La mort de Robert Boulin, ou la vérité introuvable
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2 mars 2015 — Podcast La mort de Robert Boulin, ou la vérité introuvable. Partager ... Robert Boulin n'aurait pas supporté ces suspicions.
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ancien ministre du travail de Valéry Giscard d'Estaing, mort en 1979 dans des circonstances mystérieuses. Dernières publications sur Robert Boulin.
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25 nov. 2019 — PODCAST. « Minute Papillon ! » : L'affaire Robert Boulin et ses mystères, 40 ans après, par notre journaliste « Justice ».
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Affaire Robert Boulin : sa fille dénonce un «enterrement» de l ...
il y a 3 jours — La fille de Robert Boulin, ministre retrouvé mort dans un étang en 1979, a critiqué jeudi à Paris avec son avocate l'«enterrement» de ...
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LeFigaro.fr
Affaire Robert Boulin : sa fille dénonce un «enterrement» de l'enquête ouverte en 2015
Par Le Figaro avec AFP
Publié le 28/10/2021 à 13:27, Mis à jour le 28/10/2021 à 14:32
L'avocate y voit un «déni de justice» dans une affaire très sensible. Proxima Studio / stock.adobe.com
La fille de Robert Boulin, ministre retrouvé mort dans un étang en 1979, a critiqué jeudi à Paris avec son avocate l'«enterrement» de l'information judiciaire ouverte en 2015 pour éclaircir les causes de ce décès suspect. Marie Dosé, conseil de Fabienne Boulin-Burgeat, a dénoncé lors d'une conférence de presse, le refus, en septembre, par le juge d'instruction de 24 actes - des demandes d'auditions de témoins notamment - qu'elle avait demandés comme avocate de partie civile, et a fait appel de ces refus devant la cour d'appel de Versailles.
L'avocate y voit un «déni de justice» dans une affaire très sensible, dans laquelle avec sa cliente, elle, assigne également l'État pour «faute lourde» face au «manque d'avancées» dans l'enquête. La décision du juge «sonne le glas d'une véritable quête judiciaire de la manifestation de la vérité», s'est indignée Me Dosé, y voyant une «ordonnance de non-lieu déguisée» de l'information judiciaire ouverte en 2015 à Versailles. «On frôle l'absurde», dit-elle citant l'une des justifications du juge, qui refuse l'audition d'un témoin car celui-ci ne porterait que sur les circonstances de la découverte du corps du ministre, le 30 octobre 1979 dans un étang de la forêt de Rambouillet.
On protège des assassins»
«Ce magistrat considère que tout ce qui peut éclairer la manifestation de la vérité après le meurtre n'éclairera pas le meurtre,» s'indigne l'avocate. Elle signale également qu'une nouvelle magistrate, saisie en septembre, a également refusé une audition de témoin. «J'ai honte pour la justice de mon pays», a déclaré Fabienne Boulin-Burgeat. «Ils ont toujours joué la pendule» face à des témoins des faits aujourd'hui âgés ou décédés. «On protège des assassins», insiste-t-elle. Officiellement, son père, le ministre du Travail de Valéry Giscard d'Estaing, 59 ans, s'est suicidé après avoir absorbé des barbituriques.
À lire aussiMort de Robert Boulin: la fille de l'ancien ministre va organiser une reconstitution
Une première enquête ouverte sur plainte de la famille s'était conclue par un non-lieu en 1991, avant qu'une autre enquête soit ouverte en 2015 pour «enlèvement» et «assassinat», à la suite d'une plainte de Mme Boulin-Burgeat, convaincue qu'il s'agissait d'un assassinat politique et que le ministre a été tué parce qu'il détenait des informations sur un financement occulte de sa famille politique (RPR). Dans la procédure civile visant l'État pour «faute lourde», une audience de mise en état est prévue le 17 janvier 2022, le représentant de l'État ayant demandé d'attendre l'issue de la procédure pénale pour statuer au civil, a appris l'AFP de source judiciaire.
À VOIR AUSSI - C'était le 10 septembre 2015 : la justice rouvre le dossier de la mort de R. Boulin, 36 ans après
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Sujet
61 commentaires
Pericles147
le 30/10/2021 à 10:35
Voilà
une affaire qui démontre que l’indépendance de la Justice n’est
pas la solution puisque on constate que notre Justice n’a comme
préoccupation que de se défendre elle-même coûte que coûte et
de défendre l’indéfendable.
Le peuple n’est pas d’accord
avec cette justice-là et n’en veut pas.
Il faut absolument
que la Justice rende des compte, soit sanctionnée et réformée.
Non
au pouvoir absolu des juges.
HuTer
le 28/10/2021 à 18:27
Si cette
femme pouvait cesser de faire gaspiller l'argent public...
Pour
son problème, il y a des psy.
Etienne Roger
le 28/10/2021 à 18:09
L'affaire Boulin est une énigme de notre histoire. Il semble qu'il ait fait part de son intention de se suicider mais rien ne prouve qu'il soit passé à l'acte, seul. Il y a des indices qui laisseraient penser à un passage à tabac, voir une exécution. En faisant un roman on pourrait par exemple imaginer que sa lettre annonçant son intention suicidaire ait suffisamment effrayé quelqu'un qui aurait voulu s'assurer qu'il n'a pas révélé certains secrets.
Mort de Robert Boulin: demande de la levée du secret défense
Par Le Figaro.fr avec AFP
Publié le 24/02/2017 à 12:51, Mis à jour le 24/02/2017 à 13:51
Le juge chargé de l'enquête sur la mort du ministre Robert Boulin, dont le corps avait été retrouvé en 1979 dans la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines, a demandé la déclassification de documents "secret défense", selon une source proche du dossier aujourd'hui. Sa popularité avait à l'époque nourri des rumeurs qui le désignaient comme "premier ministrable" de Valéry Giscard d'Estaing.
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Les demandes ont été ordonnées en décembre 2016 par le juge d'instruction, à la suite d'une demande formulée en juin dernier par la fille du ministre, Fabienne Boulin Burgeat,selon cette même source. La Commission consultative du secret de la Défense nationale doit désormais rendre un avis sur les déclassifications demandées, avant une décision finale du ministre de l'Intérieur.
Thèse officielle
En 2013, alors simple député PS, Bruno Le Roux avait demandé à Jean-Marc Ayrault la réouverture de l'enquête sur la mort de l'ancien ministre. Le corps de Robert Boulin avait été retrouvé le 30 octobre au matin, dans 50 cm d'eau dans l'étang du Rompu à Saint-Léger-en-Yvelines. Officiellement, il se serait suicidé après avoir absorbé des barbituriques.
La veille, en quittant le ministère de Travail, il avait déposé des dossiers confidentiels dans son appartement de Neuilly-sur-Seine puis était parti pour une destination inconnue. Après un non-lieu rendu en 1991, une nouvelle instruction pour "arrestation, enlèvement et séquestration suivi de mort ou assassinat" a été ouverte en août 2015, à la suite d'une plainte de Mme Boulin-Burgeat. Elle a toujours soutenu qu'il s'agissait d'un assassinat politique et non d'un suicide.
LIRE AUSSI:
» Mort de Robert Boulin : «Aujourd'hui, il y a des personnes qui peuvent parler»
» Affaire Boulin : deux nouveaux témoignages contredisent la thèse du suicide
37 commentaires
claude.peninque303
le 28/10/2021 à 14:23
Mon vieil ami Robert, fils d'une femme de ménage, honnête au-delà de toute expression n'a pas supporté sa mise en cause dans des affaires privées, par des magistrats qui doivent avoir des problèmes de conscience. Il est mort pratiquement pauvre...
34523840001
le 30/10/2019 à 16:36
Comme pour Beregovoy suicidé d'une balle sur le dessus dela tête ,le medecin légiste attend toujours le corps .....
yogi l ours
le 24/02/2017 à 19:54
pendant qu une nouvelle affaire sera , elle , protégée par le secret-défonce ?
Affaire Boulin : deux nouveaux témoignages contredisent la thèse du suicide
Par Amaury Perrachon
Publié le 08/06/2016 à 16:51, Mis à jour le 09/06/2016 à 15:51
Robert Boulin, ministre de Raymond Barre, avait été retrouvé mort dans un étang des Yvelines en octobre 1979. MARCEL BINH/AFP
VIDÉO - Deux témoins ont été entendus dans cette affaire réouverte en septembre 2015. L'un d'eux n'avait jamais été entendu lors de l'enquête initiale sur la mort du ministre du Travail de Raymond Barre en octobre 1979. La famille de Robert Boulin veut elle «balayer la thèse du suicide».
Depuis septembre et à la suite d'une nouvelle plainte contre X de la famille Boulin, le parquet de Versailles a ouvert une information judiciaire pour «arrestation, enlèvement et séquestrations suivis de mort ou assassinat». Plus de 36 ans après le décès du député-maire de Libourne, la juge en charge du dossier sur la mort du ministre Robert Boulin, dont le corps avait été retrouvé en 1979 dans la forêt de Rambouillet, a entendu deux témoins qui remettent en cause la thèse du suicide, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
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«L'un de ces témoins, médecin urgentiste qui s'est rendu sur les lieux en premier, a indiqué à la juge que la position du corps n'était pas celle d'une personne noyée par suicide», a expliqué une source proche du dossier à l'Agence France Presse, confirmant une information du journaliste Benoît Collombat, publiée sur France Inter. Ce médecin, aujourd'hui septuagénaire, a constaté que le corps «n'était pas à plat, mais plutôt agenouillé, et qu'il présentait des traces dans le dos pouvant correspondre à celles de coups».
Interrogée par Le Figaro sur les nombreuses années de silence de ce témoin-clé, Me Marie Rosé, l'avocat de la fille de Robert Boulin, explique qu'«on ne peut pas comparer des époques totalement différentes». «En 1979, un professionnel à qui on fait comprendre qu'il ne doit pas se prononcer et à qui on demande de quitter les lieux n'a pas son mot à dire. On n'avait pas la même liberté de ton qu'aujourd'hui. Il avait ensuite été établi par les médecins légistes qu'on avait affaire à un suicide, qu'avait-il à ajouter? Aujourd'hui, il décrit ce qu'il a vu mais il ne faut pas oublier qu'il n'a jamais fait de constatation sur le corps», indique le conseil, qui ajoute: «Il est établi que ce médecin était de garde ce jour-là, il n'y a pas de doute là-dessus».
Deux hommes dans la voiture de Robert Boulin quelques heures avant sa mort
Pour Benoît Collombat, le journaliste de France Inter qui s'est spécialisé sur l'affaire Boulin depuis plus de dix ans, «l'enquête effectuée en 1979 a été tronquée, orientée immédiatement sur le suicide, sans explorer réellement l'hypothèse de l'homicide». «Par ailleurs, étant donné le caractère sensible de cette affaire, il n'est pas surprenant que certains témoins ne soient pas sortis de l'ombre par la suite. Il n'y a que des coups à prendre dans cette affaire. Maintenant qu'une enquête est rouverte, ces témoins peuvent désormais dirent ce qu'ils savent», poursuit le journaliste interrogé par Le Figaro.
Un deuxième témoin, entendu cet hiver par la juge d'instruction versaillaise, a par ailleurs indiqué avoir croisé Robert Boulin le jour de sa mort, le 29 octobre 1979, à bord d'une Peugeot. «Quelques heures avant sa mort, Robert Boulin n'était pas seul dans son véhicule mais accompagné de deux inconnus, dont l'un conduisait. Ces deux personnes ne se sont jamais manifestées auprès de la justice. Robert Boulin n'avait pas de rendez-vous prévu», explique Me Marie Dosé, l'avocat de Fabienne Boulin-Burgeat.
«Ce témoin, dont on ne peut révéler l'identité, occupait des fonctions qui laissent à penser qu'il ne peut affabuler», commente l'avocate, qui estime par ailleurs que l'enquête de la juge versaillaise va «dans le bon sens». «On est véritablement là face à une indépendance de la justice, que nous n'avions pas connu jusqu'alors. Il y a des avantages à ce que le temps soit passé, la liberté de témoigner», explique Me Marie Dosé.
«La thèse du suicide ne tient matériellement plus»
Selon Benoît Collombat, l'auteur de Un homme à abattre: Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, «la noyade dans un étang n'a jamais été prouvée scientifiquement». Le grand reporter de France Inter assure que «de nombreux éléments médico-légaux et témoignages indiquent que le ministre a été frappé et que son corps a été déplacé. La thèse du suicide par noyade dans 50 centimètres d'eau ne tient matériellement plus».
Il juge par ailleurs «très étranges» les lettres attribuées à Robert Boulin et expliquant son suicide proche. «Ce sont des photocopies, avec quelques mentions manuscrites, mais de nombreuses personnes dans l'entourage de Boulin imitaient sa signature. En fait, ces courriers s'apparentent plus à des écrits authentiques transformés en “lettres de suicide”. Il s'agit d'un long plaidoyer dans lequel Boulin se défend de toute malversation dans une pseudo affaire immobilière dont il est accusée… avec un paragraphe «suicidaire» détaché, au début et à la fin de la lettre», note le journaliste.
« L'ancien résistant Boulin menace de dévoiler certains dossiers »
Benoît Collombat, auteur de Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin
Passionné par l'affaire, Benoît Collombat revient sur les raisons pour lesquelles le ministre du Travail pouvait être une cible. «Boulin est la victime d'un escroc, rattrapé par la justice, qui essaye de l'entraîner dans sa chute. Une affaire instrumentalisée par le RPR pour tenter de déstabiliser le ministre, pressenti pour succéder à Raymond Barre à Matignon. Pour être entendu par le juge Van Ruymbeke qui instruit cette “affaire” de terrain, Boulin doit obtenir une autorisation du conseil des ministres qu'on ne veut pas lui accorder, comme me l'a confirmé Raymond Barre. Boulin songe même à démissionner. Face à ce qu'il considère comme une manœuvre politique de son propre camp, l'ancien résistant Boulin menace de dévoiler certains dossiers sur le financement politique du RPR, la Françafrique et le Gabon», raconte le spécialiste.
Après un non-lieu rendu en 1991, une nouvelle instruction a été ouverte en septembre, à la suite d'une plainte de Fabienne Boulin-Burgeat, la fille du ministre. Elle a toujours soutenu qu'il s'agissait d'un assassinat politique et non d'un suicide. «Nous gardons espoir que cette instruction permette d'écarter, judiciairement et historiquement, la thèse du suicide», a indiqué son avocate, qui a demandé de nouveaux actes d'instruction, dont la déclassification de documents.
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Il y a 36 ans mourait Robert Boulin
Par Julien Licourt
Publié le 30/10/2015 à 16:31, Mis à jour le 30/10/2015 à 17:57
Robert Boulin. Monier/mention obligatoire©Louis Moni
VIDÉO- Le 30 octobre 1979, on découvrait le corps sans vie du ministre du Travail. D'abord présentée comme un suicide, de nombreux éléments accréditent aujourd'hui la thèse de l'assassinat politique pour expliquer sa disparition. Le Figaro fait le point sur l'enquête.
La mort de Robert Boulin revient régulièrement troubler la vie politique française. Au rythme des anniversaires de sa disparition, chaque automne. Ou lorsque la justice doit à nouveau se pencher sur une affaire qu'elle avait (trop) vite refermée. Ce 30 octobre, les deux phénomènes se conjuguent, puisque 36 ans après, une information judiciaire vient d'être ouverte pour enlèvement et assassinat. Retour sur les éléments essentiels d'une affaire hors du commun.
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• La disparition d'un ministre
Le corps sans vie de Robert Boulin est découvert, officiellement, le 30 octobre 1979 au matin. À quelques mètres de la berge d'un étang, à quatre pattes, dans à peine 50 centimètres d'eau. Le ministre a été victime, dans les jours qui ont précédé, d'une virulente campagne de presse. On l'accuse d'une acquisition douteuse de terrain, à Ramatuelle, dans le Var. Boulin se défend, clame son innocence.
Après la découverte de son corps, on attribue sa mort à un suicide. Un geste que le contexte difficile qu'il traversait pourrait expliquer. Le ministre aurait absorbé du valium, un anxiolytique, avant de se noyer. Une thèse confirmée par plusieurs lettres qu'il aurait postées à ses proches la veille de sa mort. Au départ, même sa famille en est convaincue: Robert Boulin s'est donné la mort, miné par les accusations dont il a été victime.
• Une affaire aux multiples zones d'ombre
Pourtant, certains points laissent penser qu'en réalité, le ministre du Travail aurait été victime d'un assassinat politique. Une liste de faits troublants a de quoi faire douter de la thèse officielle, loin de toute vision complotiste. Tout d'abord concernant la première autopsie du corps. Elle est bâclée. Des étapes essentielles sont omises, comme l'examen du visage, pourtant recouvert de tuméfactions, ou de certains organes du ministre. Une seconde autopsie, pratiquée plus tard, montrera pourtant que le défunt avait eu l'os maxillaire fracturé de son vivant. On découvrira également une coupure au poignet, qui laisse penser qu'il avait été ligoté. Un homme qui a aidé à sortir le corps expliquera qu'il avait l'impression d'avoir face à lui quelqu'un qui avait été tabassé. En outre, les lividités cadavériques, marbrures qui se fixent sur la peau d'un cadavre après la mort, ne correspondent pas à la position dans laquelle il a été retrouvé: le corps a sans doute été bougé après le décès.
Un certain nombre de papiers disparaissent mystérieusement, comme les archives du ministre, détruites sans que personne ne l'ait demandé, ou plusieurs dossiers, qu'il avait pris soin de ramener chez lui la veille de sa mort. Quant aux lettres envoyées, Jacques Chaban-Delmas, proche de Boulin auquel l'une des missives était adressée, affirmera que c'était un faux, grâce à un code qu'ils avaient mis en place tous les deux. Plus troublant, Benoît Collombat, auteur de Un homme à abattre: contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, affirme que le plus haut sommet de l'État a été mis au courant du décès pendant la nuit alors que le corps n'a été officiellement retrouvé qu'à 8h40.
Pour quels motifs aurait-on voulu tuer Boulin? Ce dernier était l'un des hommes pressentis pour prendre le poste de premier ministre. Des rivaux, au sein du RPR de l'époque, auraient alors sorti l'affaire de Ramatuelle pour tenter de le souiller, une tactique classique en politique. Sauf que Boulin, qui avait occupé plusieurs postes stratégiques, a menacé, pour se défendre, de sortir à son tour des dossiers sur ses rivaux.
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• L'action judiciaire
Depuis l'émergence de ces éléments, l'affaire a connu de nombreux rebondissements. Dans les années 1980, la fille de l'ancien ministre a déposé plainte pour homicide volontaire. Un non-lieu a été prononcé en 1992. Deux demandes de réouverture du dossier se solderont ensuite par un échec. En mai dernier, elle dépose une nouvelle plainte, s'appuyant sur un nouveau témoignage: une personne affirme avoir vu Robert Boulin, la veille de sa mort, dans une voiture conduite par un autre homme, avec un passager à l'arrière. En septembre dernier, une information judiciaire a été ouverte pour «arrestation, enlèvement et séquestration suivis de mort ou assassinat». L'affaire va pouvoir être reprise à zéro par un juge d'instruction indépendant. Personne ne sait si cette procédure arrivera à une conclusion différente des précédentes. Mais c'est l'une des dernières cartes de la famille Boulin.
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L'étrange disparition d'une partie du dossier Boulin
Publié le 08/06/2010 à 15:35, Mis à jour le 08/06/2010 à 15:36
Fabienne Boulin et son avocat Oliver Morice ont demandé en mars la réouverture d'une information auprès du procureur général de la cour d'appel de Paris. AFP
Alors que la famille du ministre mort en 1979 réclamait une réouverture de l'enquête et l'analyse génétique d'enveloppes contenues dans le dossier, celles-ci se sont mystérieusement volatilisées. La garde des Sceaux ordonne une enquête.
Coup de théâtre dans l'affaire Boulin. Le parquet général s'est opposé mardi à une nouvelle demande de réouverture de l'enquête sur la mort de l'ancien ministre, qui s'est selon la thèse officielle suicidé en 1979. Surtout, le procureur général a révélé à cette occasion qu'une partie des scellés judiciaires de cette affaire a tout bonnement disparu.
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C'est Fabienne Boulin, la fille du ministre disparu qui, soutenant la thèse d'un assassinat maquillé en suicide, avait formulé en mars dernier sa troisième demande de réouverture de l'enquête. A l'appui de cette requête, de nouveaux témoignages et, surtout, la possibilité d'effectuer des analyses ADN. Dans l'affaire Grégory, la justice a en effet considéré que les progrès de la recherche génétique peuvent constituer «un élément nouveau», nécessaire à la réouverture d'une l'enquête.
Dans l'affaire Robert Boulin, la famille réclamait l'expertise génétique de plusieurs courriers envoyés par le ministre, dans lesquels il annonçait son suicide. Des preuves qui s'étaient avérées déterminantes pour conclure au suicide lors de l'enquête. Mais cette thèse serait fortement ébranlée si l'analyse de la salive ayant servi à coller les timbres, comparée à celle d'une mèche de cheveux de Robert Boulin, concluait qu'il n'était pas l'expéditeur de ces fameuses lettres.
«Ça alimente la thèse du complot»
La disparition de ces preuves ne fonde pas, a toutefois précisé le procureur général, sa décision de laisser l'enquête close. «Les analyses ADN ne pourraient en aucune façon faire l'objet d'une comparaison utile, dans la mesure où jamais personne n'a été mis en cause ou hors de cause dans ce dossier », affirme-t-il dans son communiqué. Quant aux témoignages nouveaux avancés par l'avocat de la famille, il les juge «constitués de relations indirectes de propos très généraux tenus par des personnes décédées». Référence à Alexandre Sanguinetti, un proche des milieux gaullistes qui, avant de mourir en 1980, aurait déclaré à deux témoins que les commanditaires de l'assassinat étaient des personnalités politiques, dont il aurait donné les noms. Ses deux interlocuteurs se disent aujourd'hui prêts à témoigner.
Reste que la disparition des scellés est inexplicable. Et suspecte. Au nombre de huit, les lettres étaient conservées avec leurs enveloppes dans le dossier judiciaire de l'enquête. Mieux, ce dossier était de source judiciaire placé à l'abri dans un coffre-fort, comme le prévoit l'usage dans le cas de dossiers sensibles.
«C'est non seulement scandaleux mais au surplus ça alimente incontestablement les accusations d'un véritable complot pour empêcher que toute la vérité soit faite sur les circonstances de la mort de Robert Boulin», s'est insurgé Me Olivier Morice, l'avocat de Fabienne Boulin. Pour lui, pas de doute: les lettres «ont disparu parce que nous demandions des explications». L'avocat a donc immédiatement annoncé qu'il allait assigner l'Etat pour dysfonctionnement du service de la justice. Avant de déposer dans la foulée une nouvelle plainte pour assassinat.
De son côté, le ministère de la Justice a annoncé que la garde des Sceaux avait ordonné une enquête de l'Inspection générale des services judiciaires pour faire toute la lumière sur cette disparition. En attendant, le parquet général assure que «les recherches se poursuivent activement» pour retrouver les éléments manquants.
LIRE AUSSI :
» Affaire Boulin : la réouverture de l'enquête paraît inévitable
Robert Boulin : la thèse de l'assassinat relancée
Par J.B. (lefigaro.fr) Avec AFP
Publié le 27/10/2009 à 18:36, Mis à jour le 27/10/2009 à 18:37
Photo prise le 30 octobre 1979 de l'étang du Rompu au bord duquel le corps du ministre du Travail Robert Boulin a été découvert près de Saint-Léger-en-Yvelines. AFP
France Inter révèle aujourd'hui une série de témoignages, dont celui de l'ancien ministre gaulliste Jean Charbonnel, affirmant que l'ex-ministre de Giscard aurait été tué. Sa fille veut rouvrir l'enquête.
Trente ans après les faits, la fille de Robert Boulin, Fabienne Boulin-Burgeat, va demander la réouverture de l'enquête sur la mort de son père, ancien ministre du Travail de Valéry Giscard d'Estaing, retrouvé mort dans un étang en 1979. Cette requête, annoncée par son avocat Me Olivier Morice, intervient après les révélations de nouveaux témoignages, mardi sur France Inter, relançant la piste de l'assassinat politique. Parmi ces témoignages recueillis par la radio publique, celui de l'ancien ministre gaulliste Jean Charbonnel. «Je n'ai plus de doute, je pense qu'il a été assassiné», explique l'ancien maire de Brive, ministre du Développement industriel de Georges Pompidou, dans un entretien accordé au journaliste Benoît Collombat, spécialiste de cette affaire*.
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Le corps de Robert Boulin avait été retrouvé le 30 octobre 1979 dans 50 cm d'eau dans l'étang du Rompu à Saint-Léger-en-Yvelines (Yvelines). Officiellement, il se serait suicidé après avoir absorbé des barbituriques peu de temps après avoir été mis en cause dans une affaire immobilière. «La version du suicide ne colle pas et les coupables possibles (...) ont agi à ce moment pour des raisons purement politiques et qui allaient plus loin que les simples affaires immobilières», affirme aujourd'hui Jean Charbonnel, évoquant «un règlement de compte politique». Il reconnaît toutefois n'avoir «aucune certitude».
Jean Charbonnel, 82 ans, se base sur les propos d'Alexandre Sanguinetti, gaulliste et membre influent du Service d'action civique (Sac), l'ex-«police privée» du gaullisme. Sanguinetti, mort en 1980, se serait confié à lui fin 1979. Évoquant d'autres assassinats commis sous la Vème République, Sanguinetti «m'avait dit : 'je crois que c'est un assassinat aussi'. Il m'avait cité deux noms de personnalités politiques («toujours vivantes aujourd'hui», ajoutera-t-il, ndlr) et une organisation qui pouvaient être impliquées dans cette affaire parce que Robert Boulin était une gêne pour eux, une menace pour eux», rapporte Jean Charbonnel dont les propos sont corroborés par la fille d'Alexandre Sanguinetti, Laetitia.
Un «hématome derrière le crâne»
«Dans les quinze jours qui ont suivi (la mort de Boulin, ndlr), [mon père] a très clairement dit: 'c'est forcément un assassinat, ça ne peut être que ça', et en parlant d'assassinat, il a même parlé de bavure», a-t-elle expliqué sur France Inter. Selon elle, Robert Boulin disposait d'informations sur un «réseau de fausses factures». Elle évoque également la détention par Boulin d'informations sur le financement des partis politiques, RPR notamment mais pas seulement. «A partir de là, je crois que Robert est devenu une cible», raconte-t-elle. «Il était clair pour mon père qu'ayant pris peur, ils ont peut-être essayé de le menacer, de le faire chanter, en tout cas il s'est passé quelque chose (...), c'est ça qu'il appelle une bavure», explique-t-elle. Comme Jean Charbonnel, elle se dit prête à être entendue par la justice.
France Inter révèle également d'autres témoignages, dont celui d'un assistant légiste ayant participé à la seconde autopsie de Boulin en 1983 et qui évoque un «hématome derrière le crâne» et des marques de liens sur les poignets. «Pour moi, cette personne a été assommée», résume-t-il. L'homme avait témoigné anonymement dans le livre de Benoît Collombat, il a cette fois divulgué son identité. Par ailleurs un ancien policier présent sur les lieux réfute la thèse selon laquelle ces blessures auraient été infligées en sortant le corps de l'eau. «Il n'y avait pas d'obstacle, surtout pas de rocher», se souvient-il.
La CIA refuse de «déclassifier» le dossier
Ces témoignages «sont de nature à permettre à Fabienne Boulin-Burgeat de saisir le procureur général pour demander la réouverture de l'enquête, ce que nous allons faire», estime l'avocat de la fille de Robert Boulin. Pour la justice, le dossier Boulin est clos depuis 1991: l'enquête ouverte à la suite d'une plainte de la famille s'était alors conclue par un non-lieu. En 2007, la famille s'était vu refuser la réouverture de l'enquête malgré la révélation d'éléments nouveaux aux yeux de la famille. Si le procureur général refuse de rouvrir le dossier, «nous irons jusque devant la Cour européenne (des droits de l'Homme) pour faire éventuellement condamner la France si ce dossier n'est pas rouvert, car ce serait un véritable déni de justice», a prévenu l'avocat.
Robert Boulin, homme d'État réputé intègre et plusieurs fois ministre, était pressenti pour devenir chef du gouvernement. Il se serait suicidé après avoir absorbé des barbituriques car il n'aurait pas supporté les révélations de la presse sur un terrain qu'il avait acheté à bas prix. Le jour même, le juge Renaud Van Ryumbeke avait demandé une vérification des comptes bancaires du ministre. Pour conclure au suicide, les juges avaient notamment retenu les huit lettres envoyées par le ministre à la police, à des médias et à différentes personnalités, dont Jacques Chaban-Delmas, la veille de sa mort. Mais depuis, la presse, comme la justice, ont relevé de très nombreuses incohérences propres à remettre sérieusement en cause la thèse officielle.
France Inter rappelle aussi, parmi d'autres éléments troublants, que, 30 ans après la mort du ministre, la CIA, l'agence de renseignement américaine, refuse de «déclassifier» le dossier Boulin pour des raisons notamment de «politique étrangère». Me Morice souhaite par ailleurs accéder à «tous les documents en relation avec la mort de Boulin» en France.
* Benoît Collombat est l'auteur de Un homme à abattre, paru chez Fayard en 2007.
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