10/03/2023 07:37 Actualisé le 10/03/2023 07:39
Avec ce troisième mandat, il devient le dirigeant suprême à rester le plus longtemps au pouvoir dans l’histoire récente de la Chine. Et s’installe sans aucun doute parmi les plus puissants.
Par Le HuffPost avec AFP
WANG ZHAO / AFP
Le président chinois Xi Jinping a été élu pour la troisième fois consécutive en Chine, le vendredi 10 mars 2023.
CHINE - Un troisième mandat historique voté à l’unanimité du Parlement. Le président chinois Xi Jinping a été réélu ce vendredi 10 mars par ses pairs du Parti communiste chinois (PCC) à 2 952 votes pour, zéro contre et zéro abstention. L’aboutissement d’une ascension qui l’a vu devenir, à 69 ans et près de 10 ans de règne, le dirigeant le plus puissant du pays depuis des générations.
Le résultat du vote des députés, sans appel, a été accueilli par un tonnerre d’applaudissements des parlementaires réunis à Pékin, dans l’immense Palais du peuple bordant la place Tiananmen. Le Parlement étant, dans la pratique, inféodé au Parti communiste (PCC) au pouvoir, l’issue du scrutin ne faisait aucun doute.
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Le dirigeant avait déjà obtenu en octobre une prolongation de cinq ans au sommet du PCC et de la commission militaire du Parti, les deux postes de pouvoir les plus importants en Chine. Seul candidat, Xi Jinping a été reconduit pour la même durée comme chef de l’État. Dès l’annonce du résultat, trois militaires en uniforme d’apparat ont descendu au pas de l’oie les escaliers de la monumentale salle où sont réunis les députés, avant de déposer un exemplaire de la Constitution sur un pupitre.
« Je jure d’être loyal à la patrie et au peuple »
« Je jure d’être (...) loyal à la patrie et au peuple (...) et de travailler dur à l’édification d’un grand pays socialiste moderne qui soit prospère, fort, démocratique, plus civilisé et harmonieux », a promis Xi Jinping, poing droit levé et main gauche sur le document.
Les derniers mois ont toutefois été compliqués pour lui, avec de grandes manifestations fin novembre contre sa politique « zéro Covid » et une importante vague de décès qui a suivi l’abandon en décembre de cette stratégie sanitaire.
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Sa réélection vendredi couronne une ascension politique remarquable durant laquelle il est passé de responsable politique peu connu du grand public à dirigeant chinois le plus puissant depuis des décennies.
Auteur d’une biographie sur Xi Jinping, l’écrivain et journaliste suisse Adrian Geiges estime toutefois que l’enrichissement personnel n’est pas sa motivation première. « Il a vraiment une vision pour la Chine, il veut que la Chine devienne le pays le plus puissant du monde », déclare-t-il.
De nombreux défis à venir
Pendant des décennies, la République populaire de Chine, échaudée par le chaos politique et le culte de la personnalité durant le règne (1949-1976) de son dirigeant et fondateur Mao Tsé-toung, avait promu une gouvernance plus collégiale au sommet du pouvoir. En vertu de ce modèle, les prédécesseurs de Xi Jinping, à savoir Jiang Zemin puis Hu Jintao, avaient chacun cédé leur place de président après dix années à ce poste.
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Xi Jinping a toutefois mis fin à cette règle en faisant abolir en 2018 dans la Constitution la limite de deux mandats présidentiels, tout en laissant se développer autour de lui un quasi-culte de la personnalité. Avec ce troisième mandat, il devient le dirigeant suprême à rester le plus longtemps au pouvoir dans l’histoire récente de la Chine.
Ses défis restent néanmoins nombreux à la tête de la deuxième économie mondiale, entre le ralentissement de la croissance, la chute de la natalité ou encore l’image internationale de la Chine qui s’est fortement dégradée ces dernières années. Les relations avec les États-Unis sont, elles, au plus bas, les contentieux étant nombreux, de Taïwan au traitement des musulmans ouïghours, en passant par la rivalité dans les technologies.
Vers un quatrième mandat ?
Xi Jinping a encore condamné cette semaine la « politique d’endiguement, d’encerclement et de répression contre la Chine » mise en place par « des pays occidentaux menés par les États-Unis ». « Nous allons voir une Chine plus sûre d’elle sur la scène internationale, qui va affirmer son discours de manière plus prononcée » tout en tentant « de réduire sa dépendance vis-à-vis du reste du monde », prédit Steve Tsang, de l’institut SOAS China à l’Université de Londres.
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Le Parlement a également procédé vendredi à des élections formelles pour d’autres postes institutionnels. Jusqu’ici vice-Premier ministre, Han Zheng (68 ans) a été élu vice-président en remplacement de Wang Qishan (74 ans). La présidence du comité permanent du Parlement revient à Zhao Leji.
Le président septuagénaire, sans aucun rival apparent, pourrait même potentiellement prolonger pour un nouveau quinquennat à l’issue de celui-ci si aucun dauphin crédible ne s’affirme dans l’intervalle.
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