wikipédia à jour au 25 octobre 2022 à 03:49 - consulté à 12:12
Giorgia Meloni |
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Fonctions |
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Président |
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Gouvernement |
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Législature |
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Coalition |
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Prédécesseur |
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Présidente du Parti des conservateurs et réformistes européens |
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Prédécesseur |
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Présidente de Frères d'Italiea |
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En fonction depuis le 8
mars
2014 |
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Prédécesseur |
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En fonction depuis le 28
avril
2006 |
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Élection |
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Réélection |
13-14
avril 2008 |
Circonscription |
Latium
(2006-2013) |
Législature |
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Groupe politique |
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Présidente du groupe Frères d'Italie |
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Législature |
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Prédécesseur |
Groupe créé |
Successeur |
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Ministre pour la Jeunesse |
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Président du Conseil |
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Gouvernement |
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Prédécesseur |
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Successeur |
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Vice-présidente de la Chambre des députés |
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Président |
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Législature |
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Biographie |
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Date de naissance |
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Lieu de naissance |
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Nationalité |
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Parti politique |
MSI
(1992-1995) |
Profession |
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Religion |
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Résidence |
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Giorgia Meloni (prononcé en italien : /ˈdʒordʒa meˈloːni/), née le 15 janvier 1977 à Rome, est une femme d'État italienne.
Membre du Mouvement social italien, de l’Alliance nationale puis du Peuple de la liberté, elle est députée depuis 2006 et ministre pour la Jeunesse dans le quatrième gouvernement conduit par Silvio Berlusconi (2008-2011).
En 2014, elle fonde le parti d'extrême droite et national-conservateur Frères d'Italie (FdI)1,2,3, qu'elle préside depuis. En 2020, alors que son exposition médiatique s’accroît et que sa formation connaît une forte hausse dans les intentions de vote, elle est élue présidente du Parti des conservateurs et réformistes européens.
Membre de la coalition de centre droit, son parti arrive largement en tête des élections législatives de 2022. Un mois plus tard, elle devient la première femme à accéder à la présidence du Conseil des ministres italien.
Situation personnelle
Naissance et famille
Giorgia Meloni naît le 15 janvier 1977 à Rome4. Elle est issue d'une famille aisée résidant dans le nord de Rome. Au moment de sa naissance, son père Francesco Meloni, originaire de Cagliari en Sardaigne, est expert-comptable et présumé communiste5, alors que sa mère, Anna Paratore, originaire de la province de Messine en Sicile, est de droite et femme au foyer6.
Enfance et formation
Après qu’elle a mis le feu à l’appartement familial à l’âge de 3 ans en jouant avec sa sœur avec des bougies et des allumettes6, les Meloni déménagent dans le quartier populaire de la Garbatella, au sud de la capitale. Lorsqu’elle a 12 ans, son père quitte le domicile familial pour ouvrir un commerce aux îles Canaries. Il a été condamné par la justice espagnole pour trafic de drogue en 1995. À la suite de ces événements, elle lui tient rigueur et refuse de le revoir jusqu'à son décès7. L'homme politique Maurizio Gasparri confie au sujet de la relation avec son père : « Elle n’en parle jamais. Je crois qu’elle a été profondément blessée et qu’elle s’est repliée sur elle-même avant de trouver une nouvelle dimension avec la politique6. »
Diplômée d'un baccalauréat en langues, elle est journaliste de profession8. Elle a travaillé de 2004 à 2006 pour le journal Secolo d'Italia9. Elle sait ainsi parler, en plus de sa langue natale, français et anglais.
Elle a une fille avec son compagnon, Andrea Giambruno10.
Parcours politique
Débuts militants
Giorgia Meloni en 2006.
Giorgia Meloni s'engage en politique en 1992, à 15 ans, révoltée par l’assassinat des juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino en Sicile. Elle fonde la coordination étudiante Gli Antenati (« Les Anciens ») et milite au sein de l’organisation étudiante de droite Azione studentesca (« Action étudiante »), qu'elle finit par diriger11. En parallèle, elle adhère au Front de la jeunesse du Mouvement social italien (MSI), considéré comme l’héritier du Parti national fasciste de Benito Mussolini12.
Trois ans plus tard, en 1995, elle devient responsable nationale de l'action étudiante de l'Alliance nationale (AN) de Gianfranco Fini, qui a succédé au MSI. En 1998, elle décide de s’engager davantage en politique, notamment au sein du Front de la jeunesse d’AN, avec comme mentor l’élu Fabio Rampelli6. À l'issue des élections de 1998, à l'âge de 21 ans, elle est élue conseillère de la province de Rome.
En 2004, elle est élue présidente d'Azione Giovani, le mouvement de jeunesse de l'Alliance nationale, lors du congrès de cette organisation qui se tient à Viterbo.
Vice-présidente de la Chambre des députés
En 2006, à 29 ans, elle est élue députée dans le Latium lors des élections parlementaires11. Par la suite, elle devient vice-présidente de la Chambre des députés auprès de Fausto Bertinotti : elle est alors la plus jeune personnalité à occuper cette fonction6, qu’elle exerce jusqu’à la dissolution des chambres au début de l'année 200813.
Parmi les membres de l'Alliance nationale, elle est la titulaire de la plus haute charge institutionnelle au cours de la XVe législature, que le parti passe dans l'opposition au gouvernement Prodi après la courte défaite de la coalition de centre droit.[style à revoir]
Ministre pour la Jeunesse
Réélue députée lors du scrutin de 2008, elle est nommée ministre pour la Jeunesse dans le quatrième gouvernement dirigé par Silvio Berlusconi. Âgée de 31 ans lors de son entrée au gouvernement, elle est la plus jeune ministre de l'histoire italienne12,b.
Elle combat le « caractère factieux des livres d'école », trop à gauche selon elle14. Elle se déclare également favorable au boycott par les athlètes italiens des Jeux olympiques de Pékin de 2008.
En 2009, l’Alliance nationale de Gianfranco Fini fusionne avec Forza Italia, parti présidé par Silvio Berlusconi, au sein du Peuple de la liberté (PdL). Giorgia Meloni rejoint la nouvelle formation, dont elle devient présidente de l’organisation de jeunesse, Giovane Italia, quittant le parti en 201211.
Elle reste ministre jusqu’en novembre 2011, lorsque la fin du gouvernement Berlusconi est précipitée par le rejet du budget par la Chambre des députés.
Lancement et présidence de Frères d'Italie
Giorgia Meloni et Guido Crosetto, coordinateur de Frères d'Italie, en 2014.
Après l'annonce de l'annulation des élections primaires du parti, en décembre 2012, Giorgia Meloni quitte le PdL et crée aux côtés de deux anciens membres du gouvernement, Ignazio la Russa et Guido Crosetto, une nouvelle organisation, Frères d'Italie - Centre-droit national. Le 8 mars 2014, elle est élue présidente du parti, rebaptisé Frères d'Italie - Alliance nationale, reprenant également dans son logo la flamme tricolore de l’ancienne formation6. En 2017, le parti abandonne dans son nom sa référence à l’Alliance nationale.
Giorgia Meloni est réélue députée, en Lombardie, sur les listes de son nouveau parti lors des élections parlementaires de 2013. Alors qu’elle est tête de liste Frères d'Italie dans toutes les circonscriptions du pays aux élections européennes de 2014, le parti obtient 3,7 % des voix, échouant à franchir le seuil des 4 % lui permettant d'obtenir des élus.
Le 16 mars 2016, alors qu'elle est enceinte, elle annonce sa candidature au poste de maire de Rome. Au sujet de sa grossesse et en réponse aux attaques dont elle est l'objet, en particulier de la part de son ancien allié Silvio Berlusconi, qui affirme qu'elle ne pourrait pas assumer les responsabilités qui sont celles du maire de la capitale tout en élevant un enfant, elle déclare : « Dans une ville qui a comme symbole une louve qui allaite des jumeaux, cela ne sera pas un problème. » Elle arrive troisième à l'issue du premier tour de l'élection, avec 20,62 % des voix15. Elle est néanmoins élue au conseil communal, où elle siège ensuite.
Affirmation nationale et médiatique
En vue des élections parlementaires de 2018, dans le cadre de la coalition de centre droit, elle s'allie avec la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi. Au cours de la campagne, elle se rend à Budapest, où elle est reçue par le Premier ministre Viktor Orbán. À l’issue du scrutin, elle est reconduite à la Chambre des députés (circonscription Latium-2 – Latina), tandis que son parti sort renforcé, avec trente-deux députés et dix-huit sénateurs élus, contre douze députés et trois sénateurs à la fin de la législature précédente.
Giorgia Meloni au côté de ses alliés de la coalition de centre droit aux élections parlementaires de 2018, Matteo Salvini et Silvio Berlusconi.
Elle gagne ensuite en visibilité médiatique et s’affirme sur les réseaux sociaux. En 2019, son parti progresse significativement dans les intentions de vote et dépasse Forza Italia de Silvio Berlusconi, pourtant arrivé dix points devant Frères d’Italie aux élections parlementaires de l’année précédente16. Aux élections européennes de mai 2019, son parti enregistre un score de 6,4 % des suffrages et obtient sept élus au Parlement européen17. À l’étranger, elle prononce la même année une allocution au Congrès des conservateurs américains (CPAC), où interviennent également la Française Marion Maréchal et le Britannique Nigel Farage18. Seule personnalité italienne à être conviée au National Prayer Breakfast, qui se tient à Washington, D.C. en présence du président américain Donald Trump, elle critique le gouvernement italien, en particulier sa bienveillance supposée envers la gauche au pouvoir au Venezuela, où vit une importante communauté italienne19.
À la fin de l’année 2019, Frères d’Italie passent la barre des 10 % d'intentions de vote au niveau national20,21. À l’occasion des élections régionales d'octobre 2019 en Ombrie, son parti devance pour la première fois lors d'un scrutin le Mouvement 5 étoiles (M5S) et remporte l’élection avec la coalition de centre droit22. Par ailleurs, son parti est le seul à progresser en voix par rapport aux élections européennes lors des élections régionales de janvier 2020 en Émilie-Romagne et en Calabre19,23.
Bénéficiant d'une image d’authenticité et de son talent oratoire, elle devance alors en opinions favorables Matteo Salvini, par rapport auquel elle se qualifie « plus à droite », et se voit parfois présentée comme une concurrente de celui-ci pour la direction de la coalition de centre droit6,19. À partir de la fin de l’année 2020, elle devient la dirigeante préférée des Italiens, devançant le président du Conseil, Giuseppe Conte24. L’universitaire française Anaïs Voy-Gillis indique à ce sujet : « Bien que son parti se veuille l'héritier du MSI, le mouvement néo-fasciste italien, l'image qu'elle renvoie est différente de celle renvoyée par Salvini, qui apparaît comme un personnage outrancier dans son discours et dans son style politique. […] [Au Parlement européen également], les Conservateurs ont un discours moins radical tout en étant très fermes sur l'immigration. Il y a dans le groupe une volonté forte de pousser à une réforme de l'Europe et de la zone euro, mais qui est plus nuancée que dans le groupe Identité et démocratie25. »
Le 28 septembre 2020, elle est élue présidente du Parti des conservateurs et réformistes européens (ECR Party), succédant au Tchèque Jan Zahradil. Elle devient ainsi la première personnalité italienne à la tête d'un parti politique européen26.
À la suite de la chute du second gouvernement Conte au début de l’année 2021, durant la pandémie de Covid-19, elle refuse d’apporter son soutien à Mario Draghi pour la présidence du Conseil. Elle se différencie ainsi des autres partis du Parlement, y compris de ses alliés de la Ligue et de Forza Italia, qui entrent au gouvernement. Pour justifier sa décision de rester dans l’opposition, Giorgia Meloni avance son refus de siéger au côté de la gauche, ses désaccords avec l’ancien président de la Banque centrale européenne et son souhait d’élections parlementaires anticipées, qui étaient jusque-là réclamées par l’ensemble de la coalition de centre droit. Elle précise que son parti reste au sein de cette dernière27,28,29.
Principale figure de l'opposition parlementaire, elle combat en particulier les mesures sanitaires prises par le gouvernement. Son profil contestataire lui vaut notamment de réussir à s'implanter significativement dans le sud du pays. En hausse dans les sondages, elle modère sa critique de l'Union européenne et quelques positions anti-migrants30. En mai 2022, la publication de ses mémoires est « l'ouvrage de non fiction le plus vendu de la période » en Italie31. Elle progresse lors des élections locales de juin de la même année, se retrouvant dans les sondages en tête des partis de droite11.
Élection parlementaires anticipées de 2022
Lors des élections parlementaires anticipées de 2022, Giorgia Meloni conduit son parti au sein d'une coalisation des droites qui regroupe principalement la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi. Pendant la campagne, les sondages donnent constamment cette alliance vainqueur des élections32.
Le 25 septembre 2022, Frères d'Italie arrive en tête du scrutin, avec 26 % des suffrages, loin devant ses alliés de la Ligue (9 %) et de Forza Italia (8 %), le parti de Salvini réalisant une contre-performance y compris dans ses fiefs d’Italie du Nord. Giorgia Meloni est réélu députée avec 51,5 % des voix lors de l’unique tour de scrutin (circonscription Abruzzes – L'Aquila).
La coalition de centre droit (44 %) ayant largement devancé la coalition de centre gauche (26 %) et le Mouvement 5 étoiles (15 %) et ayant obtenu la majorité absolue dans les deux chambres du Parlement, Giorgia Meloni est la personne la plus susceptible de succéder à Mario Draghi à la présidence du Conseil des ministres.
Présidente du Conseil des ministres
Giorgia Meloni devient la première femme à accéder à la présidence du Conseil des ministres33. Le 21 octobre 2022, elle est chargée de former un gouvernement par le président de la République Sergio Mattarella. Elle annonce la composition de son futur gouvernement dans la foulée. Elle est assermentée avec l'ensemble de ses ministres, le lendemain, au palais du Quirinal, devenant la première femme à prendre la direction du gouvernement italien34. Le 23 octobre, elle reçoit à Rome le président français Emmanuel Macron, premier chef d’État européen qu’elle rencontre depuis son assermentation. La rencontre a été qualifiée de « franche et exigeante »35.
Prises de position
Fascisme
Giorgia Meloni en 2014, devant le symbole de son parti, la flamme du Mouvement social italien.
Se présentant comme « une femme, une mère, chrétienne »36, elle défend une vision « sociale, nationale et populaire »19. Bien qu'elle affirme ne pas être post-fasciste, elle a tenu par le passé plusieurs déclarations favorables à Benito Mussolini : en 1996, à 19 ans, elle affirme ainsi à une équipe de Soir 3 que Mussolini a été « un bon politicien », le définissant même comme le « meilleur politicien des 50 dernières années »37. Dans cette même interview, elle dit penser que Mussolini est « une personnalité complexe à considérer dans son contexte historique »38. Encore en 2022, des membres de son parti mobilisent ouvertement la référence au fascisme, ce qui vaut à Frères d'Italie d'être classé dans la lignée de cette idéologie par des politologues et médias39, et la flamme fasciste (reprise au Movimento sociale italiano, héritier direct du parti fasciste de Mussolini40) figure toujours comme symbole de son parti.
L’Américain Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, la qualifie de « visage rationnel du populisme de droite »6. Présentée comme « l'étoile montante de l'extrême droite italienne »41 en raison de ses positions conservatrices et de sa personnalité42, elle est parfois comparée à la femme politique française Marion Maréchal6.
Selon le sociologue Ugo Palheta, si Giorgia Meloni ne reprend pas ouvertement à son compte l'antisémitisme qui caractérisait le fascisme mussolinien, « la rhétorique employée aujourd'hui par Giorgia Meloni vis-à-vis des minorités autres que la minorité juive, comme les roms, les musulmans ou les immigrés, n'a rien à envier à l'antisémitisme de l'entre-deux-guerres »43. Giorgia Meloni reprendrait la théorie « néo-fasciste » du « grand remplacement », théorie qui, selon lui, interprète toute thématique « à travers le prisme de l'omniprésence des immigrés et des minorités »43.
En 2022, quelques jours avant son investiture en tant que première ministre, elle dénonce, à propos de la rafle du ghetto de Rome du 16 octobre 1943, « la déportation vile et inhumaine de Juifs romains aux mains de la fureur nazie-fasciste : femmes, hommes et enfants ont été arrachés à la vie, maison par maison »44,45.
Économie
Sur le plan économique, partisane d’un interventionnisme modéré, elle souhaite la fin du revenu de citoyenneté mis en place par le premier gouvernement Conte, et prône des mesures en faveur de l’emploi et du logement qui seraient réservées aux Italiens6.
Immigration
En matière d’immigration, elle dénonce « l’islamisation » de l’Europe, se prononce pour la fermeture des ports afin d’empêcher les navires d’ONG de débarquer des migrants, et propose une multiplication des centres de surveillance et des expulsions. En août 2019, alors que l'arrivée du navire de l'ONG Proactiva Open Arms avec 147 migrants à bord cristallise les désaccords entre les partis politiques italiens, elle propose de créer un blocus naval qui empêcherait l'embarquement des migrants depuis la Libye ou la Tunisie ; selon une étude réalisée pour le quotidien Il Giornale, 51 % des Italiens sont favorables à cette idée46.
Institutions
S'agissant des questions institutionnelles, Giorgia Meloni prône l'élection du président de la République au suffrage universel, l'abolition des nominations de sénateurs à vie et l'inscription d'un plafond pour les impôts dans la Constitution.[réf. nécessaire]
Sujets sociétaux
Favorable au modèle familial traditionnel et catholique, elle milite contre le mariage homosexuel et l’adoption homoparentale. Elle utilise notamment l’argument selon lequel elle aurait souffert d’avoir grandi sans son père, élevée par sa mère seule6,19.
Elle affiche à plusieurs reprises son opposition à l'avortement, qu'elle présente comme « une défaite »47. Lors de sa campagne de 2022, elle déclare que Frères d'Italie a l'intention de soutenir la maternité et de mettre en place des politiques de prévention pour offrir une alternative aux femmes qui envisagent un avortement pour des raisons économiques48. En 2022, Vanity Fair indique ainsi que « malgré ses idées nationalistes, Giorgia Meloni [...] ne compte pas revenir sur le droit à l'avortement »31.
Politique européenne et étrangère
Giorgia Meloni lors de la Conservative Political Action Conference (CPAC) de 2022.
Qualifiée d’eurosceptique, Giorgia Meloni déclare défendre la vision confédérale du général de Gaulle, et ne réclame pas la sortie de l’Italie de l’Union européenne ou de l’euro, déclarant qu’« il y a une gamme infinie de positions possibles entre la décision de sortir de l’Union et la totale soumission aux intérêts français et allemands ». Elle critique une politique ayant mis à mal les économies de plusieurs États membres, et prône la défense de la souveraineté des pays de l’UE au niveau économique, sécuritaire et migratoire19.
Giorgia Meloni a voté en faveur de l'intervention militaire de 2011 en Libye ; en 2019, elle a toutefois critiqué la justification française de l'intervention, affirmant que c'était à cause de l'opposition de Mouammar Kadhafi, chef d'État nationaliste, au franc CFA49. Elle dénonce également le franc CFA, monnaie qu’elle qualifie de « coloniale »50.
Après avoir tenu des propos louangeurs sur la Russie de Vladimir Poutine — déclarant notamment qu'elle « fait partie du système de valeurs européennes, elle défend l’identité chrétienne et combat le fondamentalisme islamique » —, elle soutient la décision du gouvernement Draghi de fournir des armes défensives à l’Ukraine envahie par la Russie et assume, selon Mediapart, « un atlantisme sans nuance »12,51. Lors de la guerre en Ukraine, elle soutient Kiev, à la différence de Matteo Salvini11. Dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube en août 2022, elle se déclare proche d'autres partis conservateurs de pays développés comme le Parti conservateur britannique, le Parti républicain américain ou encore le Likoud israélien52.
Historique électoral
Synthèse
Élections |
Année |
Circonscription |
Parti |
% |
Issue |
|
---|---|---|---|---|---|---|
Élue |
||||||
41,0 |
||||||
51,5 |
Détail
2006-2013
Lors des élections législatives de 2006, 2008 et 2013, Giorgia Meloni n’est pas élue sur son nom propre mais dans le cadre d’un système de représentation proportionnelle à liste bloquée.
2018
Candidat |
Coalition |
Voix |
% |
|
---|---|---|---|---|
Giorgia Meloni |
70 268 |
41,00 |
||
Leone Martellucci |
62 563 |
36,50 |
||
Federico Fauttilli |
26 293 |
15,34 |
||
Autres |
12 269 |
7,16 |
||
Total |
171 393 |
100,00 |
2022
Candidat |
Coalition |
Voix |
% |
|
---|---|---|---|---|
Giorgia Meloni |
104 823 |
51,49 |
||
Rita Innocenzi |
42 630 |
20,94 |
||
Attilio D’Andrea |
33 132 |
16,27 |
||
Autres |
22 998 |
11,30 |
||
Total |
203 583 |
100,00 |
Ouvrage
(it) Giorgia Meloni, Io sono Giorgia. Le mie radici, le mie idee, Rizzoli, 2021, 326 p. (ISBN 978-8817154680).
Distinctions
Elle est identifiée par le Time comme faisant partie des vingt personnalités qui « pourraient changer le monde en 2020 »53.
En 2021, le média Politico la classe parmi les 28 personnalités européennes les plus puissantes d'Europe, à la troisième place de la catégorie « Disrupteurs »54.
Notes et références
Notes
Son ascension ministérielle est aussi fulgurante que celle du comte Ciano, nommé ministre au même âge par Mussolini.
Élue dans le cadre d’un système de représentation proportionnelle à liste bloquée.
Références
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.
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« Italie - Drogue, prison, abandon : ce terrible secret de famille que cache la future Première ministre, Giorgia Meloni » [archive], sur lindependant.fr, 30 septembre 2022 (consulté le 30 septembre 2022).
(it) « Giorgia Meloni » [archive], sur storia.camera.it (consulté le 16 février 2021).
(it) « Ginevra, “sorellina d’Italia”: è nata la bambina di Giorgia Meloni » [archive], sur corriere.it, 16 septembre 2016 (consulté le 25 mars 2020).
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« Luigi Di Maio, Matteo Salvini, Giorgia Meloni : qui pour diriger l'Italie ? » [archive], sur linternaute.com, 5 mars 2018 (consulté le 3 mars 2020).
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« Résultats européennes 2019 : le parti d'extrême droite La Ligue l'emporte en Italie, le Parti démocrate arrive deuxième » [archive], sur francetvinfo.fr, 27 mai 2019 (consulté le 1er août 2019).
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« La post-fasciste Giorgia Meloni nommée Première ministre d’Italie un mois après sa victoire aux législatives » [archive], sur www.nouvelobs.com, 21 octobre 2022 (consulté le 21 octobre 2022).
« Italie : « Je jure d’être fidèle à la République », le serment de Giorgia Meloni et son gouvernement d’extrême droite », Sud-Ouest, 22 octobre 2022 (lire en ligne [archive], consulté le 22 octobre 2022).
« A Rome, une première rencontre en catimini entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni », Le Monde.fr, 24 octobre 2022 (lire en ligne [archive], consulté le 24 octobre 2022).
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(de) tagesschau.de, « Rechte Partei in Italien: Wenn Mussolini kein Tabu mehr ist » [archive], sur tagesschau.de (consulté le 29 août 2022).
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Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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