 décembre 2015, dans le contexte de début de négociations à Genève, un cessez-le-feu de sept jours renouvelable est annoncé pour le 15 décembre par le camp loyaliste139. Pour leur part, les Houthis annoncent le début du cessez-le-feu pour le 14 décembre140.
Le 10 décembre 2015, l'île de Grande-Hanich est conquise par les forces loyalistes141.
Le 15 décembre 2015, le cessez-le-feu entre en vigueur, et au même moment trois délégations, celle du gouvernement, celle des Houthis et du Congrès général du peuple, composées de dix-huit membres chacune, arrivent à Genève, en Suisse142. Le même jour, des violations du cessez-le-feu sont signalées par les deux belligérants143,144.
Le lendemain, les deux camps échangent des prisonniers145. Cependant, les deux belligérants n'ont pu se mettre d'accord sur la libération des commandants respectifs146.
Le 18 décembre 2015, les loyalistes reprennent les villes d'Al Hazm, d'Harad147,148,149,150,151 et de Djebel al-Salb, située à Nihm, dans le gouvernorat de Sanaa, à quarante kilomètres de la capitale Sanaa alors que le cessez-le-feu est encore en vigueur152.
Le 20 décembre 2015, le cessez-le-feu est prolongé d'une semaine alors que de nouvelles négociations sont prévues le 14 janvier 2016153. Les deux belligérants acceptent de mettre en place un organisme de surveillance du cessez-le-feu154. Cependant, des combats sont signalés de nouveau le 21 décembre 2015155.
Le 23 décembre 2015, le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à un cessez-le-feu durable156. Les Houthis empêchent l'approvisionnement de l'aide humanitaire de la ville de Ta'izz et engendre la fermeture d'un de ses hôpitaux157,158.
Le 26 décembre 2015, en plein cessez-le-feu, des affrontements font trente-et-un morts159.
Le 28 décembre 2015, l'ancien président Ali Abdallah Saleh déclare refuser tout dialogue avec les loyalistes, privilégiant des négociations directes avec l'Arabie saoudite160.
Le 29 décembre 2015, le Koweït annonce qu'il déploie des troupes au sol161.
Le 2 janvier 2016, le cessez-le-feu prend fin162. Trois jours plus tard, le Conseil de sécurité appelle à son rétablissement163.
Le 6 janvier 2016, les loyalistes prennent la ville de Midi ainsi que son complexe portuaire, contrôlés par les Houthis depuis 2010164.
En janvier 2016, le gouvernement décide d'expulser165 le représentant des Nations unies pour les droits de l'homme puis y renonce166, après des pressions internationales167.
Le 10 janvier 2016, un bombardement cible un hôpital soutenu par MSF, dans le nord du Yémen, et fait six morts. La coalition est fortement suspectée d'en être à l'origine168
Le 14 janvier 2016, les Houthis libèrent le ministre de l'Enseignement technique mais les négociations de paix sont reportées169. Le même jour, la coalition largue des vivres et des armes aux habitants de Ta'izz, qui sont alors assiégés par les rebelles170. Le 18 janvier, de l'aide parvient à Taëz171 mais seulement certains quartiers en bénéficient172.
Le 25 janvier 2016, le gouvernement retourne définitivement à Aden173.
En janvier 2016, la base aérienne Al-Anad est à son tour attaquée par un tir de missile balistique rebelle174.
Le 10 février 2016, de l'aide est acheminée à Taëz175.
Le 12 février 2016, Nihm et le siège de la 312e brigade, situés dans le gouvernorat de Sanaa, sont repris par les loyalistes176.
Le 13 février 2016, la Croix-Rouge a pu pénétrer à l'intérieur de la ville de Taëz pour la première fois depuis le mois d'août et a livré trois tonnes de fournitures médicales177. Au même moment, l'Arabie saoudite tente de dissuader les ONG d'accéder aux zones rebelles178, mais n'y parvient pas179,180.
Le 23 février 2016, Ali Mohsen al-Ahmar est nommé vice-commandant des Forces armées yéménites par le président de la République, Abdrabbo Mansour Hadi181.
Le 24 février 2016, le gouvernement yéménite déclare que le Hezbollah aurait déployé, au nord du Yémen, près de la frontière saoudienne, des troupes pour aider les rebelles3.
Le 25 février 2016, le Parlement européen, dans une résolution non-contraignante, appelle à un embargo sur les armes pour l'Arabie saoudite182.
Le 8 mars 2016, une délégation des Houthis se rend en Arabie saoudite pour négocier, alors que les escarmouches ont baissé en intensité à la frontière et les bombardements saoudiens ont cessé depuis une semaine183,184. C'est alors que l'Arabie saoudite entreprend un échange de prisonniers avec les rebelles chiites, un soldat saoudien contre sept Yéménites185. Peu avant, l'Iran annonce qu'il pourrait appuyer les rebelles183. Cependant, les Houthis refusent toute ingérence iranienne186.
Le 18 mars 2016, la coalition annonce la fin prochaine de ses bombardements187.
Le 19 mars 2016, les loyalistes avancent vers Baihan, dans le gouvernorat de Chabwa et vers Harib, dans le gouvernorat de Marib188.
Le 23 mars 2016, un cessez-le-feu est annoncé pour le 10 avril, avant le début des négociations, prévues le 18 avril au Koweït189.
Le 26 mars 2016, un an après le début des frappes de la coalition, les Houthis organisent une manifestation géante à Sanaa190. L'ancien président Ali Abdallah Saleh propose une « paix des braves » et des négociations avec les Saoudiens191.
Le 28 mars 2016, un second échange de prisonniers a lieu entre Saoudiens et Houthis, neuf Saoudiens contre cent-neuf Yéménites192.
Le 29 mars 2016, les loyalistes, qui contrôlent déjà le port de Midi, lancent une offensive en direction du sud et de l'est, vers la ville du même nom, puis tombent dans une embuscade tendue par les Houthis193. Le 3 avril 2016, les loyalistes reprennent les localités d'al-Zalaq et d'al-Hadhba, dans la province d'al-Jawf, dont ils revendiquent le contrôle à 80 %194. Le même jour, trois civils sont tués par des bombardements rebelles sur un hôpital de Marib195. Par ailleurs, le Premier ministre et vice-président Khaled Bahah est limogé par le président Abdrabbo Mansour Hadi196. Ahmed ben Dagher lui succède au poste de Premier ministre tandis qu'Ali Mohsen al-Ahmar devient vice-président.
Le 5 avril 2016, la marine américaine intercepte un bateau iranien chargé d'armes pour les Houthis197.

