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à jour au 22 juillet 2018
Ne doit pas être
confondu avec Guerre
civile yéménite.
Pour les articles
homonymes, voir guerre
du Yémen.
Guerre
civile yéménite de 1994
Informations générales
Date
|
20
février - 7
juillet
1994 (4 mois et 17 jours) |
---|---|
Lieu
|
Yémen |
Casus
belli
|
Crise politique entre les partisans d'Ali
Abdallah Saleh et ceux Ali
Salem al-Beidh. |
Issue
|
Victoire de la République
du Yémen ; réunification finale du pays |
Belligérants
République
du Yémen Milices Al-Islah Soutenus par États-Unis |
République
démocratique du Yémen (Yémen du Sud) Soutenus par Arabie saoudite Oman |
Commandants
Ali
Abdallah Saleh Abdrabbo Mansour Hadi |
Ali
Salem al-Beidh Haider Aboubaker al-Attas Jaafar Mohammed Saad |
Forces en présence
36 000 hommes |
24 000 hommes |
Pertes
931 soldats, 5 000 blessés1 |
6 000 combattants tués |
513 civils tués
La guerre civile
yéménite de 1994 est un conflit qui
oppose du 20
février au 7
juillet
1994 les forces
fidèles à Ali
Abdallah Saleh aux partisans d'Ali
Salem al-Beidh, ce qui conduit à la proclamation de la
République
démocratique du Yémen, trois mois après le début de la
guerre.
La tentative de sécession échoue au bout de deux mois, après plus de 10 000 morts. De nombreux membres du Parti socialiste yéménite sont contraints à l'exil au terme d'un conflit qui marque la réunification finale du pays, signée en 2010.
Sommaire
Contexte
La République du Yémen fut déclarée le 22 mai 19902. Ali Abdallah Saleh devint le président du Yémen, Ali Salem al-Beidh le vice-président tandis Haider Aboubaker al-Attas, l’ancien chef d’État du Sud devient premier ministre du Yémen3. Une période transitoire de 30 mois fut fixée afin de fusionner les deux systèmes politiques et économiques. Un Conseil présidentiel de cinq membres fut élu par les parlements respectifs des deux anciens pays. Un nouveau parlement, commun aux deux pays, la Chambre des députés provisoire, fut fondée. Il était composé de 159 membres originaires du Nord, de 111 membres originaires du Sud et de 31 membres indépendants nommés par le président du Conseil présidentiel4.
Une nouvelle constitution fut convenue en mai 1990 et ratifiée par le peuple en mai 19915. Cette constitution prônait un système politique multipartite, des élections libres, le droit à la propriété privée, l'égalité devant la loi, et le respect des droits humains fondamentaux. Des élections législatives eurent lieu le 27 avril 1993 : le parlement résultant fut composé de 143 membres du Congrès général du peuple, de 69 membres du Parti socialiste yéménite, de 63 membres du Islaah (un parti yéménite réformiste composé de divers groupes religieux) et de quelques autres membres de divers partis politiques. Allié au président nordiste, Ali Abdallah Saleh, le dirigeant d'al-Islah, Abdallah ibn Hussein al-Ahmar, devint le président du Parlement yéménite. À noter que le Sud était en 1994 peuplé de 3 millions d'habitants contre 12 millions d'habitants au Nord, en raison des migrations massives de la population fuyant le régime marxiste pour rejoindre le Nord6.
Les dissensions entre al-Beidh et Saleh duraient depuis le 19 août 1993, lorsque, au retour d’une tournée à l’étranger, le vice-président avait regagné son fief d’Aden et refusé de se rendre dans la capitale, Sanaa. La découverte de pétrole dans le sud du pays a attisé celles-ci car la réunification en 1990 avait été acceptée sous le poids de la pauvreté7.
En septembre 1993, Ali Salem al-Beidh publia une liste en dix-huit points qui était autant de conditions à son retour à Sanaa. Ce programme prévoyait une large décentralisation économique et administrative et de facto une modification de la Constitution dans un sens fédéral, la mise en œuvre d’une série de mesures visant à assainir l’économie du Yémen et les finances de l’État, la lutte contre la corruption, le retrait des bases militaires des principales villes, et l’arrestation des auteurs des attentats qui ont coûté la vie à environ cent cinquante cadres du Parti socialiste yéménite. Ce dernier point était l’un des plus sensibles dans la mesure où ces meurtres sont notoirement commandités par l’entourage du président Saleh.
Le 18 janvier 1994, un accord de fusion des deux armées est présenté8. La signature de l'accord est prévue pour le 4 février puis reportée9, alors que des divergences subsistent encore10.
