jeudi 31 janvier 2019
loi anti-casseurs : discussion du projet et mise en garde de Charles de Courson
POLITIQUE
31/01/2019
02:28 CET | Actualisé il y a 9 heures
Loi anticasseurs: un nouveau délit de dissimulation du visage adopté par l'Assemblée
Un délit qui serait passible d'une peine d'un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende.
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Le
HuffPost avec AFP
ASSOCIATED
PRESS
Photographie
prise lors de la manifestation des gilets jaunes à Bourges le 12
janvier (illustration).
POLITIQUE - L'arsenal contre les casseurs s'amplifie. L'Assemblée
nationale a voté dans la nuit du mercredi 30 au jeudi 31 janvier la
création d'un délit de dissimulation du visage dans les
manifestations, dans le cadre de la proposition de loi
LR "anticasseurs" dont les députés n'ont pas achevé
l'examen. Un dispositif législatif étudié après les violences
observées en marge des manifestations de gilets
jaunes.
Ce nouveau délit de dissimulation volontaire (totalement ou partiellement) sera assorti d'une peine d'un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende. Suivant la proposition de Laurence Vichnievsky (MoDem), ex-magistrate, les députés ont modifié la définition qu'ils avaient trouvée en commission et que plusieurs y compris à droite trouvaient "inapplicable". Le juge devait en effet prouver l'intention de la personne portant un casque ou une cagoule de participer à des troubles.
Ce décret prévoyait que le fait de dissimuler son visage au sein ou aux abords d'une manifestation était passible d'une amende de 1500 euros au plus. Peu d'amendes ont été infligées et passer à un délit est "opportun pour une dissuasion", a appuyé Eric Ciotti (LR).
Contrairement
à ce qui était programmé, les députés n'ont pas terminé
l'examen des quelque 90 amendements restants, à la suspension des
travaux à 1H00. Cela va nécessiter de trouver un nouveau créneau
pour terminer les débats sur ce texte issu du Sénat, alors que son
vote solennel en première lecture est programmé mardi 5 février.
Pour critiquer cette disposition, que certains jugent liberticide, le député de la Marne n'y est pas allé par quatre chemins, en faisant explicitement référence au "régime de Vichy".
"L'autorité administrative va priver un individu de sa liberté de circulation ou de manifester, au motif qu'il y a une présomption, des 'raisons sérieuses de penser (...) que son comportement constitue une menace d'une particulière gravité pour l'ordre public'", commence l'élu "Libertés et territoires", avant de hausser le ton: "mais où sommes nous mes chers collègues? C'est la dérive complète! On se croit revenu sous le régime de Vichy ! Réveillez-vous ! C'est une pure folie de voter ce texte !" (vidéo ci-dessous).
Sous les protestations de la majorité et de la droite, le vice-président de la commission des finances a précisé son propos. "Par votre attitude, vous êtes présumé résistant, donc on vous met en taule", s'est indigné Charles de Courson, avant de mettre en garde la majorité: "le jour où vous aurez un autre gouvernement, vous verrez! Le jour où vous serez dans l'opposition, avec une droite extrême au pouvoir, vous verrez mes chers collègues!".
La référence à la deuxième guerre mondiale n'est pas anodine pour le député centriste. Son père, Aymard de Courson, était dans la Résistance et son grand-père maternel, Léonel de Moustier, compte parmi les 80 députés qui ont refusé les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Également résistant, il fut arrêté par la Gestapo et déporté au camp de Neuengamme, où il n'a pas survécu à ses conditions de détention.
À noter que l'avertissement de Charles de Courson n'a pas servi à grand chose puisque l'Assemblée a quelques minutes plus tard donné son feu vert aux interdictions de manifester.
Ce nouveau délit de dissimulation volontaire (totalement ou partiellement) sera assorti d'une peine d'un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende. Suivant la proposition de Laurence Vichnievsky (MoDem), ex-magistrate, les députés ont modifié la définition qu'ils avaient trouvée en commission et que plusieurs y compris à droite trouvaient "inapplicable". Le juge devait en effet prouver l'intention de la personne portant un casque ou une cagoule de participer à des troubles.
"Motif légitime"
Dans la nouvelle rédaction, pour laquelle le gouvernement a donné un avis de "sagesse", la charge de la preuve est renversée et ce sera à la personne d'apporter un "motif légitime" à la dissimulation de son visage. La gauche a vivement critiqué ce nouveau délit, "inefficace" selon les socialistes et les communistes, et "introduisant de l'arbitraire" d'après les Insoumis, qui ont épinglé une future "loi anti-cagoule" dans la lignée du "décret anti-cagoule" pris sous Nicolas Sarkozy en 2009.Ce décret prévoyait que le fait de dissimuler son visage au sein ou aux abords d'une manifestation était passible d'une amende de 1500 euros au plus. Peu d'amendes ont été infligées et passer à un délit est "opportun pour une dissuasion", a appuyé Eric Ciotti (LR).
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POLITIQUE
31/01/2019
01:34 CET | Actualisé il y a 2 heures
Loi anticasseurs: Charles de Courson évoque "le régime de Vichy"
Lors de l'examen de la proposition de loi à l'Assemblée, il a dénoncé une "dérive complète" et appelé ses collègues à "se réveiller".
Capture
LCP
Charles
de Courson dans l'hémicycle mercredi 30 janvier.
POLITIQUE
- "Une pure folie". Voilà comment le député Charles de
Courson décrit le texte prévoyant la possibilité pour les préfets
de prononcer des interdictions de manifester, validé
ce mercredi 30 janvier par l'Assemblée
nationale dans le cadre de l'examen de la
proposition de loi anticasseurs.Pour critiquer cette disposition, que certains jugent liberticide, le député de la Marne n'y est pas allé par quatre chemins, en faisant explicitement référence au "régime de Vichy".
"L'autorité administrative va priver un individu de sa liberté de circulation ou de manifester, au motif qu'il y a une présomption, des 'raisons sérieuses de penser (...) que son comportement constitue une menace d'une particulière gravité pour l'ordre public'", commence l'élu "Libertés et territoires", avant de hausser le ton: "mais où sommes nous mes chers collègues? C'est la dérive complète! On se croit revenu sous le régime de Vichy ! Réveillez-vous ! C'est une pure folie de voter ce texte !" (vidéo ci-dessous).
Sous les protestations de la majorité et de la droite, le vice-président de la commission des finances a précisé son propos. "Par votre attitude, vous êtes présumé résistant, donc on vous met en taule", s'est indigné Charles de Courson, avant de mettre en garde la majorité: "le jour où vous aurez un autre gouvernement, vous verrez! Le jour où vous serez dans l'opposition, avec une droite extrême au pouvoir, vous verrez mes chers collègues!".
La référence à la deuxième guerre mondiale n'est pas anodine pour le député centriste. Son père, Aymard de Courson, était dans la Résistance et son grand-père maternel, Léonel de Moustier, compte parmi les 80 députés qui ont refusé les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Également résistant, il fut arrêté par la Gestapo et déporté au camp de Neuengamme, où il n'a pas survécu à ses conditions de détention.
À noter que l'avertissement de Charles de Courson n'a pas servi à grand chose puisque l'Assemblée a quelques minutes plus tard donné son feu vert aux interdictions de manifester.
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Romain
Herreros Journaliste politique au HuffPost.
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mercredi 30 janvier 2019
Huffington Post : sans gêne de Macron et constat d'Edouard Philippe
POLITIQUE
30/01/2019 19:58 CET | Actualisé il y a 5 heures
Grand débat: Macron joue au chat et à la souris avec les journalistes
Déplacements annoncés (ou annulés) à la dernière minute, visites surprises... Emmanuel Macron veut surprendre pour ne pas lasser.
AFP
Depuis le lancement du grand débat
national, Emmanuel Macron s'ingénie à prendre de court la presse en
multipliant les improvisations.
POLITIQUE - Viendra, viendra pas? Ce mercredi 30 janvier dans
l'après-midi, la presse piétinait encore pour connaître le lieu,
l'horaire et le format de la réunion à laquelle Emmanuel
Macron devait participer le lendemain, dans le cadre de ses
visites hebdomadaires en région pour le grand
débat national. Un enjeu de taille, notamment pour les chaînes
d'information en continu, tant ces échanges diffusés en direct
rencontrent un grand succès public. Las, un peu avant 18h, l'Élysée
douchait cette attente en annonçant via une dépêche AFP le report
de ce déplacement à lundi, sans plus d'explication.
Comme d'habitude, serait-on tenté de dire. Depuis le début de la crise des gilets jaunes, la présidence de la République n'hésite plus à jeter un voile d'opacité sur l'emploi du temps officiel du chef de l'État. Pour le protéger en occultant certains déplacements sensibles. Pour redonner du poids à sa parole aussi, en orchestrant notamment, au cœur de l'hiver et de la tempête en veste fluo, une sévère diète médiatique.
