jeudi 30 juin 2022
mercredi 29 juin 2022
mardi 28 juin 2022
Attentat de Sarajevo - déclenchement de la Grande Guerre (1914+1918) par le jeu des alliances et surtout la rigidité dans tous les Etats des procédures de mobilisation
Attentat de Sarajevo |
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28 juin 1914 |
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Comte Fos-Waldeck, lieutenant-colonel Merizzi, un policier, plusieurs spectateurs |
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Géolocalisation sur la carte : Bosnie-Herzégovine
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L’attentat de Sarajevo est l’assassinat perpétré le dimanche 28 juin 1914 contre l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l'Empire austro-hongrois et son épouse la duchesse de Hohenberg1, par le nationaliste serbe de Bosnie Gavrilo Princip2, membre du groupe Jeune Bosnie (Mlada Bosna). Cet événement est considéré comme l’élément déclencheur de la Première Guerre mondiale qui eut pour conséquence la défaite, la chute et le démembrement des Empires russe, austro-hongrois, allemand et ottoman.
Sommaire
Contexte historique et géopolitique
Une série d'insurrections en Bosnie-Herzégovine, Serbie et Bulgarie contre l'Empire ottoman embrasent les Balkans entre 1875 et 1878. La Russie intervient au nom du panslavisme et obtient une victoire nette sur les Turcs qui se conclut par le traité de Berlin. Selon les termes du traité, les sandjaks turcs de Bosnie et d'Herzégovine sont occupés et administrés au nom du sultan par l'Empire d'Autriche-Hongrie. De son côté, la Serbie obtient son indépendance qui, sous la dynastie des Obrenović, adopte une politique pro-autrichienne.
En 1903, un coup d'État porte sur le trône serbe Pierre Karageorgevitch, partisan de l'expansionnisme serbe et d'une politique pro-russe. Les relations entre la Serbie et l'Autriche-Hongrie ne vont dès lors pas cesser de se dégrader sur fond de faiblesse de plus en plus prononcée de l'empire ottoman.
En 1908, les deux sandjaks de Bosnie-Herzégovine sont annexés par l'Autriche-Hongrie, ce qui déclenche de vives protestations diplomatiques notamment de la part de la Russie et de la Serbie. L'empire allemand soutient diplomatiquement l'Autriche-Hongrie.
Cette occupation est, de surcroît, mal vécue par une partie des populations slaves qui souhaitent la création d'une jugo slavija (littéralement en serbo-croate : « état slave du sud »), en français Yougoslavie aux dépens de l'Autriche-Hongrie.
Enfin les guerres balkaniques dans les années 1912 et 1913 voient le démantèlement de l'empire ottoman et la Serbie devenir la grande puissance des Balkans menaçant l'Autriche-Hongrie et créant un climat de tension exacerbé par le pangermanisme et le panslavisme3.
Contrairement à une idée répandue, la notion de poudrière pour décrire la situation des Balkans est à nuancer et son explosion n'était pas une fatalité. Les nombreuses relations diplomatiques à cette époque permettent en effet de résoudre les crises par des conférences internationales, si bien que l'hypothèse d'une escalade jusqu'à la guerre semblait inconcevable jusqu'à l'attentat provoquant des réactions exaltées et prenant de vitesse les forces pacifistes4. À l'inverse d'autres historiens, comme Jean-Paul Bled5, pensent que le conflit était inévitable et que les efforts diplomatiques n'ont fait qu'en retarder l'échéance.
La visite de l'archiduc héritier
Départ de l'hôtel de ville, cinq minutes avant l'assassinat, scène immortalisée par le photographe de la cour autrichienne Carl Pietzner.
Les autorités hongro-autrichiennes, non sans imprudence, choisirent comme date de la visite de l'archiduc le 28 juin, jour de Vidovdan (une fête religieuse importante chez les Serbes orthodoxes, qui célèbre la saint Guy), qui est aussi la date anniversaire de la bataille de Kosovo Polje qui, en 1389, vit la défaite des Serbes devant l'armée turque et l'annexion de leur royaume à l’empire ottoman pour plus de quatre cent cinquante ans6.
Cette date correspondait également au quatorzième anniversaire du mariage morganatique du couple princier, et l'archiduc héritier voulait mettre à profit cette visite en province pour apparaître publiquement avec son épouse et lui faire profiter des honneurs que l’étiquette de la Maison impériale et royale ne lui permettait pas de recevoir à la cour7.
Le même jour, l'ambassadeur serbe rencontre à Vienne
le ministre
austro-hongrois de Bosnie-Herzégovine, Leon
Biliński, et tente vainement de l'avertir de
l'attentat qui menace l'archiduc François-Ferdinand
d'Autriche s'il se rend à Sarajevo8.