Pourparlers de paix (avril-août 2016)

Le 10 avril 2016, le cessez-le-feu entre en vigueur198. La coalition promet de respecter la trêve199, de même que l'armée loyaliste, selon son chef d'état-major, Mohammed Ali al-Makdachi200 et les Houthis201. Le médiateur de l'ONU appelle au respect de la trêve202. Le 11 avril, les loyalistes accusent les rebelles d'avoir violé le cessez-le-feu203. Le cessez-le-feu est pourtant proclamé dans un contexte d'accalmie, à la frontière saoudienne, à Sanaa et à Saada où la coalition a cessé ses bombardements depuis un mois204. Le cessez-le-feu devrait par ailleurs permettre l'acheminement d'aides humanitaires205.
Le 13 avril 2016, les combats se poursuivent, après une tentative des Houthis de reprendre les territoires perdus au nord. De plus, un général loyaliste, Saïd al-Houri, est tué par un sniper Houthi à Nihm206. Le 14 avril, treize combattants loyalistes sont tués par les rebelles207.
Le 17 avril 2016, le Mouvement du Sud organise une nouvelle manifestation à Aden208. Le 18 avril, une nouvelle manifestation est organisée en présence du gouverneur Aïdarous al-Zoubaïdi209. Le même jour, cinq loyalistes et huit rebelles sont tués, dans des combats dans la région de Marib210.
Le 22 avril 2016, les négociations de Koweït débutent avec un retard de quatre jours, à cause d'une arrivée tardive de la délégation rebelle211.
Le 1er mai 2016, les Houthis prennent une base militaire dans la province d'Amran, alors que celle-ci n'était contrôlée par aucun des deux camps212.
Le 5 mai 2016, les deux belligérants forment des commissions pour aborder les points à discuter213.
Le 9 mai 2016, la coalition vise la base prise par les rebelles à Amran214 et intercepte un missile Houthi en Arabie saoudite215.
Le 10 mai 2016, les deux camps acceptent de libérer la moitié de leurs prisonniers respectifs216. Le gouvernement refuse une proposition des rebelles de former un gouvernement sous leur égide217.
Le 29 mai 2016, des heurts éclatent entre les deux camps, à Chabwa et font des dizaines de morts de chaque côté218.
Le 16 juin 2016, les Émirats arabes unis annoncent leur retrait du conflit219.
Les 18 juin 2016 et 19 juin 2016, les deux camps échangent des prisonniers à Ta'izz220 et à al-Baïda221.
Le 21 juin 2016, les Houthis prennent une montagne proche de la base aérienne Al-Anad, dans le gouvernorat de Lahij, qui est le quartier général des troupes de la coalition222.
Le 30 juin 2016, les discussions sont ajournées jusqu'au 15 juillet, tandis que les combats reprennent223. Le 10 juillet, le président yéménite, Abdrabbo Mansour Hadi, annonce son intention de ne plus participer aux pourparlers224. Au même moment a lieu une escalade dans les affrontements225. Le 17 juillet 2016, les négociations reprennent finalement226. Le 21 juillet, le Koweït somme les deux belligérants à parvenir à un accord dans les quinze jours, ou à quitter le pays le cas échéant227.
Le 20 juillet, les combats reprennent228.
Le 27 juillet, un attentat fait sept morts à Marib229.
Le 28 juillet, les Houthis et la faction pro-Saleh du Congrès général du peuple proclament un « Conseil suprême » de dix membres230, sous la forme d'une présidence collégiale, composée d'un président et d'un vice-président, pour diriger le pays231,232. La délégation gouvernementale quitte les négociations233. Le 30 juillet, le médiateur de l'ONU propose de prolonger d'une semaine les négociations234, qui est acceptée par les deux parties235. Le 31 juillet, le gouvernement yéménite approuve un projet d'accord appelant les rebelles à se retirer des villes qu'ils contrôlent et à rendre les armes aux autorités et les appelle à le signer d'ici le 7 août236. Ceux-ci le rejettent237. Le 1er août, la délégation loyaliste quitte les négociations et le Koweït également238.
Le 2 août, au moins six soldats sont tués et douze sont blessés, dans un double attentat suicide contre une base militaire loyaliste, dans la localité de Habilayn, dans la province de Lahej. Selon le responsable de l'armée, le bilan pourrait s'alourdir239.
Le 6 août 2016, les négociations sont officiellement clôturées240.

