mardi 4 avril 2017

Débat . les 11 candidats reçus par BFM/TV mardi 4 avril 2017 . 20 heures 40 à minuit trente





 
Mercredi 5 Avril 2017

L’exercice d’hier soir – les onze candidats validés le 18 Mars dernier par le Conseil constitutionnel réunis, à égalité de temps, d’apparence, séparés chacun de ses voisins par seulement 85 centimètres, tentation pas seulement de répliquer à la cantonade, mais de dialoguer… BFM/TV donc de 20 heures 40 à minuit et demi ou presque.

Emmanuel MACRON : EM – Benoît HAMON : BH – Jean-Luc MELENCHON : JLM – François FILLON : FF – Marine LE PEN : MLP – de GAULLE : DG – François MITTERRAND : FM – Jacques CHEMINADE : JC (pour les développements ci-dessus, sion c’est Jacques CHIRAC) – Nicolas SARKOZY : NS. –  Nicole ARTHAUD : NA – Philippe OUTOU : P ou PP – Jean LASSALLE : JL – François HOLLANDE : FH

1° aucun des exercices médiatiques combinés depuis cet automne, les primaires, le débat entre grands ou gros, le débat à tous les onze, n’est satisfaisant. Sauf peut-être pour les organisateurs, les médias concernés et bénéficiaires, les journalistes quelques minutes heures à savourer qu’ils sont … qu’elles sont, robe blanche, robe rouge… supérieures à celles et ceux qui  d’ordinaire le sont, peuvent le devenir, quoique les politiques depuis des années, mais de plus en plus mendient micros et cameras. Le constat est simple, la fonction à pourvoir est diminuée par cette diminution des impétrants, et cette diminution est néfaste pour les institutions, déjà tellement décriées (alors que si elles sont mauvaise, c’est-à-raison de la pratique et du recel qui en est fait, nullement du fait de leur lettre et encore moins de la jurisprudence initiale, le legs du général de GAULLE. Elle ne produit aucune clarté, surtout pas, sur les « grands ». Cela tient essentiellement à cette division du temps, dont bien sûr il faut qu’il soit égal pour tous (encore que passer parole, ne pas utiliser tout le temps auquel on a droit, parler très peu mais d’une netteté tranquille et d’acier, pourrait être le comble de l’éloquence et donc de l’efficacité).
Deux solutions, ou plutôt deux réponses à ce constat. La première est de donner à chaque candidat, primaires ou débats de la campagne proprement dite, un temps égal, mais dont il/elle ferait ce qu’il voudrait. Témoignages, soliloque, reportages. Même le débat d’entre les deux tours n’est pas significatif et fait illusion sur la fonction à pourvoir. Le président de notre République n’a pas à être un pugiliste. Même dans les plus graves et tendus tête-à-tête avec ses homologues, il ne l’emportera, en notre nom et dans notre intérêt, que par empathie, que par intelligence de ce qu’est et de ce que veut l’adversaire ou partenaire. Ce n’est pas de l’ordre de la bataille, cela ne se voit ni ne se dit. C’est d’ordre mental, la bonne comparaison est le jeu d’échec, et je pense depuis qu’il est apparu que c’est KASPAROV ou son semblable qui fera naître la démocratie en Russie et aura la peau dans l’intérêt du monde et des Russes du sinistre POUTINE. Ainsi, ne pas tronçonner. Encore moins selon des thèmes et des plans, simples certes, mais qui sont de l’ordre de la dissertation pas même du niveau baccalauréat, parce que tout simplement ils sont fait in vitro, théoriquement et par des personnes n’ayant pas à exprimer leur essentiel.
La seconde est certainement d’équilibrer en tous temps ce qui est donné aux politiques, et à tous ceux qui concourent à l’obtention d’une fonction, dans tous les domaines de la vie publique. Que l’on puisse l’emporter, en nudité, selon ses propositions et sa personnalité, telles qu’on sait les exprimer, et non par la satiété, l’omni-présence dans les médias. Cette saturation est d’ailleurs aussi contre-productive pour celle ou celui enfin établi dans la fonction (NS) que pour les candidats. L’expression de ces dernières années  marteler, pour dire ou indiquer, dit bien le procédé. La guerre avait le bourrage de crâne. C’est Orange Mécanique, on force à regarder et à entendre. C’est irrespectueux et anti-démocratique. Donc, une prérogative à organiser et selon des textes précis avec une instance consensuelle et compétente pour veiller à une disponibilité équilibrée entre tous candidats, et en tous temps. L’audio-visuel privé ou public une mission de service public : contribuer au débat dans notre société, et par là – ce qui importe absolument et que nous manquons de plus en plus – discerner qui peut nous animer et nous diriger. Parce que nous avons perdu ce discernement, nous sommes en train de sombrer, de nous perdre. L’enjeu démocratique est de parvenir à l’émergence de celles et ceux les plus aptes à nous diriger. Notre ancienne monarchie nous avait dispensé de ce problème, elle manqua bien d’autres choses que nous faisons sans doute assez bien, mais nous n’avons plus de tête. Alors, l’âme ? où ? et comment ?
2° ce qu’a permis, cependant l’exercice.

a) rien dans les programmes, propositions et analyses n’a pu se discerner, encore moins se mémoriser pour le téléspectateurs. Le tronçonnage en thèmes et les minutages ne le permettaient pas. Certains peuvent tout dire en peu de mots. Il faut plus pour d’autres. Mais l’essentiel d’une candidature, on le voit d’ailleurs dans le succès des uns ou dans l’extinction des autres même si la mesure par les sondages est très incertaine, il y a des ordres de grandeur et surtout des tendances. L’essentiel pour une élection, et surtout pour ce qui va la suivre, l’exercice du pouvoir dans des conditions de fait et d’âme difficiles, c’est l’élan, c’est la contagion, c’est la capacité sensible à réanimer un peuple, à l’amener à une compréhension lucide, paisible des situations et des moyens à mettre en œuvre. Nous avons déjà vécu ces moments de grande conscience nationale. Je ne les énumère pas, ils sont chacun à leur époque des creusets, le débat d’avant 1789, le débat institutionnel d’avant 1870, le débat dans la Résistance et ce dialogue pas assez dit ni reconnu lancé par DG avec l’opposition à ses projets et à ses pratiques institutionnels qui fut clos sans doute avec l’exercice mitterrandien. Nous sommes dans une période propice à cette conscience, à ce travail national mental,.

