samedi 11 mars 2023

Document. La lettre des syndicats demandant à rencontrer Macron

 humanite.fr

 

 

Macron, mobilisation étudiante et vote de la retraite à 64 ans au Sénat

L'essentiel

Mise à jour Jeudi 9 mars 2023 - 14h22

Opération de la FNME CGT le 9 mars 2023 au poste source EDF à Saint-Denis.

Opération de la FNME CGT le 9 mars 2023 au poste source EDF à Saint-Denis.

Franck Cartelet

09/03/23


Même si, pour le moment, le chef de l’État fait la sourde oreille, l'intersyndicale vient de lui adresser une demande de rendez-vous - puisqu'il est le père de cette réforme. En voici le contenu : 

Monsieur le Président de la République
Palais de l’Elysée
55, rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris

Paris, le 8 mars 2023

Monsieur le Président,

Le projet de réforme des retraites que vous avez souhaité engager est actuellement débattu au Parlement.

De nombreux échanges ont eu lieu avec les partenaires sociaux pendant la phase d’élaboration du projet de loi. Vous le savez, ce projet qui recule l’âge de départ à la retraite à 64 ans et accélère l’allongement de la durée de cotisation requise pour obtenir une retraite à taux plein, est refusé par l’ensemble des organisations syndicales qui en demande le retrait.

Toutes les études d’opinion montrent que la population, et tout particulièrement les actifs, sont très largement opposés à ce projet de réforme. Cette opposition est l’expression d’une prise de conscience de la grande fragilité du projet par ses motivations et de son injustice. De puissantes manifestations ont été organisées les 19 et 31 janvier, les 7, 11 et 16 février, réunissant à chaque fois des millions de personnes pour exprimer le rejet de ces mesures. Le mouvement du 7 mars est venu confirmer la détermination du monde du travail, que nous représentons, à obtenir le retrait du projet. Une pétition en ligne intersyndicale a également recueilli plus d’un million de signatures.

Ces mobilisations massives, partout en France et dans tous les secteurs professionnels du privé et du public ont reçu le soutien constant de la population française. Et pourtant vous et votre gouvernement restez silencieux devant l’expression de ce puissant mouvement social. Pour nos organisations, cette absence de réponse constitue un grave problème démocratique, il conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive.

Dans l’urgence de ce moment, et la gravité de ses conséquences, les organisations syndicales constituant l’intersyndicale expriment, ensemble, la demande de vous rencontrer.

Dans l’attente d’une réponse favorable, nous vous prions d’agréer, monsieur le Président, l’expression de notre plus haute considération et de notre profond attachement aux valeurs de la République.

Laurent BERGER
Secrétaire général de la CFDT
Philippe MARTINEZ
Secrétaire général de la CGT
Frédéric SOUILLOT
Secrétaire général de FO
François HOMMERIL
Président de la CFE-CGC
Cyril CHABANIER,
Président de la CFTC
Laurent ESCURE,
Secrétaire général de l’UNSA
Simon DUTEIL et Murielle GUILBERT,
Co-délégués généraux de Solidaires
Benoît TESTE
Secrétaire général de la FSU
Imane OUELHADJ,
Présidente de l’UNEF
Etienne MATIGNON,
Président de la FAGE
Colin CHAMPION,
Président de La Voie lycéenne, 
Louri CHRETIENNE
Présidente de la FIDL
Charlotte MOIZON
Présidente MNL

Intersyndicale

09/03/23

Opération « Sobriété énergétique » de la fédération CGT mines et énergie à Saint-Denis

Une action de cette ampleur ? « Du jamais vu », explique Nicolas Nogues, le coordinateur de la Fédération des mines et de l’énergie CGT (FNME-CGT) : 320 agents sont en train d'occuper le poste source EDF Ampère à Saint-Denis, ce jeudi matin. Ce poste alimente le Stade-de-France, trois datas centers, des centres commerciaux et les chantiers des JO. Tout le village olympique est ainsi touché par une coupure d'électricité qui pourrait durer de 2 à 3 heures.