Reprise des combats (2016-2017)

Situation à Taëz en août 2016 :
  •      Zone contrôlée par le gouvernement yéménite
  •      Zone contrôlée par les Houthis
Le 9 août 2016, les raids aériens sur le gouvernorat de Sanaa reprennent, provoquant la fermeture de l'aéroport de Sanaa241. Le même jour, seize ouvriers sont tués par des bombardements de la coalition sur une usine de produits alimentaires242.
Le 13 août 2016, sous la menace de Houthis armés, 91 à 141243 des 301 membres de la Chambre des députés, dont Yahya Ali al-Raie, président de la chambre parlementaire, se réunissent à Sanaa et votent à l'unanimité la confiance au Conseil suprême, mais ce score est inférieur au quorum de 151, ce qui provoque sa condamnation par le gouvernement installé à Aden244.
Le 14 août 2016, dix enfants sont tués et une trentaine d'autres sont blessés, dans une frappe aérienne contre une école au nord du Yémen, selon Médecins sans frontières245.
Le 15 août 2016, la coalition autorise l'ONU et ses agences à atterrir à l'aéroport de Sanaa246. Des frappes aériennes sont menées contre un hôpital de Médecins sans frontières et provoquent la mort de dix-neuf personnes. Bombardée par la coalition pour la quatrième fois, l'organisation annonce dans les jours qui suivent son retrait des hôpitaux du nord du pays, estimant les risques trop importants247. Pour sa part, la coalition annonce l'ouverture d'une enquête et appelle l'ONG à reconsidérer sa décision248.
L'ONG Amnesty International appelle les Houthis et leurs alliés à cesser de persécuter les membres de la minorité bahaïe, dont 65 membres au moins ont été arrêtés arbitrairement, lors de différentes rafles dont la dernière date du 16 août249.
Le 20 août 2016, une manifestation chiite250, pro-Houthis et pro-Saleh, organisée en soutien au Conseil politique suprême, rassemble des dizaines251 à une centaine de milliers de personnes à Sanaa252.
En août 2016, le gouvernement yéménite décide de demander aux organismes internationaux de geler les avoirs de la banque centrale, et de nommer une nouvelle direction dont le siège serait au sud253.
Le 29 août 2016, un attentat suicide, revendiqué par l'EI254, fait 71 morts et 98 blessés à Aden contre de jeunes recrues de l'armée255.
Entre le 31 août et le 2 septembre 2016, les raids aériens de la coalition sur la province de Saada font au moins 25 morts, la majorité étant des femmes et des enfants, du côté des rebelles256.
Entre le 24 août et le 24 septembre 2016, 23 membres d'Al-Qaïda sont tués par des tirs de drones américains257,258,259,260,261.
Le 4 septembre 2016, la raffinerie d'Aden est rouverte, un an après la fin de la bataille, permettant ainsi de mettre fin à la pénurie d'électricité262.
En septembre 2016, le gouverneur de Marib déclare que des armes destinées aux Houthis seraient envoyées par l'Iran en transitant par Oman et la province du Hadramaout, en direction de Sanaa263.
Le 6 septembre 2016, les Houthis arrêtent le journaliste Yahya al-Joubaïhi et le condamnent à mort le 13 avril 2017 pour « espionnage »264. Ceci est condamné par l'Union des journalistes yéménites264, Reporters sans frontières264 et Amnesty International265.
Le 18 septembre 2016, le siège de la Banque centrale est déplacé à Aden266.
Le 14 septembre 2016, Hassan al-Malsi, général des Forces spéciale des Houthis, est tué après une tentative d'intrusion à la frontière saoudienne267.
Fin septembre, les loyalistes reprennent la ville d'al-Ghayl, à Al Jawf268, ainsi qu'à Nihm, dans le gouvernorat de Sanaa. Le Premier ministre, Ahmed ben Dagher, estime, le 7 octobre, que la priorité de la Résistance populaire devrait être de reprendre le contrôle de Taëz et d'Al Houdayda, avant d'avancer à Sanaa269.
Le 2 octobre 2016, les Houthis chargent Abdel Aziz ben Habtour de former un gouvernement270. Il est le deuxième pro-Hadi à faire défection après le président du Parlement, Yahya Ali al-Raie271. Le 4 octobre, il forme son gouvernement composé de vingt-sept ministres272. Il n'est cependant pas reconnu par l'ONU273, la France et le Royaume-Uni274.
En octobre 2016, des manifestations hostiles au gouvernement yéménite ont lieu dans le sud, notamment à Aden, tandis que les séparatistes annoncent la création d'un conseil politique sudiste pour le 14 octobre, date anniversaire du début de l'insurrection contre le l'occupation britannique en 1964275. Ils appellent pour l'occasion à une manifestation d'ampleur276. Le 7 octobre 2016 à Zinjibar, des manifestants demandent le limogeage du gouverneur d'Abyan277.
Le 8 octobre 2016, la coalition menée par l'Arabie saoudite effectue des raids aériens particulièrement meurtriers à Sanaa lors d'une cérémonie funéraire. Selon Jamie McGoldrick, coordinateur humanitaire pour l'ONU au Yémen, le bilan est de plus de 140 morts et 525 blessés dont 19 généraux et une douzaine d'autres d'officiers278,279. Officiellement, la coalition nie tout d’abord être impliquée avant de déclarer qu'il s'agissait d'une erreur de sa part, mais après cette attaque les États-Unis annoncent un « examen immédiat » de leur soutien à la coalition280. En représailles, les rebelles effectuent des tirs de missiles vers l'Arabie saoudite281. Le maire de Sanaa, Abdel Kader Hilal, y trouve également la mort282.
Le 12 octobre 2016, les forces loyales, dont des miliciens de la Résistance populaire, reprennent le poste-frontière d'Al-Buqah au terme d'un assaut lancé depuis le territoire saoudien283.
Le 13 octobre 2016, les forces armées des États-Unis effectuent trois frappes de missiles de croisière Tomahawk tirés par le destroyer USS Nitze sur des sites de radars contrôlés par les rebelles Houthis, à la suite de missiles lancés contre l'USS Mason et d’autres bateaux, opérant dans la zone le 9 et le 12 octobre284,285.
Le 17 octobre 2016, le président Abdrabbo Mansour Hadi accepte un cessez-le-feu de 72 heures susceptible d'être prolongé entre les forces gouvernementales et les chiites Houthis286. Le 18 octobre, un drone américain attaque un convoi de quatre véhicules et tue 8 membres d'Al-Qaïda, à Al-Rawda, dans une région de la province de Chabwa287. Le 19 octobre, de violents combats ont lieu avant la trêve autour de Sanaa, dans la province d'Omrane, dans la province de Hajja ainsi que dans la province de Marib. Le bilan est d'au moins de 35 morts288,289.
