LE MONDE | 12.03.2016 à 10h52 • Mis à jour le 12.03.2016
à 18h07 | Par Nicolas
Chapuis
Après les jeunes qui défient le gouvernement dans la rue, voici venus ceux qui le soutiennent. Ou plus exactement, qui appuient le ministre de l’économie. Le collectif des Jeunes avec Macron a lancé samedi 12 mars à Paris un think tank baptisé « La Gauche libre ». L’objectif : promouvoir les idées du patron de Bercy dans le débat public, avec ou sans lui, vu que ce dernier ne devait pas participer à la réunion.
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Avec 3 500 membres revendiqués, âgés en moyenne de 33 ans, le
mouvement cherche à passer un cap avec le
lancement de ce think tank. « On voulait sortir de l’étiquette
de fan-club, on est des soutiens du ministre, mais on veut surtout prendre part au débat
idéologique », explique le président des Jeunes avec Macron, Pierre
Person. Le nom choisi, « La Gauche libre », sonne comme une
réaffirmation, alors que le ministre de l’économie est souvent accusé par ses
pairs de mordre sur la droite. « On
réfute le côté partisan, mais nos valeurs sont à gauche », explique
Pierre Person. Au départ très parisien, le club cherche à s’étendre en France, en ouvrant des antennes
départementales et municipales.Des anciens soutiens de DSK
Parmi les adhérents, nombre d’anciens ou d’actuels membres du PS, du MJS ou de l’UNEF. Le président de l’association, qui travaille lui-même dans un cabinet de conseil dans le privé, assure cependant qu’aucun des dirigeants ne vit de la politique. Le collectif compterait beaucoup d’anciens soutiens de Dominique Strauss-Kahn et de Pierre Moscovici, qui se sont retrouvés dans la nature après la chute du premier et le départ à Bruxelles du second, selon le député de l’Ardèche, Pascal Terrasse. L’élu, proche du ministre de l’économie, a accepté de participer au débat pour la journée de création du think tank, samedi. Mais il assure que l’initiative lui avait été présentée comme une réflexion sur le « social-réformisme », et pas comme le lancement officiel d’un club pro-Macron.Car officiellement, Emmanuel Macron n’a rien à voir avec ce mouvement. « Il les regarde avec bienveillance mais ils ne peuvent en aucun cas parler en son nom », explique Pascal Terrasse. Pas question selon le député, qui affirme lui-même son soutien à une candidature de François Hollande, d’y voir une manœuvre en vue de la présidentielle de 2017. Les Jeunes avec Macron n’ont d’ailleurs rencontré le ministre qu’une seule fois à l’été 2015 à la sortie d’un grand débat à Bercy, un mois après le lancement de leur mouvement. « Allez-y, foncez ! » leur aurait alors glissé Emmanuel Macron.
- Nicolas
Chapuis
Journaliste au service Politique
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