Les circonstances du voyage d'inspection de François-Ferdinand à la suite des grandes manœuvres organisées en Bosnie-Herzégovine semblent avoir favorisé les assassins. Le voyage de l'archiduc héritier, inspecteur général des armées, était considéré par la minorité serbe comme une provocation. Léon von Bilinski, ministre des Finances de la double-monarchie, chargé à Vienne de l'administration de la Bosnie-Herzégovine, refusa de tenir compte de l'avertissement de l'ambassadeur de Serbie à Vienne, Jovan Jovanović (sl), qu'un attentat était en préparation9. Des proches du prince lui avaient également déconseillé ce voyage et même son ancien précepteur, un prêtre, lui prédisait « une fin violente qui précipiterait le monde dans un cataclysme général ». Logeant depuis le 25 juin à Ilidža, une station thermale à environ 12 kilomètres à l'ouest de Sarajevo, François-Ferdinand assiste aux manœuvres militaires les 26 et 27 juin.
La une du New York Times , 29 juin 1914
La duchesse de Hohenberg, n'étant pas membre d'une famille impériale ni royale, ne pouvait recevoir les honneurs militaires. Aussi, le prince de Montenuovo, grand-maître de la cour, ordonna-t-il le retrait des troupes (40 000 hommes) de Sarajevo ; le couple ne bénéficiait donc plus de la protection de l'armée.
Le couple princier passa la nuit du 27 au 28 juin à Ilidža et prit à 9 h 25 le train pour Sarajevo, où il était attendu pour plusieurs réceptions10.
Le complot d'Apis
Le pont latin, devant lequel a eu lieu l'assassinat.
Jeune Bosnie, un groupe de jeunes anarchistes serbes, musulmans et croates11 était équipé de modèles de pistolets de 1910, issus de la FN Herstal, et de bombes fournies par la Main Noire, une société secrète soutenue par les services secrets serbes et qui avait déjà fomenté un attentat (non mis à exécution) contre l'empereur François-Joseph en 191012.
La Main Noire était dirigée par le responsable des services secrets serbes, le colonel Dragutin Dimitrijević, dont le nom de code dans l'organisation était Apis à cause du physique et du caractère redoutables du colonel13. Bien que liée au gouvernement serbe, la Main Noire dispose d'une autonomie énorme au sein du gouvernement serbe. Elle est un État dans l'État. L'armement du groupe de Princip, formé plus de révolutionnaires que de nationalistes, n'est connu que de Apis14.
Mais, malgré toutes les précautions d'Apis, le président du conseil serbe, Nikola Pašić, apprend la préparation de l'attentat grâce à Stojan Protić, le ministre de l'intérieur9. Il fait alors demander une enquête sur Apis9, et, avec Protić, tente d'arrêter la mission du groupe de Princip9. Tentative plus que difficile en effet, le président serbe ne connaissant absolument pas les réseaux de Jeune Bosnie. Il prend malgré tout contact avec les Serbes de Bosnie et demande à son ministre de la guerre, Dušan Stefanović, de stopper les activités des services de renseignements serbes qui seraient selon lui une menace pour le gouvernement de Serbie9. Il n'est pas clairement établi s'ils vont avertir le gouvernement austro-hongrois, mais il est sûr que l'ambassadeur serbe à Vienne, Jovan Jovanović (en), parle du groupe de Princip à Leon Biliński, le ministre des finances et gouverneur de Bosnie, sans que l'on sache s'il s'agit d'une initiative individuelle ou d'une demande du gouvernement serbe d'informer Vienne9.
Le degré d'implication de la Main Noire est contesté. Certains estiment que c'est cette organisation qui fut responsable de l'attaque et que les membres de Jeune Bosnie n'étaient que les exécutants. D'autres considèrent que Jeune Bosnie était idéologiquement très éloignée de la Main Noire et était si peu expérimentée que la Main Noire était persuadée que le complot ne réussirait pas. Cependant, la plupart sont d'accord pour dire que la Main Noire a fourni les armes et le cyanure aux assassins qui se sont entraînés au tir dans un parc de Belgrade15.
Des liens directs entre le gouvernement serbe et l'action du groupe de Princip n'ont jamais été prouvés. Il existe en fait des indices qui laissent penser que le gouvernement serbe a tenté, de bonne foi, d'étouffer les menaces terroristes en Bosnie, puisqu'il évitait de susciter la colère du gouvernement austro-hongrois, après le contrecoup des guerres balkaniques. Selon une autre théorie, l'Okhrana aurait participé à l'attentat avec la Main Noire. L'assassinat aurait été planifié avec la connaissance et l'approbation de l'ambassadeur de Russie à Belgrade Nikolai Hartwig et l'attaché militaire russe à Belgrade Viktor Artamonov16.
Les relations entre l'Autriche-Hongrie et la Serbie en 1914 étaient bonnes, le Premier ministre serbe, Nikola Pašić, tenant particulièrement à ce bon voisinage, ce qui lui était reproché par les partisans d'une ligne plus dure panslave hostile à la présence autrichienne dans les Balkans. Ainsi les Russes et les Serbes voyaient d'un mauvais œil le slavophilisme de l’archiduc François-Ferdinand qui pourrait octroyer aux Bosniaques les mêmes droits qu'aux Autrichiens et aux Hongrois17.
L'assassinat
Plaque commémorant l'assassinat de Sarajevo à l'endroit où il a eu lieu.
Ici encore, aucune source ne permet de déterminer avec certitude ce qui s'est réellement passé. Les minutes du procès permettent toutefois de savoir comment le complot a été organisé et mis à exécution. Partis de Belgrade, où ils s'exerçaient, les conspirateurs purent traverser la frontière sans encombre avec la complicité certaine d'agents au service de la Serbie et séjourner à Sarajevo quelques jours avant l'arrivée du couple princier.
Coupé Gräf & Stift (en) du lieutenant-colonel Franz von Harrach (de), dans lequel s'installe le couple impérial dont il est pour la circonstance le garde du corps.
Les sept conspirateurs n'avaient aucune expérience dans le maniement des armes, et ce n'est que par une extraordinaire succession de coïncidences qu'ils parvinrent à leur fin.
Un premier attentat sur le chemin de l’hôtel de ville fit des victimes parmi la suite princière mais n'atteignit pas l'archiduc. À 10 h 15, le défilé de six voitures dépassa le premier membre du groupe, Mehmed Mehmedbašić, placé près de la banque Austro-Hongroise ; celui-ci n'osa pas tirer car, selon son témoignage, un policier se tenait derrière lui18. Le deuxième membre, Vaso Čubrilović, laissa passer le convoi, craignant selon ses dires de toucher la duchesse. Nedeljko Čabrinović, lança une bombe (ou un bâton de dynamite, d'après certains rapports) sur la voiture de François-Ferdinand, mais, dans la précipitation, n'attendit pas les huit secondes recommandés pour la lancer : selon la légende, le prince, qui eut le temps de prendre la bombe dans sa main, l'avait jetée par terre19 ou selon d'autres témoignages, la bombe rebondit sur son épaule ; en réalité, la grenade rebondit sur la voiture du prince et atterrit sous la voiture suivante, l'explosion blessant gravement ses passagers (le comte Fos-Waldeck et l'aide de camp du gouverneur territorial, le lieutenant-colonel Merizzi), ainsi qu'un policier et plusieurs personnes dans la foule. Čabrinović sauta dans la Miljacka pour avoir le temps d'avaler sa pilule de cyanure. Les voitures se hâtèrent alors vers l’hôtel de ville, et la foule paniqua. La police sortit Čabrinović de la rivière, et celui-ci fut violemment frappé par la foule avant d'être placé en garde à vue. La pilule de cyanure qu'il avait prise était vieille ou de trop faible dosage, de sorte qu'elle n'avait pas eu l'effet escompté. De plus, la rivière ne dépassait pas dix centimètres de profondeur. Les autres conspirateurs, Cvjetko Popović, Gavrilo Princip, renoncèrent à agir, le cortège de voitures roulant désormais trop vite à moins que certains aient présumé que l'archiduc avait été tué. Le dernier conspirateur, Trifun Grabež, placé au niveau de l'hôtel de ville, renonça aussi, mal positionné en raison des mouvements de foule20.
La tentative d'attentat était considérée par ses auteurs comme un échec. Après une visite houleuse à l’hôtel de ville (François-Ferdinand reprochant au bourgmestre qui l'accueillait Fehim Effendi Curčić : « Est-ce là l'habitude des Bosniaques d'accueillir avec des bombes ceux qui viennent pacifiquement à eux et de bonne foi ? »21), l'archiduc émet inopinément le désir de visiter les victimes de la bombe de Čabrinović avant d'aller déjeuner. Le général Oskar Potiorek décide de changer d'itinéraire et en avertit l'occupant de la première voiture du convoi, le Dr Edmund Gerde, commissaire de la ville mais ce dernier omet de le signaler au chauffeur, qui s'engage par erreur dans l'itinéraire prévu initialement. Lorsque le gouverneur militaire Potiorek lui ordonne de faire marche arrière, la voiture archiducale s'arrête au milieu de la foule. Le jeune Gavrilo Princip, placé devant le magasin Moritz Schiller's delicatessen22 aperçoit, peu avant onze heures du matin, la voiture de François-Ferdinand qui passe près du pont latin. Princip rattrape la voiture, puis tire deux fois : la première balle traverse le bord de la voiture et atteint la duchesse de Hohenberg à l’abdomen. La seconde balle atteint l'archiduc dans le cou. Tous deux sont conduits à la résidence du gouverneur, où ils meurent de leurs blessures quinze minutes plus tard23.
Arrestation de Gavrilo Princip.
Princip tenta de se suicider, d'abord en ingérant le cyanure, puis avec son pistolet. Comme Nedeljko Čabrinović, il vomit le poison (ce qui fit penser à la police que le groupe s'était fait vendre un poison beaucoup trop faible ou ce qu'ils croyaient être du cyanure)24 ; le pistolet lui fut arraché des mains par un groupe de badauds avant qu'il ait eu le temps de s'en servir.
Par ce geste, les coupables voulaient proclamer leur volonté de voir se réaliser une « Grande Serbie » regroupant tous les Slaves du Sud. Bien que l'archiduc ait été peu apprécié par son oncle l'empereur et roi François-Joseph Ier et que certains (à cause de ses idées sur le futur de l'empire où une place plus grande aurait été donnée aux Slaves) aient vu dans sa disparition un « bon débarras » (tant du côté serbe que hongrois), l'Autriche-Hongrie lance un dernier avertissement avant la guerre (ultimatum) à la Serbie, le 23 juillet 1914.
Ici encore, aucune source ne permet de déterminer avec certitude ce qui s'est réellement passé. Les minutes du procès permettent toutefois de savoir comment le complot a été organisé et mis à exécution. Partis de Belgrade, où ils s'exerçaient, les conspirateurs purent traverser la frontière sans encombre avec la complicité certaine d'agents au service de la Serbie et séjourner à Sarajevo quelques jours avant l'arrivée du couple princier.
Conséquences
Articles détaillés : Crise de juillet et Ultimatum du 23 juillet 1914.
Pendant leur interrogatoire, Prinzip, Čabrinović, et les autres ne dévoilèrent rien de la conspiration. Les autorités estimaient que l'emprisonnement était arbitraire, jusqu'à ce qu'un des membres, Danilo Ilić, au cours d'un banal contrôle de papiers, prenne peur, perde son contrôle, et dévoile tout aux deux agents qui l'avaient arrêté, dont le fait que les armes étaient fournies par le gouvernement serbe.
Le chancelier Theobald von Bethmann-Holllweg assura l'Autriche-Hongrie du soutien de l'Empire Allemand.
L'Autriche-Hongrie accusa la Serbie de l'assassinat. L'entourage de l'empereur était divisé, le comte Berchtold, ministre des Affaires étrangères après avoir été ambassadeur à Paris, Londres et Saint-Pétersbourg, souhaitait une intervention immédiate en Serbie sans déclaration de guerre tandis que le comte Tisza, premier ministre Hongrois, nationaliste magyar craignant l'annexion de territoires peuplés de slaves, promeut la voie diplomatique.
Une entrevue à Potsdam avec le chancelier allemand Theobald von Bethmann Hollweg assura les partisans de la guerre du soutien allemand et, au cours du Conseil de la Couronne du 7 juillet 1914, l'Autriche-Hongrie posa un ultimatum. Seul le comte Tisza s'y opposa. Le lendemain, 8 juillet 1914, il rédigea une lettre qui prévenait ainsi l'Empereur : « Une attaque contre la Serbie amènerait très vraisemblablement l'intervention de la Russie et une guerre mondiale s'ensuivrait ».
L'un des points25 de cet ultimatum était particulièrement irréalisable, si bien que la Serbie ne put accepter l'ensemble des conditions.
Le 25 juillet 1914, soutenu par la Russie, le gouvernement serbe refuse la participation de policiers autrichiens à l'enquête sur le territoire serbe. Les relations diplomatiques entre les deux États sont rompues.
Le 28 juillet 1914, soutenue par l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie déclare une guerre « préventive » à la Serbie, ce qui, par le jeu des alliances, mènera à la Première Guerre mondiale. L'Europe s'engage alors dans quatre années de guerre.
L'empereur François-Joseph (1910).
Dans la Wiener Zeitung du 29 juillet 1914, l'Empereur et Roi François-Joseph déclare à ses sujets : « J'ai tout examiné et tout pesé ; c'est la conscience tranquille que je m'engage sur le chemin que m'indique mon devoir. »
Malgré cette déclaration officielle toujours chargée de rassurer les peuples, d'autres sources affirment que l'empereur octogénaire aurait signé la déclaration de guerre en disant : « Une guerre préventive, c'est comme un suicide par peur de la mort ».
Par ailleurs, suivant la tradition, François-Joseph aurait demandé au pape Pie X de bénir ses armées. Le Saint-Père lui aurait répondu : « Je ne bénis que la paix. »
Tous les membres du complot furent condamnés à l'emprisonnement, sauf Danilo Ilić, qui fut pendu, étant le seul majeur (en Autriche-Hongrie, la peine de mort ne pouvait être appliquée qu'à des condamnés ayant au moins 21 ans). Čabrinović mourut de la tuberculose en prison. Princip succombe également à une tuberculose contractée dans sa cellule le 28 avril 1918.
Dans son ouvrage consacré à l'Histoire des Habsbourg26, l'historien Henry Bogdan mentionne :
« Un hommage inattendu fut rendu plus tard à François-Joseph par le président Poincaré27 : “C'était un souverain riche de bonnes intentions… Il n'a pas voulu le mal, il n'a pas voulu la guerre, mais il s'est entouré de gens qui l'ont faite.” »
Notes et références
↑ (fr) « Page du Figaro du lundi 29 juin 1914 relatant le double attentat contre l'archiduc d'Autriche et sa femme en Bosnie » [archive], sur Le Figaro,, 29 juin 1914..
↑ http://www.rfi.fr/europe/20140628-sarajevo-premiere-guerre-commence-balkans-gavrilo-princip/ [archive]
↑ Dušan T. Bataković, Histoire du peuple serbe, L'Âge d'Homme, 2005, p. 192.
↑ Rémy Porte, 1914. Une année qui a fait basculer le monde. Essai d'histoire globale, Armand Colin, 2014, p. 121.
