Dimanche 18 Avril 2010
Prier… [1] textes repris de ceux de la semaine ou connus. Il n’y a guère que les récits de la Passion, le Pater et l’Ave Maria, le prologue de l’évangile de saint Jean qu’on puisse lire au point de pouvoir les réciter, qui recèlent à chaque évocation ou récitation un trésor jusques-là inaperçu : sans doute parce que la relation à ces textes est le miroir de notre propre avancée vers Dieu ? les Actes devraient être la règle de vie et les modes pastoraux de l’Eglise, du clergé, ils devraient inspirer notre ambition sociale et économique : on en est loin, l’Eglise commente le monde mais l’inspire-t-elle ? comme elle le fit pendant tant de siècles ? Voulez-vous donc faire retomber sur nous le sang de cet homme ? La hiérarchie religieuse de l’époque du Christ et sans doute le pouvoir temporel romain, selon les dialogues au sujet de Paul, que mène le gouverneur ayant succédé à Pilate, raisonnent en termes de culpabilité, la leur désormais sinon celle du supplicié. Les Apôtres les conduisent ailleurs : non plus à la mort, qui est un fait acquis, mais à la résurrection qui change et doit changer la vie de tous, puisque notre salut collectif et personnel en a dépendu et est obtenu ainsi : la conversion et le pardon des péchés. … Lui, l’Agneau immolé, il est digne de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et bénédiction. Nous prêchons un homme, le Fils de Dieu, Dieu fait homme, nous n’instruisons pas un procès (vg. l’antisémitisme), celui-ci a sa symbolique, son historicité, mais notre culpabilité date d’Eve et d’Adam, là n’est pas du tout l’avenir. Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme et revivre quand je descendais à la fosse. Que mon cœur ne se taise pas, qu’il soit en fête pour toi. Les apparitions du Christ ressuscité, l’école (tranquille) de vie spirituelle, de désir de Dieu, de rapport à Lui dans une ambiance de labeur et d’entente tacite les uns avec les autres, l’unisson des disciples. C’est le Seigneur ! … Qui es-tu ? Ils savaient que c’était le Seigneur. Anticipation de la Pentecôte, mystère de l’Eglise, celle-ci préfigurant l’humanité sauvée (ce qui suppose qu’elle-même, cf. l’actualité… et la note que je veux boucler ce matin). Deux notations : ils passèrent la nuit sans rien prendre. Nuit de la nativité, de la résurrection, du procès, de la trahison de Judas mais ciel étoilé pour la promesse à Abraham. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples. La logique du chiffre, deux appelle et fait trois, la trinité, le rythme biblique le plus court, l’ouverture, la séquence, la perfection. Et pour quoi ? Jésus s’approche, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson. Délicat, concret. Les enfants, auriez-vous un peu de poisson ? Les enfants ! Et j’entendis l’acclamation de toutes les créatures au ciel, sur terre, sous terre et sur mer ; tous les êtres qui s’y trouvent Les animaux, la vie entière de ce moment serein au bord du lac, Jésus rejoignant les siens, à l’entier du cosmos pour la nouvelle Genèse. Mystère (et contemplation) que cet humble moment – sujet avec les lumières du petit matin, ciel et lac, personnages colorés, tamis du silence, peindre l’air, sujet de ces peintres raphaëlites et idéalisant, le trait sans le relief, la pose hors du temps des personnages chacun méditatif – ce moment dont tout découle. La prière du matin. Puis, il lui dit encore : Suis-moi. Je lirai et prendrai l'autre partie du texte de ce jour tout à l'heure : quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre... quel meilleur contexte, quelle prière plus précise, confiante et rédemptrice - pour qui veut réfléchir sur l'Eglise, ces semaines-ci quand le passé mais aussi sa constitution humaine et ses vices d'organisation et de vie courante, lui inflige de montrer le visage que beaucoup raillent, ce qui les dispense, avec honneur croient-ils, de se regarder eux-mêmes.
