Huffington Post – lundi 9 juillet 2018
POLITIQUE
09/07/2018 18:40
CEST | Actualisé 09/07/2018 18:40 CEST
Au Congrès à Versailles, Emmanuel Macron promet un "Etat providence du XXIe siècle"... sans plus de précisons
Malgré les attentes des parlementaires, le président de la République a renvoyé ses propositions sociales à l'automne.
Charles Platiau / Reuters
Au Congrès à Versailles, Emmanuel
Macron promet un "Etat providence du XXIe siècle" tout en
renvoyant les annonces à la rentrée.
POLITIQUE - "Je sais que je ne peux pas tout, je sais que je
ne réussis pas tout", a confessé ce lundi Emmanuel
Macron devant les parlementaires réunis
en Congrès à Versailles. Mais malgré ce mea culpa censé
répondre aux critiques sur son "arrogance", le président
de la République a bien l'intention de "viser haut" dans
les mois qui viennent en promouvant une profonde réforme du système
social français.
Alors que la plupart de ses réformes sociales ont été reportées (dont la réforme du système de santé d'Agnès Buzyn et le grand plan pauvreté, tous deux annoncés comme des marqueurs sociaux du quinquennat), Emmanuel Macron a promis que la "priorité de l'année qui vient" sera de "construire l'État providence du XXIe siècle", "couvrant davantage, protégeant mieux, s'appuyant aussi sur les mêmes droits et les mêmes devoirs pour tous", sans toutefois ne rien révéler de ses arbitrages.
Pendant près d'une heure et demi, Emmanuel Macron n'a en effet livré que très peu de surprises aux quelques 900 députés et sénateurs venus l'écouter à Versailles dans une ambiance compassée, rythmée par les applaudissements répétés de la majorité. Le président de la République a choisi de réserver sa principale annonce à ceux qui avaient décidé de bouder ce second Congrès du quinquennat en leur promettant une révision constitutionnelle leur offrant la possibilité de l'interpeller dans l'hémicycle. Pour le reste, Emmanuel Macron s'est surtout contenté de tirer un bilan positif de sa première année aux commandes du pays avant d'énoncer la philosophie et le calendrier des réformes à venir.
En finir avec le "président des riches"
Saluant les "chantiers d'une ampleur jamais vue" engagés par les députés et les sénateurs depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, Emmanuel Macron s'est efforcé de démontrer que son action a toujours été "guidée par l'intérêt général". Une manière pour lui de tenter de se défaire de son image de "président des riches" alors que ses réformes sociales sont cesse reportées.
Evoquant les mesures fiscales qui ont contribué à installer
cette étiquette peu flatteuse (réduction de l'ISF, fin annoncée
de l'exit tax), Emmanuel Macron s'est défendu de vouloir flatter
les plus favorisés. "Je n'aime ni les castes, ni les rentes,
ni les privilèges, et je crois qu'il existe des réussites qui ne
se traduisent pas par l'enrichissement pécuniaire", a-t-il
déclaré tout en déclarant "assumer" une politique
visant à "libérer l'investissement en France par une
fiscalité adaptée, compétitive". "La création de
richesse, la prospérité d'une nation, sont le socle de tout projet
de justice et d'équité", a-t-il insisté sans dévier du cap
qu'il s'est fixé.
Soucieux de montrer qu'il prend à bras le corps le fléau des inégalités, le chef de l'Etat a vanté sa politique éducative (le "combat de notre siècle" qui "libère du déterminisme social") en citant notamment le dédoublement des classes de CP dans les quartiers défavorisés. Le président a également annoncé devant le congrès qu'il recevrait courant juillet les 100 premières entreprises françaises "pour solliciter leur engagement" en matière d'apprentissage et d'embauches, notamment dans les quartiers en difficulté. Mais fidèle à son approche partenariale, Emmanuel Macron a semblé exclure toute nouvelle obligation légale contraignante pour les entreprises.
Un nouveau "contrat social" avec les syndicats
Pour le reste, ceux qui espéraient une inflexion sociale de la part du président de la République devront prendre leur mal en patience. La "transformation en profondeur" du système de santé, attendue pour la fin du printemps, sera finalement présentée "à l'automne" tandis que les engagements de baisse des dépenses publiques, réclamées à corps et à cris par la droite, interviendront eux "dans les prochaines semaines".
Volontariste sur le fond mais souvent flou sur la forme, Emmanuel Macron n'a pas su éviter une rumeur de désapprobation dans les rangs de l'opposition lorsqu'il a promis qu'il ne toucherait pas aux pensions de réversion des retraités.
Mais il s'est montré déterminé à relancer le dialogue social dans le pays, promettant notamment d'entamer au coeur de l'été des discussions avec les partenaires sociaux pour "jeter les bases d'un nouveau contrat social, celui du siècle qui s'ouvre". Emmanuel Macron rencontrera le 17 juillet les syndicats et le patronat à l'Elysée pour aborder les réformes de l'assurance chômage, de l'apprentissage, des retraites mais aussi de la dépendance.
Le plan pauvreté, la surprise du mois de septembre
C'est dans cet esprit que le président de la République veut inscrire sa "stratégie de lutte contre la pauvreté" qui sera présentée en septembre et mise en oeuvre en 2019. Justifiant ce changement de calendrier en affirmant qu'il ne voulait pas d'un plan "qui s'imposerait d'en haut dans la torpeur de l'été", le président s'est montré ambitieux en inscrivant la réforme dans une refonte globale du système de protection sociale.
Jugeant prioritaire de construire "un État providence émancipateur, universel, efficace, responsabilisant", Emmanuel Macron promet que le futur plan pauvreté "ne se contentera pas de proposer une politique de redistribution classique, mais une politique d'investissement et d'accompagnement social. Non pas de nouvelles aides, en solde de tout compte, mais un accompagnement réel vers l'activité".
"Je veux une stratégie de lutte contre la pauvreté qui ne permette pas à nos concitoyens pauvres de vivre mieux, mais bien de sortir de la pauvreté une bonne fois pour toute", a-t-il plaidé devant les parlementaires. Mais en attendant de propositions concrètes, il faudra encore le croire sur parole.
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Alors que la plupart de ses réformes sociales ont été reportées (dont la réforme du système de santé d'Agnès Buzyn et le grand plan pauvreté, tous deux annoncés comme des marqueurs sociaux du quinquennat), Emmanuel Macron a promis que la "priorité de l'année qui vient" sera de "construire l'État providence du XXIe siècle", "couvrant davantage, protégeant mieux, s'appuyant aussi sur les mêmes droits et les mêmes devoirs pour tous", sans toutefois ne rien révéler de ses arbitrages.
Pendant près d'une heure et demi, Emmanuel Macron n'a en effet livré que très peu de surprises aux quelques 900 députés et sénateurs venus l'écouter à Versailles dans une ambiance compassée, rythmée par les applaudissements répétés de la majorité. Le président de la République a choisi de réserver sa principale annonce à ceux qui avaient décidé de bouder ce second Congrès du quinquennat en leur promettant une révision constitutionnelle leur offrant la possibilité de l'interpeller dans l'hémicycle. Pour le reste, Emmanuel Macron s'est surtout contenté de tirer un bilan positif de sa première année aux commandes du pays avant d'énoncer la philosophie et le calendrier des réformes à venir.
En finir avec le "président des riches"
Saluant les "chantiers d'une ampleur jamais vue" engagés par les députés et les sénateurs depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, Emmanuel Macron s'est efforcé de démontrer que son action a toujours été "guidée par l'intérêt général". Une manière pour lui de tenter de se défaire de son image de "président des riches" alors que ses réformes sociales sont cesse reportées.
Soucieux de montrer qu'il prend à bras le corps le fléau des inégalités, le chef de l'Etat a vanté sa politique éducative (le "combat de notre siècle" qui "libère du déterminisme social") en citant notamment le dédoublement des classes de CP dans les quartiers défavorisés. Le président a également annoncé devant le congrès qu'il recevrait courant juillet les 100 premières entreprises françaises "pour solliciter leur engagement" en matière d'apprentissage et d'embauches, notamment dans les quartiers en difficulté. Mais fidèle à son approche partenariale, Emmanuel Macron a semblé exclure toute nouvelle obligation légale contraignante pour les entreprises.
Un nouveau "contrat social" avec les syndicats
Pour le reste, ceux qui espéraient une inflexion sociale de la part du président de la République devront prendre leur mal en patience. La "transformation en profondeur" du système de santé, attendue pour la fin du printemps, sera finalement présentée "à l'automne" tandis que les engagements de baisse des dépenses publiques, réclamées à corps et à cris par la droite, interviendront eux "dans les prochaines semaines".
Volontariste sur le fond mais souvent flou sur la forme, Emmanuel Macron n'a pas su éviter une rumeur de désapprobation dans les rangs de l'opposition lorsqu'il a promis qu'il ne toucherait pas aux pensions de réversion des retraités.
Mais il s'est montré déterminé à relancer le dialogue social dans le pays, promettant notamment d'entamer au coeur de l'été des discussions avec les partenaires sociaux pour "jeter les bases d'un nouveau contrat social, celui du siècle qui s'ouvre". Emmanuel Macron rencontrera le 17 juillet les syndicats et le patronat à l'Elysée pour aborder les réformes de l'assurance chômage, de l'apprentissage, des retraites mais aussi de la dépendance.
Le plan pauvreté, la surprise du mois de septembre
C'est dans cet esprit que le président de la République veut inscrire sa "stratégie de lutte contre la pauvreté" qui sera présentée en septembre et mise en oeuvre en 2019. Justifiant ce changement de calendrier en affirmant qu'il ne voulait pas d'un plan "qui s'imposerait d'en haut dans la torpeur de l'été", le président s'est montré ambitieux en inscrivant la réforme dans une refonte globale du système de protection sociale.
Jugeant prioritaire de construire "un État providence émancipateur, universel, efficace, responsabilisant", Emmanuel Macron promet que le futur plan pauvreté "ne se contentera pas de proposer une politique de redistribution classique, mais une politique d'investissement et d'accompagnement social. Non pas de nouvelles aides, en solde de tout compte, mais un accompagnement réel vers l'activité".
"Je veux une stratégie de lutte contre la pauvreté qui ne permette pas à nos concitoyens pauvres de vivre mieux, mais bien de sortir de la pauvreté une bonne fois pour toute", a-t-il plaidé devant les parlementaires. Mais en attendant de propositions concrètes, il faudra encore le croire sur parole.
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