Cette tendance ne s'est pas améliorée avec le retour du chef de l'État sur le devant de la scène et le lancement officiel du grand débat national, voulu par Emmanuel Macron pour relancer un quinquennat au bord de l'effondrement. Soucieux de surprendre et de reprendre la main sur l'agenda médiatique, l'Élysée n'a de cesse d'improviser en ajoutant des rencontres inattendues en marge des déplacements annoncés. Quitte à jouer avec les nerfs des rédactions.
Dans le Lot, Emmanuel Macron s'était offert une visite
impromptue dans une école primaire de Saint-Sozy ainsi qu'un long
échange improvisé avec des habitants, juste avant d'honorer une
nouvelle réunion-marathon (annoncée cette fois-ci) face à des
centaines d'édiles.
Jeudi dernier, l'Élysée poussait le vice un cran plus loin. Officiellement, le déplacement présidentiel prévoyait bien un débat avec des maires, mais à huis-clos et donc sans retransmission télévisée. "Certains estiment qu'il est utile de pouvoir le voir en format plus restreint donc on adapte", avait alors feint de s'excuser le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, tandis que l'opposition raillait un président de la République refusant de débattre avec de "vrais Français".
En fin d'après-midi, coup de théâtre: Emmanuel Macron s'invitait à une réunion citoyenne à Bourg-de-Péage, fief de son ministre de l'Agriculture, son arrivée-surprise en "guest-star" immortalisée par une vidéo de sa conseillère presse Sibeth Ndiaye.
Visiblement, l'Élysée apprécie tant cet effet de surprise que la formule fait des émules. Vendredi dernier, c'était au tour du premier ministre Edouard Phlippe de s'inviter à l'impromptu dans une réunion citoyenne de Sartrouville dans les Yvelines.
Car si le détail de ces apparitions impromptues est gardé secret, elles n'en demeurent pas moins soigneusement préparées en amont. Pas question de revivre la scène surréaliste du bain de foule improvisé d'Emmanuel Macron sous l'orage à Saint-Martin, où le chef de l'État s'était retrouvé chemise trempée face à un jeune braqueur.
Ce jeudi, il ne devrait donc pas y avoir de grand débat national avec le président de la République. Et encore. Depuis la semaine dernière, les journalistes ont retenu la leçon et restent sur leurs gardes. D'autant que le chef de l'État, qui n'a jamais entretenu de relations affectueuses avec la presse, raffole de ces "coups" d'improvisation savamment orchestrés, sur le modèle d'une campagne électorale permanente.
"Quand il arrive à Bourg-de-Péage par exemple, personne n'a rien préparé pour l'interroger. On est donc dans un dialogue sans filtre avec lui, sans artifice. C'est ce qu'il recherche", explique un proche cité par Le Parisien. Au quotidien, l'entourage du président justifie aussi ce petit jeu de dissimulation par des impératifs de sécurité et l'envie de reprendre langue avec les Français, sans la barrière du protocole ni être gêné par des intrus: "L'avantage de se présenter au dernier moment sur un point, c'est que ça évite les comités d'accueil hostiles et donc des moyens de protection plus importants".
Cela n'empêche pas le président de la République d'assumer la confrontation, y compris avec des gilets jaunes ou des interlocuteurs en colère. A son arrivée à Bourg-de-Péage jeudi dernier, Emmanuel Macron n'avait pas hésité à inviter des participants manifestement peu commodes restés à la porte de la réunion. Un volontarisme qui se ressent dans les enquêtes d'opinion où le président reprend des couleurs depuis la rentrée. Dans un sondage Elabe pour BFMTV, sept Français sur dix (70%, +13 par rapport à une enquête mi-décembre) jugent Emmanuel Macron dynamique et 57% (+13) courageux. Ils sont aussi plus nombreux à le juger autoritaire (78%, +5) et arrogant (76%, +5). Comme si l'un n'allait pas sans l'autre.
Comme d'habitude, serait-on tenté de dire. Depuis le début de la crise des gilets jaunes, la présidence de la République n'hésite plus à jeter un voile d'opacité sur l'emploi du temps officiel du chef de l'État. Pour le protéger en occultant certains déplacements sensibles. Pour redonner du poids à sa parole aussi, en orchestrant notamment, au cœur de l'hiver et de la tempête en veste fluo, une sévère diète médiatique.
Cette tendance ne s'est pas améliorée avec le retour du chef de l'État sur le devant de la scène et le lancement officiel du grand débat national, voulu par Emmanuel Macron pour relancer un quinquennat au bord de l'effondrement. Soucieux de surprendre et de reprendre la main sur l'agenda médiatique, l'Élysée n'a de cesse d'improviser en ajoutant des rencontres inattendues en marge des déplacements annoncés. Quitte à jouer avec les nerfs des rédactions.
Quand Macron prend la presse par surprise
Le 15 janvier dernier, pour sa première participation devant 600 maires dans l'Eure, le président de la République avait déjà pris les journalistes de court en s'invitant au conseil municipal de Gasny. Il avait ensuite encore surpris tous les observateurs en jouant les prolongations pendant près de sept heures. Le tout devant les caméras médusées des chaînes tout-info.Jeudi dernier, l'Élysée poussait le vice un cran plus loin. Officiellement, le déplacement présidentiel prévoyait bien un débat avec des maires, mais à huis-clos et donc sans retransmission télévisée. "Certains estiment qu'il est utile de pouvoir le voir en format plus restreint donc on adapte", avait alors feint de s'excuser le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, tandis que l'opposition raillait un président de la République refusant de débattre avec de "vrais Français".
En fin d'après-midi, coup de théâtre: Emmanuel Macron s'invitait à une réunion citoyenne à Bourg-de-Péage, fief de son ministre de l'Agriculture, son arrivée-surprise en "guest-star" immortalisée par une vidéo de sa conseillère presse Sibeth Ndiaye.
Visiblement, l'Élysée apprécie tant cet effet de surprise que la formule fait des émules. Vendredi dernier, c'était au tour du premier ministre Edouard Phlippe de s'inviter à l'impromptu dans une réunion citoyenne de Sartrouville dans les Yvelines.
Macron en campagne et "sans filtre"
"Que ce soit avec le président, le premier ministre, les membres du gouvernement, les parlementaires, nos concitoyens ont envie de débattre. Les Français ont envie qu'on aille les écouter encore plus attentivement qu'on a pu le faire. C'est aussi la condition pour renouer la confiance avec le pays et le peuple", assume le porte-parole Benjamin Griveaux en saluant la vertu de la "répétition" de ces rendez-vous plus ou moins improvisés.Car si le détail de ces apparitions impromptues est gardé secret, elles n'en demeurent pas moins soigneusement préparées en amont. Pas question de revivre la scène surréaliste du bain de foule improvisé d'Emmanuel Macron sous l'orage à Saint-Martin, où le chef de l'État s'était retrouvé chemise trempée face à un jeune braqueur.
Ce jeudi, il ne devrait donc pas y avoir de grand débat national avec le président de la République. Et encore. Depuis la semaine dernière, les journalistes ont retenu la leçon et restent sur leurs gardes. D'autant que le chef de l'État, qui n'a jamais entretenu de relations affectueuses avec la presse, raffole de ces "coups" d'improvisation savamment orchestrés, sur le modèle d'une campagne électorale permanente.
"Quand il arrive à Bourg-de-Péage par exemple, personne n'a rien préparé pour l'interroger. On est donc dans un dialogue sans filtre avec lui, sans artifice. C'est ce qu'il recherche", explique un proche cité par Le Parisien. Au quotidien, l'entourage du président justifie aussi ce petit jeu de dissimulation par des impératifs de sécurité et l'envie de reprendre langue avec les Français, sans la barrière du protocole ni être gêné par des intrus: "L'avantage de se présenter au dernier moment sur un point, c'est que ça évite les comités d'accueil hostiles et donc des moyens de protection plus importants".
Cela n'empêche pas le président de la République d'assumer la confrontation, y compris avec des gilets jaunes ou des interlocuteurs en colère. A son arrivée à Bourg-de-Péage jeudi dernier, Emmanuel Macron n'avait pas hésité à inviter des participants manifestement peu commodes restés à la porte de la réunion. Un volontarisme qui se ressent dans les enquêtes d'opinion où le président reprend des couleurs depuis la rentrée. Dans un sondage Elabe pour BFMTV, sept Français sur dix (70%, +13 par rapport à une enquête mi-décembre) jugent Emmanuel Macron dynamique et 57% (+13) courageux. Ils sont aussi plus nombreux à le juger autoritaire (78%, +5) et arrogant (76%, +5). Comme si l'un n'allait pas sans l'autre.