Le 29 octobre 2016, des avions de la coalition visent des bâtiments des services de sécurité appartenant aux rebelles Houthis, près d’Hodeidah, au bord de la mer Rouge, tuant au moins 60 détenus de droit commun qui y étaient incarcérés290.
Le 14 novembre 2016, la coalition militaire bombarde un convoi de camion qui transportait des marchandises, tuant 13 civils, dont un enfant291.
Le 21 février 2017, l'ONU annonce que plus de sept millions de Yéménites sont proches de la famine, soit un quart de la population292.
Le 22 février 2017, le chef d'état-major adjoint de l'armée yéménite est tué dans des combats entre forces loyalistes et rebelles Houthis, près de la ville de Mokha, sur la mer Rouge par un tir de missile293. Dans le même temps, 18 militaires loyalistes sont tués et une trentaine sont blessés. Par ailleurs, 21 rebelles périssent et 23 sont blessés294. Le 23 février, les forces progouvernementales progressent au nord et à l'est de Mokha, au prix de combats meurtriers faisant vingt-trois morts (seize rebelles et sept soldats). Les forces loyalistes avancent jusqu'à Yakhtul, localité située à 14 km au nord. À l'est, ils progressent de 10 km, grâce à l'aviation saoudienne et reprennent des positions à Jebel Al-Nar, ainsi qu'un avant-poste du camp militaire Khaled. Par ailleurs, l'aviation de la coalition tue sept rebelles et en blesse quinze autres dans des frappes aériennes sur Hodeida, grande ville portuaire de l'ouest du Yémen295.
Carte de l'offensive au printemps 2017.
  •      Zone contrôlée par le gouvernement yéménite
  •      Zone contrôlée par les Houthis
Le 24 février 2017, un kamikaze fait exploser sa voiture piégée contre l'entrée d'un camp militaire à Abyane dans le sud du Yémen, faisant au moins huit morts et trois blessés296,297. De plus, quarante personnes sont tuées dans des combats et bombardements. Dans la province centrale de Baïda, de violents combats opposent les forces loyalistes aux rebelles Houthis, faisant vingt-six morts, parmi les deux camps. Par ailleurs, des combattants tribaux tendent une embuscade contre un convoi de rebelles, dans la région de Sawmaa, faisant ainsi neuf morts, du côté des rebelles. En outre, un tir d'obus attribué aux rebelles Houthis à Marib, à l'est de Sanaa, cause la mort de cinq personnes et blesse quatre autres298.
Le 2 mars 2017, l'armée américaine procède à une série de frappes contre Al-Qaïda, dans les provinces méridionales d'Abyane et de Chabwa, ainsi qu'à Baïda, au centre. Plus de vingt frappes tuent au moins douze membres d'Al-Qaïda299. Le 3 mars, de nouvelles frappes ont lieu dans la région d'Al-Saïd, dans la province de Chaboua, ayant pour objectif la maison de Saad Atef, un dirigeant local d'Aqpa300. Le 5 mars, dans la province d'Abyane, cinq soldats yéménites sont tués dans une attaque à l'arme automatique, par des combattants d'Al-Qaïda, contre un barrage de l'armée, au nord de la ville côtière de Chaqra. En représailles, l'armée américaine lance au moins cinq frappes aériennes sur les province de Chabwa et de Baïda301. De plus, le 6 mars, de nouvelles frappes ont lieu dans la localité d'al-Nasl, dans la province d'Abyane302. Le bilan de ces séries de raids aériens est de 22 morts du côté d'Al-Qaïda et de 2 civils tués303. Entre le 2 et le 6 mars, les États-Unis mènent une série de frappes aériennes, plus d'une quarantaine contre les djihadistes d'AQPA, il s'agit alors de la plus intense série de bombardements depuis le début de l’intervention américaine dans ce pays, en 2002304.
Le 6 mars 2017, 22 rebelles Houthis sont tués dans des raids aériens de la coalition arabe, près de Hodeïda et dans des combats, dans les environs de la ville de Mokha305. Le 10 mars, 6 rebelles et 22 civils sont tués dans un raid aérien de la coalition arabe touchant un marché dans la ville de Khoukha306,307. De plus, une contre-offensive des rebelles pour reprendre Yakhtul, une localité située 14 km de Mokha, fait 15 morts dont 7 soldats yéménites308. Le 17 mars, 26 soldats des forces pro-gouvernement sont tués et 40 autres blessés par des tirs de missiles rebelles contre la mosquée d'un camp militaire à l'est de Sanaa309. Le 24 mars, au moins 20 rebelles houthis et sept soldats yéménites sont morts dans la province de Chabwa dans des combats310.
Le 25 mars 2017, des hauts responsables loyalistes dont le président Abdrabbo Mansour Hadi, Riad Yassine et Ahmed Awad ben Moubarak sont « condamnés à mort » par un tribunal contrôlé par les Houthis pour « haute trahison » pour avoir « usurpé le titre de président à l'issue de son mandat, participé à l'agression du Yémen et avoir porté atteinte à l'intégrité territoriale de la République yéménite »311.
Le 26 mars 2017, date du deuxième anniversaire du début des opérations de la coalition, les Houthis organisent une manifestation à Sanaa312. Le 29 mars, les Houthis installent, grâce à l'aide de l'Iran, des missiles de défense côtière, des radars, des mines et des bateaux piégés dans le détroit de Bab Al-Mandeb, menaçant « le commerce, les navires, et les opérations militaires dans la région » selon le général Joe Votel, chef des forces américaines au Moyen-Orient313.
Entre le 9 et le 10 avril 2017, 28 rebelles Houthis sont tués dans des raids de la coalition détruisant neuf de leurs véhicules et trois bases de roquettes Katioucha entre les provinces de Taëz et de Lahej, d'une part, et de Taëz et Hodeida, d'autre part. S'ensuit alors des accrochages au cours desquels 10 soldats gouvernementaux sont tués et 15 autres blessés à Aden314. Le 11 avril, 5 soldats soudanais sont morts et 22 autres blessés lors d'opérations militaires destinant à prendre des zones aux Houthis315. Le 12 avril, au moins 15 rebelles et 3 soldats yéménites sont tués dans de violents combats et des raids aériens de la coalition au sud-est de Mokha dans l'ouest du Yemen316.
Le 18 avril 2017, douze soldats saoudiens dont quatre officiers sont tués par la chute de leur hélicoptère dans la province de Marib, à l'est de Sanaa lors d'une opération317.