Après des reports, la signature du document intervint le 20 février 1994 à Amman en Jordanie11 car la confiance ne régnait pas entre les parties mais Ali Salim al-Beidh exigea de Ali Abdallah Saleh l’arrestation immédiate de ses frères. Quant au cheikh Abdallah al-Ahmar, président du Parlement et chef du parti Islah, il conditionnait sa signature au retour d'al-Beidh à Sanaa12. Mais au lieu de rentrer dans la capitale yéménite, Ali Salem al-Beidh et ses principaux lieutenants entamèrent aussitôt une tournée diplomatique dans le monde arabe.
Chronologie
Le 21 février 1994, au lendemain de cette réconciliation avortée, ont lieu les premiers combats, dans la province d’Abyan, à l’est d’Aden, opposant la brigade nordiste Al Amaliqa (signifiant « les géants ») à la brigade sudiste Al Wahda (signifiant « l’unité ») basée en Hadramaout13,14. Le 24 février, les combats reprennent15.Le vice-président Ali Salem al-Beidh n’a rien fait pour faciliter le compromis. À chaque exigence acceptée, il en ajoutait une nouvelle, faisant perdre la face au président Saleh. Selon les milieux nordistes, cette stratégie de la tension visait à provoquer un refus dont il aurait tiré argument pour proclamer la sécession. En accédant à toutes ses demandes, Ali Abdallah Saleh aurait privé son adversaire du prétexte qu’il recherchait. Des sources indépendantes à Sanaa partagent cette analyse, mais la complètent : en acceptant formellement les concessions demandées, le président Saleh n’avait aucune intention de les respecter, cherchant seulement à gagner du temps, persuadé qu’il ne parviendrait pas à résoudre politiquement la crise qui l’opposait à son vice-président. Selon ces sources, Ali Abdallah Saleh aurait, dès décembre 1993, choisi l’option militaire, alors même qu’il acceptait publiquement les projets de réforme constitutionnelle qui, mis en œuvre, l’auraient privé de l’essentiel de ses prérogatives. L’impréparation de l’armée sudiste lors des premières semaines de combat semble confirmer cette thèse16.
Les dirigeants sud-yéménites proclament la création de la République démocratique du Yémen dirigé par Ali Salim al-Beidh, vice-président depuis la réunification du pays et secrétaire général du Parti socialiste yéménite. Cet État qui n'est officiellement reconnu par aucun pays de la communauté internationale mais implicitement par le Conseil de coopération du Golfe17 correspond au territoire de l'ancien Yémen du Sud (soit la majeure partie du pays)18 ; la décision des dirigeants de la République du Yémen d'appuyer l'Irak de Saddam Hussein lors de la première guerre du Golfe et l'antagonisme territorial de longue date avec l'Arabie saoudite expliquent entre autres cette position.
Au début du conflit, le Nord aligne 36 000 hommes contre 24 000 au Sud.
Effectifs militaires
|
Yémen du Nord
|
Yémen du Sud
|
Effectifs totaux
|
36 000 h.
|
24 000 h.
|
Brigades blindés
|
8
|
2
|
Brigades mécanisée
|
1
|
2
|
Brigades d’artillerie ou de commandos
|
3
|
1
|
Brigades d’infanterie
|
12
|
8
|
Chars de combat
|
800
|
530
|
Véhicules de reconnaissance
|
50
|
130
|
Véhicules blindés de combat d’infanterie
|
230
|
150
|
Véhicules blindés de transport de troupes
|
370
|
325
|
Autres véhicules blindés
|
230
|
240
|
Canons
|
600
|
250
|
Artillerie tractée
|
332
|
225
|
Effectifs de l'aviation
|
2 000 h.
|
1 200 h.
|
Aéronefs
|
114
|
83
|
Effectifs de la marine
|
500 h.
|
1 000 h.
|
Patrouilleurs
|
8
|
10
|
Navires amphibie
|
4
|
5
|
Le 4 mai 1994 lorsque l'armée de l'air sudiste bombarde Sanaa, la capitale du Yémen du Nord20. L'armée de l'air nordiste répond à ces actes en bombardant Aden, la capitale du Yémen du Sud.
Le Sud perd un tiers de son armée dans les combats initiaux lorsque ses forces se soulèvent au Nord, où elles sont stationnées. Les forces nord-yéménites ont en effet opéré une attaque préventive en détruisant ces unités sudistes avant que les livraisons d’armes acquises n’arrivent au Sud-Yémen, de ce fait, les partisans du parti socialiste yéménite se sont trouvés désemparés dès le départ21.
Le président nordiste, Ali Abdallah Saleh, déclara un état d'urgence pour une période de 30 jours. Simultanément, les ressortissants étrangers commencent à évacuer le pays22. Des missiles balistiques Scud sont également lancés par l'armée sudiste contre Sanaa, tuant des dizaines de civils parmi la population locale23.