↑ Jean-Paul Bled, L'agonie d'une monarchie. Autriche-Hongrie 1914-1920, Tallandier 2014.
↑ Thierry Mudry, Histoire de la Bosnie-Herzégovine. Faits et controverses, Ellipses, 1999, p. 145.
↑ (en) G. J. Meyer, A world undone. The story of the Great War, 1914 to 1918, Delacorte Press, 2006, p. 3.
↑ Michèle Savary, Sarajevo 1914 : vie et mort de Gavrilo Princip, L'Âge d'Homme, 2004, p. 131
↑ a, b, c, d, e et f Frédéric Le Moal, La Serbie, du martyre à la victoire 1914-1918, éditions 14-18 (ISBN 978-2-916385-18-1) page 35.
↑ Nīkolaĭ Nīkolaevīch Shebeko, Souvenirs. Essai historique sur les origines de la guerre de 1914, Bibliothèque Diplomatique, 1936, p. 182.
↑ Frédéric Le Moal, La Serbie, du martyre à la victoire 1914-1918, éditions 14-18 (ISBN 978-2-916385-18-1) page 33.
↑ Bernard Schnetzler, Les erreurs stratégiques pendant la Première Guerre mondiale, Economica, 2004, p. 177.
↑ Margaret MacMillan, Vers la Grande Guerre. Comment l'Europe a renoncé à la paix, Éditions Flammarion, 2014, p. 157.
↑ Frédéric Le Moal, La Serbie, du martyre à la victoire 1914-1918, éditions 14-18 (ISBN 978-2-916385-18-1) page 34.
↑ (en) Vladimir Dedijer, The Road to Sarajevo, Simon and Schuster, 1966, p. 290.
↑ Les origines russes de la Première Guerre mondiale, par Sean McMeekin, à la page 47 [archive].
↑ (en) David MacKenzie, Apis, the Congenial Conspirator, East European Monographs, 1989, p. 126.
↑ (en) Steven Parissien, Assassinated ! 50 Notorious Assassinations, Book Sales, 2009, p. 95.
↑ Un témoin sarajévien raconte que le « fait que la bombe n'ait pas atteint sa cible s'explique par le sang-froid de François-Ferdinand en la prenant de ses propres mains et en la jetant dans la rue… Je n'en croyais pas mes yeux. ».
↑ Albert Mousset, Un drame historique. L'attentat de Sarajevo : documents inédits et texte intégral des sténogrammes du procès : avec huit planches hors-texte et un plan, Payot, 1930, p. 480-484.
↑ Georges Ayache, 1914 - une guerre par accident, Éditions Flammarion, 2012, p. 21.
↑ (en) « The Origin of the Tale that Gavrilo Princip Was Eating a Sandwich When He Assassinated Franz Ferdinand », Smithsonian, 15 septembre 2011 (lire en ligne [archive])
↑ (en) William C. Potter, A Bosnian diary, 2005, p. 289.
↑ Michèle Savary, Sarajevo 1914. Vie et mort de Gavrilo Princip, L'Âge d'homme, 2004, p. 128.
↑ L'envoi d'enquêteurs autrichiens dans le pays est considéré par Belgrade comme une violation de la constitution et de la loi sur la procédure criminelle.
↑ Henry Bogdan, Histoire des Habsbourg, des origines à nos jours, Perrin, 2002.
↑ Raymond Poincaré, Au service de la France, Paris, 1932.
Bibliographie
Jean des Cars, « L'attentat de Sarajevo », La Nouvelle Revue d'histoire, no 56, septembre-octobre 2011, p. 54-56.
Vladimir Dedijer, La Route de Sarajevo, Ed. Gallimard, 1969, 482 p.
Albert Mousset, Un drame historique - L'attentat de Sarajevo : documents inédits et texte intégral des sténogrammes du procès, Ed. Payot, 1930.
(en) Clive Ponting, Thirteen Days, Chatto & Windus, Londres, 2002.
Jean Guerreschi, Montée en première ligne, Julliard, 1988, 484 p.
Michèle Savary, La vie et mort de Gavrilo Princip, L'Âge d'Homme, 2004.
Dušan T. Bataković (dir.), Histoire du peuple serbe, Lausanne, L'Âge d'Homme, 2005.
Émission radiophonique
« L’assassinat de François Ferdinand d’Autriche : le coup de pistolet qui fit des millions de morts » le 25 juin 2014 dans L'Heure du crime de Jacques Pradel sur RTL.
Erdogan et l'O.T.A.N. : fote raison pour que l'Alliance atlantique se qualifie pour ce qu'elle est originellement : l'alliance des pays démocratiques, en défense contre les Etats totalitaires
lesechos.fr
Entrée de la Suède et la Finlande dans l'Otan : la Turquie fait monter les enchères
Ankara est en position de force pour bloquer l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Alliance atlantique, puisque tout élargissement requiert un vote unanime. Elle veut négocier des contreparties.
Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, dispose d'un droit de veto, comme chacun des trente membres de l'Otan, sur l'adhésion de la Suède et de la Finlande. (REUTERS/Umit Bektas)
Par Yves Bourdillon, Anne Bauer
Publié le 28 juin 2022 à 07:25Mis à jour le 28 juin 2022 à 08:55
Un mode de fonctionnement à l'unanimité soude une organisation mais permet à chacun de ses membres d'effectuer un quasi-chantage. C'est ce que redécouvre l'Otan avec le veto de la Turquie à l'entrée de la Finlande et de la Suède, en réaction à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Ce revirement spectaculaire de deux pays neutres et pacifistes annoncé début mai a été bloqué immédiatement par le président turc Recep Tayyip Erdoğan.
Ce dernier va négocier une levée éventuelle de son veto ce mardi à Madrid avec son homologue finlandais Sauli Niinistö et la Première ministre suédoise, Magdalena Andersson. Ankara accuse notamment Stockholm d'abriter des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu'Ankara considère comme terroriste. Il dénonce aussi la présence en Suède de partisans du prédicateur Fethullah Gülen, qu'il soupçonne d'avoir orchestré la tentative de coup d'Etat de juillet 2016. Il exige l'extradition de certains d'entre eux, ce que Stockholm n'acceptera vraisemblablement pas.
lundi 27 juin 2022
dimanche 26 juin 2022
samedi 25 juin 2022
vendredi 24 juin 2022
Conseil européen tenu le 23 Juin 2022 - intervention de Charles Michel, président du Conseil, le premier soir
Le 23/06/2022 à 23:54, European Council a écrit :
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Historic agreement, historic decision. Today, we have decided to recognise the European perspective of Ukraine, Moldova and Georgia. We have decided …
Press material
Thursday 23 June 2022
● European Council
23/06/2022 23:53 | Statements and remarks |
Intervention du président Michel à l'issue de la première séance de travail du Conseil européen, 23 juin 2022
Historic agreement, historic decision. Today, we have decided to recognise the European perspective of Ukraine, Moldova and Georgia. We have decided to grant candidate status to Ukraine and Moldova and we are ready to grant candidate status to Georgia once priorities have been addressed.
C’est un moment historique qui nous permet de dessiner les contours de l’Union européenne, en décidant aujourd’hui d’accorder le statut de candidat à l’Ukraine et à la Moldavie; mais également d’être prêts à accorder ce statut de candidat à la Géorgie lorsque les priorités auront été traitées, en prenant en considération - pour l’ensemble des pays - les avis qui ont été préparés et qui seront préparés par la Commission européenne.
C’est un message très fort qui est adressé: à la fois un message d'unité et un message de détermination sur le terrain géopolitique. Nous avons eu l'occasion d'être connectés, il y a quelques instants, avec le président Zelenskyy et nous le serons également ultérieurement avec la présidente Maia Sandu, et avec la présidente Zourabichvili.
Enfin, nous avons eu l'occasion également de nous accorder sur la poursuite et l'amplification du soutien à l'Ukraine dans les différents domaines, à la fois sur le terrain militaire et sur le terrain financier. Nous avons eu l'occasion également dans nos conclusions, de confirmer notre détermination à nous engager pour répondre aux questions qui résultent de cette guerre déclenchée par la Russie en Ukraine, notamment en ce qui concerne la sécurité alimentaire. Et nous restons très investis pour aborder de manière régulière les questions liées à l'enjeu énergétique.
Enfin ce matin, nous avons eu une réunion avec les dirigeants des Balkans occidentaux qui a été l'occasion d'un échange dense, fructueux et intense et l'occasion, aussi, de réaffirmer notre souhait de revivifier le processus de dialogue avec les Balkans occidentaux. Nous mesurons bien qu'il est important d'être mobilisés pour encourager les réformes dans le domaine de l'État de droit, dans le domaine de l'indépendance de la justice et dans le domaine de la lutte contre la corruption. Mais il nous appartient aussi de nous investir avec eux pour tenter de résoudre un certain nombre de différends qui ont constitué ou constituent un certain nombre de freins.
Nous avons cette ferme volonté de continuer à progresser. Plus particulièrement, nous restons très engagés, y compris dans les heures qui viennent, en ce qui concerne ce différend entre la Bulgarie et la Macédoine du Nord. Et nous avons affirmé notre volonté, le plus vite possible, de trouver des solutions. Le Parlement bulgare devra prendre des positions très certainement dans les prochaines heures, et nous espérons que cela pourra contribuer à libérer les processus de négociations non seulement avec la Macédoine du Nord, mais également avec l'Albanie, qui est directement concernée par cette discussion.
Nous avons aussi eu l'occasion d'avoir des discussions en lien avec la Bosnie-Herzégovine. Nous avons aussi senti une volonté très forte autour de la table de redynamiser également ce processus de dialogue avec la Bosnie-Herzégovine, avec la suggestion qui a été faite que la Commission puisse relativement rapidement préparer un rapport en lien avec les différentes conditions pour que le Conseil européen puisse revenir sur le sujet de la Bosnie-Herzégovine. Nous avons affirmé que nous étions prêts à décider quant à ce statut de candidat, en prenant en considération les conclusions de ce rapport qui seront préparées par la Commission. Par ailleurs, nous soutenons tous les efforts, principalement sous la houlette du haut représentant, dans le cadre du dialogue entre Belgrade et Pristina, pour faire en sorte que là aussi, des impulsions politiques puissent être données.