b) de cette conscience, des indices se trouvent dans les successions et parfois, malgré les deux journalistes, la robe blanche, la robe rouge, dans les dialogues entre candidats. Il y a un consensus sur le service public, et curieusement pas tellement dans le sécuritaire, mais vraiment pour la santé et l’éducation. Il y a un consensus sur la protection de notre substance. Il y a une perception juste de l’Europe qui n’est ni le coupable ni la panacée pour bien de nos maux. A part FA, personne n’évoque plus d’en sortir, mais tous veulent en changer la marche.
Consensus donc sur l’Europe, elle ne tourne pas comme il faut, en grande partie parce que nous ne l’inspirons pas, parce que nous ne la demandons telle qu’elle doit être, selon l’aspiration qui la fit dans des circonstances tout autres et en prenant des moyens tout autres que ceux d’aujourd’hui. Donc, refaire l’Europe, une nouvelle naissance. La diversité parmi les 11 hors ceux qui la récusent, est de l’ordre de l’intensité et des objectifs plus ou moins centrés sur l’entreprise-même d’Europe, ou au contraire sur nous-mêmes (MLP) . FF a infléchi ou regarni son discours par rapport aux semaines passées, il mentionne l’Europe comme notre champ principal et nous y voit, y veut les premiers, ce n’est ni à dire ni à ambitionner, mais l’absence allemande dans l’entreprise européenne ces dix dernières années, faute de nous, et alors qu’elle disposait en exclusivité de l’argument contemporain péremptoire : la puissance économique et la puissance financière, montre que demander et décrire l’Europe, c’est un de nos deux, une de nos prophéties. Bien évidemment nous ne pouvons qu’y gagner. La donne a été enrichie par NA, parfaite dans la reprise d’Arlette LAGUILLER, simple, éloquente, pas apprêtée, faisant vraiment sortir le vrai de la condition de beaucoup d’entre nous. Avec force et répétitivement, elle a dit et montré que l’ambiance dans l’entreprise et les recels d’autorité du patronat n’est pas du tout une dictée ou un attribut de l’Europe. C’est la réalité sociale quotidienne, c’est la mécanique séculaire de la lutte des classes, et c’est exacerbé par une sociologie individualiste prétendant faire dépérir le syndicalisme et la lutte. Evidemment aussi, l’absence ou la complaisance d’un Etat comprenant peu la réalité ou, perversement, encourageant ses dérèglements, question de la loi Travail et de son abolition. NA est la seule à avoir délivré, adéquatement, l’Europe d’une culpabilité que celle-ci n’a pas et qui dispenserait à bon compte de toute analyse des freins ou des lacunes quand nous cherchons à nous faire fonctionner nous-mêmes avec plus d’efficacité et davantage de générosité.
Autre indice de consensus, l’outil qu’est la nationalisation, de FF à tous, une application aux chantiers navals de Saint-Nazaire, mais aucune récapitulation ni analyse des braderies de notre patrimoine industriel et intellectuel, des textiles à l’acier, aux automobiles, aux constructions ferroviaires et aucune activité n’est évoquée par ses raisons sociales. La procédure des nationalisations, l’Etat comme outil suprême sont acceptés par tous mais d’utilisation et de compétence très diversement acceptées et appliquées.
Enfin, qu’il s’agisse de le renforcer, en abolissant la loi Travail, ou au contraire de le supprimer ou presque en en faisant la matière d’un contrat d’entreprise et non plus une norme nationale, l’unanimité se fait sur les vices de la législation actuelle et du droit du travail.

3° la vérité d’un clivage droite/gauche perceptible selon des manières de projeter l’action politique. JLM, BH, NA et PP sont d’accord sur l’analyse des relations sociales, sur les conditions du travail en France, sur son encadrement. Ils sont d’avis plus ou moins explicitement de la nationalisation du crédit, mais ne l’évoquent qu’à propos des banques et d’un éventuel service public en la matière. D’une manière générale, la gauche – présentée comme conservatrice, conservatrice d’avantages corporatifs ou nuisibles à la croissance économique et à la liberté d’entreprendre – est une action sur le réel, sur la société pour la changer. La droite au contraire veut soi-disant la libérer mais ne s’attache qu’à l’abolition des textes non aux conditions et mouvements sociaux. L’idéologie n’est pas à gauche mais à droite. Point commun aussi : la réforme des institutions, le referendum notamment, le contrôle et le renvoi des élus, thème partagé avec MLP. Et enfin l’écologie, l’énergie renouvelable, sans évoquer ni le nucléaire ni notre entreprise nationale.

4° sauf lacune (endormissement) de ma part, rien en politique et relations extérieures, sauf un moment sur l’Union européenne et de rapides évocations de la Françafrique ou d’une nouvelle crise économique et financière (JC avec écho chez FF) et palliatif éventuel en ajustant le rôle de la Banque centrale européenne. D’une manière générale, la référence au passé a été schématique : DG (NDA, FA), LJ, la Résistance, la Libération (JC). FH totalement absent et jamais évoqué. Pas de bilan du quinquennat, pas de discussion des données de notre situation. A propos de la crise, de l’impasse en Guyane, malgré tant d’images ces jours-ci du drapeau (local ? national ? en X à dominante jaune mais avec bords ou traits verts et rouges : les couleurs du Mali séculaire), le risque d’une contagion indépendantiste n’est pas non plus évoqué.

