mardi 5 février 2019

dissuasion nucléaire française

Ouest France

Dissuasion nucléaire. La France a testé un missile air-sol de moyenne portée amélioré

L'ASMP-A sous un Rafale des Forces aériennes stratégiques.
L'ASMP-A sous un Rafale des Forces aériennes stratégiques. | C. AMBOISE - SIRPA AIR.
Philippe CHAPLEAU.
Publié le 05/02/2019 à 16h07

Un Rafale de l’armée de l’Air a effectué, dans la nuit de lundi à mardi, un tir d’évaluation du missile air-sol de moyenne portée amélioré (ASMP-A). Il ne s’agissait pas d’une mission simulée de dissuasion nucléaire mais d’une démonstration de la fiabilité du système d’armes aéroporté.
C’était presque une de ces fameuses missions Poker mais ça n’en était pas une, contrairement à ce qu’ont avancé certains médias.
Certes les composantes stratégiques d’une mission Poker de bombardement nucléaire étaient rassemblées : Rafale B (biplace) de l’escadron 2/4 La Fayette de Saint-Dizier, vol en haute altitude, ravitaillements successifs par des avions C135 et A330 Phénix de la 31e escadre aérienne de ravitaillement et de transport stratégique, pénétration en basse altitude dans des zones hautement défendues (sol-air et air-air), suivi de terrain et tir de précision…
« Mais il s’agissait avant tout d’un tir d’évaluation du missile ASMP-A, sans tête nucléaire », explique-t-on au ministère des Armées où l’on précise que le tir d’évaluation a eu lieu sur la zone d’essais du centre DGA Essais de missiles, à Biscarrosse, dans les Landes.

Une nouvelle génération de missiles ASMP-A avec une portée de 500 kilomètres et une charge nucléaire de 300 kilotonnes

Une précédente évaluation avait eu lieu en février 2017. Ce tir avait été réalisé par un Rafale M des Force Aéronavale Nucléaire (FANu) de Landivisiau (Finistère). Cette mission avait aussi les phases caractéristiques d’une mission de dissuasion aérienne : vol de liaison, ravitaillements successifs, pénétration en basse altitude, suivi de terrain et tir de précision d’un missile ASMP-A sur une zone d’essais du centre DGA Essais de missiles de Biscarrosse. Des tirs ont régulièrement lieu en fait.
Un Rafale sur la base aérienne d'Avord dans le Cher pendant un récent exercice « Poker ». | P. CHAPLEAU
Le système d’armes ASMP-A (air-sol moyenne portée amélioré) est entré en service en 2009 sur Mirage 2000N K3 et en 2010 sur Rafale. Le missile ASMP-A emporte la charge nucléaire de nouvelle génération TNA (tête nucléaire aéroportée) de 300 kilotonnes. Sa portée est de l’ordre de 500 km. Et son prix : 15 millions d’euros l’unité.

Un contexte dégradé par la sortie de la Russie et des États-Unis du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire

« Ce succès renforce la crédibilité technico-opérationnelle de la dissuasion dont la permanence de la composante aéroportée est assurée sans discontinuité par l’armée de l’Air depuis 1964 », s’est félicitée la ministre des Armées, Florence Parly.
Il intervient alors que les États-Unis et la Russie viennent d’annoncer leur décision de sortir du traité sur les Forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Ce traité, signé il y a 32 ans par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, visait à l’élimination de tous les missiles de croisière et missiles balistiques américains et russes de portée située entre 500 km et 5 500 km.



https ://www.ouest-france.fr/nouvelle-aquitaine/landes/


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