Les dirigeants sudistes (Ali Salim al-Beidh) déclarèrent la sécession et la mise en place de la République démocratique du Yémen le 21 mai 199424, qui ne fut reconnue officiellement par aucun gouvernement de la communauté internationale.
À la mi-mai, les forces nordistes, soutenues par des moudjahidines vétérans de la guerre d'Afghanistan contre le régime communiste25 lancèrent une offensive avec pour objectif de prendre le contrôle de Aden.
Le 16 mai, les nordistes prennent la base aérienne Al-Anad26,27.
La ville clé de Ataq, contenant la majeure partie des champs pétrolifères du pays, fut prise le 24 mai 1994, permettant ainsi le ravitaillement des véhicules blindés et autres véhicules mécanisés de l'armée nordiste28.
Le Conseil de sécurité des Nations unies adopta le 1er juin 1994 la résolution 924 appelant à la fin des combats et à un cessez-le-feu29, demande renouvelée avec la résolution 931 du 29 juin 199430. Un cessez-le-feu fut déclaré le 6 juin 1994 mais ne dura seulement qu'une période de 6 heures alors que les pourparlers de paix qui avaient lieu au Caire en Égypte s'effondrèrent progressivement22. L'armée nordiste entre dans Aden le 4 juillet 1994. Les poches de résistance tombent une par une au fur et à mesure que l'armée nordiste entre dans la ville, elle est finalement sous contrôle le 7 juillet 1994, marquant la fin de la guerre alors que des milliers de combattants et les dirigeants sudistes partent en exil, notamment en Arabie saoudite mais également en Syrie31.
Presque tous les combats se déroulèrent dans la partie sud du pays, en dépit des attaques aériennes et de missiles Scud contre les villes et les grandes installations dans le Nord.
Les sudistes sollicitèrent l'appui des pays voisins : des équipements militaires et de l'aide financière estimés à une valeur totale de quelques milliards de dollars furent offerts par l'Arabie saoudite qui se sentait menacée par un Yémen unifié. Elle aurait financé certains achats d'armement, comme des MiG-29 russes arrivés pendant le conflit ; elle accueillera d'ailleurs les principaux chefs sudistes une fois la défaite consommée. Oman, Bahreïn, les Émirats arabes unis, la Syrie et l'Égypte penchent plutôt pour le sud, cette dernière pour s'opposer au Soudan qui est du côté du président Saleh.
Le Nord reçoit le soutien du régime bassiste de Saddam Hussein qui aurait offerts plusieurs pilotes, et de la Jordanie qui participe à l'entretien des chasseurs Northrop F-5 Freedom Fighter. Le Qatar, qui a connu des affrontements frontaliers avec l'Arabie saoudite en 1992, appuie également le président Saleh.
Les États-Unis, qui ménagent au départ l'allié saoudien, veulent finalement aboutir à un règlement et appuie l'offensive nordiste et appelèrent à plusieurs reprises à un cessez-le-feu mais ces demandes furent infructueuses, même par des envoyés spéciaux de l'ONU.
Les pertes totales du conflit sont estimées de 7 000 à 10 000 morts selon les sources32.
Conséquences
Par la suite, le gouvernement yéménite engagea des poursuites judiciaires contre les dirigeants sudistes : Ali Salem al-Beidh, condamné à mort par contumace qui vit depuis en exil à Oman, Haydar Abu Bakr Al-Attas (premier ministre), Abd Al-Rahman Ali Al-Jifri (vice-président du conseil présidentiel) et Salih Munassar Al-Siyali, pour détournement de fonds publics33. Les autres membres du gouvernement sudiste, dont les généraux d'armée, furent amnistiés par les autorités.Au lendemain de la guerre civile, le Conseil présidentiel créée lors de la réunification du Yémen fut supprimé par des amendements constitutionnels. Le président Ali Abdallah Saleh fut élu par le Parlement le 1er octobre 1994 pour un mandat de 5 ans34. La Constitution du pays prévoit désormais que le président sera élu par le vote populaire à partir d'au moins deux candidats choisis par le législateur. Le Yémen tint ses deuxièmes élections législatives en avril 199735.
Le Congrès général du peuple (à majorité nordiste) est jusqu'à la révolution yéménite de 2011 le parti dominant et doit faire face à de nombreuses reconstructions suite aux dégâts provoqués par la guerre. Depuis 2007, un groupe armé, le Mouvement du Yémen du Sud (MYS, également appelé le Mouvement pacifique du Sud ou encore le Mouvement séparatiste du Sud), est fondé, appelant à la sécession du sud et le rétablissement d'un État indépendant au Sud. Ce mouvement a gagné en force dans de nombreuses régions dans le sud du pays, conduisant à une augmentation des tensions et parfois à de violents affrontements avec l'armée gouvernementale36.
Notes et références
-
↑ (en) « Yemen Civil War Caused Almost 6,000 Northern Casualties. » Associated Press, 12 juillet 1994
-
↑ (fr) Olivier Da Lage, « Le Yémen entre démocratisation et guerre civile » [archive], décembre 1992 (consulté le 29 octobre 2010)
-
↑ (fr) François Burgat, « Normalisation du Yémen », Le Monde diplomatique, février 2003 (lire en ligne [archive])
-
↑ (fr) Elaph.com, « Elaph.com : Yémen / L’ancien président du Yémen du Sud appelle l’Iran à soutenir le mouvement indépendantiste » [archive], MediArabe.info, 30 septembre 2009 (consulté le 5 novembre 2010)
-
↑ « Yémen: l'unité toujours menacée Alors que les trois partis de la fragile coalition au pouvoir étalent leurs divergences, le pays est plus que jamais divisé et la situation économique ne cesse de se dégrader » [archive], sur Le Monde.fr, Le Monde, 15 février 1994 (ISSN 1950-6244, consulté le 4 février 2018).
-
↑ « YÉMEN Report de la signature de l'accord entre nordistes et sudistes » [archive], sur Le Monde.fr, Le Monde, 6 février 1994 (ISSN 1950-6244, consulté le 4 février 2018).
-
↑ « YÉMEN Le président Saleh annonce la signature d'un accord mettant fin à la crise entre nordistes et sudistes » [archive], sur Le Monde.fr, Le Monde, 2 février 1994 (ISSN 1950-6244, consulté le 4 février 2018).
-
↑ « YÉMEN Le conflit s'envenime entre Nordistes et Sudistes » [archive], sur Le Monde.fr, Le Monde, 9 mars 1994 (ISSN 1950-6244, consulté le 4 février 2018).
-
↑ « YÉMEN Affrontements meurtriers entre nordistes et sudistes » [archive], sur Le Monde.fr, Le Monde, 29 avril 1994 (ISSN 1950-6244, consulté le 4 février 2018).
-
↑ « YÉMEN: combats malgré l'accord de paix » [archive], sur Le Monde.fr, Le Monde, 23 février 1994 (ISSN 1950-6244, consulté le 4 février 2018).
-
↑ « YÉMEN Les combats ont repris entre nordistes et sudistes » [archive], sur Le Monde.fr, Le Monde, 25 février 1994 (ISSN 1950-6244, consulté le 4 février 2018).
-
↑ (fr) Olivier Da Lage, « Les rêves brisés de l’unité yéménite » [archive], juillet 1994 (consulté le 28 octobre 2010)
-
↑ (fr) Olivier Da Lage, « L’Arabie et ses voisins : la revanche des vassaux » [archive], 2e trimestre-2006 (consulté le 28 octobre 2010)
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↑ « YÉMEN Sanaa a été bombardée par les sudistes » [archive], sur Le Monde.fr, Le Monde, 6 mai 1994 (ISSN 1950-6244, consulté le 4 février 2018).
-
↑ Les malheurs de l’Arabie heureuse (3/3)-La guerre civile Nord/Sud de 1994 [archive], Stéphane Mantoux, 15 décembre 2010
-
↑ (en) John F. Burns, « Yemen Links to bin Laden Gnaw at F.B.I. in Cole Inquiry », The New York Times, 26 novembre 2000 (lire en ligne [archive])
-
↑ « YÉMEN Quand les " volontaires " répondent à l'appel du parti... » [archive], sur Le Monde.fr, Le Monde, 20 mai 1994 (ISSN 1950-6244, consulté le 4 février 2018).
-
↑ « YÉMEN L'étau nordiste se resserre sur Aden » [archive], sur Le Monde.fr, Le Monde, 18 mai 1994 (ISSN 1950-6244, consulté le 4 février 2018).
-
↑
(en) Policemen
killed in south Yemen in clash with rebels [archive],
BBC News. Mis
en ligne le 1er
mars 2010,
consulté le 25
octobre
2010
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
-
(en) Ahmed Noman Kassim Almadhagi, Yemen and the United States: a study of a small power and super-state relationship, 1962-1994, Tauris Academic Studies, Londres, New York, 1996 (ISBN 1-85043-772-6)
-
(en) Sheila Carapico et Jemera Rone, Human rights in Yemen during and after the 1994 war, Human Rights Watch, New York, 1994, 21 p.
-
(fr) Bernard Rougier, Yémen 1990-1994 : la logique du pacte politique mise en échec, université Saint-Joseph, Beyrouth, 1997
-
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de
l’article de Wikipédia en anglais
intitulé « 1994
civil war in Yemen » (voir
la liste des auteurs).
Liens externes
-
(fr) Le
Yémen entre démocratisation et guerre civile (revue Défense
nationale, février 1993) [archive]
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