Voilà quelques éléments que je voulais vous indiquer aujourd'hui. Je ne veux pas être plus long. Nous aurons l'occasion, dans la soirée de poursuivre les travaux, en particulier sur l'idée d'une communauté politique européenne. Un travail préparatoire a eu lieu. Les pays des Balkans occidentaux ont eu l'occasion de réagir aussi par rapport aux premiers contours de cette idée, et plutôt de manière positive et favorable, ce qui est un élément extrêmement intéressant.
Je souhaite également remercier en particulier la présidence française - puisque c'est le dernier Conseil européen sous présidence française; en tout cas en principe - pour l'excellente coopération, pour l'engagement au service du projet européen et pour la pleine mobilisation. Ce n'est pour l'heure pas encore terminé puisque l'on va continuer à travailler ce soir et demain. Et demain, il y aura certainement l'occasion de revenir plus en détail encore sur les réalisations de la présidence française. Mais je voulais aussi souligner dès ce soir ce message de gratitude à l'endroit de l'ensemble des équipes françaises qui ont été mobilisées, et du président plus particulièrement.
Press contacts
Barend Leyts +32 2 281 5150 / +32 486 22 68 65
Conseil européen tenu le 23 Juin 2022 - conclusions
II. UKRAINE
4. Le Conseil européen a discuté de la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine dans les différentes dimensions qu'elle revêt. Le Conseil européen réaffirme qu'il se tient résolument aux côtés de l'Ukraine et que l'Union européenne continuera d'apporter à l'Ukraine un soutien appuyé à sa résilience économique, militaire, sociale et financière globale, y compris de l'aide humanitaire.
5. Le Conseil européen condamne fermement les attaques sans discrimination perpétrées par la Russie contre des civils et des infrastructures civiles, et il demande instamment à la Russie de retirer immédiatement et sans condition toutes ses troupes et tous ses équipements militaires de la totalité du territoire de l'Ukraine à l'intérieur de ses frontières reconnues au niveau international. Le droit international humanitaire, y compris en ce qui concerne le traitement des prisonniers de guerre, doit être respecté. Il faut permettre immédiatement le retour en toute sécurité des Ukrainiens, notamment des enfants, déplacés de force en Russie. La Russie, la Biélorussie ainsi que tous les responsables de crimes de guerre et d'autres crimes parmi les plus graves auront à répondre de leurs actes, conformément au droit international.
L'adoption du sixième train de sanctions de l'UE renforce encore la pression sur la Russie pour qu'elle mette fin à sa guerre contre l'Ukraine. Les travaux sur les sanctions vont se poursuivre, notamment pour renforcer leur mise en œuvre et empêcher qu'elles soient contournées. Le Conseil européen appelle tous les pays à s'aligner sur les sanctions de l'UE, en particulier les pays candidats. Il convient de parachever rapidement les travaux sur la décision du Conseil relative à l'ajout de la violation des mesures restrictives de l'Union à la liste des domaines de criminalité établie par l'UE.
6. L'Union européenne reste fermement déterminée à fournir davantage de soutien militaire afin d'aider l'Ukraine à exercer son droit naturel de légitime défense contre l'agression russe et à défendre son intégrité territoriale et sa souveraineté. À cette fin, le Conseil européen demande au Conseil de travailler rapidement à une augmentation supplémentaire de l'aide militaire.
7. Le Conseil européen prend note de la présentation prochaine par la Commission d'une proposition visant à accorder à l'Ukraine une nouvelle assistance macrofinancière exceptionnelle à hauteur de 9 milliards d'euros en 2022. Il invite la Commission à présenter rapidement ses propositions relatives à l'aide de l'UE pour la reconstruction de l'Ukraine, en consultation avec des partenaires, organisations et experts internationaux.
8. La Russie, en faisant de l'alimentation une arme dans sa guerre contre l'Ukraine, est la seule responsable de la crise mondiale de la sécurité alimentaire qu'elle a provoquée. Le Conseil européen appelle instamment la Russie à cesser immédiatement de cibler les installations agricoles et d'emporter les céréales, ainsi qu'à débloquer la mer Noire, en particulier le port d'Odessa, de manière à permettre les exportations de céréales et les opérations de transport maritime commercial. Le Conseil européen soutient les efforts déployés à cette fin par le secrétaire général des Nations unies. Le Conseil européen souligne que les sanctions de l'UE contre la Russie permettent la libre circulation des produits agricoles et alimentaires ainsi que l'acheminement de l'aide humanitaire.
9. Le Conseil européen soutient résolument les efforts sur les corridors de solidarité en vue de faciliter les exportations de denrées alimentaires en provenance d'Ukraine via différentes voies terrestres et différents ports de l'UE. Il invite la Commission et les États membres, en s'appuyant en particulier sur l'initiative FARM ainsi que sur les initiatives des Nations unies et du G7, à intensifier leurs efforts pour:
1) aider les pays en développement à réorienter, au besoin, leurs chaînes d'approvisionnement;
2) accélérer la mise en œuvre des initiatives phares Équipe Europe pertinentes convenues lors du récent sommet Union européenne ‑ Union africaine, qui visent à développer une production alimentaire durable et à renforcer la productivité agricole, notamment en ce qui concerne les protéagineux, et les capacités de l'agro-industrie sur le continent africain; et
3) travailler à des initiatives avec les partenaires internationaux en vue de soutenir, dans les pays en développement, le déploiement de capacités de production d'intrants, en particulier d'engrais durables.
