lundi 30 septembre 2019

la leçon des Français à Emmanuel Macron par leur hommage à Jacques Chirac

Le 30/09/2019 à 08:00, Bertrand Fessard de Foucault a écrit au secrétaire général de l’Elysée : pour le Président
Monsieur le Président de la République,
permettez-moi un constat et plusieurs rappels et demandes
1° les réactions à la mort de Jacques Chirac montre que ce qui est mis à son crédit, est ce qu'il manque actuellement aux Français avec vous . Vous avez d'ailleurs repris dans votre allocution de jeudi soir sa phrase aux derniers voeux de ses douze ans de mandats. Les Français ont besoin de se sentir aimés et d'aimer en retour. Ce rapport n'existe pas avec vous, et ce manque peut paraître immature et négliger tout bilan ou toute évaluation de ce qu'il se fait, mais il est dangereux pour l'équilibre du pays. Particulièrement quand le pouvoir est actif.
2° la durée au pouvoir faisant structure, surtout rétrospectivement. Douze ans de mandat pour Jacques Chirac et les douze années qui les ont suivis : trois présidents. De même, Angela Merkel aura eu vis-à-vis d'elle quatre partenaires successifs français. Notre pouvoir politique n'est pas stable.
3° le bilan de Jacques Chirac est pour l'essentiel au passif, et les conséquences de ce passif continuent de nous déterminer. Voici ce que j'en ai écrit " sur le coup" et ai pensé, à chacun de ces actes. Seul, son discours en Novembre 2005 sur le drame de Villiers-le-Bel est à son actif.
Le discours du Vel’ d’Hiv. effaçant à l’immense joie des vraies ennemis du général de GAULLE et de tout le gaullisme en fondation, en histoire, en gestes, en restructuration du pays et de notre figure nationale, a été négocié avec les représentants de la « communauté juive » avant l’élection présidentielle et pour la gagner. La reprise des essais nucléaires français, dont Pierre BEREGOVOY à si juste titre avait déclaré le moratoire, se fait à l’anniversaire d’Hiroshima : culture du Président et de ses proches ! La suppression du service national, dont je prêche sans succès depuis des années le rétablissement et l’extension aux filles, prive la France d’un outil de cohésion essentiel et exemplaire. Enfin, erreur majeure ayant fondé toutes les dérives présidentialistes de ces vingt ans, avoir accepté la réduction à cinq ans du mandat présidentiel puis, sans davantage de divination ou de simple examen, la dépendance désormais de l’élection législative vis-à-vis de la présidentielle par l’inversion des calendriers, en considérant une situation fortuite. Chacune de ces fautes, très difficilement réparables, me fait juger que JC a été le plus nuisible de nos présidents de la République. Il était à le veille de nous faire réintégrer l’O.T.A.N, quand il manqua la dissolution d’Avril 1997. Alors, comme le soir du referendum de Mai 2005 sur « la constitution pour l’Europe », il achève son œuvre de destruction en ne démissionnant pas, donc en éludant la responsabilité populaire du président de la République, disposition mentale essentielle de nos institutions et facteur-clé de notre démocratie, sur le plan national. De lui et de VILLEPIN, ministre pompeux des Affaires Etrangères en Conseil de sécurité, nous tiendrions au moins d’être resté à l’écart de l’invasion de l’Irak par l’Amérique sans mandat des Nations-Unies. Je ne crois pas à cette version ; de surcroît, DdeV a été très maladroit avec Colin POWEL qui était, au fond de lui-même, une « colombe ». La chance a voulu pour la France notamment que les deux inspecteurs, l’un suédois, l’autre égyptien, chargés explicitement de découvrir à Bagdad ou dans tout l’Irak, les armes de destruction massive qui motiveraient le mandat international souhaité à Washington, aient le courage (sans doute au risque de leur vie) de faire un rapport au Conseil de sécurité, concluant clairement par la négative. Nous n’eûmes donc pas à voter. L’Elysée avait fait savoir en début d’après-midi de ce vendredi-là si tendu que – contrairement à l’attitude que prenait notre ministre des Affaires étrangères à New-York – la France n’opposerait pas de veto à la résolution américaine.
4° Urgence : tendre la main aux Britanniques pour les ramener à l'Union européenne et en leur proposant de tout écrire et refonder ensemble pour nos institutions communes. L'essentielle disposition : l'élection au suffrage direct de la présidente ou du président de l'Union
5° Opportunité : donner l'asile et la protection à Snowden, son initiative a débuté la démocratisation des affaires mondiales
6° Devoir : lever le petit doigt pour Carlos Ghosn.
Merci pour votre attention et croyez en mes sentiments déférents et d'espérance encore. Merci pour votre truchement, Monsieur le Secrétaire général.

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