Le 07/09/2021 à 15:58, Edith Wolff a écrit :
Les oiseaux d’Hawaï ne cessent de mourir
Par Nathaniel Herzberg
Publié hier à 18h00, mis à jour à 07h44
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Enquête
Les espèces de passereaux natives sont victimes de moustiques porteurs du paludisme, qui, à cause du dérèglement climatique, atteignent les hautes altitudes où les oiseaux avaient trouvé refuge.
Ce jour-là, les cieux avaient décidé de tromper le visiteur. Parti aux aurores pour profiter des quelques heures matinales de traditionnel beau temps, dans la forêt de Hakalau, à mi-pente de l’immense Mauna Kea, le point culminant d’Hawaï (4 200 mètres d’altitude mais plus de 11 000 m depuis le fond de l’océan), il avait été accueilli par un épais brouillard. La randonnée commençait mal. Puis, vers 9 heures, le soleil a soudain jailli, levant le rideau sur un spectacle éblouissant.
Au sol, une terre noire, volcanique, si riche qu’elle semble vivante. Autour, une palette saisissante de couleurs, témoin de l’extraordinaire biodiversité végétale de cet archipel du Pacifique, réputé le plus isolé du monde. Mais le plus frappant, ce sont les oreilles qui le perçoivent. Une symphonie de chants, de mélodies, de rythmes. Ici, un motif délicat, simple alternance de deux notes. Là, un arpège bouclé par un trille vibrant. Ou encore ce cri violent, tel un grincement de porte. « Ecoutez bien ce concert, emplissez-vous en les oreilles, car nulle part ailleurs sur l’archipel vous ne pourrez en entendre un pareil. Autrefois, cette musique était omniprésente. On ne l’entend plus qu’ici. Et je ne sais pas pour combien de temps encore. »
L’homme qui nous lance cette alerte se nomme Jack Jeffrey. Biologiste, ornithologue, il a assuré pendant trente ans la coordination scientifique du refuge national de la forêt de Hakalau, sur ce que les locaux nomment Big Island, la plus vaste, la plus haute de l’archipel. A 72 ans, le retraité poursuit désormais une carrière de guide et de photographe animalier. En ce jour de février 2020, alors qu’il nous présente l’œuvre de sa vie, il ignore encore qu’un coronavirus va bouleverser la planète, l’activité touristique de l’île et son propre agenda… Le nôtre aussi, du reste.
Un akekee, à Hawaï. LUCAS BEHNKE
Pourtant à Hawaï, les oiseaux n’ont pas arrêté de mourir. Deux scientifiques de l’archipel participent actuellement au congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui se tient à Marseille, du 3 au 11 septembre. Et l’éventualité d’un recours à des moustiques modifiés, comme c’est envisagé à Hawaï, et plus largement à des méthodes dites de biologie synthétique pour sauver des espèces promises à la disparition devrait faire l’objet d’une motion en fin de manifestation.
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Plus que 21 espèces endémiques
Ce qui se passe actuellement dans ce chapelet d’îles, loin des plages de cartes postales et du tumulte de Honolulu, la capitale, pourrait passer pour un merveilleux cas d’école si n’étaient la catastrophe écologique en cours et l’urgence à y remédier. Les chiffres donnent le tournis. Les différentes études conduites depuis dix ans estiment qu’il y avait, dans l’archipel, environ 70 espèces d’oiseaux endémiques, autrement dit n’existant nulle part ailleurs. Le résultat d’une unique et mystérieuse arrivée de volatiles, il y a 3,5 à 5 millions d’années, suivie d’une formidable explosion de biodiversité. Il en reste aujourd’hui 21, dont onze sont classées en grand danger par l’UICN et sept autres, vulnérables.
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Le responsable est connu : l’humain. « Les Mélanésiens ont commencé le travail dès leur arrivée au Xe siècle », souligne Eben Paxton, biologiste et chercheur au Parc national d’Hawaï. Rouges, jaunes, vertes : les plumes des volatiles ont très vite orné capes et coiffes. Il aura fallu quelque 50 000 spécimens de grand o’o pour confectionner chacune des somptueuses parures royales exhibées au Musée d’art d’Honolulu. L’espèce n’y a pas résisté. La moitié des disparitions seraient intervenues pendant ces premiers temps. Puis l’arrivée des Européens, à la fin du XVIIIe siècle, chasseurs invétérés mais surtout importateurs inconscients d’un cortège de prédateurs, a poursuivi la sinistre besogne. Lâchés dans la nature, chats, rats et mangoustes se sont attaqués aux œufs et aux oisillons. Chèvres, chevreuils et sangliers ont ravagé la végétation où les oiseaux nichaient.
Sans défense
C’est pourtant un autre tueur qui aujourd’hui menace d’éradiquer la plupart des espèces restantes. Un moustique, sans doute débarqué en 1826, d’un baleinier mexicain faisant escale dans l’île de Maui : Culex quinquefasciatus. D’abord, il n’a pas fait d’autres dommages que ce bourdonnement alors signalé dans le journal local. Mais à la fin du XIXe siècle, des lésions caractéristiques de la variole aviaire sont repérées sur des oiseaux morts. Puis au XXe siècle, du Plasmodium relictum est retrouvé dans leur sang. Si ailleurs, la plupart des espèces ont coévolué avec ce parasite responsable du paludisme aviaire, ici, à 4 000 km du premier continent, les passereaux restent sans défense. La moindre piqûre s’avère souvent fatale.
« En cinquante ans, j’ai vu sept espèces disparaître, soupire Jack Jeffrey. Pour un biologiste de la conservation, c’est une tragédie »
L’épizootie s’étend, des côtes vers les plaines et les premières collines. En altitude, en revanche, la température oppose à l’insecte une barrière infranchissable. Mais avec le réchauffement climatique, les territoires protégés n’ont cessé de se réduire. Il y a trente ans, l’insecte butait sur la barrière des 900 mètres. Aujourd’hui, on le retrouve jusqu’à 1 500 mètres d’altitude. « La marée ne cesse de monter, insiste Eben Paxton. Et nous ne sommes pas à l’abri d’une vague de chaleur qui ouvrirait aux moustiques les hautes altitudes et dépasserait nos pires prévisions. » Selon celles-ci, moins de dix espèces parviendraient à atteindre la fin du siècle. « En cinquante ans, j’en ai vu sept disparaître, soupire Jack Jeffrey. Pour un biologiste de la conservation, c’est une tragédie. »
Un akikiki. JUSTIN HITE
Quand il promène son visage buriné, orné de son éternelle casquette marine, sur les pentes du refuge de Hakalau, à quelque 2 000 mètres au-dessus du niveau de la mer, il oublie un instant ce tableau et se livre à sa passion : décrire le monde auquel il a consacré sa vie. Il pointe un doigt vers son oreille. C’est l’alawi, le premier oiseau natif que l’on entend distinctement, ce matin-là. Il faudra encore dix minutes pour discerner son plumage vert et son masque noir. Puis deux amakihis – l’une des rares espèces non menacées – offrent leur duo de couleurs, le mâle jaune et noir, la femelle olive. Enfin, voici l’emblématique iwi, sa cape vermillon et son bec orange courbé et interminable, avec lequel il savoure le nectar de fleurs auxquelles tous les autres doivent renoncer. « Au passage, il dissémine le pollen. Sans lui, ces fleurs ne pourraient pas se reproduire. Et écoutez ce chant : une note longue, puis deux courtes, plus hautes. C’est pour ce chant qu’on l’a nommé l’iwi. Mais il en a cent autres. Il est même capable de jouer deux notes à la fois, comme un harmonica. Un orchestre à lui tout seul. » Jack Jeffrey est lancé. « A l’époque de James Cook, il y en avait partout, des vols entiers sur la côte. Aujourd’hui, il faut aller au-dessus de 1 000 mètres pour avoir une chance d’en trouver. Et ça s’accélère. Il y a encore dix ans, 20 % de la population totale vivait ici, au refuge. Aujourd’hui, c’est 70 %. »
Nettoyer, clôturer, reboiser
Chez le biologiste, l’effroi le dispute à la fierté du travail accompli. Il y a de quoi. Difficile d’imaginer qu’au milieu des années 1980 une bonne partie des 133 km2 que compte aujourd’hui l’imposant refuge national servait de territoire aux immenses troupeaux du ranch voisin, aux sangliers et aux mouflons. « La partie où nous marchons, en 2002 encore, ce n’était que quelques vieux arbres et des genets qui avaient tout envahi… » Au fil des ans, un travail titanesque de nettoyage et de clôturage a été entrepris, appuyé par une armada de volontaires. A côté des ohias multicentenaires, les autorités ont planté quelque 600 000 arbres. Et bâti une nouvelle canopée. Des koas, déjà majestueux tant ils poussent vite, ont permis aux akiapolaaus, qui y dénichent leur seule nourriture, de trouver là un havre (il en reste 1 500 spécimens à Hawaï, dont 90 % à Hakalau). De jeunes ohias ont ouvert leurs branches et leurs fleurs écarlates aux couples d’akepas (mâles orange, femelles gris-vert). Surtout, une kyrielle d’espèces de baies locales ont retrouvé leur place. « Nous avons lancé le mouvement, mais ce sont les omaos qui ont fait tout le travail en dispersant les graines », précise Jack Jeffrey.
« Hakalau est une arche. Mais ailleurs, la tempête fait rage. Ce qui se passe à Kauai, par exemple, est un désastre » – Jack Jeffrey, biologiste
De retour sur le parking, le biologiste avise un groupe de nénés, une espèce d’oies elle aussi endémique, qui se dandinent dans le calme. Il compte rapidement… « Vingt-quatre. Il y a cinquante ans, c’est ce qu’il restait dans toute l’île. Aujourd’hui, elles sont sauvées. » Son sourire se teinte de tristesse. « Hakalau est une arche. Mais ailleurs, la tempête fait rage. Ce qui se passe à Kauai, par exemple, est un désastre. »
Nous y sommes deux jours plus tard, à quelque 500 km au Nord-Ouest. Kauai, la tropicale, ses vallées abruptes, sa végétation luxuriante, sa douceur chargée d’humidité. La terre rouge détrempée du plateau d’Alakaï rend chaque pas laborieux. La raideur des ravines qui parcourent cette grande gaufre n’arrange rien. La forêt primaire semble intouchable. Une grande illusion. Ici, les forestiers luttent contre un terrible champignon, importé lui aussi, qui dévaste le tronc des ohias. Ils bataillent pour tenter de piéger les rats, éliminer les ongulés et les sangliers.
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Mais la menace principale reste le Culex. C’est lui qui a plongé le plateau dans « un printemps affreusement silencieux », comme le nomme l’écologue Lisa « Cali » Crampton, en référence au fameux ouvrage de Rachel Carson sur les ravages du DDT (un pesticide) dans les campagnes américaines. Des chants percent bien çà et là, mais ils proviennent d’oiseaux importés du continent, qui résistent au plasmodium, précise la chercheuse. En quatre heures passées ensemble, elle n’identifiera que deux amakihis, un elepaio et, en toute fin de randonnée, un iwi. « C’est la bonne nouvelle de la journée, tente de se consoler Cali Crampton. Je n’en avais pas encore vu ici cette année. »
« En 2012, la forêt chantait »
En 2016, la biologiste cosignait dans Science Advances, avec notamment Eben Paxton, un article qui documentait « l’effondrement rapide de la faune aviaire native » à Kauai. Entre les recensements de 1981 et de 2012, six des sept espèces répertoriées dans l’île avaient vu leur population chuter dramatiquement. Rien qu’entre 2000 et 2012, la baisse s’étalait de 57 % à 98 % pour cinq d’entre elles sur le plateau d’Alakaï, la zone la plus préservée, avec des chiffres plus élevés encore ailleurs sur l’île. « Et pourtant, en 2012, la forêt chantait, comparé à ce qu’elle est aujourd’hui », insiste Cali Crampton. La montée de la température s’est en effet poursuivie sur l’île, qui culmine à 1 598 mètres. « Mais ce n’est pas tout, insiste la biologiste. Le régime des pluies s’est réduit. Or pour pondre, le moustique a besoin de mares stagnantes, ce qu’il trouve désormais en abondance. » Sans ces pluies diluviennes habituelles, ce n’est plus en mai ou juin, mais dès mars que les insectes ont fait leur apparition en 2020 sur le plateau.
Alors que faire ? Eben Paxton, toujours lui, a cosigné en 2018 dans la revue d’ornithologie The Condor, un long article qui passe en revue les différentes pistes actuellement suivies ou envisagées. Bien sûr, il faut continuer à protéger l’habitat, écarter rats, ongulés et sangliers des zones de nidification, ce qui bénéficierait au passage à certaines plantes sérieusement menacées ou à la trentaine d’espèces d’escargots endémiques elles aussi en grand danger. « En augmentant le succès reproductif, on gagne au moins un peu de temps », explique-t-il. Poursuivre aussi la reforestation, notamment en altitude, à l’image du travail entrepris à Hakalau. « Mais c’est lent, or le temps presse », regrette l’écologue. Depuis dix ans, les autorités ont également tenté des opérations dites de « translocation » : déplacer des oiseaux d’une zone infestée par les moustiques vers une autre, parfois en changeant d’île. Mais aucune n’a été couronnée de succès. Fin juillet, un kiwikiu, petit passereau jaune au bec de perroquet, a bien été retrouvé vivant en altitude à Maui, vingt mois après une opération de déplacement de quatorze individus qui semblaient avoir tous succombé au paludisme. L’anecdote a enchanté la presse locale. Mais aucun chercheur ne veut y voir une réelle solution.
Un akiapolaau à Hawaï. JACK JEFFREY
La communauté s’interroge également sur l’avenir des différents projets d’élevage en captivité lancés depuis plusieurs années, pour conserver une réserve génétique. Le plus connu concerne la corneille d’Hawaï, disparue à l’état sauvage. Un premier programme de réintroduction a échoué. Un nouveau a commencé en 2017 mais après deux années prometteuses, les oiseaux ont connu une mortalité alarmante. Même constat avec le petit et rarissime puaiohi (300 individus) : il résiste très bien à la captivité mais meurt sitôt de retour à la vie sauvage. Des œufs d’akikiki – encore une espèce de Kauai particulièrement en péril (il reste moins de 500 spécimens) – ont également été prélevés et 45 oisillons ont été élevés avec succès. Mais où et comment les relâcher ? Et que faire pour l’akekee, un autre représentant du groupe des drepanididaes (moins de 1 000 individus recensés en 2016), dont les œufs restent souvent introuvables et les poussins trop fragiles pour survivre ?
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Vacciner les volatiles ? « On peut y rêver, mais on n’a toujours pas mis au point de vaccin contre le paludisme humain, alors franchement, pour nos oiseaux, ça me semble illusoire », balaie Eben Paxton. Compter sur leur évolution génétique ? L’amakihi y est manifestement parvenu, qui résiste désormais au parasite. L’apapane, l’elepaio et l’omao, qui persistent à moyenne altitude, pourraient emprunter actuellement le même chemin. « Mais les autres espèces, beaucoup moins pléthoriques, n’ont pas les réserves génétiques pour y parvenir, même si nous suivons la situation de très près avec un petit espoir », indique encore Paxton.
Lâcher des moustiques mâles modifiés
Pas question de se tromper de priorité, soutient Melissa Price, responsable du laboratoire d’écologie de la vie sauvage à l’Université d’Hawaï, à Honolulu : « La seule solution, c’est de combattre les moustiques. » Avec un spectre d’armement limité. Pulvériser la forêt avec de l’insecticide tuerait plus d’espèces que cela n’en sauverait. La piste du biocontrôle a été testée et le traitement des zones de ponte avec du BTI, une bactérie qui cible les larves de Culex, apparaît efficace. « Mais sur un territoire comme Hawaï, pulvériser toutes les mares est irréaliste », regrette Melissa Price.
« Nous avons une responsabilité morale à résoudre un problème que nous avons créé » – Cali Crampton, écologue
Dans la communauté scientifique et environnementale de l’archipel, les espoirs reposent désormais sur la biologie synthétique, et plus particulièrement sur une bactérie nommée Wolbachia. Présente, sous différentes souches, dans l’organisme de la plupart des moustiques, elle offre une sorte de signature à chaque espèce, parfois même à chaque sous-espèce. Et interdit tout croisement. En relâchant en masse des mâles munis d’une souche incompatible pour qu’ils accaparent les femelles, elle priverait les moustiques d’Hawaï de toute descendance. La méthode a déjà été expérimentée pour combattre le paludisme humain et la dengue. Son adaptation au Culex tueur d’oiseaux est largement achevée.
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Mais relâcher ainsi une espèce modifiée pour en protéger d’autres pose de multiples difficultés, pratiques, réglementaires, sociales et éthiques. Avec, cette fois, des défenseurs de la nature comme premiers soutiens d’une solution venue du laboratoire. « Je ne suis pas une grande supportrice des OGM, vous l’imaginez, soupire Cali Crampton. Mais, d’abord, ce ne sont pas des modifications génétiques. Les moustiques que nous éliminerions sont une espèce exogène, qui n’a pas sa place dans l’écosystème local. Surtout, nous avons une responsabilité morale à résoudre un problème que nous avons créé. Ces oiseaux sont au cœur de la culture hawaïenne, les joyaux qui remplaçaient ici les pierres précieuses. Par ailleurs, ils pollinisent les plantes, déplacent leurs graines, nettoient leurs bourgeons des parasites. Ils sont nécessaires à la survie de la forêt, elle-même indispensable pour réguler l’eau, la conserver quand il en manque, la freiner quand elle tombe en trop grande quantité. Enfin vous les avez vus : oserions-nous laisser disparaître une telle beauté ? »
Cali Crampton a laissé la question en suspens. Comme une réponse, rendue quinze mois plus tard, elle est intervenue, en juin 2021, dans une conférence à distance. Elle y a fait part du dernier recensement des akikiki opéré sur une autre partie du plateau Alakaï, plus isolée, mieux préservée. « Le château », le cœur du territoire de « l’acrobate de la forêt ». En 2015, son équipe y avait observé 35 couples. En 2018, il en restait 27, puis 13 en 2020. « Cette année, nous n’en avons trouvé que trois », a-t-elle murmuré. La scientifique s’est excusée. Elle a laissé couler ses larmes.
Nathaniel Herzberg
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