Dissensions au sein des deux camps (2017-2018)

Dissensions au sud

Articles détaillés : conflit sud-yéménite et bataille d'Aden (2018).
Situation à Aden après la bataille d'Aden.
Le 27 avril 2017, le président Abdrabbo Mansour Hadi limoge le gouverneur d'Aden Aïdarous al-Zoubaïdi et le ministre d'État Hani ben Brik318. Le 4 mai 2017, des milliers de séparatistes sudistes manifestent à Aden319. Le 11 mai 2017, les deux dirigeants déchus proclament une autorité parallèle pour diriger le Yémen du Sud, le Conseil de transition du Sud320,321,322. Al-Zoubaïdi devient président du Conseil présidentiel, tandis que Hani ben Brik devient vice-président322. De fait, le Yémen comprend alors quatre gouvernements différents322.
Le 1er juin, une bombe explose sur un marché d'Al-Hazm au Nord-Est de Sanaa, faisant au moins six morts et une quinzaine de blessés323.
Le 5 juin, le Qatar est exclu de la coalition militaire arabe, sous commandement saoudien, en raison de « son soutien au terrorisme »324. De plus, le Yémen rompt ses relations diplomatiques avec le Qatar325.
Le 29 septembre, l'ONU adopte par consensus une résolution concernant la constitution d'une commission d'enquête indépendante sur les atteintes présumées aux droits de l'homme commises au Yémen326. Peu après, le 5 octobre, l'ONU publie le rapport annuel du secrétaire général de l’ONU sur les enfants et les conflits armés327, qui cite en annexe les pays et entités ayant commis en 2016 des meurtres ou des mutilations d’enfants : y figurent pour le conflit au Yémen la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, les houthistes, les forces gouvernementales yéménites et Al-Qaida328.
En octobre 2017, la création d'un parlement sudiste de 303 membres est annoncée329.
Le 11 octobre 2017, dix membres d'Al-Islah, dont des explosifs ont été retrouvés chez eux, sont arrêtés à Aden après un attentat ayant coûté la vie à un prédicateur pro-Émirats arabes unis330.
Le 7 novembre 2017, l'ONU appelle la coalition internationale dirigée par l'Arabie saoudite à mettre un terme au blocus qui empêche l'acheminement de l'aide humanitaire au Yémen afin d'éviter une catastrophe humanitaire331. Le 22 novembre 2017, la coalition dirigée par l’Arabie saoudite annonce la réouverture du port de Hodeida et de l'aéroport de Sanaa pour l'aide humanitaire. L'ONG Save the Children salue cette mesure mais la juge insuffisante, et réclame l'ouverture du port d'Hodeida aux importations commerciales, essentielles pour nourrir la population332.
Le 23 décembre 2017 a lieu la séance inaugurale de l'Assemblée nationale sudiste, au cours de laquelle Ahmed Saïd ben Brik est élu président et Anis Yossouf Ali Louqman vice-président de cette chambre parlementaire333.
Le 21 janvier 2018, le Conseil de transition du Sud adresse un ultimatum de sept jours au président Abdrabbo Mansour Hadi pour limoger le gouvernement d'Ahmed ben Dagher, qu'ils accusent de « corruption »334, et le remplacer par un gouvernement de technocrates, sans quoi il nommerait son propre gouvernement335.
Le 28 janvier 2018, peu après l'expiration de l'ultimatum, les séparatistes prennent le contrôle du siège du gouvernement336. Le 30 janvier, les forces fidèles au STC contrôlent la quasi totalité de la ville337. En fin de journée, les combats cessent, après une médiation de la coalition338. À l'issue de ces négociations, les séparatistes rendent trois bases militaires à l'armée, et lèvent le siège du palais présidentiel al-Maachiq339.
À partir de 2015, les Émirats arabes unis commencent à administrer de fait l'île de Socotra, construisant de nouvelles infrastructures, des réseaux de télécommunication, demandant aux habitants de signer des contrats de travail avec eux, font leurs propres recensement des populations locales, puis, en 2018, se déploient militairement sur l'île, ce que condamne le gouvernement yéménite, au nom de sa souveraineté sur l'île340. Le 13 mai, des troupes saoudiennes débarquent à leur tour, à la demande du gouvernement yéménite pour former ses troupes341, puis les deux forces se retirent au profit de l'armée gouvernementale dès le lendemain 14 mai342.
Le 3 octobre 2018, le Conseil de transition du sud lance un appel au « soulèvement pacifique »343.