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Grand débat: la jeunesse, "angle
mort" des discussions selon Philippe
POLITIQUE
30/01/2019
21:52 CET | Actualisé il y a 13 heures
Grand débat: la jeunesse, "angle mort" des discussions selon Philippe
Le Premier ministre appelle les jeunes à participer aux discussions organisées en réponse à la fronde des gilets jaunes.
POLITIQUE - "Ce serait terrible." Invité de France Inter ce mercredi 30 janvier, Édouard Philippe a exhorté les jeunes à prendre part au grand débat national organisé en réponse à la fronde des gilets jaunes. Le Premier ministre a répondu au flux incessant des questions d'auditeurs pendant une heure et demie, parmi lesquelles celle d'un lycéen sur la Transition écologique et les solutions du quotidien.Mais avant de répondre à son interrogation, Édouard Philippe a tenu à remercier le jeune homme de manière appuyée pour son engagement et le fait notamment qu'il organise lui même un débat dans son lycée. "D'abord, Baptiste, je ne sais pas comment se passera le grand débat que vous allez organiser demain. Mais je veux vous dire merci et bravo", a-t-il lancé avant de regretter que "la jeunesse" soit "un angle mort de ces discussions". "Quand j'ai été à Satrouville pour participer à une discussion, il n'y avait pas de gens de moins de 17 ans", a-t-il déploré.
Et le Premier ministre d'ajouter: "ce serait terrible si un grand débat national ne prenait pas en compte ce que disent ceux qui ont entre 16 et 30 ans. Si un grand débat doit permettre de définir les politiques publiques pour les années qui viennent, ce serait une folie que la jeunesse n'y participe pas." Visiblement attaché à ce que toute la population participe aux discussions, Édouard Philippe a même indiqué qu'une des conférences citoyennes que le gouvernement organisera sera réservée "à cette tranche d'âge."
Le ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, a pour sa part invité les responsables de centres sociaux et de conseils citoyens à se mobiliser pour inciter les habitants des quartiers défavorisés à participer au grand débat. "Votre rôle dans ce grand débat national est essentiel", a écrit le ministre dans des courriers aux responsables de centres sociaux, membres des conseils citoyens et des régies de quartiers, diffusés mercredi.
Ouvert sur une fiscalité "plus progressive"
Toujours sur France Inter, Édouard Philippe s'est dit ouvert à l'idée de rendre "plus progressif" le système fiscal français, en laissant notamment la porte ouverte à l'idée d'une TVA zéro sur certains produits et de tranches plus élevées de l'impôt sur le revenu. "Je pense que nous pouvons travailler, c'est long et je sais que c'est difficile, à un système fiscal moins complexe, moins absurde et plus progressif", a-t-il expliqué.L'ancien maire du Havre a pris l'exemple de la suppression déjà actée de la taxe d'habitation "qui n'est pas un impôt très progressif et qui est un impôt très injuste", en expliquant que dans sa ville, les habitants des périphéries modestes payaient souvent davantage que ceux du centre-ville.
Le Premier ministre s'est refusé à acter une piste sur le sujet de la fiscalité, un des quatre thèmes du grand débat lancé par l'exécutif pour répondre à la crise des "gilets jaunes". "Est-ce qu'il faut aller à un taux marginal plus élevé pour les revenus les plus élevés? C'est une question souvent évoquée dans les débats. C'est important ces questions de justice fiscale, moi je suis totalement ouvert à ce débat sur la justice fiscale", a-t-il dit. Quant à la suppression de l'ISF décidée par le gouvernement, "si on veut faire payer les riches, il vaut mieux les attirer en France que de les faire partir."
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Huffington Post : Jérôme Rodrigues: un tir de LBD a bien eu lieu au moment de sa blessure, selon l'IGPN
POLITIQUE
30/01/2019
22:49 CET | Actualisé il y a 9 heures
L'enquête de la police des polices consultée par "Le Parisien" est formelle et vient contredire ce que disait jusque-là Christophe Castaner.
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POLITIQUE
30/01/2019 22:49 CET | Actualisé il y a 9 heures
Jérôme Rodrigues: un tir de LBD a bien eu lieu au moment de sa blessure, selon l'IGPN
L'enquête de la police des polices consultée par "Le Parisien" est formelle et vient contredire ce que disait jusque-là Christophe Castaner.
Par Romain Herreros
Jerome Rodrigues après sa blessure samedi 26 janvier place de la Bastille à Paris.
ZAKARIA ABDELKAFI via Getty Images
Jerome Rodrigues après sa blessure samedi 26 janvier place de la Bastille à Paris.
GILETS JAUNES - La police des polices confirme ce que plusieurs observateurs, dont la presse, avaient relevé: un tir de lanceur de balles de défense (LBD) a bien eu lieu dans les secondes qui ont précédé la blessure de Jérôme Rodrigues, samedi 26 janvier place de la Bastille à Paris.
Selon les informations du Parisien, cette conclusion se fonde sur "deux éléments": l'étude des différentes images disponibles ainsi que la remise du rapport du policier à l'origine de ce tir. "Dans ce document, rendu mardi soir à sa hiérarchie puis transmis à l'IGPN, il reconnait avoir tiré, mais sans toucher Rodrigues", relate le quotidien, précisant que le fonctionnaire de police est un "gardien de la paix rattaché à la compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI) des Hauts-de-Seine".
Mais pourquoi cette "remontée d'informations tardives", comme le déplore une source proche du dossier? À en croire les sources citées par le quotidien, le gardien de la paix aurait bien signalé son tir, comme le veut la procédure, mais se serait trompé dans l'horaire. Ce qui aurait conduit le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, à estimer que "le seul fait constaté" à ce moment précis était le jet d'une grenade de désencerclement.
Alors que Jérôme Rodrigues soutient mordicus avoir été blessé par cette arme tant décriée, le ministère de l'Intérieur maintient sa version. "À cette heure, aucun élément de l'enquête ne permet d'affirmer que la blessure de Jérôme Rodrigues est causée par le tir de LBD. Les séquences montrent au contraire que le policier effectue un tir latéral pour viser un groupe de casseurs, pas le manifestant", souffle une source au Parisien.
"Aucun élément contenu dans cette note ne permet d'affirmer ou d'infirmer l'une ou l'autre des thèses", insiste auprès de l'AFP le ministère de l'Intérieur. "C'est à l'IGPN qui mène l'enquête sous l'autorité du parquet de Paris, qu'il appartient d'établir les faits. Le ministère de l'Intérieur communiquera à l'IGPN l'ensemble des documents dont il aura connaissance", a poursuivi Beauvau.
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ZAKARIA
ABDELKAFI via Getty Images
Jerome
Rodrigues après sa blessure samedi 26 janvier place de la Bastille à
Paris.
GILETS JAUNES - La police des polices confirme ce que plusieurs
observateurs, dont
la presse, avaient relevé: un tir de lanceur de balles de
défense (LBD) a bien eu lieu dans les secondes qui ont précédé
la blessure de Jérôme
Rodrigues, samedi 26 janvier place de la Bastille à Paris.
Selon les informations du Parisien, cette conclusion se fonde sur "deux éléments": l'étude des différentes images disponibles ainsi que la remise du rapport du policier à l'origine de ce tir. "Dans ce document, rendu mardi soir à sa hiérarchie puis transmis à l'IGPN, il reconnait avoir tiré, mais sans toucher Rodrigues", relate le quotidien, précisant que le fonctionnaire de police est un "gardien de la paix rattaché à la compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI) des Hauts-de-Seine".
Mais pourquoi cette "remontée d'informations tardives", comme le déplore une source proche du dossier? À en croire les sources citées par le quotidien, le gardien de la paix aurait bien signalé son tir, comme le veut la procédure, mais se serait trompé dans l'horaire. Ce qui aurait conduit le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, à estimer que "le seul fait constaté" à ce moment précis était le jet d'une grenade de désencerclement.
Alors que Jérôme Rodrigues soutient mordicus avoir été blessé par cette arme tant décriée, le ministère de l'Intérieur maintient sa version. "À cette heure, aucun élément de l'enquête ne permet d'affirmer que la blessure de Jérôme Rodrigues est causée par le tir de LBD. Les séquences montrent au contraire que le policier effectue un tir latéral pour viser un groupe de casseurs, pas le manifestant", souffle une source au Parisien.
"Aucun
élément contenu dans cette note ne permet d'affirmer ou d'infirmer
l'une ou l'autre des thèses", insiste auprès de l'AFP le
ministère de l'Intérieur. "C'est à l'IGPN qui mène
l'enquête sous l'autorité du parquet de Paris, qu'il appartient
d'établir les faits. Le ministère de l'Intérieur communiquera à
l'IGPN l'ensemble des documents dont il aura connaissance", a
poursuivi Beauvau.
Selon les informations du Parisien, cette conclusion se fonde sur "deux éléments": l'étude des différentes images disponibles ainsi que la remise du rapport du policier à l'origine de ce tir. "Dans ce document, rendu mardi soir à sa hiérarchie puis transmis à l'IGPN, il reconnait avoir tiré, mais sans toucher Rodrigues", relate le quotidien, précisant que le fonctionnaire de police est un "gardien de la paix rattaché à la compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI) des Hauts-de-Seine".
Mais pourquoi cette "remontée d'informations tardives", comme le déplore une source proche du dossier? À en croire les sources citées par le quotidien, le gardien de la paix aurait bien signalé son tir, comme le veut la procédure, mais se serait trompé dans l'horaire. Ce qui aurait conduit le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, à estimer que "le seul fait constaté" à ce moment précis était le jet d'une grenade de désencerclement.
Alors que Jérôme Rodrigues soutient mordicus avoir été blessé par cette arme tant décriée, le ministère de l'Intérieur maintient sa version. "À cette heure, aucun élément de l'enquête ne permet d'affirmer que la blessure de Jérôme Rodrigues est causée par le tir de LBD. Les séquences montrent au contraire que le policier effectue un tir latéral pour viser un groupe de casseurs, pas le manifestant", souffle une source au Parisien.
mardi 29 janvier 2019
lundi 28 janvier 2019
reçu de resistons.org
APPEL DE LA PREMIÈRE « ASSEMBLÉE DES ASSEMBLÉES » DES GILETS JAUNES
Nous, Gilets Jaunes des ronds-points, des parkings, des places, des assemblées, des manifs, nous sommes réunis ces 26 et 27 janvier 2019 en « Assemblée des assemblées », réunissant une centaine de délégations, répondant à l’appel des Gilets Jaunes de Commercy (https://www.youtube.com/watch?v=GB1-Sg4jt7Y&t=14s). Depuis le 17 novembre, du plus petit village, du monde rural à la plus grande ville, nous nous sommes soulevés contre cette société profondément violente, injuste et insupportable.
Nous ne nous laisserons plus faire ! Nous nous révoltons contre la vie chère, la précarité et la misère. Nous voulons, pour nos proches, nos familles et nos enfants, vivre dans la dignité. 26 milliardaires possèdent autant que la moitié de l’humanité, c’est inacceptable. Partageons la richesse et pas la misère ! Finissons-en avec les inégalités sociales ! Nous exigeons l’augmentation immédiate des salaires, des minimas sociaux, des allocations et des pensions, le droit inconditionnel au logement et à la santé, à l’éducation, des services publics gratuits et pour tous. C’est pour tous ces droits que nous occupons quotidiennement des ronds-points, que nous organisons des actions, des manifestations et que nous débattons partout. Avec nos gilets jaunes, nous reprenons la parole, nous qui ne l’avons jamais. Et quelle est la réponse du gouvernement ? La répression, le mépris, le dénigrement. Des morts et des milliers de blessés, l’utilisation massive d’armes par tirs tendus qui mutilent, éborgnent, blessent et traumatisent. Plus de 1000 personnes ont été arbitrairement condamnées et emprisonnées. Et maintenant la nouvelle loi dite « anti-casseur » vise tout simplement à nous empêcher de manifester.
Nous condamnons toutes les violences contre les manifestants qu’elles viennent des forces de l’ordre ou des groupuscules violents. Rien de tout cela ne nous arrêtera !
Manifester est un droit fondamental. Fin de l’impunité pour les forces de l’ordre ! Amnistie pour toutes les victimes de la répression ! Et quelle entourloupe que ce grand débat national qui est en fait une campagne de communication du gouvernement, qui instrumentalise nos volontés de débattre et décider ! La vraie démocratie, nous la pratiquons dans nos assemblées, sur nos ronds-points, elle n’est ni sur les plateaux télé ni dans les pseudos tables rondes organisées par Macron. Après nous avoir insultés et traités de moins que rien, voilà maintenant qu’il nous présente comme une foule haineuse fascisante et xénophobe. Mais nous, nous sommes tout le contraire : ni raciste, ni sexiste, ni homophobe, nous sommes fiers d’être ensemble avec nos différences pour construire une société solidaire. Nous sommes forts de la diversité de nos discussions, en ce moment même des centaines d’assemblées élaborent et proposent leurs propres revendications. Elles touchent à la démocratie réelle, à la justice sociale et fiscale, aux conditions de travail, à la justice écologique et climatique, à la fin des discriminations.
Parmi les revendications et propositions stratégiques les plus débattues, nous trouvons : l’éradication de la misère sous toutes ses formes, la transformation des institutions (RIC, constituante, fin des privilèges des élus…), la transition écologique (précarité énergétique, pollutions industrielles…), l’égalité et la prise en compte de toutes et tous quelle que soit sa nationalité (personnes en situation de handicap, égalité hommes-femmes, fin de l’abandon des quartiers populaires, du monde rural et des outres-mers…).
Nous, Gilets Jaunes, invitons chacun avec ses moyens, à sa mesure, à nous rejoindre. Nous appelons à poursuivre les actes (acte a12 contre les violences policières devant les commissariats, actes 13, 14...), à continuer les occupations des ronds-points et le blocage de l’économie, à construire une grève massive et reconductible à partir du 5 février. Nous appelons à former des comités sur les lieux de travail, d’études et partout ailleurs pour que cette grève puisse être construite à la base par les grévistes eux-mêmes. Prenons nos affaires en main ! Ne restez pas seuls, rejoignez-nous ! Organisons-nous de façon démocratique, autonome et indépendante ! Cette assemblée des assemblées est une étape importante qui nous permet de discuter de nos revendications et de nos moyens d’actions. Fédérons-nous pour transformer la société ! Nous proposons à l’ensemble des Gilets Jaunes de faire circuler cet appel. Si, en tant que groupe gilets jaunes, il vous convient, envoyez votre signature à Commercy ( assembleedesassemblees@gmail.com). N’hésitez pas à discuter et formuler des propositions pour les prochaines « Assemblées des assemblées », que nous préparons d’ores et déjà. Macron Démission ! Vive le pouvoir au peuple, pour le peuple et par le peuple. Appel proposé par l’Assemblée des Assemblées de Commercy. Il sera ensuite proposé pour adoption dans chacune des assemblées locales.
___________________________________________
LISTE DE DISCUSSION resistons_ensemble@rezo.net
[L'envoi doit avoir un seul destinataire, la liste]
Pour consulter le site: http://resistons.lautre.net/
dimanche 27 janvier 2019
samedi 26 janvier 2019
vendredi 25 janvier 2019
jeudi 24 janvier 2019
lundi 21 janvier 2019
traité franco-allemand d'Aix-la-Chapelle
Le Figaro.fr
Traité d'Aix-la-Chapelle : «Paris et Berlin se placent sous protection américaine»
FIGAROVOX/ANALYSE - Pour Hadrien Desuin, le traité d'Aix-la-Chapelle est plus symbolique que stratégique, et contribue à maintenir la défense européenne sous le contrôle de l'OTAN, et donc des États-UnisSpécialiste des questions internationales et de défense, Hadrien Desuin est essayiste. Il a publié La France atlantiste ou le naufrage de la diplomatie (éd. du Cerf, 2017).
Le titre d'Empereur du Saint Empire romain germanique, reçu à Aix-la-Chapelle pendant des siècles, fut aussi prestigieux que symbolique. Quand Napoléon y mit fin, on disait qu'il n'était ni saint, ni romain ni germanique. C'était un Empire honoraire dont le morcellement garantissait la sécurité de la France.
De même, le traité d'Aix-la-Chapelle signé ce mardi 22 janvier 2019 par Emmanuel Macron et Angela Merkel aurait pu apparaître comme le couronnement de la fusion franco-allemande tant désirée par Paris. Allait-on ressusciter l'empire carolingien là où Charlemagne unît les peuples d'Europe occidentale il y a plus de 1200 ans, à la jonction des mondes latin et germanique?
Déjà en 1963, après le refus des États Unis de former un directoire occidental (P3) avec la France et le Royaume-Uni, le général de Gaulle voulut détacher l'Allemagne de l'OTAN pour la ramener à elle et sortir ensemble de l'orbite américaine. Avec la bombe nucléaire française, il s'agissait de traduire diplomatiquement ce nouveau statut militaire et d'en finir avec les seconds rôles joués sous la IVe République. Comme chacun sait, Konrad Adenauer accepta de signer le traité, à l'Élysée, mais le parlement de la RFA neutralisa cette alliance en précisant qu'elle ne pouvait se substituer à l'OTAN.
Dans ce nouveau traité
où le symbolique l'emporte sur le stratégique, l'allégeance à
l'OTAN est cette fois-ci directement inscrite dans le texte.
Le Bundestag ajouta un préambule qui assurait sa fidélité à
son véritable vainqueur et mentor: Washington. Aix-la-Chapelle est
certes la capitale de Charlemagne mais c'est aussi la première ville
conquise par l'armée américaine en 1944. Les Allemands ne l'ont pas
oublié.Dans ce nouveau traité où le symbolique l'emporte sur le stratégique, l'allégeance à l'OTAN est cette fois-ci directement inscrite dans le texte. Il n'y aura plus besoin de préambule et tous les efforts pour bâtir une défense européenne resteront superflus: la très hypothétique armée européenne sera toujours commandée par un général américain depuis son quartier général de Mons en Belgique. Le Bundestag pourra signer les yeux fermés.
Ce statu quo stratégique fait écho au statu quo budgétaire. L'Allemagne a déjà refusé de rééquilibrer sa balance commerciale excédentaire en faveur de ses partenaires. Mais pourquoi s'incliner alors que, depuis 2009, la France s'est rangée d'elle-même dans l'OTAN?
Le reste des dispositions prévues est donc un simple rappel de ce qui existe déjà en termes d'échanges franco-allemands: promotion du bilinguisme, eurorégion, coopération militaire et industrielle, soutien à l'Allemagne au conseil de sécurité de l'ONU... La seule nouveauté est l'assemblée et le conseil de défense franco-allemand. Des outils de dialogue non inintéressants mais très formels. Les articles qui prévoient plus d'intégrations politique et culturelle de part et d'autre de la frontière cachent péniblement la banalité d'un traité qui se voulait initialement le premier étage de la grande fusée fédérale européenne esquissée par le Président à la Sorbonne en septembre 2017. Le deuxième étage aurait dû être la constituante européenne à Strasbourg en mai prochain. Au final, on en reste au très modeste malentendu de 1963. Pas de quoi rivaliser avec l'arrogance de Trump.
Cela fait plus de cinquante ans que l'Allemagne joue à la future mariée du couple franco-allemand, théorique moteur de l'Union européenne. Mais Berlin laisse le soupirant français lui conter fleurette tout en repoussant l'échéance. La réunification et la fin de la guerre froide en 1990 lui ont donné le premier rôle économique sur le continent. Quant à la guerre, elle ne veut plus en entendre parler sauf pour vendre du matériel. Son tuteur américain ne veut pas de ce mariage français. Et la promise allemande a peur d'une union aussi inégale.
Vue d'Allemagne, la
réconciliation franco-allemande est un simple rituel mémoriel qui
vise à se faire pardonner les deux dernières guerres mondiales.
Vue d'Allemagne, la réconciliation franco-allemande est un simple
rituel mémoriel qui vise à se faire pardonner les deux dernières
guerres mondiales. Voilà pourquoi Berlin multiplie les gestes
d'amitié avec Paris qui rêve toujours de grandeur. Mais passer de
l'amitié à l'amour est périlleux. Tandis qu'on palabre entre
voisins, l'argent reste à Francfort et le commandement militaire
reste à Washington. Avec le vieil ami de Paris, on se remémore la
légende de Charlemagne, histoire d'oublier que c'est toujours Donald
Trump qui tient les rênes.La rédaction vous conseille
Hadrien Desuin
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www.bruxelles2.eu
Le texte du traité franco-allemand d’Aix La Chapelle signé le 22 janvier 2019. En français ou en allemand
18 Jan 2019 couple franco-allemand, Défense UE, Zone Euro(B2) Nous reproduisons le texte in extenso du traité qui sera signé par le président français Emmanuel Macron et la Chancelière allemande Angela Merkel, le 22 janvier à Aix-La-Chapelle
(crédit : Aachen)
Pour notre première analyse sur la partie défense – diplomatie (lire l’article publié le 10 janvier) : Politique, diplomatie, défense, les premiers éléments du traité franco-allemand d’Aix-la-Chapelle
Pour télécharger la version PDF du Traité – en Français / en Allemand
Traité entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération et l’intégration franco-allemandes
La République française et la République fédérale d’Allemagne,
Reconnaissant le succès historique de la réconciliation entre les peuples français et allemand à laquelle le Traité du 22 janvier 1963 entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération franco-allemande a apporté une contribution exceptionnelle et dont est né un réseau sans précédent de relations bilatérales entre leurs sociétés civiles et leurs pouvoirs publics à tous les niveaux,
Convaincues que le temps est venu d’élever leurs relations bilatérales à un niveau supérieur et de se préparer aux défis auxquels les deux États et l’Europe sont confrontés au XXIe siècle, et souhaitant faire converger leurs économies et leurs modèles sociaux, favoriser la diversité culturelle et rapprocher leurs sociétés et leurs citoyens,
Convaincues que l’amitié étroite entre la France et l’Allemagne a été déterminante et demeure un élément indispensable d’une Union européenne unie, efficace, souveraine et forte,
Attachées à approfondir leur coopération en matière de politique européenne afin de favoriser l’unité, l’efficacité et la cohésion de l’Europe, tout en maintenant cette coopération ouverte à tous les États membres de l’Union européenne,
Attachées aux principes fondateurs, droits, libertés et valeurs de l’Union européenne, qui défendent l’État de droit partout dans l’Union européenne et le promeuvent à l’extérieur,
Attachées à œuvrer en vue d’une convergence sociale et économique ascendante au sein de l’Union européenne, à renforcer la solidarité mutuelle et à favoriser l’amélioration constante des conditions de vie et de travail conformément aux principes du socle européen des droits sociaux, notamment en accordant une attention particulière à l’autonomisation des femmes et à l’égalité des sexes,
Réaffirmant l’engagement de l’Union européenne en faveur d’un marché mondial ouvert, équitable et fondé sur des règles, dont l’accès repose sur la réciprocité et la non discrimination et qui est régi par des normes environnementales et sociales élevées,
Conscientes de leurs droits et obligations en vertu de la Charte des Nations Unies,
Fermement attachées à un ordre international fondé sur des règles et sur le multilatéralisme, dont les Nations Unies constituent l’élément central,
Convaincues que la prospérité et la sécurité ne pourront être assurées qu’en agissant d’urgence afin de protéger le climat et de préserver la biodiversité et les écosystèmes,
Agissant conformément à leurs règles constitutionnelles et juridiques nationales respectives et dans le cadre juridique de l’Union européenne,
Reconnaissant le rôle fondamental de la coopération décentralisée des communes, des départements, des régions, des Länder, du Sénat et du Bundesrat, ainsi que celui de la coopération entre le Plénipotentiaire de la République fédérale d’Allemagne chargé des Affaires culturelles dans le cadre du Traité sur la coopération franco-allemande et les ministres français compétents,
Reconnaissant le rôle essentiel de la coopération entre l’Assemblée nationale et le Deutscher Bundestag, en particulier dans le cadre de leur accord interparlementaire du 22 janvier 2019, qui constitue une dimension importante des liens étroits entre les deux pays, Sont convenues de ce qui suit :
CHAPITRE 1. Affaires européennes
Article 1er
Les deux États approfondissent leur coopération en matière de politique européenne. Ils agissent en faveur d’une politique étrangère et de sécurité commune efficace et forte, et renforcent et approfondissent l’Union économique et monétaire. Ils s’efforcent de mener à bien l’achèvement du Marché unique et s’emploient à bâtir une Union compétitive, reposant sur une base industrielle forte, qui serve de base à la prospérité, promouvant la convergence économique, fiscale et sociale ainsi que la durabilité dans toutes ses dimensions.
Article 2
Les deux États se consultent régulièrement à tous les niveaux avant les grandes échéances européennes, en cherchant à établir des positions communes et à convenir de prises de parole coordonnées de leurs ministres. Ils se coordonnent sur la transposition du droit européen dans leur droit national.
CHAPITRE 2. Paix, sécurité et développement
Article 3
Les deux États approfondissent leur coopération en matière de politique étrangère, de défense, de sécurité extérieure et intérieure et de développement tout en s’efforçant de renforcer la capacité d’action autonome de l’Europe. Ils se consultent afin de définir des positions communes sur toute décision importante touchant leurs intérêts communs et d’agir conjointement dans tous les cas où ce sera possible.
Article 4
(1) Du fait des engagements qui les lient en vertu de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord du 4 avril 1949 et de l’article 42, paragraphe 7, du Traité sur l’Union européenne du 7 février 1992, modifié par le Traité de Lisbonne du 13 décembre 2007 modifiant le Traité sur l’Union européenne et le Traité instituant la Communauté européenne, les deux États, convaincus du caractère indissociable de leurs intérêts de sécurité, font converger de plus en plus leurs objectifs et politiques de sécurité et de défense, renforçant par là-même les systèmes de sécurité collective dont ils font partie. Ils se prêtent aide et assistance par tous les moyens dont ils disposent, y compris la force armée, en cas d’agression armée contre leurs territoires. Le champ d’application territorial de la deuxième phrase du présent paragraphe correspond à celui de l’article 42, paragraphe 7, du Traité sur l’Union européenne.
(2) Les deux États agissent conjointement dans tous les cas où ce sera possible, conformément à leurs règles nationales respectives, en vue de maintenir la paix et la sécurité. Ils continuent de développer l’efficacité, la cohérence et la crédibilité de l’Europe dans le domaine militaire. Ce faisant, ils s’engagent à renforcer la capacité d’action de l’Europe et à investir conjointement pour combler ses lacunes capacitaires, renforçant ainsi l’Union européenne et l’Alliance nord-atlantique.
(3) Les deux États s’engagent à renforcer encore la coopération entre leurs forces armées en vue d’instaurer une culture commune et d’opérer des déploiements conjoints. Ils intensifient l’élaboration de programmes de défense communs et leur élargissement à des partenaires. Ce faisant, ils entendent favoriser la compétitivité et la consolidation de la base industrielle et technologique de défense européenne. Ils sont en faveur de la coopération la plus étroite possible entre leurs industries de défense, sur la base de leur confiance mutuelle. Les deux États élaboreront une approche commune en matière d’exportation d’armements en ce qui concerne les projets conjoints.
(4) Les deux États instituent le Conseil franco-allemand de défense et de sécurité comme organe politique de pilotage de ces engagements réciproques. Ce Conseil se réunira au plus haut niveau à intervalles réguliers.
Article 5
Les deux États étendent la coopération entre leurs ministères des affaires étrangères, y compris leurs missions diplomatiques et consulaires. Ils procéderont à des échanges de personnels de haut rang. Ils établiront des échanges au sein de leurs représentations permanentes auprès des Nations Unies à New York, en particulier entre leurs équipes du Conseil de sécurité, leurs représentations permanentes auprès de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord et leurs représentations permanentes auprès de l’Union européenne, ainsi qu’entre les organismes des deux États chargés de coordonner l’action européenne.
Article 6
Dans le domaine de la sécurité intérieure, les gouvernements des deux États renforcent encore leur coopération bilatérale en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, ainsi que leur coopération dans le domaine judiciaire et en matière de renseignement et de police. Ils mettent en œuvre des mesures communes de formation et de déploiement et créent une unité commune en vue d’opérations de stabilisation dans des pays tiers.
Article 7
Les deux États s’engagent à établir un partenariat de plus en plus étroit entre l’Europe et l’Afrique en renforçant leur coopération en matière de développement du secteur privé, d’intégration régionale, d’enseignement et de formation professionnelle, d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes, dans le but d’améliorer les perspectives socio-économiques, la viabilité, la bonne gouvernance ainsi que la prévention des conflits, la résolution des crises, notamment dans le cadre du maintien de la paix, et la gestion des situations d’après-conflit. Les deux États instituent un dialogue annuel au niveau politique en matière de politique internationale de développement afin d’intensifier la coordination de la planification et de la mise en œuvre de leurs politiques.
Article 8
(1) Dans le cadre de la Charte des Nations Unies, les deux États coopéreront étroitement au sein de tous les organes de l’Organisation des Nations Unies. Ils coordonneront étroitement leurs positions, dans le cadre d’un effort plus large de concertation entre les États membres de l’Union européenne siégeant au Conseil de sécurité des Nations Unies et dans le respect des positions et des intérêts de l’Union européenne. Ils agiront de concert afin de promouvoir aux Nations Unies les positions et les engagements de l’Union européenne face aux défis et menaces de portée mondiale. Ils mettront tout en œuvre pour aboutir à une position unifiée de l’Union européenne au sein des organes appropriés des Nations Unies.
(2) Les deux États s’engagent à poursuivre leurs efforts pour mener à terme des négociations intergouvernementales concernant la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies. L’admission de la République fédérale de l’Allemagne en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies est une priorité de la diplomatie franco-allemande.
CHAPITRE 3. Culture, enseignement, recherche et mobilité
Article 9
Les deux États reconnaissent le rôle décisif que jouent la culture et les médias dans le renforcement de l’amitié franco-allemande. En conséquence, ils sont résolus à créer pour leurs peuples un espace partagé de liberté et de possibilités, ainsi qu’un espace culturel et médiatique commun. Ils développent la mobilité et les programmes d’échanges entre leurs pays, en particulier à l’intention des jeunes dans le cadre de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse, et définissent des objectifs chiffrés dans ces domaines. Afin de favoriser des liens toujours plus étroits dans tous les domaines de l’expression culturelle, notamment au moyen d’instituts culturels intégrés, ils mettent en place des programmes spécifiques et une plate-forme numérique destinés en particulier aux jeunes.
Article 10
Les deux États rapprochent leurs systèmes éducatifs grâce au développement de l’apprentissage mutuel de la langue de l’autre, à l’adoption, conformément à leur organisation constitutionnelle, de stratégies visant à accroître le nombre d’élèves étudiant la langue du partenaire, à une action en faveur de la reconnaissance mutuelle des diplômes et à la mise en place d’outils d’excellence franco-allemands pour la recherche, la formation et l’enseignement professionnels, ainsi que de doubles programmes franco-allemands intégrés relevant de l’enseignement supérieur.
Article 11
Les deux États favorisent la mise en réseau de leurs systèmes d’enseignement et de recherche ainsi que de leurs structures de financement. Ils poursuivent le développement de l’Université franco-allemande et encouragent les universités françaises et allemandes à participer à des réseaux d’universités européennes.
Article 12
Les deux États instituent un Fonds citoyen commun destiné à encourager et à soutenir les initiatives de citoyens et les jumelages entre villes dans le but de rapprocher encore leurs deux peuples.
CHAPITRE 4. Coopération régionale et transfrontalière
Article 13
(1) Les deux États reconnaissent l’importance que revêt la coopération transfrontalière entre la République française et la République fédérale d’Allemagne pour resserrer les liens entre les citoyens et les entreprises de part et d’autre de la frontière, notamment le rôle essentiel des collectivités territoriales et autres acteurs locaux à cet égard. Ils entendent faciliter l’élimination des obstacles dans les territoires frontaliers afin de mettre en œuvre des projets transfrontaliers et de faciliter la vie quotidienne des habitants de ces territoires.
(2) À cet effet, dans le respect des règles constitutionnelles respectives des deux États et dans les limites du droit de l’Union européenne, les deux États dotent les collectivités territoriales des territoires frontaliers et les entités transfrontalières comme les eurodistricts de compétences appropriées, de ressources dédiées et de procédures accélérées permettant de surmonter les obstacles à la réalisation de projets transfrontaliers, en particulier dans les domaines économique, social, environnemental, sanitaire, énergétique et des transports. Si aucun autre moyen ne leur permet de surmonter ces obstacles, des dispositions juridiques et administratives adaptées, notamment des dérogations, peuvent également être accordées. Dans ce cas, il revient aux deux États d’adopter la législation appropriée.
(3) Les deux États demeurent attachés à la préservation de normes strictes dans les domaines du droit du travail, de la protection sociale, de la santé et de la sécurité, ainsi que de la protection de l’environnement.
Article 14
Les deux États instituent un comité de coopération transfrontalière comprenant des parties prenantes telles que l’État et les collectivités territoriales, les parlements et les entités transfrontalières comme les euro-districts et, en cas de nécessité, les eurorégions intéressées. Ce comité est chargé de coordonner tous les aspects de l’observation territoriale transfrontalière entre la République française et la République fédérale d’Allemagne, de définir une stratégie commune de choix de projets prioritaires, d’assurer le suivi des difficultés rencontrées dans les territoires frontaliers et d’émettre des propositions en vue d’y remédier, ainsi que d’analyser l’incidence de la législation nouvelle sur les territoires frontaliers.
Article 15
Les deux États sont attachés à l’objectif du bilinguisme dans les territoires frontaliers et accordent leur soutien aux collectivités frontalières afin d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies appropriées.
Article 16
Les deux États faciliteront la mobilité transfrontalière en améliorant l’interconnexion des réseaux numériques et physiques entre elles, notamment les liaisons ferroviaires et routières. Ils agiront en étroite collaboration dans le domaine de la mobilité innovante, durable et accessible à tous afin d’élaborer des approches ou des normes communes aux deux États.
CHAPITRE 5. Développement durable, climat environnement et affaires économiques
Article 17
Les deux États encouragent la coopération décentralisée entre les collectivités des territoires non frontaliers. Ils s’engagent à soutenir les initiatives lancées par ces collectivités qui sont mises en œuvre dans ces territoires.
Article 18
Les deux États s’emploient à renforcer le processus de mise en œuvre des instruments multilatéraux relatifs au développement durable, à la santé mondiale et à la protection de l’environnement et du climat, en particulier l’Accord de Paris du 12 décembre 2015 et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. À cet effet, ils agissent en rapport étroit afin de formuler des approches et des politiques communes, notamment en mettant en place des dispositifs en vue de la transformation de leurs économies et en favorisant des actions ambitieuses de lutte contre les changements climatiques. Ils garantissent l’intégration de la protection du climat dans toutes les politiques, notamment par des échanges transversaux réguliers entre les gouvernements dans des secteurs clés.
Article 19
Les deux États feront progresser la transition énergétique dans tous les secteurs appropriés et, à cet effet, développent leur coopération et renforcent le cadre institutionnel de financement, d’élaboration et de mise en œuvre de projets conjoints, en particulier dans les domaines des infrastructures, des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
Article 20
(1) Les deux États approfondissent l’intégration de leurs économies afin d’instituer une zone économique franco-allemande dotée de règles communes. Le Conseil économique et financier franco-allemand favorise l’harmonisation bilatérale de leurs législations, notamment dans le domaine du droit des affaires, et coordonne de façon régulière les politiques économiques entre la République française et la République fédérale d’Allemagne afin de favoriser la convergence entre les deux États et d’améliorer la compétitivité de leurs économies.
(2) Les deux États instituent un « Conseil franco-allemand d’experts économiques » composé de dix experts indépendants afin de présenter aux deux gouvernements des recommandations sur leur action économique.
Article 21
Les deux États intensifient leur coopération dans le domaine de la recherche et de la transformation numérique, notamment en matière d’intelligence artificielle et d’innovations de rupture. Ils promouvront à l’échelle internationale des directives sur l’éthique des technologies nouvelles. Ils mettent en place, afin de promouvoir l’innovation, des initiatives franco-allemandes qui sont ouvertes à la coopération au niveau européen. Les deux États mettront en place un processus de coordination et un financement commun afin de soutenir des programmes conjoints de recherche et d’innovation.
Article 22
Les parties prenantes et les acteurs intéressés des deux États sont réunis au sein d’un Forum pour l’avenir franco-allemand afin de travailler sur les processus de transformation de leurs sociétés.
CHAPITRE 6. Organisation
Article 23
Des réunions entre les gouvernements des deux États ont lieu au moins une fois par an, alternativement en République française et en République fédérale d’Allemagne. Après l’entrée en vigueur du présent Traité, le Conseil des ministres franco-allemand adopte un programme pluriannuel de projets de coopération franco-allemande. Les secrétaires généraux pour la coopération franco-allemande chargés de préparer ces réunions assurent le suivi de la mise en œuvre de ce programme et en font rapport au Conseil des ministres.
Article 24
Un membre du gouvernement d’un des deux États prend part, une fois par trimestre au moins et en alternance, au conseil des ministres de l’autre État.
Article 25
Les conseils, structures et instruments de la coopération franco-allemande font l’objet d’un examen périodique et sont, en cas de nécessité, adaptés sans retard aux objectifs fixés d’un commun accord. Le premier de ces examens devrait avoir lieu dans les six mois suivant l’entrée en vigueur du présent Traité et proposer les adaptations nécessaires. Les secrétaires généraux pour la coopération franco-allemande évaluent régulièrement les progrès accomplis. Ils informent les parlements et le Conseil des ministres franco-allemand de l’état général d’avancement de la coopération franco-allemande.
Article 26
Des représentants des régions et des Länder, ainsi que du comité de coopération transfrontalière, peuvent être invités à participer au Conseil des ministres franco-allemands.
CHAPITRE 7. Dispositions finales
Article 27
Le présent Traité complète le Traité du 22 janvier 1963 entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération franco-allemande au sens du paragraphe 4 des Dispositions finales de ce Traité.
Article 28
Les deux États s’informent mutuellement, par la voie diplomatique, de l’accomplissement des procédures nationales requises pour l’entrée en vigueur du présent Traité. Le présent Traité entre en vigueur à la date de réception de la dernière notification.
dimanche 20 janvier 2019
samedi 19 janvier 2019
vendredi 18 janvier 2019
jeudi 17 janvier 2019
lettre aux Français du président de la République : version apocryphe
Betreff: La vraie lettre d'Emmanuel
Macron aux Français
Delhommais - La vraie lettre d'Emmanuel Macron aux Français
Voici en exclusivité la lettre que Macron aurait dû envoyer aux Français mais que, sur les conseils avisés de son épouse, il a finalement choisi de ranger dans son tiroir à souvenirs.PAR PIERRE-ANTOINE DELHOMMAIS
Mes chers compatriotes,
Ma cote de popularité, au plus bas selon les sondages unanimes, comme le large soutien que vous apportez depuis le départ, malgré ses violences, au mouvement dit des « gilets jaunes », indiquent aujourd'hui assez clairement que non seulement ma politique, mais aussi ma personne, font l'objet d'un rejet que l'on peut qualifier, sans exagération je crois, de franc et massif. Alors le moment est venu pour moi de vous dire, en ce début d'année 2019, que la réciproque est également vraie. Si dix-huit mois ont été nécessaires pour qu'éclate votre haine à mon égard, il m'a fallu nettement moins de temps pour ne plus pouvoir vous supporter.
Pour ne plus supporter vos jérémiades incessantes et vos plaintes continuelles, votre capacité inégalée dans le monde - les autres chefs d'Etat rencontrés lors des G20 me l'ont confirmé - à vous lamenter en permanence sur votre sort. A vouloir, aussi, tout et son contraire : à réclamer moins d'impôts mais plus de dépenses sociales, à militer pour le made in France mais à acheter toujours plus de produits importés, à hurler parce que l'Etat n'en fait pas assez dans la lutte contre le réchauffement climatique mais à vous révolter contre la hausse de la taxe carbone sur les carburants.
Déni. Vous m'aviez trouvé blessant quand j'avais évoqué un peuple de « Gaulois réfractaires ». Je le reconnais volontiers, le mot était mal choisi. Ce n'est pas réfractaires que vous êtes, c'est ingouvernables. Par ignorance, bêtise ou aveuglement, probablement un peu les trois, vous continuez de vivre dans un complet déni de la réalité économique qui est celle de la France, celle d'un pays qui vit depuis des décennies au-dessus de ses moyens, endetté jusqu'aux oreilles, où l'on travaille moins qu'ailleurs, où l'on crée moins de richesse et de croissance qu'ailleurs. Ce qui ne vous empêche pas d'exiger le même niveau de vie et les mêmes hausses de pouvoir d'achat que celles qu'obtiennent, grâce à leurs performances économiques collectives, les Allemands, les Suédois ou encore les Américains. Vous êtes convaincus, et je suis d'accord avec vous au moins sur ce point, que la France va mal, et pourtant vous voulez que surtout rien ne change, vous vous opposez par principe aux réformes qui ont réussi chez nos voisins. Vous avez même l'arrogance de prétendre imposer notre modèle de société au reste du monde qui nous regarde pourtant, de façon assez objective, comme un pays à l'agonie. Vous vous donnez des grands airs révolutionnaires pour mieux cacher votre ultraconservatisme.
Cagnottes. Je dois dire que l'indifférence que vous manifestez à l'égard de la situation de nos finances publiques m'a régulièrement mis dans des colères noires, m'a fait pousser des « nom de nom » et même des « sacrebleu » tonitruants qui ont résonné dans tout le palais de l'Elysée. Je tiens tout de même à vous rappeler, mes chers compatriotes, vous qui aimez tant les cagnottes, qu'il faudrait en lancer une où chacun d'entre vous verserait 35 000 euros pour éponger notre dette publique. Votre obsession de justice fiscale s'arrête visiblement au fait de léguer aux générations futures le soin de la rembourser avec leurs impôts.
Je ne supporte plus enfin votre détestation factice de l'argent - en premier lieu celui des personnes qui en gagnent plus que vous -, votre haine envieuse des riches et des « élites » - sauf quand il s'agit des joueurs de l'équipe de France de football -, votre jalousie maladive que vous maquillez en amour de l'égalité. Je ne supporte plus ces contempteurs en chef du « système » qui ont passé leur existence, comme sénateur ou héritière, à en vivre grassement. Ni ces pseudo-intellectuels déclinistes faussement préoccupés, eux qui n'en connaissent pas, par les problèmes de fins de mois d'un peuple dont ils méprisent par ailleurs les aspirations « bassement » matérialistes. Au premier rang desquels ce philosophe pour midinettes qui fait l'éloge de la sagesse romaine mais écrit, sans que cela offusque grand monde, des textes à mon encontre d'une vulgarité homophobe à vomir.
Gloubi-boulga. Inutile de vous préciser que je n'attendais strictement rien de l'organisation de ce grand débat national qui n'avait d'autre objectif, je peux maintenant vous l'avouer, que de satisfaire votre goût immodéré pour les palabres et votre propension pathologique à la procrastination. Il ne pouvait guère en résulter qu'un gloubi-boulga informe de propositions plus irréalistes et stupides les unes que les autres, probablement aussi quelques poudres de perlimpinpin dont vous possédez le secret de fabrication. Permettez-moi, mes chers compatriotes, de douter fortement de votre expertise et de votre sagesse en matière économique, vous qui avez constamment élu et même parfois réélu sans discontinuer depuis quarante ans, sur la foi de promesses électorales à dormir debout, des dirigeants parfaitement incompétents ayant conduit le pays au bord de la faillite.
Pour votre plus grand soulagement qui n'égale toutefois pas le mien, j'ai donc décidé de démissionner de la présidence de la République, annonce qui sera très certainement fêtée jusqu'au bout de la nuit, sur tous les ronds-points du pays, par des chenilles enflammées, dansées en chantant des « Macron Ciao » vous procurant des petits frissons de nostalgie révolutionnaire. Profitez-en bien. Je crains en effet que la mise en œuvre des résultats de vos référendums d'initiative citoyenne ne conduise très rapidement la France à se retrouver sous la tutelle du FMI, dont les « programmes d'ajustement structurel » vous feront paraître, en comparaison, comme incroyablement douce et protectrice la politique de réformes économiques que je menais. Alors, chers gilets jaunes et chers compatriotes, je vous souhaite bon vent et surtout, saperlipopette, bon courage§
Marceline Loridan-Ivens . 1928 + 2018
wikipédia à jour au 15 novembre 2018
Marceline
Loridan-Ivens
Données
clés
Nom de naissance
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Marceline Rozenberg
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Naissance
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Nationalité
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Décès
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Profession
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Films notables
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Marceline
Loridan-Ivens, née Rozenberg,
est une cinéaste
française
née le 19 mars 1928 à Épinal
et morte le 18 septembre 2018 à Paris1.
Elle est notamment connue pour
avoir été la compagne de déportation de Simone
Veil, pour le
monologue qu'elle tient place
de la Concorde à
Paris dans le film
documentaire de Jean
Rouch et Edgar
Morin, Chronique
d'un été
(1961), qui est l'un des premiers témoignages filmés de la
déportation durant la Seconde
Guerre mondiale, et
pour son essai autobiographique Et tu
n'es pas revenu (Grasset, 2015) .
Sommaire
Marceline Rozenberg est née de parents juifs
polonais émigrés en France depuis 1919. Au début de la Seconde
Guerre mondiale, sa famille s'installe dans le
Vaucluse.
Leur dernière adresse est : Domaine de Gourdon à Bollène
dans le Vaucluse2.
C'est là qu’elle entre dans la Résistance.
Capturée par la Gestapo
avec son père, Szlama Rozenberg3,4,
elle est déportée à Auschwitz-Birkenau
par le convoi
71 du 13 avril 1944, le même que celui de son
père2,
Simone
Veil5,6,
avec laquelle la liera une amitié « indéfectible7 »
et Anne-Lise
Stern, puis à Bergen-Belsen,
et finalement au camp
de concentration de Theresienstadt. Elle
recouvre la liberté à la libération du camp, le 10
mai
19458
par l'Armée
rouge.
Elle épouse Francis
Loridan, jeune ingénieur en travaux publics, engagé sur des
chantiers lointains. Des années plus tard ils divorcent mais
Francis autorise Marceline à conserver son nom9.
Elle adhère au Parti
communiste français en 1955 et le quitte un
an plus tard. Elle croise alors des « déviationnistes »,
comme le philosophe Henri
Lefebvre ou le sociologue Edgar
Morin10,
tape des manuscrits pour des intellectuels, travaille au service
reprographie d'un institut de sondage, est « porteuse
de valises » pour le FLN
et fréquente les nuits parisiennes de Saint-Germain-des-Prés11.
En 1961, Edgar
Morin lui fait découvrir le tournage du film
Chronique
d'un été ; elle entre ainsi dans le
monde du cinéma. En 1963, elle rencontre et épouse le réalisateur
de documentaires
Joris
Ivens, de trente ans son aîné. Elle
l'assiste dans son travail et coréalise certains de ses films comme
Le
17e parallèle
en 196812.
Ils partent ensemble pour le Vietnam, où ils sont reçus par Hô
Chi Minh11.
De 1972 à 1976, pendant la révolution
culturelle déclenchée par Mao
Zedong, Joris
Ivens et Marceline Loridan travaillent en
Chine et réalisent la série de douze films Comment
Yukong déplaça les montagnes13.
Critiqués par Jiang
Qing, l'épouse de Mao,
ils doivent quitter précipitamment la Chine14.
En 2003, elle réalise un film de fiction, La
Petite Prairie aux bouleaux, avec Anouk
Aimée, très inspiré de son parcours dans
les camps (le titre est la traduction du nom polonais Brzezinka,
germanisé en Birkenau).
Jusqu'à la fin de
sa vie, elle donne des conférences et témoigne dans les collèges
et les lycées sur la Shoah11.
À ses obsèques, le 21
septembre 2018, au cimetière Montparnasse à Paris, Delphine
Horvilleur prononce son oraison funèbre15.
Filmographie partielle
Réalisatrice
-
1976 : Comment Yukong déplaça les montagnes — Série de documentaires coréalisés avec Joris Ivens
-
1976 : Une histoire de ballon, lycée n° 31 Pékin — Court-métrage (19 min) de la série, coréalisé avec Joris Ivens
-
1977 : Les Kazaks — Documentaire coréalisé avec Joris Ivens
-
1977 : Les Ouigours — Documentaire coréalisé avec Joris Ivens
-
1988 : Une histoire de vent — Documentaire-fiction coréalisé avec Joris Ivens
Actrice
-
2008 : Les Bureaux de Dieu de Claire Simon
Scénariste
-
2003 : La Petite Prairie aux bouleaux — Sous le nom de Marceline Loridan-Ivens
Dans la culture populaire
Prix et nominations
-
2015 : prix de l’Académie Lilas
-
2015 : prix Jean-Jacques-Rousseau de l'autobiographie pour Et tu n'es pas revenu (Grasset)
Publications
-
17e parallèle : la guerre du peuple : deux mois sous la terre, écrit avec Joris Ivens, Paris, les Éditeurs français réunis, 1969 (44 illustrations)
-
Ma vie balagan, récit écrit avec la journaliste Élisabeth D. Inandiak, Robert Laffont, 2008 (ISBN 978-2-221-10658-7)
-
Témoignage dans Traces de l'enfer, collectif, Larousse, 2015
-
Et tu n'es pas revenu, récit écrit avec Judith Perrignon, Grasset, 2015 (ISBN 978-2-246-85391-6) prix Jean-Jacques-Rousseau 2015
-
L'amour après, récit écrit avec Judith Perrignon, Grasset, 2018, 162 p.
Notes et références
-
↑ « L’écrivaine et cinéaste Marceline Loridan-Ivens, ancienne déportée à Auschwitz, est morte » [archive], sur abonnes.lemonde.fr, 18 septembre 2018
-
↑ « Mort de la cinéaste et écrivaine Marceline Loridan-Ivens, une vie pour témoigner » [archive], sur Franceinfo, 20 septembre 2018.
-
↑ Interview de Marceline Loridan-Ivens [archive] dans l'émission le Grand Entretien sur France Inter du 18 avril 2012.
-
↑ Loridan, Marceline, 1928-, Ma vie balagan, Laffont, 2008 (ISBN 9782221106587, OCLC 262426758, lire en ligne [archive]), page 171.
-
↑ Marceline Loridan a filmé la Chine de Mao « Je fus dupée par mon époque » [archive], Rue89, 15 juin 2014.
Voir aussi
Bibliographie
-
Serge Klarsfeld, Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Beate et Serge Klarsfeld, 1978 ; nouvelle édition : Association des Fils et Filles des Déportés Juifs de France (FFDJF), 2012
Liens externes
-
-
Marceline Loridan-Ivens, l'intégrale en cinq entretiens (2012) — « Je suis née tout de suite rousse, gauchère et juive ! » [archive] série en cinq parties de l'émission « À voix nue » par Sandrine Treiner, sur France Culture, diffusée originellement en avril 2012 [audio]
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