III. DEMANDES D'ADHÉSION DE L'UKRAINE, DE LA RÉPUBLIQUE DE MOLDAVIE ET DE LA GÉORGIE
10. Le Conseil européen reconnaît la perspective européenne de l'Ukraine, de la République de Moldavie et de la Géorgie. L'avenir de ces pays et de leurs citoyens réside au sein de l'Union européenne.
11. Le Conseil européen a décidé d'accorder le statut de pays candidat à l'Ukraine et à la République de Moldavie.
12. La Commission est invitée à rendre compte au Conseil du respect des conditions énoncées dans les avis de la Commission sur les différentes demandes d'adhésion, dans le cadre de son paquet "élargissement" régulier. Le Conseil décidera des mesures ultérieures une fois que toutes ces conditions seront pleinement remplies.
13. Le Conseil européen est prêt à accorder le statut de pays candidat à la Géorgie une fois que les priorités énoncées dans l'avis de la Commission sur la demande d'adhésion de la Géorgie auront été prises en compte.
14. La progression de chaque pays sur la voie de l'Union européenne dépendra de ses mérites propres pour ce qui est de se conformer aux critères de Copenhague, la capacité de l'UE à intégrer de nouveaux membres étant prise en considération.
IV. BALKANS OCCIDENTAUX
15. L'Union européenne exprime son attachement total et sans équivoque à la perspective de l'adhésion des Balkans occidentaux à l'UE et appelle à accélérer le processus d'adhésion.
16. Le Conseil européen invite la Commission, le haut représentant et le Conseil à poursuivre, en s'appuyant sur la méthodologie révisée, l'intégration graduelle entre l'Union européenne et la région déjà au cours du processus d'élargissement même, de manière réversible et fondée sur les mérites.
17. Le Conseil européen rappelle l'importance des réformes, notamment dans le domaine de l'État de droit, et en particulier de celles liées à l'indépendance et au fonctionnement du système judiciaire et à la lutte contre la corruption. Il invite également les partenaires à garantir les droits et l'égalité de traitement des personnes appartenant à des minorités.
18. Le Conseil européen a été informé des évolutions récentes concernant les discussions entre la Bulgarie et la Macédoine du Nord. Il demande une résolution rapide des dernières questions en suspens afin que les négociations d'adhésion puissent être ouvertes sans tarder.
19. Le Conseil européen réaffirme qu'il est urgent de réaliser des progrès tangibles dans le règlement des différends bilatéraux et régionaux qui subsistent, en particulier dans le cadre du dialogue entre Belgrade et Pristina sur la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo*.
20. Le Conseil européen se félicite de l'accord politique conclu le 12 juin 2022 à Bruxelles par les dirigeants de Bosnie-Herzégovine, qui est nécessaire à la stabilité et au bon fonctionnement du pays et pour répondre aux aspirations de la population. Il invite tous les dirigeants politiques de Bosnie-Herzégovine à mettre rapidement en œuvre les engagements énoncés dans l'accord et à achever d’urgence la réforme constitutionnelle et électorale, ce qui permettra au pays de progresser résolument sur sa trajectoire européenne, conformément à l'avis de la Commission.
21. Le Conseil européen est prêt à accorder le statut de pays candidat à la Bosnie-Herzégovine et, à cette fin, il invite la Commission à rendre compte sans tarder au Conseil de la mise en œuvre des 14 priorités essentielles énoncées dans son avis, en accordant une attention particulière à celles qui constituent un ensemble important de réformes afin que le Conseil européen revienne sur la question.
VII. RELATIONS EXTÉRIEURES
Méditerranée orientale
28. Le Conseil européen a fait part de sa vive préoccupation quant aux actions et déclarations répétées récentes de la Turquie. La Turquie doit respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de tous les États membres de l'UE. Rappelant ses conclusions précédentes et la déclaration du 25 mars 2021, le Conseil européen attend de la Turquie qu'elle respecte pleinement le droit international, qu'elle apaise les tensions dans l'intérêt de la stabilité régionale en Méditerranée orientale et qu'elle favorise les relations de bon voisinage d'une manière durable.
Biélorussie
29. Le Conseil européen souligne le droit démocratique de la population biélorusse à de nouvelles élections, libres et régulières. Il invite les autorités biélorusses à assurer le respect des droits de l'homme, de la démocratie et de l'État de droit, à mettre un terme à la répression et à libérer les prisonniers politiques.
*Cette désignation est sans préjudice des positions sur le statut et est conforme à la résolution 1244/1999 du Conseil de sécurité des Nations unies ainsi qu’à l'avis de la CIJ sur la déclaration d'indépendance du Kosovo.
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