Rupture de l'alliance entre les pro-Saleh et les houtistes et mort de l'ex-président Saleh

Article détaillé : Bataille de Sanaa (2017).
Partisans d'Ali Abdallah Saleh retirant la bannière des Houthis, le 2 décembre 2017.
Le 6 avril 2017, Abdel Aziz ben Habtour démissionne après des tensions avec les Houthis344. En effet, Saleh al-Sammad avait refusé que le ministre des Affaires étrangères Hicham Charaf Abdallah soit, comme voulu par le Congrès général du peuple, aussi ministre du Plan345. D'une manière générale, les Houthis nomment leurs membres à la tête des renseignements et de l'armée et infiltrent également le Congrès général du peuple346.
À l'été 2017, la fragile alliance conclue entre les Houthis et les partisans de l'ancien président yéménite, Ali Abdallah Saleh, commence à vaciller347. Des négociations permettent un retour au calme après des heurts en août348.
Situation à Sanaa avant la fin de la bataille de Sanaa.
L'ancien président Ali Abdallah Saleh est tué le 4 décembre 2017, lors de la bataille de Sanaa, quatre jours après avoir rompu son alliance avec les Houthis349, en voulant nouer une alliance avec la coalition dirigée par l'Arabie saoudite350. Dans un premier temps, la confusion règne autour de la véracité de sa mort. « Le ministère de l'Intérieur (contrôlé par les Houthis) annonce la fin de la milice de la trahison et la mort de son chef (Ali Abdallah Saleh) et d'un certain nombre de ses éléments criminels », a affirmé la chaîne de télévision des Houthis, Al-Massirah, en citant un communiqué. Sa mort est ensuite confirmée par une dirigeante de son parti. Des rebelles houthis remettent une vidéo à des journalistes de l'Agence France-Presse où l'on y voit un cadavre qui semble être le sien351.
Le 3 octobre 2018, à la suite d'une médiation omanaise, les Houthis libèrent deux des fils de Saleh, Salah et Madyan, qui embarquent alors pour Amman352.

Offensive vers al-Hodeïda (2018)

Article détaillé : Bataille d'al-Hodeïda.
Carte de l'offensive d'al-Hodeïda.
Carte de l'offensive en 2018.
  •      Zone contrôlée par le gouvernement yéménite
  •      Zone contrôlée par les Houthis
  •      Zone contrôlée par les séparatistes du Conseil de transition du Sud
Le 8 décembre 2017, les loyalistes, aidés de l'armée émiratie, reprennent le contrôle d'al-Khokha, située au sud du gouvernorat d'al-Hodeïda353. Le 25 décembre, les combats se poursuivent à Haïs et Tahtia354.
Le 26 janvier 2018, les loyalistes repartent à l'offensive dans la ville de Taëz, qu'ils contrôlent majoritairement355.
Le 5 février 2018, les loyalistes reprennent Haïs, située dans le gouvernorat d'al-Hodeïda356.
Le 26 mars 2018, sept missiles balistiques tirés par les Houthis sont interceptés dans la nuit de dimanche à lundi au dessus de l'Arabie saoudite. Les débris font un mort357. En avril 2018, des combats entre les Houthis et l'armée saoudienne éclatent à la frontière au niveau de la province de Saada. Le 19 avril 2018 est annoncée la mort du major général Hussein al-Koubari, commandant du bataillon houthiste numéro 83 obus d'artillerie sur la frontière saoudienne, l'un des derniers haut-commandants pro-Saleh et membre de la Garde républicaine358.
Le 23 avril 2018, les Houthis annoncent la mort le 19 avril, dans une attaque aérienne, de Saleh Ali al-Sammad359. Mehdi Hussein al-Machat lui succède360. Le 27 avril, la veille des obsèques d'al-Sammad, un raid aérien de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite tue 38 autres rebelles houthis, dont plusieurs chefs361 réunis au sein du ministère de l'Intérieur à Sanaa362 ; il s'agit jusque-là, pour la coalition saoudienne, du plus grand succès obtenu par raid aérien361. Selon les médias saoudiens, le fait de frapper durant la période de préparation des funéraille d'al-Sammad a été choisi volontairement afin de diminuer encore plus le moral des rebelles362. Le 28 avril, les funérailles rassemblent des milliers de partisans houthistes363, et les rebelles tirent 8 missiles de représailles sur l'Arabie saoudite, tuant 1 civil363. Le 28 avril, l'« émir » de Daech dans la région d'Aden, Saleh Nasser Fadhl al-Bakchi (surnommés le « Prince » par ses hommes), responsable des morts de centaines de personnes est tué au cours d'une fusillade par les forces de sécurité yéménite363.
Selon The New York Times de mai 2018, des forces spéciales américaines seraient déployées à la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen, pour protéger la frontière des Houthis et pour aider les forces saoudiennes à trouver leurs caches de missiles364.
Le 28 mai 2018, la coalition affirme que les loyalistes ne sont qu'à 20 km d'al-Hodeïda365.
Le 12 juin, les Émirats arabes unis donnent 48h aux Houthis pour quitter la ville366. Le 13 juin, l'assaut est donné à 13h367, et les combats ont lieu au sud de la ville, où est situé l'aéroport368.
Le 25 juin, la coalition annonce la mort de huit membres du Hezbollah à Sa'dah369.
Le 1er juillet 2018, les Émirats arabes unis annoncent une suspension de l'offensive370 alors que des sources militaires dans l’ouest du Yémen ont confirmé une désescalade dans les opérations militaires depuis une semaine, hormis quelques échanges de tirs sporadiques autour d’Hodeïda371. Le 23 août, des frappes de la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite tuent 26 écoliers, après que deux semaines auparavant 40 écoliers ont été tués dans un bus qui les emmenait en excursion372.
Les loyalistes progressent de nouveau le 8 septembre373.
Le 6 octobre, les Houthis arrêtent des étudiants qui ont organisé une manifestation à Sanaa374. Les rebelles ont ainsi organisé un rassemblement armé et frappé les manifestants, majoritairement des femmes, avec des bâtons électriques375.
Le 15 octobre, Maïn Abdelmalek Saïd est nommé Premier ministre, en remplacement d'Ahmed ben Dagher376.
En décembre 2018, un accord de cessez-le-feu est signé à Stockholm entre les belligérants avec l'aide de l'ONU. Par cet accord l'ONU obtient le droit d'envoyer des observateurs pendant 1 mois pour mesurer le respect de cet accord. Le traité inclut un accord de retrait des rebelles des ports d'Hodeïda, de Salif et de Ras Issa377.
Le 12 janvier 2019, une attaque au drone revendiquée par les Houthis dans la base aérienne Al-Anad fait sept morts, dont le général Saleh Tamah, en charge des renseignements, et 11 blessés parmi les loyalistes378.

Offensive contre AQPA

Article détaillé : Insurrection djihadiste au Yémen.
Le 2 août 2017, des forces yéménites soutenues par les Émirats arabes unis lancent une offensive contre AQPA dans le gouvernorat de Chabwa379. À l'exception d'un attentat-suicide qui fait sept morts et neuf blessés parmi les soldats, les djihadistes se replient sans opposer de résistance dans le gouvernorat d'Abyan379. L'offensive se poursuit cependant dans le gouvernorat d'Abyan : les djihadistes d'AQPA se retirent également du district d'al-Wadea le 13 septembre et se replient sur celui d'al-Mahfad380.

Forces en présence

Camp gouvernemental

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Rebelles chiites houthis

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Acteurs internationaux

La guerre civile yéménite s'inscrit dans l'affrontement géopolitique régional entre l'Arabie saoudite, monarchie sunnite et l'Iran, république islamique chiite46. Depuis le début de l'unification du pays, les ingérences étrangères n'ont pas cessé46.

Rôle de l'Arabie saoudite

Selon le journal Le Monde, l'Arabie saoudite mène depuis longtemps une politique d'affaiblissement de l'État yéménite46. Si elle donne notamment pour explication à son intervention, la volonté d'empêcher que ne s'établisse un régime pro-iranien à ses frontières, elle le fait légalement, conformément à l'appel du président Abd Rabbo Mansour Hadi en exil reconnu par la communauté internationale46. L'Arabie saoudite s'est ainsi mise à la tête de la coalition militaire qui soutient le président réfugié à Riyad.
L'intervention saoudienne est également présentée comme le résultat de la politique personnelle381 du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane382, cette guerre lui permettant d'asseoir sa récente stature de ministre de la Défense et d'homme d'État383,384. Depuis, les échecs de la coalition ont fragilisé sa position notamment vis-à-vis des États-Unis385.
Les critiques vis-à-vis de la coalition sous la direction du prince héritier Mohammed bin Salman se sont accrues à mesure que la presse internationale dévoilait l'ampleur des souffrances des populations civiles. La coalition est ainsi accusée, du fait des nombreuses mesures économiques punitives visant à saper les rebelles houthis, d'avoir agravé la situation des civils et d'être en partie responsable de la crise alimentaire qui touche le pays386. En 2018, une association yéménite de défense des droits de l'homme porte plainte contre Mohammed Ben Salman, l'accusant d'avoir « sciemment » attaqué des populations civiles au Yemen387,388.

Rôle des Émirats arabes unis

Les Émirats arabes unis sont directement intervenus dans la guerre civile yéménite notamment en envoyant des troupes de mercenaires colombiens dès 2015389. Par l'intermédiaire de sociétés de sécurité émiraties, ont été également enrôlés pour combattre au Yémen des centaines de jeunes venant de tribus parlant l'arabe, originaires des zones frontalières entre le Tchad, le Niger et la Libye390. Ainsi, selon le site d'information Middle East Eye, si des troupes émiraties ont été déployées au Yémen et ont joué un rôle clé, une grande partie des combats aurait été sous-traitée à des alliés locaux, ce qui a permis de limiter leurs propres pertes391.
Le manque de résultats de l'intervention de l'Arabie saoudite et les événements d'août-septembre 2018 (notamment les condamnations des victimes civiles causées par les bombardements des forces loyalistes) ont été analysées comme des signes de fissures dans la coalition. Alors que les Émiratis et Riyad suivaient jusque là la même ligne politique, Mohamed ben Zayed (MBZ), homme fort des Émirats arabes unis et membre clé de la coalition, apporterait un soutien aux « sudistes » du Conseil de transition du Sud qui se déclarent ouvertement favorables à une partition du pays. Ceci, alors que l'Arabie saoudite et ses alliés soutiennent toujours le président Abdrabbo Mansour Hadi392.
Cette évolution confirmerait que les Émiratis se sont imposés en acteurs de premier plan dans un pays considéré comme la « chasse gardée » de l'Arabie saoudite et conjointement un échec stratégique pour le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane392.