matin
Les Etats-Unis ont engagé une course de vitesse face à la Chine : celle-ci a mis au programme la Lune, elle a comme les Etats-Unis son programme d’approvisionnements stratégiques et de rétention ou confiscation des ressources qu’elle peuit drainer de l’étranger en matière première dans l’hypothèse d’un conflit mondial, seule contre tous. Les Etats-Unis raisonnent de même et ne se conçoivent pas sans être hégémoniques. Le manifester en diplomatie : la réunion au « sommet » sur la prolifération nucléaire (et l’Iran) la semaine dernière, et aujourd’hui et demain, la réunion des « sherpas » de dix-neuf pays les plus importants économiquement pour relancer la négociation sur le climat. Chaque fois, c’est à Washington. Ce me semble de la « gesticulation » à la sarkozy qui fait école ou qui est simplement de son temps, mais cela occupe l’actualité.
Nuage de cendres. Sarkozy ne va donc pas en Pologne. S’il était conséquent – pollution, écologie – il montrerait en prenant le train, au besoin spécial pour deux nuits consécutives, qu’on peut se passer d’avion. Qui le remarque ?
Pie XII, accusé en gros de complicité avec le nazisme en ne le dénonçant pas (assez) et donc avec la shoah, n’a pu se défendre : c’est sorti vingt ans après et médiatiquement, une pièce de théâtre comme aux XVIIème ou XVIIIème siècle. Benoît XVI, lui aussi accusé de complicité pour les crimes pédophiles commis par le clergé, est attaqué de son vivant. Après un mois de tâtonnements, voire de maladresses – qu’il n’a pas été le seul, loin de là, à commettre – je gage qu’il a trouvé le ton, la sérénité, l’indifférence et la compassion qui conviennent, et qu’il est en train de naître médiatiquement tellement qu’on va assez vite reconnaître que c’est un homme de très grande stature, d’autant plus qu’au contraire de Jean Paul II, ce n’est ni un habile ni un charismatique. Je me réjouis que me soit donnée cette intuition.
Prier… [1] textes repris de ceux de la semaine ou connus. Il n’y a guère que les récits de la Passion, le Pater et l’Ave Maria, le prologue de l’évangile de saint Jean qu’on puisse lire au point de pouvoir les réciter, qui recèlent à chaque évocation ou récitation un trésor jusques-là inaperçu : sans doute parce que la relation à ces textes est le miroir de notre propre avancée vers Dieu ? les Actes devraient être la règle de vie et les modes pastoraux de l’Eglise, du clergé, ils devraient inspirer notre ambition sociale et économique : on en est loin, l’Eglise commente le monde mais l’inspire-t-elle ? comme elle le fit pendant tant de siècles ? Voulez-vous donc faire retomber sur nous le sang de cet homme ? La hiérarchie religieuse de l’époque du Christ et sans doute le pouvoir temporel romain, selon les dialogues au sujet de Paul, que mène le gouverneur ayant succédé à Pilate, raisonnent en termes de culpabilité, la leur désormais sinon celle du supplicié. Les Apôtres les conduisent ailleurs : non plus à la mort, qui est un fait acquis, mais à la résurrection qui change et doit changer la vie de tous, puisque notre salut collectif et personnel en a dépendu et est obtenu ainsi : la conversion et le pardon des péchés. … Lui, l’Agneau immolé, il est digne de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et bénédiction. Nous prêchons un homme, le Fils de Dieu, Dieu fait homme, nous n’instruisons pas un procès (vg. l’antisémitisme), celui-ci a sa symbolique, son historicité, mais notre culpabilité date d’Eve et d’Adam, là n’est pas du tout l’avenir. Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme et revivre quand je descendais à la fosse. Que mon cœur ne se taise pas, qu’il soit en fête pour toi. Les apparitions du Christ ressuscité, l’école (tranquille) de vie spirituelle, de désir de Dieu, de rapport à Lui dans une ambiance de labeur et d’entente tacite les uns avec les autres, l’unisson des disciples. C’est le Seigneur ! … Qui es-tu ? Ils savaient que c’était le Seigneur. Anticipation de la Pentecôte, mystère de l’Eglise, celle-ci préfigurant l’humanité sauvée (ce qui suppose qu’elle-même, cf. l’actualité… et la note que je veux boucler ce matin). Deux notations : ils passèrent la nuit sans rien prendre. Nuit de la nativité, de la résurrection, du procès, de la trahison de Judas mais ciel étoilé pour la promesse à Abraham. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples. La logique du chiffre, deux appelle et fait trois, la trinité, le rythme biblique le plus court, l’ouverture, la séquence, la perfection. Et pour quoi ? Jésus s’approche, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson. Délicat, concret. Les enfants, auriez-vous un peu de poisson ? Les enfants ! Et j’entendis l’acclamation de toutes les créatures au ciel, sur terre, sous terre et sur mer ; tous les êtres qui s’y trouvent Les animaux, la vie entière de ce moment serein au bord du lac, Jésus rejoignant les siens, à l’entier du cosmos pour la nouvelle Genèse. Mystère (et contemplation) que cet humble moment – sujet avec les lumières du petit matin, ciel et lac, personnages colorés, tamis du silence, peindre l’air, sujet de ces peintres raphaëlites et idéalisant, le trait sans le relief, la pose hors du temps des personnages chacun méditatif – ce moment dont tout découle. La prière du matin. Puis, il lui dit encore : Suis-moi. Je lirai et prendrai l'autre partie du texte de ce jour tout à l'heure : quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre... quel meilleur contexte, quelle prière plus précise, confiante et rédemptrice - pour qui veut réfléchir sur l'Eglise, ces semaines-ci quand le passé mais aussi sa constitution humaine et ses vices d'organisation et de vie courante, lui inflige de montrer le visage que beaucoup raillent, ce qui les dispense, avec honneur croient-ils, de se regarder eux-mêmes.
matin
Les Etats-Unis ont engagé une course de vitesse face à la Chine : celle-ci a mis au programme la Lune, elle a comme les Etats-Unis son programme d’approvisionnements stratégiques et de rétention ou confiscation des ressources qu’elle peuit drainer de l’étranger en matière première dans l’hypothèse d’un conflit mondial, seule contre tous. Les Etats-Unis raisonnent de même et ne se conçoivent pas sans être hégémoniques. Le manifester en diplomatie : la réunion au « sommet » sur la prolifération nucléaire (et l’Iran) la semaine dernière, et aujourd’hui et demain, la réunion des « sherpas » de dix-neuf pays les plus importants économiquement pour relancer la négociation sur le climat. Chaque fois, c’est à Washington. Ce me semble de la « gesticulation » à la sarkozy qui fait école ou qui est simplement de son temps, mais cela occupe l’actualité.
Nuage de cendres. Sarkozy ne va donc pas en Pologne. S’il était conséquent – pollution, écologie – il montrerait en prenant le train, au besoin spécial pour deux nuits consécutives, qu’on peut se passer d’avion. Qui le remarque ?
Pie XII, accusé en gros de complicité avec le nazisme en ne le dénonçant pas (assez) et donc avec la shoah, n’a pu se défendre : c’est sorti vingt ans après et médiatiquement, une pièce de théâtre comme aux XVIIème ou XVIIIème siècle. Benoît XVI, lui aussi accusé de complicité pour les crimes pédophiles commis par le clergé, est attaqué de son vivant. Après un mois de tâtonnements, voire de maladresses – qu’il n’a pas été le seul, loin de là, à commettre – je gage qu’il a trouvé le ton, la sérénité, l’indifférence et la compassion qui conviennent, et qu’il est en train de naître médiatiquement tellement qu’on va assez vite reconnaître que c’est un homme de très grande stature, d’autant plus qu’au contraire de Jean Paul II, ce n’est ni un habile ni un charismatique. Je me réjouis que me soit donnée cette intuition.
[1] - ActesdesApôtres V 27 à 41 passim ; psaume XXX ; apocalypse de saint Jean V 11 à 14 ; évangile selon saint Jean XXI 1 à 19
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