marianne.net - 16 mars 2023
Un président élu après une non-campagne qui veut imposer une réforme des retraites dont le pays ne veut pas, des députés qui font le choix du chahut puéril, des ministres qui mentent : ces casseurs sapent les fondements de la République.
Le bruit et la fureur
Par Franck Dedieu et Natacha Polony
D’où vient cette impression de déliquescence ? Cette impression d’assister à un numéro de cirque dans lequel chaque clown s’efforce d’enfoncer un clou de plus dans le cercueil de la démocratie ? Il y a eu, bien sûr, le premier passage à l’Assemblée et le spectacle offert par les députés insoumis, les insultes, les suspensions de séance, la transformation des élus du peuple en influenceurs TikTok. Il y a les mensonges à répétition d’un gouvernement en roue libre, prêt à toutes les manipulations pour enjoliver une réforme des retraites que les Français s’obstinent à ne pas vouloir.
Comment peut-on se mettre dans une telle nasse ? Quelle que soit l’issue de ce psychodrame national, on retiendra la fébrilité du pouvoir macroniste, contraint de compter et de recompter les votes des députés LR et Renaissance pour savoir s’il existe une chance d’éviter le 49.3, lequel pourrait entraîner une motion de censure… La calculatrice comme attribut des élus du peuple. Pendant ce temps, une autre question occupait les directions des syndicats : faut-il prolonger un mouvement une fois que la représentation nationale a parlé et que la loi a été adoptée ? Il existe des précédents. Les militants rappellent immanquablement 2006 et les manifestations contre le CPE. Mais on sent une gêne. Parce que tout le monde joue avec le feu dans cette histoire et que les syndicats, qui ont fait preuve depuis plusieurs semaines d’un sens des responsabilités que les politiques ont visiblement jeté par-dessus bord, savent pertinemment que nul ne gagne jamais à pratiquer la politique de la terre brûlée.
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