Jeudi 22 Avril 2010
Le suicide de ce prêtre à Marseille, première victime de l’amalgame dans la déferlante et la suspicion, les regards depuis six semaines ? ou bien réminiscence atroce du passé ? mal-être de la société cléricale pour tant de raisons dont la principale est qu’elle est séparée d’un monde, lui-même erratique. Puissance de ces trois jours en bibliothèque – la mienne, l’un des deux legs, l’autre étant ma mémoire, de mes quarante ans d’attente et de recherche amoureuse, spirituelle, sensuelle, esthétique avant d’être versé dans la stabilité, la paix et l’unité, la responsabilité surtout – j’ai fait le parcours de cent cinquante ans d’Eglise en pensée, en règnes pontificaux, en conceptions de l’amour humain et donc, par ces filigranes, de la perception de Dieu par l’homme en recevant l’évidence que l’humanité, quoiqu’elle croit, mûrit à chaque génération et pour le bien… Prier pour celles/ceux qui me sont confiés dans la vie ou d’intentions.[1]Le diacre Philippe, la bilocalisation ou la translation ou la lévitation, tous phénomènes occultes en apparence et surtout commentés quand la société est faite d’ « esprits forts ». L’essentiel se répète dans l’Ecriture : Jonas, Philippe, Paul après Abraham se voient enjoindre de prendre une direction précise, d’aller à tel endroit, ils obéissent tout de suite ou finalement (les deux fils du vigneron prier d’aller à la vigne…), Pierre fuyant Rome : Quo vadis ? Mais ce n’est qu’un prélude. Dis-moi, je te prie : de qui le prophète parle-t-il ? De lui-même, ou bien d’autre ? Une conversion-type ? attente du sens, découverte de l’Ecriture, intervention miraculeuse de l’Eglise et de son parrainage en chemin vers Dieu, demande et obtention du baptême… itinéraires d’aujourd’hui ? de puissance dans la situation lamentable de nos sociétés (si encore, elles étaient émancipées ? de quoi, d’ailleurs ?) que la prière, car il n’y a plus ni attente, ni curiosité et l’Eglise paraît banale, ou peu lumineuse… alors ? Comprends-tu vraiment ce que tu lis ? Comment pourrai-je comprendre s’il n’y a personne pour me guider ? Et nous sommes en attente de l’Esprit Saint (aussi). Rappel simple et rassurant : personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire vers moi. Ce n’est pas nous qui apportons quoi que ce soit à qui que ce soit, par nous-mêmes, mais… expédiés vers autrui (ou vers nous-mêmes à reprendre et à convertir), nous avons parfois un fruit qu’heureusement nous ne connaîtrons que dans l’au-delà : et moi je le ressusciterai au dernier jour. Discours de Jésus pressé par la foule. Selon toute apparence, les gens sont venus à lui et les voici priés d’écouter : le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée pour que le monde ait la vie. Pain et vie, cela va, mais ma chair. Antropophagie pour les contemporains du Christ et pour aujourd’hui : le vivons-nous ? le comprenons-nous ? Aidés par le rite simple : voici de l’eau : qu’est-ce qui empêche que je reçoive le baptême ? Et voici une partie de la réponse pour la foule dont nous sommes : il en sortit aussitôt du sang et de l’eau. La vie répandue, le bout du cycle, l’immolation, ma chair donnée avec pour résultat : celui qui en mange ne mourra pas.
matin
Le drapeau torche-cul ? comme pour le voile, la réponse répressive est à côté, elle montre une société qui n’a pas de distance parce qu’elle n’a pas ou plus de socle. Pour les provocateurs ou les paumés, c’est vraiment un jeu inépuisable de la provoquer. Tout simplement parce que cette société – la nôtre – n’est pas respectable, qu’elle ment trop sur le vêcu qu’elle impose à la plupart et sur le vêcu de ceux qui profitent d’elle.
[1] - Actes desApôtres VIII 26 à 40 ; psauame LXVI ; évangile selon saint Jean VI 44 à 51
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