Rôle des États-Unis

Alliés de l'Arabie saoudite, les Etats-Unis fournissent un soutien logistique et du renseignement à la coalition qui soutient le gouvernement légal46.
Trois ans après le début de l'intervention internationale, l'opposition au rôle de l'Arabie saoudite dans la guerre civile au Yémen s'est néanmoins accrue à Washington. Cette opposition est la conséquence de l'indignation suscitée par de graves incidents au cours desquels des civils ont trouvé la mort du fait de la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, en particulier des frappes de missiles qui ont tué des dizaines d’écoliers en août 2018372,393.
La fin de ce soutien assidu à l'Arabie saoudite et le changement de politique américain se concrétisent le 30 octobre 2018 à la suite de l'assassinat de Jamal Khashoggi quand Washington demande l’ouverture de négociations de paix et, en particulier, que cessent les frappes aériennes de la coalition menée par Ryad394.

Rôle de l'Iran et Corée du Nord

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Selon l'Organisation des Nations unies et la coalition qui soutient le gouvernement yéménite, les Houthis sont soutenus par l'Iran3 et Corée du Nord395. Si l'Iran a violemment condamné l'intervention saoudienne et proposé des négociations de paix, son soutien concret aux houthistes est, selon Le Monde, difficile à évaluer46.
L'intervention saoudienne a eu pour effet d'accroître l'influence iranienne dans le pays385. Extrêmement limitée au départ, l'aide iranienne s'effectuerait essentiellement par des fournitures d'armements et par l'envoi de conseillers militaires385. L'Arabie saoudite accuse les Houthis d'être les mandataires de l'Iran, recevant des ordres directs, mais le New York Times affirme que, selon les analystes, cela n'est pas prouvé396.
Selon l'ancien négociateur de l'ONU sur le Yémen, Younès Abouyoub : « Historiquement, les dirigeants houthistes ont peu de relations avec Téhéran (...). Leur confession, le zaïdisme, ne s'apparente que de très loin au chiisme qui se pratique à Téhéran. Pourtant l'Iran a été le seul [pays] à les soutenir pendant quatre ans de guerre [depuis l'intervention saoudienne du 26 mars 2015] et ils se sont rapprochés. C'est la deuxième ironie historique de cette guerre : elle a ouvert le Yémen aux Iraniens »397.

Conséquences humanitaires

Le 9 mai 2017, l'OMS annonce que la guerre civile aurait permis le développement du choléra qui aurait fait 34 morts et 2 022 cas de diarrhée sévère dans 9 provinces du Yémen entre le 27 avril et le 7 mai398. Au 30 mai, l'épidémie de choléra a fait 500 morts ainsi que près de 55 206 cas suspects399. Selon l'UNICEF, l'épidémie a fait 209 morts et plus de 17 000 cas suspects depuis fin avril400. En juillet 2017, 300 000 personnes sont touchées par l'épidémie de choléra au Yémen avec plus de 1 600 morts401. A la date du 6 novembre 2017, 908 702 cas suspects ont été observés et plus de 2194 décès ont été constatés331.
La très grave crise humanitaire que subit actuellement le Yémen est due principalement au blocus maritime, aérien et terrestre imposé par l’Arabie saoudite402. De nombreuses organisations humanitaires, ainsi que l’ONU, s’en sont émues402,403.
Selon Human Rights Watch, depuis le début du conflit en mars 2015, en violation du droit international humanitaire, la coalition a imposé un blocus naval et aérien au Yémen, lequel a sévèrement restreint la livraison de vivres, de carburant et de médicaments aux civils404.
Selon l'ONU, qui réclame la levée du blocus, 21 millions de personnes ont un besoin d'aide humanitaire urgente, sept millions sont au bord de la famine et un enfant meurt toutes les dix minutes de maladie, presque un million de malades du choléra405,406.
Pour Jean-Francois Corty, directeur des opérations internationales de Médecins du monde, « les démocraties occidentales, dont la France et les États-Unis, ne sont pas neutres, puisque le conflit les implique et les concerne. Or contester une alliance avec des pays qui ne respectent pas le droit humanitaire international reste très difficile chez nous, en France ». Selon lui, « ce blocus relève plutôt d’une forme de punition collective qu’autre chose. Il faut dénoncer cela et être proactif car, potentiellement, avec ce blocus quasi-total, on peut parler de famine planifiée et si rien n’est fait il s’agira d’un crime de guerre »407.
En février 2018, l'ONU dresse un bilan des pertes civiles, il dépasse les 10 000 morts depuis un an et demi. Le blocus du pays par les puissances arabes a provoqué la « pire crise humanitaire de la planète » selon les Nations unies : 7 millions de personnes, soit un quart de la population, sont au bord de la famine ; 1 million ont été touchées par le choléra408. Le 9 août 2018, les frappes aériennes à Dahyan contre un bus civil provoquent un scandale international en tuant 29 enfants (sur un total de 51 morts).
Selon un rapport remis aux élus du Congrès des États-Unis le 12 avril 2018, par les services de renseignement militaire, 22 millions de yéménites sur 30 au total se trouvent en situation de risque humanitaire409. Selon les chiffres avancés par l'ONU en mars 2018, 22,2 millions de yéménites ont besoin d'aide humanitaire410.

Notes et références

Notes

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Articles connexes

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