Cette opération « sobriété énergétique contre le projet de réforme des retraites » est appelée à s'amplifier, en complément des opérations « Robin des bois », nous dit le coordinateur de la fédération.

L'opération réunit 320 agents, mais seuls une dizaine d’agents assermentés sont entrés dans le local, pour une intervention minutieusement préparée et sans violence. L’action a été organisée dans le plus grand secret par crainte d’une intervention de la police. Après un rassemblement dans un gymnase de Saint-Denis où plusieurs représentants syndicaux et députés PCF et LFI ont pris la parole, grévistes et journalistes ont embarqué dans cinq bus affrétés pour la fédération.

Icon Titre Notre journaliste vidéo est sur place.



fnme-cgt

09/03/23

Philippe Martinez à la rédaction de l'Humanité

Le secrétaire général de la CGT, ici entre Fabien Gay, directeur de l'Humanité, et Maud Vergnol, co-directrice de la rédaction, est venu ce matin au journal livrer son analyse sur la lutte en cours, ses perspectives, l'unité syndicale... Et plus largement, donner son regard sur l'actualité pour le quotidien de demain, dont il sera rédacteur en chef d'un jour.

Icon Titre Une édition spéciale à retrouver ce vendredi 10 mars dans les kiosques ou notre boutique en ligne.

Philippe Martinez

09/03/23

« C’est un truc de grand, t’occupes » : les jeunes sommés de ne pas s’intéresser aux retraites

Alors que des dizaines de lycées et universités sont bloqués dans le pays et que les organisations de jeunesse mènent les cortèges du 9 mars, les soutiens de la réforme des retraites multiplient les propos méprisants. 

Icon Add Lire l'article.

Jeunesse

09/03/23

Retraites : un manifestant blessé accidentellement à Saint-Etienne est décédé

Le militant CGT qui avait chuté accidentellement d'une statue lors de la manifestation contre la réforme des retraites mardi à Saint-Etienne est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi des suites de ses blessures, a-t-on appris jeudi auprès de son entreprise.

Cet homme de 51 ans, qui avait été transporté dans un état jugé "très grave" par le Samu au CHU de Saint-Etienne, était en état de mort cérébrale mercredi, après avoir chuté de plusieurs mètres, sa tête heurtant des dalles en pierre.

La veille, l'ouvrier était monté sur l'une des deux statues de bronze installées de chaque côté des marches permettant d'accéder à l'hôtel de ville, au moment des prises de parole des responsables syndicaux.

"C'est terrible", a réagi la secrétaire de l'union départementale CGT de la Loire, Mireille Carot.

09/03/23

Au Sénat, droite et macronistes votent pour le report de l'âge légal de départ à la retraite

Salué par quelques applaudissements à droite, le vote reportant de 62 à 64 ans l'âge de départ a été acquis par 201 voix contre 115, sur 345 votants. "Je me réjouis que les débats aient permis de parvenir à ce vote", a tweeté Elisabeth Borne.

Silencieuse depuis le début de l'examen du texte, jeudi dernier, la majorité sénatoriale a sorti sur cet article depuis la nuit dernière l'artillerie lourde du règlement pour accélérer les débats face à "l'obstruction" de la gauche. Celle-ci s'est indignée d'un "coup de force".

Les débats à la chambre haute reprendront jeudi à 10H30 autour d'un amendement polémique de M. Retailleau qui plaide pour que l'extinction progressive des régimes spéciaux, votée à l'article 2, s'applique aux salariés déjà en poste.

A gauche, les réactions sont outrées : 

La droite sénatoriale qui protège jalousement son régime spécial vient de voter 2ans de recul de l’âge de départ à la #retraite. Comment mieux nourrir la défiance vis à vis des institutions et nourrir l’antiparlementarisme? Le Gvt et ses alliés portent une lourde responsabilité. https://t.co/bqppvwXtKL
— Olivier Faure (@faureolivier) March 8, 2023

Ultra-majoritaire au Sénat, mais minoritaire dans le pays, les LR ont dû utiliser tous les artifices du règlement et d’autoritarisme pour passer au forceps au cœur de la nuit l’article 7. Il reste 13 articles. Le combat continu ici, comme dans la rue jusqu’au retrait ✊ pic.twitter.com/5gABMmShuE
— Fabien Gay (@fabien_gay) March 8, 2023

Les sénateurs de gauche promettent de déposer un recours devant le conseil constitutionnel.

08/03/23

La Nupes propose une loi pour revaloriser les « premières de corvée »

Une proposition de loi cosignée par les quatre groupes parlementaires de gauche prône une meilleure prise en compte de la pénibilité des métiers dits « féminisés », comme caissière ou aide-soignante, ainsi qu’une revalorisation de leurs compétences.

Icon Add En savoir plus.

Nupes

08/03/23

Poursuite du mouvement jeudi à la RATP

La RATP annonce cet après-midi que le trafic sera encore touché jeudi dans le métro parisien et le RER B. Les prévisions devraient être plus précisément connues vers 17h.

08/03/23

Macron renâcle à recevoir les syndicats

Emmanuel Macron semblait rechigner mercredi à recevoir les syndicats opposés à sa réforme des retraites au lendemain d'une mobilisation record dans la rue, le gouvernement préférant faire le dos rond dans l'espoir d'un probable vote au Sénat et d'un essoufflement du mouvement social.

L'intersyndicale, qui veut continuer à mettre la pression avec une nouvelle mobilisation samedi et la multiplication des actions, a demandé à être reçue "en urgence" par le chef de l'Etat "pour qu'il retire sa réforme".

Voir aussi :

Coup de force au Sénat sur les retraites : « La marque d’un pouvoir et d’une droite sénatoriale fébriles »

Ce à quoi l'Elysée a semblé opposer une fin de non recevoir.

"Ce serait une erreur si le président recevait" les syndicats, qui "veulent repersonnaliser le débat autour de "pour ou contre le président". Le président n'a pas à entrer là-dedans", a affirmé une source gouvernementale mercredi. "C'est au gouvernement de les recevoir et pas au président".

"La porte du gouvernement est plus qu'ouverte", a assuré de son côté sur RTL son porte-parole Olivier Véran.

Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a également semblé balayer la demande en rappelant que le président avait reçu les syndicats... en juin. "Il y a un temps pour tout", a-t-il dit sur BFMTV/RMC.

L'exécutif n'a pas non plus proposé, à ce stade, de date à l'intersyndicale pour une rencontre avec Elisabeth Borne ou le ministre du Travail Olivier Dussopt.

Emmanuel Macron, à l'origine de cette réforme très contestée, est resté en retrait depuis sa présentation début janvier. Son entourage met régulièrement en scène un chef de l'Etat concentré sur les chantiers de l'après-retraite, de la refonte des institutions à l'école ou l'hôpital.

Emmanuel Macron

08/03/23

Ports bloqués

Les ports du Havre, de Rouen et de Marseille-Fos sont bloqués mercredi par une opération "ports morts" afin de protester contre le projet de réforme des retraites du gouvernement. "Nous laissons passer les véhicules légers, mais pas les camions", précise Yann Mallet, secrétaire général de la CGT dockers de Rouen.

S'étirant sur 15 kms, le port de Rouen, qui emploie aujourd'hui plus de 18.000 personnes des docks aux usines de transformation aux alentours, est le premier port céréalier d'Europe.

Gérald Le Corre, de l'union départementale CGT, a précisé que les blocages seraient maintenus "jusqu'à 15h00. Une grande partie de la zone portuaire est paralysée."

Le port du Havre, premier de France pour les conteneurs, est bloqué lui depuis 6h00 selon un tract diffusé sur le site de la CGT portuaire.

Les zones industrielles des deux villes normandes étaient également bloquées très tôt mercredi, a précisé le syndicat.

Selon la préfecture de la Seine-Maritime, "l'opération a démarré vers 5h30 à Rouen avec un accès coupé à Rubis terminal (distribution de produits pétroliers) et vers 6h00 au Havre où l'accès à la zone industrielle portuaire est bloqué, perturbant à la fois la circulation et l'activité commerciale du port, sans incidents".

La police nationale tente de "fluidifier au maximum la circulation" autour de ces deux opérations "annoncées pour durer jusque vers 15h00".

A Marseille, "tous les accès au Grand Port maritime", qui s'étend sur une surface équivalente à la ville de Paris --du quartier de la Joliette, proche du centre-ville à Marseille, jusqu'à Port-Saint-Louis-du-Rhône, en Camargue--, sont bloqués, a confirmé Pascal Galéoté, représentant CGT des agents portuaires du Grand Port maritime de Marseille (GPMM) et de Fluxel (opérateur des terminaux pétroliers de Fos et Lavéra).

Il y a "des piquets de grève un peu partout", a-t-il ajouté, précisant que le blocage durerait "toute la journée" et que rien ne sortirait des deux terminaux pétroliers.

Que ce soit chez les agents portuaires ou les dockers, on comptait "100% de grévistes", ont indiqué plusieurs sources syndicales CGT.

dockers

08/03/23

Où en sont les grèves reconductibles mercredi ?

  • Raffineries: expéditions toujours bloquées

Les expéditions de carburants étaient toujours bloquées mercredi matin à la sortie des raffineries du groupe TotalEnergies en France : "la grève a été reconduite dans les établissements de la Mède, Donges, la Raffinerie de Normandie, Feyzin et Flandres, avec des taux de grévistes entre 70% et 100%", a indiqué à l'AFP Eric Sellini, élu national de la CGT-Chimie qui a appelé à une grève reconductible.

Il fait également état de 80% de grévistes sur le site de Lavéra (Sud-Est) du groupe Petroineos, filiale du britannique Ineos et de PetroChina.

Côté Esso-ExxonMobil, il indique que la raffinerie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) comptait 86% de grévistes parmi les équipes du matin, et que celle de Gravenchon (Seine-Maritime) "était en grève cette nuit" - on attend les chiffres du matin.

A la raffinerie Esso ExxonMobil de Port Jérôme près du Havre, la CGT annonce 20% de grévistes et "aucune sortie de carburant".

Les raffineries elles-mêmes continuent de produire du carburant: de l'essence et du gazole qui devront jusqu'à nouvel ordre être stockés sur place, faute de pouvoir sortir. Quand les réserves sur site seront pleines, les raffineries devront s'arrêter, mais cela nécessiterait plusieurs jours, voire semaines de blocages. En attendant, les 10.000 stations de France peuvent compter sur 200 dépôts de carburants.

Un dépôt pétrolier EPG à Ambès, sur l'estuaire de la Gironde, est bloqué depuis 3 heures du matin par une centaine des manifestants, selon la préfecture.

 

  • Gaz : blocages mais gazoducs ouverts

"Les quatre terminaux méthaniers" portuaires permettant d'importer du gaz naturel liquéfié "et l'ensemble des stockages gaz où il y a du personnel, soit 13, sont toujours bloqués, on est dans la même situation qu'hier. Cela durera aussi les jours prochains car le but est de mettre la pression. Il y a des assemblées générales tous les matins, la détermination est là", a indiqué à l'AFP Fabrice Coudour, secrétaire fédéral du syndicat FNME CGT.

"Les piquets sur les terminaux méthaniers et les stockages gaz sont maintenus, on continue et on s'installe. Partout les messages de sûreté réseaux sont respectés, il n'y a pas d'impact auprès des usagers", a-t-il ajouté.

Le réseau français de gaz est alimenté par trois sources principales: le gaz naturel liquéfié (GNL) importé par navires dans quatre terminaux portuaires; les 13 sites de stockage souterrain, dans des cavités naturelles; et du gaz importé par gazoduc de Norvège ou d'Espagne.

A ce stade, les gazoducs du gestionnaire du réseau de transport, GRTgaz, restent ouverts et les clients sont donc alimentés.

 

  • Energie: toujours des baisses de production

"Il y a déjà des baisses de production ce matin partout où cela peut s'opérer", selon Fabrice Coudour.

Mardi, les grévistes avaient fait état d'une baisse de production de 13.000 MW sur les centrales thermiques et nucléaires, un niveau "historique" selon le syndicat, équivalent à une douzaine de réacteurs, et ont bloqué 8.000 MW de puissance disponible sur les barrages.

 

  • Transports: un train sur trois en moyenne

Un train sur trois est prévu mercredi à la SNCF, soit mieux que les 20% de mardi. La grève continuera jeudi et au moins vendredi mais le trafic s'améliorera, a dit le ministre chargé des Transports, Clément Beaune, sur LCI mercredi. Tous les syndicats de la compagnie publique ont appelé à une grève reconductible.

A Paris, dans les transports en commun gérés par la RATP, le trafic est en hausse mercredi dans le RER, il est quasiment normal pour les bus et les tramways, et dans le métro : entre un quart et la moitié du service habituel est prévu.

Dans les aéroports, "la situation devrait être sensiblement la même" que mardi selon la Direction générale de l'aviation civile, qui a demandé aux compagnies de réduire leurs programmes de vols de 20% à Paris-Charles-de-Gaulle et de 30% à Paris-Orly, Beauvais, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse.

Les suppressions de vols se poursuivront jeudi et vendredi, selon Clément Beaune.

08/03/23

Deux rendez-vous dans la rue à venir

Ecartant le risque d'un essoufflement, l'intersyndicale, qui présente toujours un front uni, appelle à deux nouvelles journées d'actions: samedi 11 mars, puis le jour où Sénat et Assemblée tenteront de se mettre d'accord en commission mixte paritaire (CMP) sur le texte. Très vraisemblablement le 15, selon des sources parlementaires.

08/03/23

Toujours des trains supprimés à la SNCF

La SNCF prévoit une offre de transport légèrement améliorée ce mercredi, avec un tiers des trains en circulation pour les TGV et TER, contre un cinquième mardi.

08/03/23

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08/03/23

Les syndicats veulent parler à Macron

A l'issue d'une journée de mobilisation record, l'intersyndicale va continuer à mettre la pression dans la rue et demande à être reçue "en urgence" par Emmanuel Macron pour qu'il retire une réforme des retraites dont le Sénat a accéléré l'examen dans la nuit, malgré la bronca de la gauche.

L'Elysée n'a pas répondu directement à cette requête des syndicats et s'est contenté d'assurer que "la porte de l'exécutif est toujours restée ouverte" pour discuter de cette réforme phare du chef de l'Etat.

08/03/23

Au Sénat, la droite tente le coup de force

La majorité sénatoriale de droite a donné un gros coup d'accélérateur dans la nuit de mardi à mercredi à l'examen de l'article pivot de la réforme des retraites reculant l'âge de départ à 64 ans, malgré la levée de boucliers de la gauche qui a fini par quitter l'hémicycle.

La droite a dans un premier temps utilisé un article du règlement interne pour couper court au débat, avant d'adopter un amendement de "réécriture" de cet article 7 qui a fait passer à la trappe la majorité des amendements de gauche.

La "clôture des débats", prévue par l'article 38 du règlement, a été proposée par le président du groupe Les Républicains Bruno Retailleau sur une première série d'amendements visant à la suppression de l'article 7 portés par la gauche. Elle a été votée à main levée.

C'est la première fois que l'article 38 du règlement du Sénat est utilisé depuis sa révision en 2015. Il peut s'appliquer aux prises de parole sur article, aux explications de vote sur amendement ou sur un article, ou encore aux explications de vote sur l'ensemble d'un texte.

"Ce recours à cette procédure est un acte de faiblesse de la part de la droite sénatoriale", a réagi la présidente du groupe CRCE à majorité communiste Eliane Assassi, dénonçant "un coup de force", "une attaque contre la démocratie et les droits du Parlement". "Ce n'est pas digne du Sénat", a-t-elle affirmé.

"Honte à vous", "C'est un scandale", a renchéri le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner.

"Un jour historique de mobilisation, sur l'article 7, le plus important, vous décidez de bâillonner le Parlement, de censurer le Sénat", a encore accusé le président du groupe écologiste Guillaume Gontard.

"Bricolage" 

 

"Ca fait 5 jours et 5 nuits que nous avons affaire à une obstruction", a plaidé pour sa part Bruno Retailleau, pour qui "l'obstruction est au Parlement ce qu'est la désertion à un soldat".

"Nous avons eu sur cet article en l'état 124 interventions, je considère que les exigences de clarté et de sincérité ont été respectées", a déclaré le président du Sénat Gérard Larcher (LR).

Le Sénat a dans la foulée rejeté les quelque 70 amendements déposés par la gauche demandant la suppression de l'article 7.

Après trois suspensions de séance, le Sénat a ensuite voté à 3H30 du matin, en l'absence des trois groupes de gauche, un amendement de "réécriture" de cet article proposé par le rapporteur LR René-Paul Savary, qui n'en modifie pas le fond. Mais son adoption a fait "tomber" plus de 1.100 amendements.

"Il nous restera un débat riche sur cet article 7", a assuré M. Savary, 75 amendements restant à examiner.

La gauche a bien tenté de contre-attaquer en présentant une épaisse liasse de sous-amendements, qui ont été déclarés "irrecevables".

"C'est moi qui préside!", a dû tonner Gérard Larcher pour interrompre la bronca de la gauche qui a crié au "bricolage".

Les débats sur l'article 7 reprendront mercredi après-midi.

La majorité sénatoriale a pour objectif d'aller jusqu'au bout du texte et au vote final d'ici la date butoir de dimanche minuit.

Sénat

08/03/23

Les expéditions de carburants toujours bloquées

 

Les expéditions de carburants étaient toujours bloquées mercredi matin à la sortie des raffineries du groupe TotalEnergies en France, afin de protester contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, a affirmé à l'AFP la CGT-Chimie.

Selon Eric Sellini, élu national de la CGT-Chimie qui avait appelé à une grève reconductible, "les gros sites d'expédition de TotalEnergies sont à l'arrêt. La grève a été reconduite dans les établissements de TotalEnergies à la Mède, Donges, la Raffinerie de Normandie, Feyzin et Flandres, avec des taux de grévistes entre 70% et 100%".

Côté Esso-ExxonMobil, la raffinerie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) comptait 86% de grévistes parmi les équipes du matin. Celle de Gravenchon (Seine-Maritime) "était en grève cette nuit", selon M. Sellini, qui fait également état de 80% de grévistes sur le site de Lavéra (Sud-Est) du groupe Petroineos, filiale du britannique Ineos et de PetroChina.

"On pose la question (de la reconduction de la grève) toutes les huit heures aux salariés qui arrivent, la prochaine échéance c'est entre midi et 14H. Les salariés sont toujours aussi motivés pour continuer le mouvement, la mobilisation d'hier renforce la motivation", a indiqué M. Sellini.

Mardi, les cortèges dans la rue ont dépassé le record de mobilisation établi le 31 janvier, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur et ceux de la CGT, mais les taux de grévistes sont restés un peu en deçà des records pour cette nouvelle journée d'action.

La direction de TotalEnergies avait indiqué lundi qu'il n'y avait à ce stade "pas de manque de carburants" dans ses stations, ajoutant que "les stocks en dépôts et en station-service sont à un niveau élevé". Elle assurait aussi que ses équipes étaient mobilisées pour faire face à une demande qui pourrait être plus soutenue que d'habitude, disposant de moyens logistiques supplémentaires le cas échéant.

Outre les dépôts qui se trouvent dans les raffineries, la France dispose de 200 dépôts qui permettent de ravitailler les réseaux de l'ensemble des enseignes de distribution de carburants, selon l'Ufip, porte-parole des pétroliers.


 

 

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