5° le dévoilement ou la confirmation des personnes.

Par avance, c’est cela qui m’importait le plus et je craignais que ce ne soit pas traité ou qu’un outil d’évaluation-appréciation ne soit pas donné. Le positif de l’exercice, improprement appelé débat – même si des échanges eurent lieu avec véhémence à propos de ce qui court publiquement sur FF et MLP (au point de passer pour des téléspectateurs tels que ceux croisés ce matin au village, comme des crêpages de chignon, faisant quitter l’émission) – a été précisément d’apprendre ou mieux voir des personnalités.

François FILLON est maintenant archi-connu, sinon célèbre, pour sa ténacité, son estomac. Confirmation dans l’encaisse des coups et allusions en seconde partie du programme. Mais évidence d’un maintien et d’une compétence d’Etat, d’une réelle expérience de gouvernement et d’un travail à jour, souvent original, sur l’ensemble des dossiers évoqués. Au pouvoir, ce sera la suite continue des gestions depuis 2002 avec sans doute plus d’affirmation et de cohérence que sous les quinquennats précédents. Mais il n’y aura pas les initiatives que je souhaite en approfondissement de nos institutions, et en reprise de la gestation européenne. Souplesse certaine en cas de conflits sociaux, application des projets de textes, certitude d’une majorité parlementaire en cas de son entrée à l’Elysée, et forcément une alliance avec son véritable adversaire, mais qu’il a pourtant ménagé : Emmanuel MACRON. La droite de gouvernement serait ainsi comblée et l’application d’un programme franchement de droite comme NS le recommandait à BALLADUR mais ne le fit pas lui-même, trop pris par une permanente communication selon l’événement du jour, qu’il ne créait lui-même que par du vocabulaire. Candidat, il s’handicape lui-même, non seulement par ses « imprudences » de quinze ans et le mystère de sa relation avec l’argent comme facilité personnelle, non comme puissance politique, mais par cet aspect qui m’avait impressionné pendant son débat avec AJ, avant le second tour de la primaire dite de droite et du centre : un tueur. A la radio, France-Info ? ce matin, ma chère femme entend le témoignage d’une infirmière sur son vote à la suite des prestations d’hier soir : elle hésitait entre FF et EM, maintenant plus. Elle votera EM parce que FF lui fait l’impression d’un tueur. Ce mot-là. Enfin, je ne comprends pas qu’il fasse de l’alternance la présentation de son projet, car précisément l’alternance nous caractérise depuis 1981 et de moins en moins a corrigé les orientations du gouvernement ou du président électoralement renversés. Il faudrait dire : alternative. La foule de conseillers et de professionnels de la « politique » ne l’a pas encore vu.

Emmanuel MACRON est considéré comme élu, en tout cas comme le dernier « rempart » contre le FN et MLP. Confirmation pour moi en dehors de tout ce que je n’aime pas depuis sa montée sur les planches (le touche-à-tout en apparence de réformes, son mépris des « petits » et des partenaires, Président compris…, l’absence de bilan gouvernemental, mystère des financements dont il bénéficie). Sans doute, le personnage existe-t-il politiquement, tant de militants, tant de ralliements de toutes origines, et surtout médiatiquement (quatre couvertures de Match et 10 de VSD en sept mois), mais je ne discerne que du vide intérieur. L’homme est sans prestance, sans silhouette, le profil est carnassier, de face, c’est le masque no… les yeux petits et fixes. Résistance physique et santé : douteuses, une gestuelle qui tremble presque perceptiblement. Je ne vois pas le charme, je comprends l’engouement par lassitude du sur-place et de l’inefficacité de nos quinze ans, depuis la réélection de CHIRAC. Ce vide est froid, n’a pas de cœur. L’homme récite. Au pouvoir à nouveau, après l’avoir décisivement inspiré, sans que cela soit référencé jusqu’à son entrée à Bercy, il est probable que ce ne sera pas un re-fondateur européen. On n’a aucune expérience de son talent diplomatique, ni de sa capacité à négocier en social. Il ne cherche pas tant à plaire qu’à ignorer et surtout faire ignorer ce qui est contraire ou adverse. Il ne voit pas et n’aime certainement pas le conflit. Sa jeunesse est pour moi narcissisme et immaturité. Il aurait des précédents en positionnement politique (je ne les dis pas car les appliquer à lui serait les insulter) mais il les ignore, en tout cas ne les mentionne pas. Yann BARTHES le caricature donc : un messie. Hier, il n’ »a montré aucun talent particulier qui le distingue des autres candidats. Ni répartie ni éloquence. Ou alors, je dormais, mais il ne m’a pas réveillé.

Jean-Luc MELENCHON est la révélation de la soirée, parce que l’âge venant et les sondages devenus vraiment encourageants, l’homme maintient sa virulence sociale et économique, n’a plus à revenir sur les racines et la permanence de son engagement, l’authenticité de sa démarche, mais il y ajoute le sens de l’Etat, de la pérennité de certaines structures publiques, pas seulement l’habituel assemblage d’une gauche rigoureuse, et il accentue une touche de douceur pour le malheur ambiant que vivent tant de nos compatriotes. Je souhaite qu’une gauche conséquente et d’expérience se reconstitue après le désastre idéologique et politique qu’a infligé FH à son parti de naissance. Je pensais de la primaire de Janvier à hier soir, que je devrais ainsi voter pour Benoît HAMON. Je ne le crois plus. Je crois qu’à l’Elysée, JLM portera l’indignation au cœur de l’Etat et de la politique, ce peut être une façon de redevenir exemplaire en Europe et donc de fouailler nos partenaires. Il y a certainement des vulnérabilités que je devine mais ne peux préciser par ignorance de l’intime. Du moins, l’ego est avoué. Le débat constructif et informé serait entre lui et FF en finale.
Benoît HAMON, précis, honnête, franc, convaincu et convaincant me parut le plus apte pendant la primaire pour refaire le Parti socialiste et ses alliances. Ses thèmes ont été, et sont encore, pilotes pour l’ensemble du débat en cours. Mais il était peu audible hier soir, trop détaillé, trop difficile à suivre donc, surtout dans un ensemble surdimensionné, tirant en longueur et à des heures où l’on va se coucher. Etait-ce hier soir sa dernière chance de rattraper des places au classement ?d’ici le 23 Avril, il peut encore « se passer beaucoup de choses ». Il serait un bon ministre, peut-être même un bon Premier ministre. Quelle est sa relation, de personne à personne, avec JLM ? je ne la connais pas. Il se fait des ennemis : LE DRIAN ne lui a pas pardonné de ne pas s’être fixé à Auray après s’être « mouillé » pour lui, et FH a pris pour un défi, et non comme un rappel aux fondamentaux socialistes, sa démission.

Nathalie ARTHAUD crève l’écran, simple, naturelle, authentique, structurée, vraiment issue des situations et des relations dont elle parle, elle restitue Arlette LAGUILLER. Elle plaît et convainc, sa cause est juste, il est vital pour la France encore plus que pour la seule gauche qu’elle soit entendue, que ce qu’elle constate et dénonce directement ou avec de grandes finesses d’analyse soit considéré et commence d’être traité. Nous sommes encore – socialement – dans des temps calmes. La CGT vient de se faire doubler par la CFDT. Les thèmes de lutte vont incessamment être joués sur la scène politique : le cadre légal du travail. Passera-t-elle d’un rôle, bien joué, d’expression d’une base doctrinale et d’une analyse à la direction d’u mouvement ? je ne le sais pas. Elle a tranché sur tous par la pureté de ses interventions, JLM a été réservé, sans hostilité. BH ne lui a pas tendu la main.

Philippe POUTOU est authentique par lui-même, et il joue admirablement d’une inexpérience qu’il feint. Il permet à la gauche de réaction et de scandale, de faire nombre : lui et NA.

Nicolas DUPONT-AIGNAN s’est approché sans stratégie ni conscience de son mouvement de toutes les thèses lepénistes en les encadrant de gaullisme dit social. Il lui a été rappelé qu’il avait commencé en conseiller technique de BAYROU, aujourd’hui allié d’EM. Ma chère femme lui garde sa sympathie, je ne peux estimer ni sa dérive ni sa cécité tenace à propos de son rayonnement. Il n’embarrasse personne et croit rénover, autant que le prétend EM, mais il est ancien. Je le regrette pour lui.

Mon camarade de promotion E.N.A.et D.R.E.E., Jacques CHEMINADE est le doyen, en forme et malicieux. Il est plus ciblé qu’en 2012, prédit la crise imminente et bien plus forte qu’en 2008, il dénonce les banques et au passage l’aide de celles-ci aux partis tous endettés envers elles. Il est sympathique et pas du tout moqué.

Jean LASSALLE est de très forte apparence et se singularise d’abord ainsi, basque authentique, accent, visage, tout y est. Une taille inusuelle qui le dessert, des envolées de tribun de la IIIème République, et des passages à vide faisant rire charitablement l’ »aréopage quand l’heure fut vraiment avancé. J’avais eu une impression bien plus positive en réunion de 2012, précisément avec BAYROU. Reste qu’il complète pour le mouvement communal, la vie rurale les appels et diagnostics de NA. 

François ASSELINEAU joue métier, textes. Comme JC, il fait état de relations avec nos présidents successifs. Sa proposition est claire et audible, la sortie de tout et donc une France provoquant mouvement et réaction, ce que CHIRAC ne joua pas en 2005. Une des « places » qu’on pensa un instant et mais sans décision, à me proposer en rattrapage de ma fin de carrière, à Bercy, l’automne de 2006. Comme JC, il a su s’implanter et exister. Son site Valmy m’avait intéressé il y a dix ans. Il n’apporte pas grand-chose.

Marine LE PEN, autant « aux portes du pouvoir » qu’EM, n’a montré aucune envergure, aucune compétence ni dossier par dossier, ni pour l’ensemble de la fonction qu’elle brigue. Si elle parvient au pouvoir, elle incarnera une vague mais ne saura qu’en faire. Elle est vieille, pas belle, presque commune sans aucun des atouts de l’ancienneté au combat, sans la bienveillance et la malice de l’âge dont il y a trois soirs, sut admirablement jouer VGE. Rien n’est approfondi, pas d’éloquence. Sans se donner le mot, les autres « grands » ne l’ont pas vraiment attaquée mais l’ont systématiquement « rectifiée ». Elle n’a pas été brillante. Depuis plusieurs mois, je ne la crois pas au second tour, même si tous les sondages l’assurent d’y être. Elle a fat plusieurs faux pas, dont l’un risible car s’affichant gardienne de notre patrimoine et de notre histoire, elle a péroré sur les crèches dans les mairies, chacun croyait comprendre qu’il s’agissait d’une politique nouvelle pour l’enfance. Mais non ! c’était le « petit Jésus en plâtre » et les sapins que des arrêtés avaient exclus de l’espace public, il y a quelques années. Ce qui a permis à JLM de belles définitions de la laïcité et plus encore de la République. Elle a encore moins brossé le tableau des ralliements que son entrée à l’Elysée provoquerait immanquablement, ni fait réfléchir sur le calendrier de ses consultations référendaires et de la mise en application de la représentation proportionnelle. Evoquant quantité de constitutionnalisations de ses thèmes, elle n’a pas encore inscrit le retour à la peine capitale dans sa liste, mais le faisait deviner.

Je réfléchis plus que je ne mémorise. Il me semble que mes réserves sur les primaires et sur ce « débat » sont partagées par beaucoup. Il est question de ne pas renouveler ce qui a été hier soir et fut fatigant, plus que tout.

Aucun commentaire: