vendredi 7 avril 2017

à François Fillon


Le 07/04/2017 à 08:51, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :

Cher Monsieur le Premier Ministre,

vous avez du coffre : les "affaires", les sondages, les ralliements à d'autres, les mollissements... et cela continuera et vous continuerez.

La répétition vous maintient mais ne vous fait pas progresser : seul à proposer la rupture, l'alternance (il vaut mieux dire l'alternative, car précisément d'alternance, une de plus... pour d'alternance en alternance, en arriver où nous sommes).

Quelle est la concurrence ? de la bonne volonté, du talent, de la représentativité psychologique. Ce n'est pas le besoin français : démocratie sincère, animation forte par un président recours et pas un président administrant. Et chez tous, y compris vous : la lacune européenne, que je juge dramatique, car nous ne nous en sortirons y compris en récupérant l'Angleterre que par un traité entière ment nouveau, se révisant à l'avenir sans les gouvernements et selon ses procédures propres (appel au peuple en ratification), et la préface à tout et immédiate, c'est l'élection directe de ce président de l'Union par tous les citoyens européens. Aucun de vous n'y allez aussi carrément. Et l'autre lacune : emploi, esprit de défense, brassage social = un service national garçons et filles, long (deux ans), des temps proprement militaires et du civisme et du développement surtout pour exporter la démocratie à la racine des jeunesses notamment africaine, le tout en brassage européen. Du souffle et de la perspective, il n'y en a chez aucun candidat, et il n'y en a pas de toute la campagne.

La perplexité d'une forte proportion des Français tient à cela. Le besoin n'est pas assouvi. Le candidat le plus "favorisé" et probable vainqueur, à tout considérer à l'heure où je vous courielle, est Macron. Pourquoi ? parce qu'il n'offre aucune prise, qu'il ne dit rien, qu'il n'a aucun programme, qu'il est lisse de visage comme un masque nô. Il est fabriqué par le vide ambiant, par les circonstances depuis un an, c'aurait pu être un autre qui présente les mêmes caractéristiques de totale ductilité pour toutes les imaginations de groupes, d'intérêts, de communautés, de classes, etc... Un homme aussi froid, sans mémoire, sans structure, dont l'ambition-même est gommée des apparences, n'apporte en réalité que l'inconnue totale. Quant à l'actif, rien en économie ou en diplomatie, rien en foule vraie ou en tête-à-tête dangereux : Poutine, Arcelor-Mittal, les investisseurs et les déserteurs pour notre économie physiquement et juridiquement expropriée selon un processus commencé dès Balladur version 1986. 

C'est cela qu'il faut surpasser, c'est cela le vrai complot sans chef que les Français sans vraie référence ni animateur depuis plus de vingt ans.

Il faut, de votre part, montrer deux choses :
- que vous êtes un homme d'expérience certes mais qu'on peut travailler avec vous (je le crois de vous à moi, alors que je ne le projette avec aucun de vos concurrents, même si j'ai des sympathies politiques pour au moins deux d'entre eux, car je crois qu'une vraie gauche d'idéal, de mémoire, de gouvernement et de sensibilité aux situations de l'immense majorité des travailleurs, des gens au travail, pas aux commandes financières mais au travail productif ou créatif, est nécessaire au pays). 

Il faut le faire sentir, que vous n'êtes pas un psycho-rigide
- un élément de projet vraiment nouveau, dit par personne, d'évidence pour tout le monde : à mon sens, et très carrément, sans précaution, ce que je viens de vous dire sur l'Europe et sur le service national fort, sans exemptions, et probablement avec des périodes pour l'ensemble de la population, quinze jours par exemple tous les cinq ans, au choix des Françaises et des Français. Le brassage, l'esprit de défense.

Cela vous le dites tranquillement : j'ai réfléchi à la campagne, à la mienne, à celle de nous tous les concurrents : c'est atterrant, vous le ressentez, mes chers compatriotes, j'en suis coupable, sans doute plus que les autres, mais voici ce que je vois. Nous ne vous correspondons, mes chers compatriotes, et vous allez accepter une élection bâclée, et choisirez le vide qui est l'abstention, ou le choix d'un candidat totalement fabriqué par les circonstances (et donc ensuite les médias qui ont de la perspicacité quoi qu'on en dise, et quoi que j'en ai dit), candidat vide intérieurement et dans son dire.

Allez-y carrément. Ni la méthode Coué, ni la répétition. Un adulte avec ses défauts et ses péchés, s'adressant à des adultes pour qu'ils reforment un peuple.

Pensées vraies pour vous.

L'élection présidentielle est du sérieux, pas une opportunité. Tels que sont le pays et nous-mêmes, chacun, ce doit être une nouvelle naissance. Pas à la lucidité comptable, pas au cri social, même si les deux sont légitimes. Mais une naissance à la sensation et à la volonté d'être ensemble. De considérer notre patrimoine, nos acquis et de travailler comme si c'était dans tous les sujets et dans toutes les urgences, la première fois. Les précédents et l'imagination, mémoire et avenir, viendront d'eux-mêmes.

Vous n'intéressez et n'augmentez que nouveau.

Je vous crois capable d'entendre et de faire cela. Le candidat auquel je fais l'allusion est crédité de cette capacité par le souhait de beaucoup, mais ce n'est pas vrai. Ce sera tout autre chose. Et il ne me donne pas envie de travailler avec lui, d'ailleurs de tous les candidats, c'est celui qui - manifestement - a le moins besoin des autres, sauf l'encens des votes, des sondages, des médias.

Allez-y. Employez tout autrement votre force et votre détermination. Les "dossiers", je veux dire les sujets de la compétence présidentielle, on verra ensuite : en place et avec un peuple de nouveau conscient d'en être un, ce qui nous est arrivé et ce qui devient rare dans le monde, accablé de pauvreté ou de dictature ou de tolérance à la médiocrité et aux drames (des autres).

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