Huffington Post
INTERNATIONAL
"Le Brexit pourrait ne pas arriver du tout": l'analyse du HuffPost britannique
Paul Waugh, rédacteur en chef du "HuffPost" à Londres, fait le point sur les tout derniers développements.
Peter Nicholls / Reuters
Brexit: l'analyse du HuffPost britannique
BREXIT - Soucieuse de faire avancer le dossier du Brexit qui
patine, la Première ministre britannique Theresa May a donné ce 22 septembre un discours très attendu à Florence, en Italie.Le quatrième cycle de négociations avec Bruxelles commençant le 25 septembre, cette allocution dans la ville de Machiavel, grand penseur politique de la Renaissance, a eu pour but de donner des gages de bonnes volontés, et débloquer une situation au point mort.
Pour commencer, le "hard Brexit" semble enterré. Theresa May a proposé un période de transition de deux ans, de 2019 à 2021, où le Royaume-Uni ne serait ni en dehors de l'UE, ni totalement indépendante.
Elle a aussi assuré que la Grande-Bretagne payera ce qu'elle doit à l'UE, sans plus de précision, tout en se montrant rassurante pour le statut des citoyens européens.
Vers une période de transition... permanente?
Cette période de transition permettrait à son pays de continuer à avoir accès au marché européen, le temps d'aboutir à un nouvel accord commercial. Un scénario qui a la faveur des milieux économiques.
Un bon signe pour l'avancée des négociations? Peut-être. A ceci près que cette transition pourrait bien s'avérer permanente, si l'on en croit les dernières hypothèses en provenance de Londres. Paul Waugh, rédacteur en chef du HuffPost au Royaume-Uni, dévoile les derniers développements du Brexit:
Pour la première fois, les Travaillistes disent que le
Brexit pourrait ne pas arriver du tout.Paul Waugh,
rédacteur en chef du HuffPost au
Royaume-Uni
"Pour la première fois depuis le vote, les Travaillistes disent que le
Brexit pourrait ne pas arriver du tout. L'idée est que le Brexit va se révéler
incroyablement compliqué à mettre en place, et que le Royaume-Uni choisira un
état de "transition permanente". Tony Blair a évalué cette
probabilité à 30%, mais il n'est pas le seul, des Lords, des dirigeants
travaillistes aussi. Avec le revers électoral de Theresa May, le parti
travailliste est devenu plus sûr de lui."
Tony Blair says there's a 30% chance of Brexit being reversed https://t.co/prjcJvaFda pic.twitter.com/h609R5gLmf
— Bloomberg Brexit
(@Brexit) 20
septembre 2017
"Tony Blair dit qu'il y 30%
de chance que le Brexit soit inversé"
"Mais cette position n'est pas simple à tenir, puisque ses élus sont
pro-UE, alors qu'ils viennent pour beaucoup de circonscriptions qui ont voté la
sortie de l'UE. Aussi, cela implique que l'UE ne "punisse" pas le
Royaume-Uni, et tout dépend de combien Theresa May va accepter de payer à
l'UE."
Il y a des gens raisonnables dans le
cabinet de Theresa MayPaul Waugh, rédacteur en
du HuffPost Royaume-Uni
"C'est important de voir que Theresa May est prête à payer pour régler les comptes avec l'UE. Il y a des gens raisonnables
dans son cabinet. David Davis [ministre en charge du Brexit, NDLR] joue à fond
la carte de l'absence d'obligation légale, sans parler de Boris Johnson (ministre
des Affaires étrangères, figure phare du référendum sur le Brexit, NDLR),
ce qui agace beaucoup Michel Barnier. Ils jouent un jeu dur, mais au moins ils
jouent le jeu. Tout est affaire de diplomatie."
May va sans doute proposer une voie claire
d'accession à la citoyenneté britanniquePaul
Waugh, rédacteur en chef HuffPost Royaume-Uni
"Le sort des citoyens européens et britanniques est l'un des sujets
faciles à décider. Theresa May va sans doute proposer une voie claire
d'accession à la citoyenneté britannique, pour les nouveaux arrivants comme
pour les résidents actuels. Elle veut à tout prix éviter une situation où les
citoyens britanniques en Europe serait affectés par les négociations. Des
source internes disent qu'il ne sera pas question de contrôle biométrique, de
prises des empreintes digitales. David Davies a un long historique de défense
des libertés civiques.""L'objectif de Theresa May à Florence est de sortir des discussions sur l'"exit bill", au point mort depuis trois mois. Elle dit 'ok, on ne veut pas saboter le budget de l'UE jusqu'en 2020, maintenant parlons d'un accord commercial'."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire