mercredi 26 août 2009

Inquiétude & Certitudes - mercredi 26 août 2009


Mercredi 26 Août 2009


Prier…[1] c’est en travaillant nuit et jour, pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous, que nous vous avons annoncé l’évangile. L’évolution pratique de l’Eglise catholique a été telle que deux évidences du Nouveau Testament sinon de toute l’Ecriture sont complètement occultés du fait que les clercs, et leurs satellites laïcs encore plus clercs qu’eux, ont monopolisé pas tant l’enseignement que les comportements et l’interprétation de ce que peut être une vie librement et fortement chrétienne, qu’une société chrétienne. Les évangiles sont le pamphlet le plus anticlérical qui soit, les caricatures des scribes, et des autorités religieuses, sont constantes dans la bouche du Christ et c’est ce clergé qui veut sa perte et le fait mettre à mort, en éludant apparemment la réponsabilité de celle-ci. Quant au travail du prêtre et de l’apôtre, Paul, pourtant le plus requis des apôtres, le plus voyageur, le plus déraciné, donne l’exemple. Je ne vais pas au mariage du clergé, il y a tous les cas de figure dans l’Ecriture, des prophètes de l’Ancien testament aux disciples du nouveau. Le jaillissement par le peuple des formes contemporaines de l’Eglise et donc d’une certaine propagation de la foi, et surtout d’une contribution à l’ordre souhaitable du monde, est constamment empêché, tellement d’ailleurs que peu s’en rendent compte et que ceux qui s’en rendent compte, sont forcémenté étouffés. Vous savez bien que nous avons été pour chacun de vous comme un père pour ses enfants. Se montrer en exemple peut agacer autrui, dans le cas de Paul c’est si fréquent que ce ne peut être la pose de l’orgueilleux, c’est réellement la pédagogie d’un homme avouant par ailleurs ses limites et livrant surtout son secret : se laisser instrumenter par Dieu et son Christ : non pas une parole d’hommes, mais la parole de Dieu qui est à l’œuvre en vous, les croyants. Texte d’acception universelle, particulièrement par mes chers amis faisant Ramadan (non sans mérite, le jeûne par grosse chaleur, ne pas boire, pas de climatisation). Quant aux clergé contemporain du Christ (avec les grandes exceptions, à réétudier), vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes. Vous achevez donc ce que vos pères ont commencé ! Et cela dura trois pleines années, avec l’ultime retournement de la foule devant le prétoire de Pilate, cette foule dont les puissances de l’époque, religieuses ou occupantes étrangères, avaient si peur. Tension dont témoigne l’Ecriture. Moktar à sa femme quand elle se décourageait. N’oublie pas que le Prophète manqua souvent d’être assassiné. De fait… vous dites : « Si nous avions vêcu à l’époque de nos pères, nous n’aurions pas été leurs complices pour verser le sang des prophètes »… Mais si ! et nous encore aujourd’hui… puisqu’il y a des pauvres, des malheureux, des condamnés et des arrogants, des cyniques, que nous ne changeons pas le monde, que nous ne prions pas non plus, alors que faisons-nous ? nous vivons moins sincèrement que nos animaux, que les arbres des forêts et les poissons de la mer. L’innocence du vent, des nuages, de la végétation attendant l’eau ou recueillant la fraicheur nocturne, témoigne à notre charge. La vie est autre du premier au sixième jour. J’avais dit : ‘Les ténèbres m’écrasent !’ mais la nuit devient lumière autour de moi.

La situation française est tellement bloquée qu’elle n’évoluera que par des événements forts et imprévus. 1° l’empêchement présidentiel pour raison de santé, c’est le scenario le plus probable après deux ans de mensonge et la révélation du bilan cardiaque de début de Juillet puis du malaise vagal de la fin de Juillet, deux problèmes et deux vulnérabilités distinctes, ce qui donne une guerre de succession et des alliances dans un jeu à très peu, François Fillon, Jean-François Copé et Xavier Bertrand – 2° la disgrâce ou la promotion de Claude Guéant, chacune probable, n’est-il pas de la promotion Cécilia ? mais n’est-il pas celui qui, actuellement, connaît sinon le mieux les dossiers, du moins le mieux les réseaux mis en place, les compromissions et surtout l’emplacement des mines à retardement – la 1ère hypothèse dans un régime cadenassé, propagandiste et rigide comme le nôtre (comment en sommes-nous arrivés là ?), celui du Kremlin dans la période soviétique (sinon à nouveau aujourd’hui…) est la mort de Staline, la 2ème tourne autour du personnage de Béria… - 3° scenario, la rue que ne tiendrait pas la police, soit par imprudence soit parce qu’elle ne serait plus assurée de la légitimité du régime qu’elle aurait à défendre. Elle n’a pas frémi en Mai 68, mais on avait atteint partout la limite, nul plus que l’incomparable Maurice Grimaud n’en a eu conscience. La rue des lycéens plus encore que des étudiants. Les banlieues sont maintenant un registre connu, les émeutes sont géographiquement circonscrites et les médias n’y sont pas admises. Le soulèvement de l’Outre-mer, latent localement, le mensonge et le fiasco des « états-généraux », n’a pas déteint en Ile- de-France où nos compatriotes insulaires sont pourtant si nombreux. L’imprévisible serait des séquestrations ou des révoltes d’usines à fermer que plus personne ne contrôlerait et où il y aurait mort d’homme ou de femme, scenario du XIXème siècle – 4° scenario, la pandémie ou un catclysme dont le gouvernement ne pourrait répondre.

Que sert d’ici là de commenter ou de critiquer ? aucune prise. Le régime est irresponsable, mentalement puisqu’il mène le pays à la totale imprévoyance, la dette explosant, la relance ne se faisant pas puisque la consommation, les salaires, les retraites sont bloqués, les solutions européennes n’étant cherchées nulle part dans l’Union et pas proposées par la France seule ou en couple franco-allemand.

N’ayant pas la télévision, la radio de bord étant, par construction, avec la voiture plus puissante que j’ai laissée à ma femme pour les longs trajets de cet été, n’ayant pas le temps de consulter les dépêches de l’A.F.P., je suis sans doute comme le plus grand nombre des Français même si ceux-ci passent leur soirée quand même devant leur écran plat, à ne pas m’informer sur les éphémérides politiques. Si Le Canard me les résume hebdomadairement, c’est pour m’apprendre la photo. sur le Vieux Port de toutes les composantes se disant anti-sarkozystes, lesquelles oublient la leçon des européennes, l’anti-sarkozysme pur et simple ne fait pas l’élection, cela n’a pas même joué à l’intérieur de l’U.M.P. quand Jacques Chirac avait encore le pouvoir dans le parti et dans l’Etat, celui de nommer et de renvoyer. Inconsistance des événements qui sont rapportés, le discours de Marielle de Sarnez censé présager des alliances électorales victorieuses du centre à la gauche. Réplique prêtée à Sarkozy mais vraisemblable, crise de chefs, personne ne s’impose et les Français ne veulent pas être dirigés par un collège.

Affiche du Télégramme (de Brest) : pas de bonus sans malus ! C’est parlant mais c’est totalement illusoire, puisque si le système peut gratifier des personnes physiques, précisément avec ce qu’elles lui raportent, il ne peut faire payer le montant des pertes à ceux qui les ont générées, simplement parce que ces personnes ne jouant pas leur fortune n’ont aucun moyen en propre, sauf à avoir été précédemment gratifiées. Poudre aux yeux des démagogues que de proclamer cela. C’est donc plutôt l’image qui m’a retenu. Sarkozy est incapable de parler debout sans appui, il lui faut le pupitre à l’américaine, auquel il s’attable, des confidences et des aphorismes hurlés. Et il y le pouce et l’index sentencieux comme si le rôle d’un président de la République était de faire la leçon.

Téléphone d’un ami de longue date qui professionnellement a vu depuis trois décennies les grands de ce monde dans leur intimité (médicale). Il généralise notre temps, celui de la France, le passé le plus récent ignoré ou désappris, les neurones déficients des blong-bling, l’absence de génies littéraires et l’incapacité où nous sommes de déceler les talents et de les promouvoir, plus aucune structure de pensée, un enseignement de fait que notre monde est dangereux et incohérent sans compter les débats sur les crimes et repentances, un Occident dont le déclin moral et la perte de certitude de soi ne sont masqués pour encore combien de temps que par la technique… Langage qui a des consonnances d’extrême-droite, qui ne désigne pas le pouvoir en place mais qui témoigne d’une sorte de môle en train de se constituer : la résistance à une dérive générale, innommée, polluant à peu près tout.


[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens II 9 à 13 ; psaume CXXXIX ; évangile selon saint Matthieu XXIII 27 à 32

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